R.L Stevenson (Ecosse)

Je suis sûr que vous aurez des choses à dire sur cet auteur.



Entrons par la petite porte avec un conte : La bouteille diabolique qui accompagne souvent docteur Jekyll et Mr Hyde.livre de poche ou folio.

Dans un décor qui va des îles Hawaï à Tahiti, on suit les aventures - et mésaventures, d’un homme qui achète une bouteille dans laquelle se trouve un génie ! Ce dernier exauce tous les vœux, mais comme dans les pactes, le diable entend bien rentrer dans ses fonds.

Une fois les désirs exaucés, il faut, sous peine de damnation éternelle, refiler la bouteille à quelque un d’autre
En gros

Citation :

« On ne doit son salut qu’à la ruine éternelle d’un autre. »

Une histoire à suspens, avec l’enjeu du bonheur d’un couple fort amoureux et nouvellement formé.

Au passage j’aime bien cette phrase qui suit leur rencontre :

Citation :

Ils se divertirent innocemment durant toute la soirée sous l’oeil des parents de kokoua.

Je suis en train de lire le fameux Docteur J et mister H, de son nom complet:

L'Etrange Cas du docteur Jekyll et de M. Hyde.

Si personne n'a fait un topo dessus quand je l'aurais fini (bientôt car il n'est pas très long) j'en dirai deux mots.

Pour l'instant j'aime bien

Citation :

de son nom complet:

L'Etrange Cas du docteur Jekyll et de M. Hyde.

mon édition dit seulement docteur Jekyll et Mr Hyde (editons de l'érable françois beauval) et j'ai cinq contes en plus.

oui, charled on attendra ton topo, un bon sujet !

Je suis allé voir le titre en VO. S'il semble bien que le titre original est Strange Case of Dr Jekyll and Mr Hyde, j'ai également trouvé une édition en anglais dont le titre est Dr Jekyll and Mr. Hyde

Voila ce qui semble être la première édition:




Pour ceux que ça intéresse, on peut lire le texte en VO sur ce lien:

Citation :

Jekyll n'est pas bon, diagnostique Nabokov.

Jekyll est un être composite, un mélange de bon et de mauvais, une préparation à 99% de "jekyllite" et 1% de "hydite".

Hyde, lui, c'est un précipité de mal à l'état pur, au sens chimique du terme, puisque quelque chose du jekyll composite reste derrière et s'interroge avec horreur sur Hyde quand celui-ci comment ses crimes.

Il y a ,dit Nabokov, trois personnalités : jekyll, Hyde et le résidude jekyll lorsque c'est Hyde qui prend la main.

Jean Echenoz, préface au maître de Ballantrae

Charled, voilà un commentaire digne de tes tubes à essais, non ?

Comme promis voici quelques mots sur L'Etrange Cas du Docteur Jekyll et de M. Hyde

Ce livre a été écrit suite à un cauchemar de l'auteur.
Après une première version qui sera détruite (selon une anecdote à vérifier, après avoir écrit cette version en moins d'une journée, l'auteur la brulera suivant les conseils de sa compagne, qui trouvait qu'il se glissait avec trop de facilité dans le peau de Mr Hyde), Stevenson écrit ce roman en trois jours !

Qui ne connait pas l'histoire de cette œuvre qui a été adaptée plusieurs fois au cinéma ?
En deux mots, une personne, le respectable Docteur Jekyll, semble avoir des relations étranges avec un individu peu fréquentable, Edward Hyde.
Le notaire Utterson, ami du premier, tente d'en savoir plus sur cette étrange affaire...

J'ai beaucoup aimé ce livre. Plutôt court (environ 100 pages), je l'ai lu d'une traite.
Au risque de paraitre cliché, ce livre est marquant.
L'auteur montre l'affaire sous différentes facettes, en donnant la parole à différents protagonistes. Il est évident que le notaire n'a pas la même vision des choses que le Docteur Jekyll.
Enfin, comme l'explique Nabokov, contrairement à l'idée reçue, Jekyll n'est pas 100 pour cent bon, c'est un composé. Le personnage est donc plus complexe que l'on peut se l'imaginer en abordant l'oeuvre

PS: Rotko, NE CONFONDS PAS UN CHIMISTE AVEC UN PHYSICIEN !

Dans la preface du maïtre de ballantrae, c'est bien l'etrange cas etc. L'editeur a fait un choix différent, mais je crois que tu as raison.

Un physicien s'y connaît en chimie, non ? ils ont même des grandes écoles en commun, sans parler des prépas scientifiques.

Y a-t-il dans l'étrange cas des allusions à la drogue ?

Stevenson était en correspondance suivie avec henry James, l'auteur du tour d'écrou, On y reviendra.

Un des premiers portraits de Hyde :

Citation :

"Cet individu semblait n'avoir rien d'humain. Je dirai que c'est presque un troglodyte"

tout s'explique

l'auteur poursuit

Citation :

"[..]O mon pauvre vieux Jekyll, si jamais j'ai vu la marque de Satan sur un visage, c'est bien sur celui de ton nouvel ami"

rotko a écrit:

Un physicien s'y connaît en chimie, non ? ils ont même des grandes écoles en commun, sans parler des prépas scientifiques.

C'est vrai que les 2 matières sont en commun au lycée, puis plus tard dans certaines prépas voire même certaines filières de faculté...
Cependant, il ne faut pas confondre chimiste et physicien...
(Pour ce qui est de mes compétences heu... cette année j'ai du m'y remettre et je constate l'étendue de mon ignorance )

moi aussi j'ai lu l’étrange cas de Jekyll et Hyde et son argument plonge dans d’intéressantes réflexions.

Au premier niveau de lecture, l’intérêt vient de la multiplicité des narrateurs : chacun connaît un petit bout de l’histoire et de la personnalité de Hyde. On soulève plusieurs couvercles pour en arriver à l’explication finale qui ne nous déçoit pas.

En même temps le monde nocturne de la ville et de ses bas-fonds, prépare à l’obscurité propre à la personnalité de chacun, pris entre sa nature et la personnalité sociale/morale qui la recouvre. Jusqu'à quel point ? On se pose la question : quelle est la bête en nous ?

Stevenson suscite donc beaucoup d’interrogations, sur la drogue, les médicaments, le visage, les addictions, la tentation du mal, et la folie fait surgir un autre en nous.

Radicalement opposé : Will du moulin

Will est un jeune garçon qui vit sur les flancs d'une montagne et qui ne rêve que de la plaine. Un voyageur lui fait comprendre que si l'herbe semble toujours plus verte ailleurs, il n'en est rien.

Will restera donc auprès de son moulin transformé en auberge. Une tentative de mariage se transformera en amitié.

Est-ce un essai d'apologie du renoncement ou de l'absence de passion ?
Je ne sais, cela se lit avec plaisir, mais on se prend à avoir envie de secouer ce %@@& de Will.
Ah, un peu de colère, cela fait du bien.

Tchipette a écrit:

Radicalement opposé : Will du moulin

on se prend à avoir envie de secouer ce %@@& de Will.
Ah, un peu de colère, cela fait du bien.

mieux vaut que je lise le déterreur de cadavres, alors ?

le déterreur de cadavres

Le titre est explicite ! un scandale dans un pub écossais ou un ivrogne fait honte à un médecin célèbre amène l'un des spectateurs a faire une enquête.

L'ivrogne en question s'occupait sans trop de scrupules d'alimenter les tables de dissection pour carabins. Une de ses aventures avec le médecin en question tourne au cauchemar.

un peu secouant

Les éloges que j’avais lus à propos du Maître de Ballantrae sont mérités mais j’ai rarement rencontré de lecteurs de l’œuvre, à croire que l’île au trésor et l’étrange cas du docteur Jekyll et Mr Hyde lui font de l’ombre.

Et pourtant dans cette histoire bien construite, où on trouve des pirates et des contrebandiers, le suspens est garanti. Autre intérêt, le conflit haineux entre deux frères, aussi dissemblables qu’il est possible.

Stevenson fait intervenir des narrateurs différents, ce qui donne de la profondeur de champ aux différents épisodes. L’un de narrateurs, Burke, un gredin, chante les louanges de James, le « Maître de Ballantrae », l’autre Mac Kellar, intendant de la famille, fait les éloges de Henry, celui qui reste au domaine familial.

Mais on navigue dans les ambiguïtés, car si Burke encense James, il montre son cynisme et son absence de scrupules, alors que le défenseur de Henry, le bon fils, laisse voir, entre deux critiques sans appel de James, une sorte de fascination pour le gredin et de sérieuses réserves sur Henry.

je poursuis ma lecture

Inutile d'en dire plus. Je suis content d'avoir lu Le Maître de Ballantrae.

Voici le chef des pirates

Citation :

« le lendemain matin, très tôt, l’odeur du soufre ui brûle s’échappa de la cabine [de Teach] et on l’entendit crier « Enfer ! Enfer ! » exclamation bien connue de l’équipage, qui remplit chacun d’appréhension. Puis il monta sur le pont en parfait personnage de farce, le visage noirci, les cheveux et les favoris nattés,, la ceinture bourrée de pistolets ; du sang plein le menton, il mâchait des fragments de verre et brandissait un poignard.

Le thème principal reste les relations entre les deux frères. En voici un en pleine action :

Citation :

« il buvait à longs traits jouisseurs à la coupe de la haine ».

Pour ma part, Le Maître de Ballantrae est un incontournable. Je possède une vieille édition "Le trafiquants d'épaves" écrit avec Lloyd Osbourne ; éditions L.U.F 1948 mais pas encore lu !

rotko a écrit:

le déterreur de cadavres

Le titre est explicite ! un scandale dans un pub écossais ou un ivrogne fait honte à un médecin célèbre amène l'un des spectateurs a faire une enquête.

L'ivrogne en question s'occupait sans trop de scrupules d'alimenter les tables de dissection pour carabins. Une de ses aventures avec le médecin en question tourne au cauchemar.

un peu secouant

Adapté je crois sous le titre (the bodysnatcher) au cinéma avec Boris Karloff.

une bande dessinée d' Hippolyte

le maître de ballantrae en 2 tomes

Le maître de Ballantraë (second livre)
Scénario & dessin : Hippolyte
D’après l’oeuvre de Robert Louis Stevenson
Editeur : Denoël graphic

le maître de ballantrae

La famille est bizarre, du moins telle que présentée par ce Mackellar, appelé "la vieille fille" ou "la vieille femme" : on ne lui connaît aucune femme.

autre point d'interrogation :
Si les frères occupent le devant de la scène, on ne saurait en dire autant de la fille aînée, pratiquement passée sou silence. Quant à Alexander, le cadet, fils d'henry, il ne vaut que par l'attachement de son père à son égard.

James, le Maître :

je me suis interrogé sur sa conduite envers les femmes. Quelques phrases étaient bien étonnantes sur le sujet :

"on le disait dans le pays "un homme pas ordinaire pour les filles."

D'autre part, il y a cet indien Secundra Dass qui partage sa vie.

A ceux qui ont aimé Le Maître de Ballantrae, je recommande la lecture de :
Les Maîtres de Glenmarckie, de Jean-Pierre Ohl, paru en 2008 chez Gallimard.

Roman qui est parfaitement inventif bien qu'étant un pastiche approximatif du Stevenson (qu'il m'a donné envie de relire, ainsi que Matin Eden de London dont la fin est citée). Une histoire assez drôle de frères jumeaux, de manoir écossais, de secrétaire à tiroirs et combinaisons secrets. De l'alcool, de l'amour, du rugby et de vieilles librairies... Bref, un savoureux cocktail écrit par un libraire de Bordeaux fan de littérature victorienne, entre autres.
On y croise même Orwell !

maïa a écrit:

A ceux qui ont aimé Le Maître de Ballantrae, je recommande la lecture de :
Les Maîtres de Glenmarckie, de Jean-Pierre Ohl, paru en 2008 chez Gallimard.

Citation :

Dans les années 1950, Mary Guthry, une jeune Ecossaise, se prend de curiosité pour l'ancêtre de son amant, le prêtre Krook. Ce dernier lui raconte la vie de Thomas Lockhart et les particularités génétiques de sa famille. Mary gagne le manoir des Lockhart dans l'intention d'en savoir un peu plus mais aussi pour résoudre une intrigue qui la mènera sur la piste d'un trésor gardé par Thomas.

rotko a écrit:

Citation :

Dans les années 1950, Mary Guthry, une jeune Ecossaise, se prend de curiosité pour l'ancêtre de son amant, le prêtre Krook. Ce dernier lui raconte la vie de Thomas Lockhart et les particularités génétiques de sa famille. Mary gagne le manoir des Lockhart dans l'intention d'en savoir un peu plus mais aussi pour résoudre une intrigue qui la mènera sur la piste d'un trésor gardé par Thomas.

Je ne sais pas où tu as trouvé ça, mais ça ne m'aurait pas du tout donné envie de lire le roman que j'ai adoré

c'est la notice de la bibliothèque où je vais m'approvisionner, sans doute le mot de l'editeur ?

Avec mon père, pendant plusieurs années, on a refait son trajet dans les Cévennes qu'il relate dans Voyage avec un âne dans les Cévennes. C'était émouvant d'être sur ses traces et de savoir qu'il était passé là. On pense souvent à lui comme créateur de contes étranges et un peu horrifique, mais c'était aussi un homme amoureux de la nature, qui a lutté contre la tuberculose pour finir son voyage comme il l'entendait.

Bulma a écrit:

On pense souvent à lui comme créateur de contes étranges et un peu horrifiques, mais c'était aussi un homme amoureux de la nature, qui a lutté contre la tuberculose pour finir son voyage comme il l'entendait.

oui, un écrivain dont les facettes sont multiples et qui a fait avec un roi barbare, texte inédit paru chez Finitude, un portrait stimulant mais sans concession de H.D Thoreau, "le précurseur des écolos, un mystico-philosophe de la nature" selon l'expression de Télérama.

Citation :

On peut trouver [chez Thoreau] une sorte de noblesse rustre, la noblesse d’un roi barbare, dans la confiance inébranlable que Thoreau a en lui-même et dans son indifférence aux désirs, aux pensées et souffrances d’autrui

.

Thoreau, atteint lui aussi de la tuberculose, mourut à 44 ans.