Fante John

ce type est bon. quand il écrit tout va tout seul. il n'y a rien de forcé, rien du tout, ça coule. t'as juste envie de savoir ou ce type va te conduire. et j'ai jamais été déçu.
pour l'instant, c'est un des types qui me parlent le plus. pour autant que ça veuille dire quelque chose, parler. mais je sais que quand tout commence à redevenir fade, je m'attrape un de ces bouquins et je sais alors qu'il y a encore des choses à faire.

Je voulais apporter ma modeste contribution à ce fil alors je le fais ! je sais on a déjà parlé de ce roman, mais bon !

Demande à la poussière

Un récit prenant et désespéré d’une errance d’un écrivain poursuivant ses rêves à travers la poussière de l’Ouest sauvage.
D’hôtels insalubres à des voyages sans fin, il est à la recherche permanente d’une femme qui lui file entre les doigts chaque fois, qu’il la retrouve.
Cette femme, elle aussi, est à la recherche de quelque chose, des mots mais ne trouve que des maux et s’exile dans l’artificiel.
Une femme qu’il aime malgré cette descente aux enfers et qu’il ne parvient pas à garder.

De cris en larmes, de rires en pleurs, c’est un Fante à ne lire que si votre moral est au beau fixe !

Une partie de la 4ème de couverture :

Les romans de Fante sentent la chaleur écrasante et le froid mordant, les routes interminables, les chambres d’hôtels moites et les amoureuses sensuelles. »

Petit complément pour les fans de Fante (waouh, je fais des effets de style !) : il existe une biographie de l'auteur, en 10/18, intitulée Plein de Vie, par Stephen Cooper, plaisante à lire.

Plus d'infos : http://www.parutions.com/pages/1-1-122-3298.html

coincoin a écrit:

Petit complément pour les fans de Fante (waouh, je fais des effets de style !) : il existe une biographie de l'auteur, en 10/18, intitulée Plein de Vie, par Stephen Cooper, plaisante à lire.

Plus d'infos : http://www.parutions.com/pages/1-1-122-3298.html

Apparemment c'est beaucoup plus intéressant que la "Biographie" écrite par sylvain renier et qui s'appelle john fante, la détresse et la lumière" qui n'est vraiment pas indispensable a mon humble avis.

coincoin a écrit:

Petit complément pour les fans de Fante (waouh, je fais des effets de style !) : il existe une biographie de l'auteur, en 10/18, intitulée Plein de Vie, par Stephen Cooper, plaisante à lire.

petit extrait du compte rendu

Citation :

Stephen Cooper nous propose un portrait plus contrasté de l’homme Fante. Porté au jeu et à la boisson, coléreux et parfois même violent notamment avec ses petites amies, Fante n’est pas un tendre. Il a aussi un côté matamore, qui peut plaire (n’est-ce pas aussi un trait des Bandini !) mais aussi agacer. Écrivain en herbe, se prenant déjà plus ou moins pour Hemingway, il se voit bien couronné du Nobel dans... quarante ans à peu près !

Stephen Cooper nous livre des facettes plus sombres de son caractère : s’il n’est pas misogyne, il est en revanche un brin homophobe. Surtout, il est porté peut-être plus qu’un autre à proférer des injures raciales. Rien ici de ce qui représenterait un racisme profond, atavique, mais plutôt un racisme de la castagne verbale :

son biographe nous explique que Fante ne fait qu’appliquer inconsciemment la loi du talion, lui-même ayant eu à subir dans sa jeunesse le racisme des autochtones de longue date à l’égard des « Ritals » ou des « Spaghetti ».

ouais

Titre : Le vin de la jeunesse
Auteur : John Fante
Editeur : 10-18
Nombre de pages : 329

Quatrième de couverture :

"Personne ne sait mieux que Fante dire les humiliations de l'enfance, les espoirs insensés et déçus, les rages au cœur et au ventre, les tendresses frustrées, les désirs tempétueux.
Personne ne sait dire aussi bien cette enfance-là, avec ses drames et ses rêves.
Sans eau de rose, sans trémolos, avec une émotion vibrante et sèche.
Le vin de la jeunesse deviendra à coup sûr un grand classique de la littérature de l'enfance".
Michèle Gazier, Télérama, 1986.


Mon ressenti :


Ce livre contient 20 nouvelles qui racontent l'enfance de Dago Red.

Dago Red est l'alter ego de l'auteur, un gosse né dans une famille d'italiens sans le sou où le père est maçon. Au fur et à mesure des nouvelles qui se succèdent, on suit les événements marquants de son enfance. Le narrateur est Dago Red, ce gosse malin et observateur qui interprète les événements avec son regard d'enfant. Lorsqu'il ne comprend pas tout, il explique, sans plus, et le lecteur se délecte de pouvoir interpréter à son tour et donner le vrai sens à ces faits qui échappent à l'entendement du garçonnet. On rit aussi beaucoup face aux interprétations du gamin qui, pendant certains passages, se met en devoir de livrer son interprétation lorsque cela lui permet de se dédouaner ou de se grandir par rapport à sa famille ou à ses voisins. Cette volonté est touchante.

Ces nouvelles mettent aussi en scène des adultes mais toujours au travers du regard de l'enfant Drago, avec sa naïveté touchante. Et on se rend compte finalement que le monde adulte n'est pas si éloigné de l'enfance.

Ce qui m'a enchanté dans ces nouvelles c'est l'écriture très précise, très fouillée et pourtant très facile d'accès. Une foule de détails permet de voir et sentir ce que pensent et ce que font les personnages.

J'ai vraiment passé un très bon moment avec ce livre de nouvelles.
C'est la première fois que je lis cet auteur que je ne connaissais pas jusque-là.
J'ai tellement aimé ce livre que j'en ai entrepris la relecture à peine la dernière page tournée.

Je conseille ce livre à tous ceux qui veulent retrouver la part d'enfance qu'ils gardent en eux en lisant ce livre accessible et enivrant.


Ma note : 10/10.

Bravo François je crois, et même je suis certaine que je vais poursuivre ma découverte de cet auteur. J'ai quelque part Mon chien stupide

Je suis en train de lire Demande à la poussière, j'adore.

Si çà te dit John Fante avec Demande à la poussière est proposé en lecture commune pour le mois de mars, tu peux aller voir sur ce fil si çà t'intéresse

Natalia a écrit:

J'ai quelque part Mon chien stupide

L'épisode du tube de rouge à lèvre y est amusant.

John Fante, un de mes favoris pendant ma période américaine, m'a fait passer de vrais bons moments.

je n'ai pas le temps aujourd'hui dimanche, mais je n'ai pu me soustraire au désir de relire tout sur Fante .Zorg69, un érudit sur l'oeuvre de cet auteur que j'aime et sans fausse modestie j'ai relu mon post sur "demande à la poussière"traduit de l'espagnol et que je trouve bien écrit,à cause de l'émotion éprouvée par cette lecture,où mes phrases
réflétaient mes sentiments. J'ai lu aussi "mon chien Stupide", dans le genre Bandini, et j'espère lire tout Fante. Il le mérite bien.
pour la lecture commune de Mars, je ne parlerai pas de "demande à la poussière" parce que je ne pourrais pas en faire un meilleur commentaire, d'autres et moi nous avons déjà tout dit.
Je participerai en lecture accompagnée avec "La condition Humaine" de Malraux.

Je me suis acheté "demande à la poussière"

ça m'a l'air très sympa.. je vous dirai bientot

ignatius tu serais partant pour la lecture commune de Mars dans ce cas?

on en parle sur ce fil

Natalia a écrit:

ignatius tu serais partant pour la lecture commune de Mars dans ce cas?

on en parle sur ce fil

Merci de l'info Natalia, j'y ai répondu.

Je viens de finir ask the dust.

Citation :

I looked at the faces around me, and I knew mine was like theirs. Faces with the blood drained away, tight faces, worried, lost. Faces like flowers torn from their roots and stuffed into a pretty vase, the colors draining fast. I had to get away from that town

Citation :

I was numb with cold, and yet the sweat poured from me. The greying east brightened, metamorphosed to pink, then red, and then the giant ball of fire rose out of the blackened hills. Across the desolation lay a supreme indifference, the casualness of night and another day, and yet the secret intimacy of those hills, their silent consoling wonder, made death a thing of no great importance. You could die, but the desert would hide the secret of your death, it would remain after you, to cover your memory with ageless wind and heat and cold.
It was no use. How could I search for her? Why should I search for her? What could I bring her but a return to the brutal wilderness that had broken her? I walked back in the dawn, sadly in the dawn. The hills had her now. Let these hills hide her! Let her go back to the loneliness of the intimate hills. Let her live with stones and sky, with the wind blowing her hair to the end. Let her go that way.

Un récit abrupt et profondément humain. Bouleversant.

Natalia, prête à en parler ?

Moon, cette paire de ciseaux (avatar) me fait craindre le pire pour de nombreux "Grains" . Est-ce une nouvelle forme de l'épée de Damoclès ? A l'instar, peut-on dire : les ciseaux de Moon ?

Moon a écrit:

Je viens de finir ask the dust. Un récit abrupt et profondément humain. Bouleversant.

Natalia, prête à en parler ?

Oui Moon me voilà !

Demande à la poussière c'est l'histoire d'Arturo Bandini, 20 ans, qui débarque à Los Angeles plein d'espoir après la publication par Hackmuth de sa nouvelle " Le petit chien qui riait " . Il vit dans un hôtel minable, vivotant de l'argent qu'il sollicite auprès de sa

mère, et de quelques sous reçus de journaux pour la publication d'une nouvelle. Concentré sur sa machine à écrire, il sue sang et eau, les lignes vont et viennent et rien n'en sort qui puisse convaincre. Il est torturé :

Citation :

Parfois une idée flottait innocemment à travers la pièce. C'était comme un petit oiseau blanc.Il voulait seulement m'aider, ce cher petit. Mais moi je le frappais, je l'écrasais en martelant mon clavier et il expirait dans mes mains.

Il n'a pas d'argent pour se nourrir convenablement :

Citation :

Intéressante innovation, ça, pêches et oranges. Je les déchirais à belles dents, je les mastiquais, le jus me vrillait l'estomac et gémissait là au fond. C'était si triste là en bas, dans mon estomac. Ça pleurait

beaucoup,énormément même,avec des petits nuages gazeux vaseux qui me pinçaient le coeur.

Dans un bar, il rencontre Camilla Lopez, mexicaine, qui est serveuse et dès cette première rencontre s'installe entre eux un jeu étrange de séduction / répulsion. Il l'humilie, elle sous-entend son manque de virilité. Elle l'obsède "

Citation :

jusqu'à en oublier que

j'étais pauvre, et sans la moindre idée pour une nouvelle

Le lecteur voit en Arturo un être bourré de contradictions, tour à tour généreux et haineux ( avec cette pointe de racisme dont il a souffert et se venge sur Camilla), parfois naîf, maladroit, un adolescent en pleine construction et aussi cette générosité dont il fait

preuve dès qu'un cachet lui tombe du ciel.

John Fante décrit Los Angeles et les rêves perdus pour ces gens venus y finir leur jour au soleil mais en crevant la faim. C'est la poussière du désert du Mojave et c'est la poussière qui recouvre tout.


J'ai savouré ce roman. L'écriture de Fante est juste, il ne cherche pas à y faire de l'épate il décrit la réalité quotidienne et ce quotidien prend des aspects magiques sous sa plume. Les personnages y sont dépeints d'un regard tendre et ironique. J'ai oscillé entre le

sourire et la tristesse, la compassion et la révulsion pour Arturo ( quand il se débat avec le racisme) J'ai admiré les pages où il relate cette pauvreté de l'Eldorado.

En bref, vous l'aurez compris c'est un roman que j'ai adoré

Mile a écrit:

Moon, cette paire de ciseaux (avatar) me fait craindre le pire pour de nombreux "Grains" . Est-ce une nouvelle forme de l'épée de Damoclès ? A l'instar, peut-on dire : les ciseaux de Moon ?

Pourquoi pas. Presque toutes les scènes de Pierrot le fou sont d'une étrange beauté et se prêtent à des interprétations poétiques.

Citation :

John Fante décrit Los Angeles et les rêves perdus pour ces gens venus y finir leur jour au soleil mais en crevant la faim. C'est la poussière du désert du Mojave et c'est la poussière qui recouvre tout.


J'ai savouré ce roman. L'écriture de Fante est juste, il ne cherche pas à y faire de l'épate il décrit la réalité quotidienne et ce quotidien prend des aspects magiques sous sa plume. Les personnages y sont dépeints d'un regard tendre et ironique. J'ai oscillé entre le

sourire et la tristesse, la compassion et la révulsion pour Arturo ( quand il se débat avec le racisme) J'ai admiré les pages où il relate cette pauvreté de l'Eldorado.

Des mots très justes Natalia. C'est exactement ce que j'ai ressenti. On oscille entre l'incompréhension, la pitié et la tendresse face à l'habitude d'Arturo.

L'histoire racontée est d'une violence et pourtant pas de mélodrame. Difficile de mettre des mots sur cette écriture âpre et profondément humaine. A vrai dire, j'ai parfois eu du mal à lire le livre tellement j'étais mal à l'aise face aux scènes décrites. Le personnage de Vera en particulier m'a révulsé tout en me touchant. Ce n'est pas un roman facile. Je n'ai pas l'impression que John Fante cherche à magnifier ses personnages à travers l'écriture... il aurait plutôt tendance à retourner le couteau dans la plaie, douloureusement.

Une rencontre intéressante et marquante, mais je ne suis pas sûre de pouvoir lire un autre roman de Fante avant un bout de temps.

(Je ne suis pas sûr de "devoir" poster ici, au cas où je me trompe, désolé)

Demande à la poussière

Vu que Natalia en a fait un résumé clair, je ne vais pas vous en infliger un second qui ne saurait, en substance, dire autre chose. J'attaquerai sous un autre angle. Tout d'abord je tiens à préciser que je ne l'ai pas tout à fait fini (j'en suis aux deux-tiers).

La première chose qui m'a frappée à sa lecture, ce n'est pas le côté filiation avec Bukowski, dont tout le monde, et même ce dernier qui l'a réédité, parle. J'y ai vu une tout autre filiation supurer à travers les pages. Oui bien sûr, sur le fond, Buk et Fante raconte le même type d'histoires: la leur, celle d'un écrivain qui se cherche (dans le cas de Fante) ou d'un écrivain qui s'est trouvé mais qui cherche toujours (dans le cas de Buk), on ne peut donc que l'associer à un autre grand nom de la littérature américaine: Miller, (Henry, pas Arthur, comme dirait "l'autre"). Miller est génial, Miller est hyper cultivé, Miller est drôle, Miller est talentueux, Miller est un super coup, BREF: Miller est ultra-chiant.

Bandini, le héros de Fante, son alter-égo, c'est tout le contraire, il doute en permanence de son talent, il n'essaie jamais d'en imposer, ni dans les aventures relatées, ni dans la narration proprement dite (il ne fait étale d'aucun savoir érudit, ni de brillantes déductions). Sa narration n'est pas particulièrement drôle non plus, ce sont les scènes vécues comme cruelles avec sa sensibilité d'enfant qui les rendent comiques, pas les scènes en elles-mêmes. Ce n'est pas un super-coup: quand il passe une soirée sur la plage avec une nana qui se met à poil, il n'arrive même pas à lui donner ce qu'elle attend; et quand le lendemain ou le surlendemain il se trouve avec une autre femme qui souhaite la même chose, et que là il y parvient, Fante écrit seulement "je l'ai prise". Le lyrisme de Bandini-Fante s'exprime ailleurs: un peu dans la recherche de l'inspiration (un petit passage est très touchant, il y compare l'inspiration à un oiseau blanc qui volète gentiment dans la pièce et qu'il finit par écraser et étouffer à force de marteler sa machine à écrire; je pense que ça nous parle à tous ici!), mais surtout, son lyrisme s'exprime dans sa manière de dramatiser la moindre de ses pensées négatives. Fante-Bandini (notez l'inversion) est pathétique jusqu'au bout de sa Remington. C'est à ça que je voulais en venir en fait de filiation, ou plutôt proximité, littéraire.

L'écriture de Fante, sa manière de faire dans l'émotif, le regard d'enfant qui se glace à la vue du monde, à la vue de soi-même devenu adulte, me rappelle irrémédiablement celle de Céline. Ils sont plus que pessimistes car ils se jettent dans "l'atrocité" (perçue comme telle) du monde, et avec leur sensiblité de gosse pus ou moins préservé-ée, il nous recrache leur ressenti, tout ça confronté avec l'idée qu'ils se faisaient d'eux-mêmes et du monde. Ce sont des pessimistes empiriques. Mais chez Fante, contrairement à Céline, l'écriture, le succès qui doit venir, qui vient, qui repart, est la panche de salut, son rêve de gosse auquel il s'accroche. Il y a beaucoup moins de cynisme chez Fante que chez Céline. Le cynisme est même pratiquement absent de l'écriture de Fante, lui, il veut nous émouvoir. Comme c'est un grand écrivain il y parvient à chaque page.

Il y a beaucoup de scènes qui ressortent de "Demande à la poussière", je pense par exemple que tout le monde a été très touché et a beaucoup ri à celle de Bandini qui reçoit la petite Judy, la seule de l'hôtel où il réside à avoir lu sa nouvelle. Il est comme un gosse qui recevrait le Père-Noël à dîner.

Moins choquant que Bukowski, moins exigeant à lire que Céline, mignon comme un gosse, je pense que Fante et son écriture "à large-spectre" (sic) devraient plaire à beaucoup de lecteurs.

Moon a écrit:

Je serais aussi partante pour Demande à la poussière. Cela sera version anglaise pour moi et si j'ai bien compris Fante n'a pas une écriture facile.

Je viens de poster mon avis sur Demande à la poussière (en littérature américaine). Je ne trouve pas que Fante ait une écriture difficile à aborder, je pense même exactement le contraire. Moins lourd que Miller, moins agressif que Céline et moins trash que Bukowski. C'est une écriture très simple, presque enfantine avec quelques envolées lyriques toujours brèves et jamais ronflantes. Par contre il dit avoir l'écriture difficile, chercher constamment l'inspiration qui ne vient pas, si c'est le sens de cette remarque qu'on t'a faite, alors oui, sans aucun doute, c'est même le thème de Demande à la poussière...

ignatius a écrit:

Je viens de poster mon avis sur Demande à la poussière (en littérature américaine). Je ne trouve pas que Fante ait une écriture difficile à aborder, je pense même exactement le contraire. Moins lourd que Miller, moins agressif que Céline et moins trash que Bukowski. C'est une écriture très simple, presque enfantine avec quelques envolées lyriques toujours brèves et jamais ronflantes. Par contre il dit avoir l'écriture difficile, chercher constamment l'inspiration qui ne vient pas, si c'est le sens de cette remarque qu'on t'a faite, alors oui, sans aucun doute, c'est même le thème de Demande à la poussière...

L'écriture n'est pas difficile en soi, même si je ne pense qu'elle est faussement enfantine. Mais ce n'est pas un livre que j'ai trouvé facile à lire.

J'ai aussi posté sur demande à la poussière.

Moon a écrit

Citation :

je serais partante pour Demande à la poussiere ( en littérature américaine)
c'est l'idéal.

Moon a écrit:

L'écriture n'est pas difficile en soi, même si je ne pense qu'elle est faussement enfantine. Mais ce n'est pas un livre que j'ai trouvé facile à lire.

Ah, alors je me suis mal exprimé. Je ne veux pas dire qu'il écrit une langue aussi facile et pauvre que celle d'un enfant, je parle de sensibilité, je veux dire qu'il ne fait pas d'épate, c'est une écriture limpide, pas sinueuse.

qu'as-tu trouvé de difficile à sa lecture? la charge émotionnelle ou le style proprement dit?

ignatius a écrit:

Ah, alors je me suis mal exprimé. Je ne veux pas dire qu'il écrit une langue aussi facile et pauvre que celle d'un enfant, je parle de sensibilité, je veux dire qu'il ne fait pas d'épate, c'est une écriture limpide, pas sinueuse.

Bien d'accord.

Citation :

qu'as-tu trouvé de difficile à sa lecture? la charge émotionnelle ou le style proprement dit?

Le style est assez abrupte, ce n'est pas forcément difficile à lire mais cela n'a pas non plus été une lecture fluide, du moins dans mon cas. Cela dit je parlais surtout de la charge émotionnelle.

un recueil de nouvelles inédites, Grosse Faim 383 pages chez Christian Bourgeois

Grosse Faim, un recueil posthume qui rassemble 17 nouvelles écrites entre 1932 et 1959: une guirlande de portraits saisissants, superbes, découpés dans la chair vive d'une mémoire gorgée d'émotion et de rage. Il y a les copains d'enfance, les colères légendaires du père, l'humiliation de la mère condamnée à ramper devant l'épicier pour effacer les dettes, les cravates neuves et les frasques...

Pleins de vie, 217 P. chez 10/18

Pleins de vie ne manie ni l'humour ni l'émotion au niveau du cortex cérébral. Fante frappe au coeur, aux tripes et au plexus solaire, jamais à la tête. Il n'écrit pas comme un ingénieur mais comme un paysan, sensible à la densité des choses et au lent travail du temps. Il n'argumente ni ne démontre mais cherche les moyens de rendre au plus près, au plus juste, au plus vibrant, le plein de vie avec sa charge de pulsions contradictoires, de dérapages contrôlés, de dérives triomphales et de victoires dérisoires

Plein de vie : Une biographie de John Fante de Stephen Cooper 512 p. chez Christian Bourgeois.

Né en 1909 à Boulder, dans le Colorado, il est issu d’une famille de pauvres immigrants italo-américains. Son père, Nick Fante, était maçon dans une région où le froid l’empêchait souvent en hiver d’exercer son métier. Sa mère, Mary, se réfugiait dans la religion pour oublier les problèmes financiers de la famille et les frasques de son mari

De quoi lire sur les Fante, des livres présentés par un article de l'Express.

Juste pour me la péter:

J'ai fait la lecture intégrale de Demande à la poussière lors du festival d'Avignon, en pleine rue, devant le canal de la rue des Teinturiers. Huit heures trente de lecture. Commencé à 23h, fini à 7h22. Contrairement à ce que je pensais au départ du projet, je ne me suis jamais retrouvé seul à lire uniquement pour les rats et la lune, j'ai eu entre deux et vingt auditeurs en permanence, dont deux filles qui m'ont écouté du début à la fin. Expérience assez extraordinaire, et performance dont j'avoue que je ne suis pas peu fier (tous mes potes pensaient -sans me le dire, les fourbes- que je n'irai pas au bout). Et bien si! Il y a même quelques cocaïnomanes dégénérés qui se sont arrêtés vingt minutes pour m'écouter. Seul bémol (je plaisante): Clémentine Célarié est passée deux fois devant moi sans même me jeter un oeil.

Citation :

Huit heures trente de lecture. Commencé à 23h, fini à 7h22

tu veux dire que tu as fait seul cette lecture ? tu n'as pas trouvé de compagnon ou de cpagne pour cette performance ?

je suis admiratif, vraiment ! ta voix a tenu ? tu avais un micro ?