Alexandre Ikonnikov [Russie]

Alexandre Ikonnikov est né en 1974 ans à Urjoum, à peu près à mi-chemin de Kirov et de Kazan, c’est-à-dire au fin fond de la province russe ou, comme le dit un de ses personnages, « au fond de l’arrière ».

Germaniste de formation, Alexandre Ikonnokov enseigne dans le cadre d'un service civil à Bystritza pendant deux ans. Il s'installe à Kirov, au bord de la Viatka et collabore à un journal en tant que journaliste et interprète. Mais il y renonce rapidement et se consacre à la littérature.

Son premier livre Dernières nouvelles du bourbier, d’abord publié en Allemagne (sous le titre Taïga Blues), a parfois été directement écrit en allemand. Publié en France en 2003 où il a reçu un accueil exceptionnel, il décrit le folklore russe moderne, post-communiste, et pré-capitaliste.

Je pourrai me procurer les nouvelles du bourbier.

Si j'en juge par la couverture des editions de l'olivier,

Citation :

Lizka, pauvre brebis égarée

qui émeut le coeur tendre du mouton sauvage

devrait trouver facilement refuge dans une bergerie

Face à cette devanture des éditions de l'Olivier,
le mouton sauvage est prêt à se sociabiliser
pour partager un peu de sa laine chaude et chaleureuse
à la brebis égarée dans le grand froid Russe...

J'ai vraiment passé un très bon moment avec ce livre. L'écriture est fluide et plaisante, ce qui contraste avec la réaliste soviétique qui y est décrite.

C'est un récit à la fois drôle et tendre. L'auteur porte un regard juste et ironique sur les mutations de son pays. Les différentes figures masculines que Lizka rencontre sont comme autant de visages de cette Russie qui se reconstruit, chacun illustrant une tare du système soviétique. Lizka a bien du mal à évoluer et à se faire une place dans ce pays sclérosé. Elle pense un temps pouvoir s'en sortir grâce aux hommes qu'elle rencontre, mais va finalement de déception en déception.

Un roman très agréable à lire, avec en toile de fond une certaine ironie de la vie qui ne manquera pas de faire sourire.


Ca me donne en tout cas très envie de vous suivre sur les prochaines lectures communes !! :yes:

Je suis sur Lizka .

J'ai terminé Lizka et ses hommes depuis un bon bout de temps déjà
Voici mon avis:


Un petit roman au style fluide et agréable autour du thème de la relation homme/femme.
Une jeune fille confrontée à la dure réalité de la vie et aux incertitudes et déboires amoureux.
C'est le premier livre de littérature contemporaine russe que je lis, une découverte pour moi qui suis plus habituée à l'ambiance des romans classiques russes.
Merci à "Le mouton sauvage" de m'avoir fait connaître ce livre.

Livre agréable à lire dont l'écriture glisse facilement. Histoire à la fois triste et humoristique.

Triste car elle raconte par le biais de plusieurs rencontres, le quotidien difficile de toutes ces personnes, luttant chacune à leur manière contre leur mode de vie si difficile, où l'avenir se conjugue au présent.

Humoristique : je trouve que "Liza" a finalement une certaine forme d'humour qui lui permet d'affronter les aléas de sa vie, en arrivant à changer complètement de direction en fonction des rencontres que la vie met sur son chemin. Très courageuse finalement notre héroïne, qui coût que coûte arrive à garder les pieds sur terre.

Merci Mouton Sauvage de m'avoir fait découvrir cette lecture

J'ai aussi terminé Lizka. J'ai bien aimé le personnage de Lizka, toute de volonté et en même temps de faiblesse.
Roman agréable qui se lit bien .

Ikonnikov, Lizka et ses hommes, éditions de l’olivier.

je rejoins votre opinion sur Litzka, la femme et l'oeuvre

si Sorokine dénonce sous une forme à la fois violente et farcesque les dérives du pouvoir russe, Ikonnikov parle du quotidien des petites gens.

On sent l’auteur prêt a en découdre si bien que le début, avec les aventures amoureuses de sa mère, est particulièrement rapide : il s’agit d’en venir vite à Lizka, le plat de résistance en quelque sorte.

Commence alors un roman picaresque ou un conte moral (ou philosophique)comme le Candide de Voltaire, dont les différents épisodes allègres ont pour but d’ouvrir les yeux

- sur les logements en russie, les passe-droits des officiels, les mensonges du pouvoir, l’ivrognerie des mâles, et les entourloupes féminines pour alimenter des caisses noires à buts festifs.

Rien ne va droit, ni la police ni la milice, ni les piétons, ni les voitures ni les trolleybus. Sur la terre Au ciel comme sur la terre, puisque les avions servent à de pittoresques sorties privées de parachutisme.

Le ton peut être plus grave : au début, et avec le personnage de Max, ces guerres qui ne disent pas leur nom mais entraînent des morts, des disparitions et des mutilés de toute sorte.

D’autres scènes ne manquent pas de piquant comme la poursuite en voiture avec la police.

Lizka et ses hommes

On ne se désintéresse pas pour autant des personnages : les hommes se succèdent, avec leurs avantages et leurs défauts, abritant de leurs bras ou de leur privilèges, la jolie Lizka dont on reste toujours très proche.

Peu de commentaire en voix off, c’est au lecteur de comprendre que les scènes de fêtes traduisent

Citation :

« les angoisses communes, l’absence de perspective, l’absurdité des situations dans laquelle chacune [des femmes] se trouvait »

.

La fin peut surprendre puisqu’on s’intéresse tout d’un coup à un poète un peu casanier, l’occasion de parler du monde des lettres sans doute, et de faire preuve d’une désinvolture joyeuse comme Liszka dans sa vie : on sent bien qu’elle n’en fera qu’à sa tête.

J'ai retrouvé une citation, toujours de Lizka et ses hommes, qui me fait autant marrer :

Citation :

Lizka et Arthur s’étaient assis ensemble sur des fauteuils de l’avant-dernière rangée et, dès le début du film, ils comprirent qu’ils avaient eu tort. Rien ne leur échappait des chuchotements qui fusaient derrière eux en même temps que des petits rires et des commentaires obscènes.<br/>
- Il vient d’où, ce film ?
- D’Italie.
- J’ai l’impression que je l’ai déjà vu en vidéo. Tu vas voir, les gros nénés.
- Ça m’étonnerait !
- Tu vas voir, je te dis !
- S’il y a des nénés, ils ont été coupés par la censure.
- On parie ?
- On parie quoi ?
- Une caisse de bière.