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 Fante John

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MessageSujet: Fante John   Fante John EmptyDim 28 Oct 2007, 17:58

Un peu de re-used, mais je l'avais promis...

Fante John Fa110


1986, déjà lecteur assidu, je naviguais à cette époque entre Stefan Zweig, Thomas Mann, Arthur Schnitzler, et une touche de Sullitzer, histoire d’alléger un peu les soirées.

J’étais un fidèle de l’émission de Michel Pollack « Droit de réponse », talk show souvent polémique, parfois provoc mais toujours brillant. Pollack était irrévérencieux, de mauvaise foi, mais oh combien passionné ! Une fois par mois, l’émission était une chronique littéraire, façon Pivot, en moins policée et plus animée. Pollack laissait s’exprimer les auteurs, lui ! L’émission finissait régulièrement en bataille rangée.

En Novembre 86 donc, Michel Pollack, recommande chaudement John Fante, auteur américain, inconnu en France. Il n’avait en effet jamais été publié, avant que Christian Bourgois, prenne le pari, de le traduire et de l’éditer. Pari courageux, quand on sait qu’aux Etats Unis, Fante était un quasi inconnu. Il doit sa résurrection à Charles Bukowski, qui « tombe » sur « Ask the dust » par hasard dans une bibliothèque, en parle à son éditeur, lequel devient l’artisan du dépoussiérage de son œuvre.

Pollack s’emballe, mon intérêt s’éveille… Il s’emballe plusieurs mois durant, à chaque nouvelle parution, essayant de communiquer son enthousiasme et son émotion sur ses lectures « Fantesques »

Me voilà donc parti acheter mon premier Fante, « Rêves de bunker hill », nous étions en Novembre 86. (J’ai pour habitude de noter mes lectures dans un petit carnet (Auteur, titre, date acquisition, date lecture, avis sous forme d’une note sur 20), mon coté archiviste dirons certains !)

Bref La lecture de « Rêve de bunker Hill » fut un choc. Je n’avais jamais rien lu de tel.
« Bandini » puis « demande à la poussière » surtout, avalé dans la foulée, amplifièrent l’impression. Pollack ne s’était pas démené pour rien !
Les notes de l’époque : « Rêve de bunker hill » (17/20), « Bandini » (18/20), « Le fin de la jeunesse » (17/20), « demande à la poussière » (19/20).

« Demande à la poussière » est d’ailleurs considérée comme le chef d’œuvre de Fante.

J’étais accro, réduit à attendre les parutions. L’édition se faisait au rythme de la traduction. Au passage, soulignons l’excellence du travail des deux traducteurs Brice Matthieussent et Philippe Garnier, qui ont su restituer en français, le style Fante.

J’ai tout lu Fante, je peux le dire ! Tout lu de Novembre 86 à fin 88 avec les compagnons de la grappe, le dernier paru. vingt ans après, que me reste t-il ? Des impressions, des ambiances, une certitude : peu de lectures m’ont fait cet effet là !

Bukowsky écrit en 1979 :
Citation :
« Un jour j’ai sorti un livre, je l’ai ouvert et c’était ça. Je restais planté un moment, lisant et comme un homme qui a trouvé de l’or à la décharge publique. J’ai posé le livre sur la table, les phrases filaient facilement à travers les pages comme un courant. Chaque ligne avaient sa propre énergie et était suivie d’une semblable et la vraie substance de chaque ligne donnait sa forme à la page, une sensation de quelque chose sculptée dans le texte. Voilà enfin un homme qui n’avait pas peur de l’émotion. L’humour et la douleur mélangés avec une superbe simplicité. Le début du livre était un gigantesque miracle pour moi. J’avais une carte de bibliothèque. Je sortis le livre et l’emportait dans ma chambre. Je me couchais sur mon lit et le lus. Et je compris bien avant de la terminer qu’il y avait là un homme qui avait changé l’écriture. Le livre était « ask the dust » (« demande à la poussière » en français) et l’auteur John Fante. Il allait toute ma vie m’influencer dans mon travail »
(Extrait de la préface de « demande à la poussière » et repris en 4ème de couv)

Je ne change pas une virgule à ce texte. J’aurai pu l’écrire, j’ai eu la même impression. « Demande à la poussière » fut aussi un miracle pour moi.

Mais aussi, Pierre Lepape - Le Monde (site de Christian Bourgeois)
Citation :
« Il suffit de lire une seule page de Fante pour que l'évidence s'impose : cette écriture-là est l'une des plus efficaces, des plus neuves aussi, qu'il ait jamais été donné de découvrir. Avec lui, la phrase écrite se débarrasse de la plus légère trace d'amidon, abandonne ses faux cols et ses gilets serrés, cesse de se regarder dans les miroirs pour vérifier avec inquiétude si elle a belle apparence, si elle est correcte, bien équilibrée, joliment attifée. »

Ce qui frappe chez Fante, ce n’est pas tant les histoires, que son écriture. Que dire … simple, limpide, naturelle, pure, sans fioriture, les mots s’enchaînent, le texte prend corps devant nous. On a l’impression qu’il est dit, on l’écoute. L’écriture est légère ; elle ne laisse pas de trace dans la mémoire, elle se fait oublier pour mieux servir le texte.

Extraits (« demande à la poussière »)
Citation :
« Sans échanger un mot on est arrivé à Pacific Palissades, ou les falaises surplombent le mer de très haut. Le vent froid nous faisait dévier, la guimbarde en chancelait. D’en bas montait la fureur de la mer. Au large on voyait des bancs de brouillard ramper lentement vers le littoral comme une armée de fantômes. En dessous de nous les brisants cognaient à poings blancs contre le rivage. Ensuite ils battaient en retraite et revenaient cogner. A chaque retrait la plage se fendait d’un sourire de plus en plus large. On a descendu la route en spirale ; on l’a descendu en seconde. On aurait dit que la chaussée noire transpirait, avec toutes ces langues de brouillard qui la léchaient. L’air était si propre. On respirait ça à pleins poumons et cela faisait rudement du bien. »

Et encore … (« Les compagnons de la grappe »)
Citation :
« Les porteurs du cercueil, en habit du dimanche, attendaient sombrement sous le grand orme par cet après-midi brûlant et sans joie. C’étaient Zarlingo, Cavallaro, Antrilli, Mascarini, Benedetti et Rocco Mangone. Ils étaient beaux comme des vieilles pierres à flanc de colline. Quand je les ai regardé, la douleur, semblable à une truite qui bondit, m’a noué la gorge. Maintenant que je n’avais plus de père, j’aurais volontiers choisi n’importe lequel d’entre eux pour le remplacer. Voire même n’importe qui ou quoi, un buisson, un arbre, une pierre, pourvu qu’il ou elle veuille bien de moi comme fils. J’étais moi-même père. Je ne voulais pas ce rôle. Je voulais retrouver l’époque où j’avais été tout petit, où mon père, ce colosse bruyant, avait occupé la maison. Au diable la paternité. Je n’étais pas fait pour ça. J’étais fait pour être fils. »

Enfin (« demande à la poussière »)
Citation :
« IL était trois heures du matin à peu près. Un matin incomparable : Le bleu et le blanc des étoiles et du ciel étaient comme les couleurs du désert et je me suis arrêté pour les regarder tellement elles étaient douces et émouvantes ; à se demander comment s’était possible, pareille beauté. Pas une seule fronde ne bougeait dans les palmiers sales. On n’entendait pas un bruit.
Tout ce qui en moi était bon s’est mis à vibrer dans mon cœur à ce moment précis. Tout ce que j’avais jamais espéré de l’existence et de son sens profond, obscur. C’était ça, le mutisme absolu, la placidité opaque de la nature complètement indifférente à la grande ville, le désert sous les rues et la chaussée ; et, encerclant ces rues, le désert a qui n’attendait que la mort de la ville pour la recouvrir de ses sables éternels. J’étais soudain investit d’une terrible compréhension, celle du pourquoi des hommes et de leur destin pathétique. Le désert serait toujours là, blanc, patient, comme un animal à attendre que les hommes meurent, que les civilisations s’éteignent et retournent à l’obscurité. Les hommes étaient bien braves, si c’était ça, et j’étais fier d’en faire partie »
Fante est né en 1909, un contemporain de ma grand-mère, et pourtant des histoires presque d’aujourd’hui, les thèmes abordés, le ton, résolument modernes, très en avance sur les mœurs de l’époque. (Les premiers romans ont été pourtant écrits dans les années 30). Fante a eu beaucoup de mal à publier. Dans les années 50 et 60 il ne trouvait pas d’éditeur. Le ton de ses livres, son humour ravageur, l’originalité des ses écrits n’étaient sans doute pas fait pour son époque.

La plupart des romans mettent en scène un même personnage, Arturo Bandini, l’alter ego de l’auteur. Fante écrit sur Fante. Sa vie est dans ses romans. Arturo Bandini est John Fante ou John Fante est Arturo Bandini. Tous ses romans sont des tranches de sa vie. Une œuvre largement autobiographique, mais avec sa part d’invention, de déformation, d’exagération.

Bandini-Fante, est un peu looser ; Il se débat avec la vie, les femmes, la foi, ses émotions, l’écriture, …
Los Angeles ville qu’il a tant aimée, est présente en filigrane. Elle vit, respire, s’anime, devant nous. C’est presque un personnage. Fante écrit sur Los Angeles (4ème de couv de « Rêves de bunker Hill ») :
Citation :
« Los Angeles give me some of you! Los Angeles come to me the way I came to you, my feet over your streets, you pretty town I loved you so much …/… »

« Los Angeles donne moi une part de toi! Los Angeles vient à moi comme je suis venu à toi, mes pieds sur tes rues, toi jolie ville je t’ai aimé tellement »

Des romans d’ambiance donc, beaucoup d’émotion, beaucoup d’humour, parfois bouleversant, jamais déprimant.
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MessageSujet: Re: Fante John   Fante John EmptyDim 28 Oct 2007, 18:00

« La Route de Los Angeles » (1933) Christian Bourgois (1986)

Premier Roman de John Fante, n’est publié qu’à sa mort en 1983, par sa femme. Il avait été refusé par tous les éditeurs. Il pose les premières pierres du personnage d’Arturo Bandini qui n’est alors encore qu’un adolescent révolté, un peu paumé, qui ne trouve pas ses marques. Il vit avec sa mère et sa sœur, fait de petits jobs, lit tout et n’importe quoi, et effectue ses premiers pas dans l’écriture. Fante y pratique un humour particulièrement sauvage et cinglant.
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MessageSujet: Re: Fante John   Fante John EmptyDim 28 Oct 2007, 18:01

« Bandini » (1938), Christian Bourgois (1985), 10/18 (n°1915).

La famille Bandini vit dans le Colorado. Le père maçon, sans travail fixe, coureur, buveur, a beaucoup de mal à subvenir aux besoins des siens. La mère, très pieuse, « bonne comme le pain », se désespère de son mécréant de mari. Trois garçons complètent le tableau. Tout ça mâtiné de misère, de préjugé sur les immigrés (les Bandini sont d’origine italienne, comme les Fante), de problèmes de couple, de difficultés à boucler les fins de mois. Contrairement aux autres romans, Arturo n’est pas ici le narrateur de l’histoire, qui est centrée sur les parents, même si Fante écrit finalement la genèse du personnage : ses rêves de grandeur et de gloire trouveront leur source dans les difficultés de sa vie d’adolescent.


Fante pose déjà dans ce roman, son écriture simple, sensible. Il parvient à nous faire partager ce que ressentent les personnages.
Le récit est souvent émouvant. On compatit facilement aux « malheurs » de cette famille qui traine sa peine à longueur de page, avec des personnages alternativement drôles, attachants, méchants, cyniques, attendrissants. Fante y met de la force et de l’intensité.
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MessageSujet: Re: Fante John   Fante John EmptyDim 28 Oct 2007, 18:02

« Demande à la Poussière » (1939), Christian Bourgois (1986), 10/18 (n°1954).

Arturo devenu jeune adulte débute dans le métier d’écrivain, dans un petit hôtel à bunker Hill (quartier le LA). Encouragé par une première publication, il rêve de gloire. C’est la narration de son quotidien coincé entre ses difficultés d’écrivain, ses problèmes avec les femmes et sa conscience … bref, des tranches de vie. C’est sans doute, ce que Fante lui-même a vécu.


Au delà de l’histoire, « demande à la poussière » est avant tout un personnage et une ambiance. Fante brasse les thèmes qui vont devenir récurrents dans toute son œuvre : L’amour de l’écriture, la recherche de la reconnaissance, les femmes, la famille, la religion.
Son écriture est simple, précise, d’une grande sensibilité, touchante, bouleversante parfois, mais aussi humaine, on n’est jamais dans le triste ni dans le pathétique. De l’émotion pure, une écriture à fleur de peau, quelques envolées lyriques. Fante raconte finalement des choses graves avec beaucoup d’humour. Tout son art est dans ce Roman, prodigieux, dont on ne sort pas indemne. Incontestablement son chef d’œuvre.
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MessageSujet: Re: Fante John   Fante John EmptyDim 28 Oct 2007, 18:03

« Pleins de Vie » (1952), Christian Bourgois (1988), 10/18 (n°2089).

Après plus d’une décennie de silence littéraire, Fante écrit et publie « Pleins de vie ». C’est un livre drôle et plein de chaleur ou il y raconte sa vie de jeune marié. C’est un succès de librairie, le seul best-seller de son vivant. 5 ans après, Richard Quine en fait un film sur une adaptation de Fante lui-même, privilège exceptionnel pour lui, scénariste de métier. Il n’était en effet pas dans les habitudes d’Hollywood d’utiliser l’auteur pour l’adaptation cinématographique d’un roman.


Le ton est enjoué, on est loin de l’écriture révoltée et des thèmes de ses débuts. Dans la préface du livre (Ed. Bourgois), sa femme dit « La plupart des incidents décrits dans « pleins de vie » sont réellement arrivés. Je suis passée à travers le plancher de la cuisine quand j’étais enceinte. Mon beau père est effectivement venu soi disant pour réparer ; mais il n’a pas construit de cheminée à la place (contrairement à ce que Fante écrit). …/… Comme dans « Mon chien stupide » l’histoire est autobiographique ; mais ce sont les événements, tels que lui les voyait ou voulait les montrer. De la mise en scène si vous voulez »
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MessageSujet: Re: Fante John   Fante John EmptyDim 28 Oct 2007, 18:04

« L'Orgie » suivi de « 1933 fut une mauvaise année », Christian Bourgois (1987), 10/18 (n°2071).

Après le succès de « Pleins de vie », Fante écrit un court roman « 1933 fut une mauvaise année », pour lequel il ne trouve pas d’éditeur. Christian Bourgois puis 10/18 publie le roman, précédé d’un autre encore plus court, « L’orgie ». Dans les deux romans le narrateur est un adolescent et on retrouve la configuration familiale de « Bandini » en toile de fond : mère pieuse, père maçon, difficultés à vivre, origines italiennes.

Dans « L’orgie » Le père travaille avec un ami qui a une mauvaise influence sur lui. Les deux hommes se voient offrir une mine d’or par un ami qui a fait fortune. Les deux associés n’y trouvent aucune pépite et transforment la mine en lieu de perdition. Bien que le sujet ne soit pas drôle le récit est comme d’habitude plein d’humour et Fante se paye le luxe de philosopher sur les désillusions du rêve américain chez les immigrés.

Dans « 1933 … », Dominic un adolescent au bras de fer, rêve de gloire au baseball. Le sport remplace l’écriture mais au fond, on est toujours dans un thème « Fantesque ».
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MessageSujet: Re: Fante John   Fante John EmptyDim 28 Oct 2007, 18:05

« Mon Chien Stupide », Christian Bourgois (1997), 10/18 (n°2023).

Dans la foulée de « 1933 … », Fante écrit un autre roman qui ne trouve pas plus d’éditeur que les précédents. Il poursuit sa carrière de scénariste servant des films médiocres. Fante est atteint du diabète et commence à être sérieusement malade. Le roman reflète son état d’esprit de l’époque. L’humour y est ravageur. Fante introduit le personnage d’Henry Molise qui comme Arturo bandini reviendra dans plusieurs romans.


Henry Molise est un écrivain en panne d’inspiration. Pour boucler les fins de mois et assurer son train de vie il écrit de mauvais scénari. Sa vie se délite et le déprime. Problèmes de couple, déception avec les enfants, il envisage de tout plaquer pour partir vivre en Italie. Dans ce contexte apparait un gros chien un peu balourd qui n’a qu’une idée : copuler avec tous les autres mâles du quartier. Il est baptisé « stupide ». Molise finit par s’y attacher.
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MessageSujet: Re: Fante John   Fante John EmptyDim 28 Oct 2007, 18:05

« Les compagnons de la grappe » (1977), Christian Bourgois (1988), 10/18 (n°2111).

De plus en plus malade, Fante écrit vers la fin des années 70, ce roman, très à part dans son œuvre. On y retrouve Henry Molise qui décrit les frasques de son père nick et ses derniers jours. Nick Molise succombe du diabète !

A posteriori on peut penser que Fante met en scène sa propre mort. On ne retrouve pas ses thèmes habituels. L’écriture est la même mais le ton est empreint de gravité. Pas d’humour ravageur, pas de dérision. C’est un très beau roman mais un roman très sombre. Etonnant : le livre fut un succès.
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MessageSujet: Re: Fante John   Fante John EmptyDim 28 Oct 2007, 18:06

« Le Vin de la Jeunesse », Christian Bourgois (1986), 10/18 (n°1998).

A l’époque de « Bandini » et « demande à la poussière » Fante écrit une série de nouvelles qui sont des variations autour des mêmes thèmes. Certaines sont publiées dans les journaux. En 1940 il trouve un éditeur qui les regroupe dans un recueil sous le titre « Dago Red ».
Après les compagnons de la Grappe, Fante prépare une réédition des treize nouvelles d’origines de « Dago Red » et y ajoute sept nouvelles inédites. Le tout est édité sous le titre « Le vin de la jeunesse ».
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MessageSujet: Re: Fante John   Fante John EmptyDim 28 Oct 2007, 18:07

« Rêves de Bunker Hill » (1982), Christian Bourgois (1985), 10/18 (n°2056).
10/18 (n°2023).


Au seuil de sa vie, un an avant sa mort, Fante écrit un très grand roman. Il revient sur son expérience de scénariste à Hollywood dans les années 50-60. On retrouve le personnage d’Arturo Bandini dont on suit les débuts dans le cinéma et son apprentissage du métier. Tous les thèmes habituels sont repris : le décalage entre les intentions et les actions du personnage central, les femmes et les histoires d’amour alambiquées, le rapport névrotique à la religion, les problèmes d’argent, les rêves de gloire. Le style est habituel, économe de mots. Le récit est drôle et caustique. Une peinture sans compromis du milieu Hollywoodien de cette époque. Fante est pourtant très malade : Devenu aveugle et amputé des deux jambes, il dicte le roman à sa femme. Son meilleur roman après « demande à la poussière ».
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MessageSujet: Re: Fante John   Fante John EmptyDim 28 Oct 2007, 18:07

Fante et le cinéma

Dans les années 40, Fante ne parvenant pas à se faire éditer (la plus grande partie de son œuvre sera restée inédite et publiée après sa mort), se fait embaucher par Hollywood et devient scénariste professionnel. Produisant des scénari pour des films sans gloire de metteurs en scènes obscurs, il vit pourtant largement de cette activité. On lui doit : Maya(1966), de John Berry, My six loves (1963), de Gower Champion, La Rue chaude (1962), de Edward Dmytryk, Miracle à Cupertino (1962), de Edward Dmytryk, Un Seul amour (1957), de George Sidney, Pleins de vie (1956), de Richard Quine, La Femme sans loi (1952), de William A. Wellman, The Golden Fleecing (1940), de Leslie Fenton, East of the River (1940), de Alfred E. Green, Dinky (1935), de Howard Bretherton

Certains de ses romans ont aussi été adapté : Pleins de vie en 1956 (adapté par Fante lui-même), Bandini en 1989 et Demande à la poussière en 2006 (produit par Tom cruise)
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MessageSujet: Re: Fante John   Fante John EmptyDim 28 Oct 2007, 18:11

Nuances et conclusion

J’ai écrit ça il y a déjà un moment.
Je l’ai fait de mémoire, en relisant quelques passages de chaque livre et en me documentant un peu sur internet.

Je reste sur une impression qui a 20 ans.

Je n’avais ni le même âge, ni les mêmes lectures.

Je redoute de le relire, tant l’impression que j’en conserve est bonne.

J’attends vos commentaires, et suis curieux de trouver quelqu’un qui a lu et qui aurait éventuellement d’autres avis.
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MessageSujet: Re: Fante John   Fante John EmptyDim 28 Oct 2007, 18:47

cheers

J'ai lu tout Fante avec un plaisir et beaucoup de bonheur.

Encore des lectures dans un moment particulier et reliés à ce moment, mon compagnon devait vouloir avoir la paix, il m'a donné tous ces livres lorsque j'attendais notre fille.

Je me demande si les fous rires étaient vraiment dus à l'événement mais je les relirai avec plaisir, le tout est d'y penser et de trouver le temps ;

Un moment fort, le passage dans la cuisine de la jeune femme enceinte à travers le plancher... évidemment Razz
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MessageSujet: Re: Fante John   Fante John EmptyDim 28 Oct 2007, 19:41

zorg69 a écrit:

Je redoute de le relire, tant l’impression que j’en conserve est bonne.

J’attends vos commentaires, et suis curieux de trouver quelqu’un qui a lu et qui aurait éventuellement d’autres avis.

Cela revient souvent, la peur de relire beaucoup plus tard, cela me fait cet effet pour Dostoievski lu il y a longtemps.
Fante, je l'ai lu plus récemment.

Il y a eu une discussion, il me semble sur le sujet, je te retrouve le fil Wink
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MessageSujet: Re: Fante John   Fante John EmptyVen 08 Fév 2008, 11:01

extrait de Mon Chien Stupide

Citation :
Alors Stupide a révélé son but incroyable : il a dégainé son glaive orange en bondissant sur le dos de Rommel ; tel un ours, il a immobilisé Rommel de ses quatre pattes puissantes, puis entrepris de mettre son glaive au chaud. Quelle finesse ! Quelle astuce ! J'étais enchanté. Quel dieu, ce chien !

J'adore ce chien Stupide ! D'une hilarité suprême ! Il est le bienvenu sur mon divan...
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MessageSujet: Re: Fante John   Fante John EmptyVen 30 Mai 2008, 18:09

J'ai lu et apprécié "mon chien stupide" , il y a deux mois, j'ai posté dessus,,sais pas où il est passé...
mais je relirai du Fante
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MessageSujet: Re: Fante John   Fante John EmptyMar 03 Juin 2008, 21:29

Tu en as qui voyageraient ?
je n'ai lu que "Mon chien stupide" et ça m'a bien branchée Question
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MessageSujet: Fante pour zorg69   Fante John EmptyVen 29 Aoû 2008, 16:20

Fante
Pour Zorg 69
Je m’adresse à toi pour te faire mes meilleurs compliments sur ton immense savoir sur
Fante.Je ne le connaissais pas et j’avoue qu’il m’a fascinée. Je n’ai lu que « Bandini » et le « chien Stupide ». Il me semble que toute son œuvre est une série de chocs émotionnels impossibles d’oublier. On va m’apporter « Demande à la poussière » en espagnol. C’est vrai que Fante doit sa réussite à Bukovski, sinon il serait encore sous la poussière.
Cela me rappelle le cas de Jack London, doué d’un énorme talent à qui on refusait tous ces contes ; il se demande dans son roman « Martin Eden » livre magnifique que j’ai relu plusieurs fois, pourquoi, maintenant qu’il était célèbre, on lui payait à prix d’or les mêmes contes rejetés auparavant. Mystères de la popularité !!

En attendant d’autres Fante , je vais mettre ici une petite citation du « chien Stupide » qui me semble géniale. C’est á la page 112 où sa femme devient folle de haine et de racisme, présente un aspect terrifiant, et lui se souvient du moment de leur connaissance 25 années auparavant à San Fransisco où il était á la signature de son premier roman.


Citation :
Une blonde aux yeux bleus ; quelle était belle. Quelle justesse dans la douce prophétie de son regard, où j’ai distingué les montagnes et les vallées de ma vie entière, oú j’ai même compté quatre enfants et de grands romans sur une étagère.

Il me semble que tous ses romans sont autobiographiques.
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MessageSujet: Re: Fante John   Fante John EmptySam 30 Aoû 2008, 10:09

Tres content d'avoir pu te faire partager ça.
Fante fut pour moi une révélation, il y a bien longtemps, un émoi litteraire, un grand choc.

Tous ses romans sont effectivement autobiographiques.

Son fils écrit aussi maintenant. Je n'ai pas lu, je ne peux pas dire (Dan Fante)

Sinon, j'ai vu le film Tiré de "demande à la poussière" qui a été produit par Tom Cruise en 2006. Pas mal, on y retrouve bien l'ambiance des romans, mais pas l'écriture, forcement !!
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MessageSujet: pour zorg 69   Fante John EmptyDim 31 Aoû 2008, 22:30

merci, c'est moi qui suis ravie d'avoir trouvé ton fil sur Fante et je te remercie de tout ce que tu m'a fait connaìtre de son oeuvre. Cette semaine j'irai à la recherche de Dan Fante, ici on n'obtient rien. Peut-être dans les librairies de vieux bouquins et bien sùr en espagnol, Si j'en trouve, je le partagerais avec toi
mes amitiés
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MessageSujet: fante lecture commune   Fante John EmptyMar 21 Oct 2008, 18:51

John Fante(1909-1983)
Ëminent écrivain américain
De ses livres presque tous sur son alter-ego Bandini, j’ai choisi
« Demande à la poussière»
De ce livre émouvant j’ai élu quelques extraits, pour ceux qui ne le connaissent pas et les encourager à sa lecture. Pour ceux qui l’avez en français, j’avoue que la traduction de « Anagrama »en espagnol par Antonio Prometeo Moya est excellente.
Le prologue de Charles Bukovski, vous l’avez sûrement, donc je ne veux pas alourdir mon commentaire.
Bandini quitte sa ville natale Colorado, pour courir sa chance de devenir écrivain à Los Angeles. A cette époque, les années 30 ,c’était une ville désertique où le soleil brûlait et les bâtiments de la banlieue où logeaient les pauvres, les immigrés, s’enfonçaient dans le sable, la poussière envahissait tout, « Fleur triste et précieuse ensevelie sous le sable »
De nos jours le climat a changé, grâce à l’effort de la main de l’homme qui a planté d’innombrables arbres qui attirent les pluies .Auparavant il ne pleuvait jamais.

à continuer
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MessageSujet: Johon fante continuation   Fante John EmptyMer 22 Oct 2008, 13:19

Bandini dans un sordide hôtel veut faire sien le rêve américain et se
couvrir de gloire. Malgré l'ambiance misérable qui l'entoure, des traits d'humour
et d'ironie mordante coulent sur les pages..

Son histoire d'amour avec Camila mélange l'amour et la haine, avec une fin
imprévue .A un moment donné un de ses livres est publié, mais le succès ne
durera guère, parce que de l'autre coté de l'Atlantique, en Europe, Hitler
commençait à dresser la tète : la hantise de la guerre approchant, les gens
se jetaient plus sur les journaux que sur la littérature. Il continue à
écrire cherchant à réussir avec des résultats incertains.

Divers événements se succèdent, moments de détresse, d'exaltation, d'espoir.
Dans les moments critiques, il revient aux sources religieuses de son milieu
familial.

Cette région désertique où il vivait était couverte de centaines de collines
, presque sans végétation où le jour le soleil brûlait et la nuit le froid
glacial était insupportable
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MessageSujet: lecture commune Fante   Fante John EmptyMer 22 Oct 2008, 23:23

Citation
« je vois une aube sans égale, le blanc et bleu des étoiles et du ciel, ressemblaient à la couleur du désert, d’une douceur si émouvante que j’ai dû m’arrêter surpris de ce qu’elles puissent être aussi fascinantes. Tout ce qu’il y avait de bon en moi m’a fait trembler d’émotion. Le désert palpitait sous ces rues , autour de ces rues, attendant que la ville s’achève, pour une fois de plus la recouvrir de ses sables intemporels.
Vers le Sud scintillaient les étoiles majeures, et sous ces étoiles, dans une cabane misérable, vivait quelqu’un qui allait mourir avant moi »
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MessageSujet: Fante   Fante John EmptyVen 24 Oct 2008, 01:45

Le roman met en émoi le lecteur, qui est touché par l’émotion qui parcourt tout le livre
« . C’est beau et c’est triste »
.
Fante dans ce livre de seulement 205 pages nous parle de tout . Du rêve américain, de la survivance à Los Angeles. De la famine et de la religion. De l’amour et de la haine. De la cruauté et de la rédemption. De l’ambition et de la naïveté .De la poussière et de la beauté. De paysages merveilleusement décrits, et surtout de l’angoisse d’aimer d’un amour frustré
.
Je pense qu’en peu de pages il a témoigné tout son talent.
De son vivant il n’a pas été chanceux, mais le coup de pouce de Charles Bukovski l’a mis sur la voie de la réussite. D’une écriture simple et riche à la fois, sans fioritures, vibrante d’énergie, ses œuvres ont révélé l’auteur à un vaste public

J’aime beaucoup Fante, ses livres sont chargés d’émotion..
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MessageSujet: Re: Fante John   Fante John EmptyVen 24 Oct 2008, 14:50

je sais maintenant quel livre je devrai lire pour connaître Fante.

j'en avais commencé un, que j'avais trouvé bavard, sans doute à tort. J'en ai oublié le titre, mais ce n'était pas demande à la poussière que je me réserve Wink
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