Y-a-t-il une écriture féminine ?

Non, j'ai voté avant toi mais j'avais oublié de dire que c'était moi

Prince d'Aquitaine a écrit:

Non, j'ai voté avant toi mais j'avais oublié de dire que c'était moi

Après avoir voté, le sondage me donnait le résultat : 3 votes en tout. J'en ai donc déduis que j'étais le 3e.
Comment peux-tu avoir voté avant moi et être le 3e ?
A moins que la mise à jour du sondage ne soit pas tout à fait synchro avec les votes ?

Ce que je voulais dire, c'est que j'étais bien le 2ème mais que je n'avais pas posté en disant que c'était moi

Prince d'Aquitaine a écrit:

Ce que je voulais dire, c'est que j'étais bien le 2ème mais que je n'avais pas posté en disant que c'était moi

:cho:

Il est saisissant de voir à quel point, dans un pays démocratique où l'on s'est battu pour obtenir le droit de voter secrètement, les votants sur ce fil semblent vouloir faire connaître leur opinion à tous ! En ce deuxième jour l'abstention reste assez forte étant donné que le dernier recensement fait état d'environ 1000 membres sur GDS*.

"Pour créer sans détruire j'ai failli me détruire moi-même." C'est peut-être une allusion à une grossesse périlleuse.

Je ne vous suivrai pas sur la "specificité feminine" décrite et définie par Nancy Houston.

A plusieurs reprises elle a eu des propos sexistes qui assimilaient l'homme à la mort, et la femme à la création.

je vous renvoie à ce fil où elle attaque les hommes appelés "Phallophores", en des termes qui sont excessifs.

Par ailleurs son honnêteté dans les citations ne résiste pas à l'examen, ici par exemple

Ce n'est pas un procès d'intention, puisque les preuves sont là, et que je peux en produire d'autres.

Je ne connais pas ses romans sur lesquels je ne me prononce pas, seulement quelques essais et articles.

Il paraîtrait que je suis la sixième.

Apparemment j'ai voté comme la majorité
J'ai bien envie de connaitre le résultat.

Citation :

"Pour créer sans détruire j'ai failli me détruire moi-même." C'est peut-être une allusion à une grossesse périlleuse.

Elle a accouché d'un enfant mort-né. Elle le décrit dans le premier tome de son journal. C'est un très beau passage.

Citation :

Je ne vous suivrai pas sur la "specificité feminine" décrite et définie par Nancy Houston.
A plusieurs reprises elle a eu des propos sexistes qui assimilaient l'homme à la mort, et la femme à la création.
je vous renvoie à ce fil où elle attaque les hommes appelés "Phallophores", en des termes qui sont excessifs.

Je ne connais pas l'auteur. Ce que tu écris, ne me donne pas envie de la lire! Je vais aller faire un tour sur le fil.

Un seul grain de sel a voté pour un auteur b femme, c'est étrange puisque cet auteur b écrit explicitement "madame" à son sujet ! Serait-ce que la majorité est convaincue qu'il y aurait là un piège ?

Attendons encore un peu avant de faire le jour sur l'identité des auteurs. Il serait bien d'avoir au moins une vingtaine de votes.

troglodyte a écrit:

Un seul grain de sel a voté pour un auteur b femme, c'est étrange puisque cet auteur b écrit explicitement "madame" à son sujet ! Serait-ce que la majorité est convaincue qu'il y aurait là un piège ?

Ca ne veut rien dire ! Rien empêche un auteur homme d'écrire un roman ayant une femme pour narratrice. Et inversement !

Voici les identités nationales des auteurs :
a est Mme de la Guette
b est l'abbé de Choisy (déguisé en femme)

Gagné

Prince d'Aquitaine a écrit:

Gagné

Gagné itou !
Sympa comme sondage.
A renouveler, histoire de voir si c'était un coup de bol !

Perdu!

J'avais mis que c'était des hommes. Tant pis!
Mais ça me confirme mon idée qu'il n'y a pas de littérature féminine.

On reviendra sur l'écriture feminine que revendiquent certaines auteurs.

En attendant, on peut sauter la barrière, et se demander s'il y a des lectures feminines. je le crois. Et vous ?

Des auteurs femmes se sentent très feminines dans la vie, mais mettent en scène des personnages masculins auxquels elles s'identifient.

Elles pratiquent donc, comme Dieu le Père (1), une "ecriture androgyne"

(1) de source privée.

Perdu aussi, soit je ne sais pas reconnaître ce que d'aucun nomment la littérature féminine... soit cela n'existe pas.

Le mystère reste donc entier au sujet d'une éventuelle féminité de l'écriture, l'opacité dont il est entouré n'est pas moindre que celle des jupons dentellés dont les dames ceignaient leurs tailles harmonieuses avant l'apparition du string qui dépasse du jean, summum de la vulgarité aujourd'hui déjà délaissé, heureusement.

Le sujet n'est pas clos sur l'écriture feminine, puisqu'on ne dit pas que toutes les femmes ont une écriture specifique, mais que certaines d'entre elles revendiquent une écriture nouvelle.

je pense à Genevieve Brisach notamment. On creusera le sujet, avec d'autres auteurs-femmes qui partagent cette même revendication.

Toujours est-il que les femmes prennent actuellement une place déterminante dans la littérature actuelle (Les prix reflètent le phénomène) et remettent en question dans leurs livres leur rôle traditionnel.

j'en cite une, Elif Shafak, avec le lait noir aux éditions Phébus.

Citation :

Son livre met en scène une romancière dans la tête de laquelle la bataille fait rage au sujet de la maternité. Six petites créatures, sortes de djinns tirés de l'imaginaire turc, s'y agitent : Miss Ego Ambition qui refuse que les femmes soient esclaves de leur mari, de leur travail et de leurs marmots ; Miss Intelligence pratique qui estime qu'elle trouvera bien les moyens de jongler ; Maman Gâteau qui passerait bien son temps dans la cuisine à mitonner des petits plats, etc.

Parallèlement, Elif Shafak convoque tout une série de femmes-écrivains qui sont devenues mères, ont refusé de l'être, ou n'ont pas pu. Ces chapitres, très érudits, pénètrent ainsi l'intimité de Sylvia Plath, Virginia Woolf, Simone de Beauvoir...

Vois le fil Elif Shafak, il ne comporte que des lectrices.


Par ailleurs j'avais fait une boutade sur le rôle actuel de l'homme : il n'est plus, à mon avis, de "rendre sa femme heureuse", mais de voir qu'elle peut être heureuse sans lui, et d'en tirer les conséquences

Au fait, vous connaissez beaucoup de livres qui mettent en scène une femme enceinte ? ou qui parlent de la grossesse, acceptée ou refusée ?

rotko a écrit:

Au fait, vous connaissez beaucoup de livres qui mettent en scène une femme enceinte ? ou qui parlent de la grossesse, acceptée ou refusée ?

Lumière d'août de William Faulkner

J'ai plutôt des exemples de couples en train de concevoir...

rotko a écrit:

Au fait, vous connaissez beaucoup de livres qui mettent en scène une femme enceinte ? ou qui parlent de la grossesse, acceptée ou refusée ?

Il y a Tristesse et beauté de Kawabata, où il est question d'enfant mort-né, et de femme enceinte qui tape à la machine le manuscrit du roman de son mari dans lequel il parle de son amour passé avec une jeune femme.

Et il y a l'exemple de Julia, la fille du célèbre empereur Auguste, épouse d'Agrippa, dont Macrobe écrit :

Citation :

Cumque conscii flagitiorum mirarentur quo modo similes Agrippae filios pareret, quae tam vulgo potestatem corporis sui faceret, ait : numquam enim nisi navi plena tollo vectorem !

Comme des complices de ses débauches se demandaient comment elle pouvait faire des enfants qui ressemblaient autant à Agrippa, elle qui faisait si bon marché de son corps, elle leur répondit : « je ne prends de passager que quand la cale du navire est pleine ! »

L'abominable Brantôme reprend cette histoire en des termes vils :

Citation :

[...] Julia, fille d'Auguste et femme d'Agrippa, qui fut en son temps une insigne putain, dont son pere en enrageoit plus que le mary. Luy estant demandé une fois si elle n'avoit point de crainte d'engroisser de ses amis, et que son mary s'en apperceust et ne l'affolast, elle respondit : "J'y mets ordre, car je ne reçois jamais personne ny passager dans mon navire, sinon quand il est chargé et plein."

Des lectures féminines ? Je ne suis pas sûre...De toute façon, s'il n'y a pas d'écritures typiquement féminines, il ne peut pas davantage y avoir de lectures féminines, si ? Je ne vois pas tellement en quoi elles consisteraient

Le touché des mots n'est pas le même, selon que l'on soit homme ou femme.

Et oui, cela peut peut-être déranger certaines et certains mais même les études de neuropsychiatres montrent que les filtres qui colorent le monde ne sont pas ressentis de la même façon.

D'un même instant, ce qui va marquer de prime abord, donnera l'impression d'un égal ressenti mais en creusant, on se rend compte que les perceptions en oeuvre peuvent beaucoup différer.

Alors oui, on reconnait une écriture de femme par rapport à une écriture d'homme et vice versa. Pas forcément dès les premiers mots mais à la longue (si on se concentre un minimum), le traitement des images, des sentiments, le souci d'un détail qui, d'importance capitale pour la femme, est totalement voilé chez l'homme, révèlent qui vous êtes...

Maintenant, il y a des exceptions. Des femmes très marquées par une certaine masculinité et des hommes à la sensibilité exacerbée. Pour ces exceptions, on peut passer d'un registre à un autre car le yin et yang s'entrecroisent suivant la disposition contextuelle d'esprit et de coeur ...

Ce qui permet, notamment, à certains auteurs un "traitement" des maux et sentiments féminins à un certain moment (où leurs personnages féminins sont mis en avant) et de ceux des hommes à un autre moment (où leurs personnages masculins réapparaissent).