Philippe Delerm

d'accord, on rejoint ainsi ce qu'on disait de ses livres. En l'occurence, les illustrations de ce livre me paraissent beaucoup plus interessantes que les textes. Regarde-les, et tu comprendras que dans la famille delerm, - jeu litteraire des 7 familles, je prefere "la mère", puis "le fils", et en dernier lieu "le père".

je mets d'ailleurs le panier de fruits dans son casier judiciaire in "auteurs francais"

Colien me poussant dans mes retranchements dans le forum "bandes dessinées, photos" je ressors un compte rendu sur le panier de fruits

Philippe Delerm, Panier de fruits, Editions du Rocher.

C'est de l'eau sucrée !

Le narrateur se réjouit de voir sa prose orner un pot de yaourt, car il aime trouver ces formules appétissantes qui vont donner au produit "une saveur inimitable", comme on dit !

Après les yaourts, de petits textes pour caractériser les nuances de vins d'Alsace, ou des fromages à pâte molle. Exemple, en deux mots, le narrateur "sublime l'alimentaire" pour Yopla, la marque bien connue. Voilà comment on devient riche et adulé des chefs de vente.

S'il y a ironie dans ces textes, c'est à la fois souhaitable et vraisemblable, mais le tissu intersticiel entre ces slogans de même que la joie naïve et prétentieuse de cet inventeur de textes publicitaires, me semblent relever de la même eau.

Les refrains idiots "A à à la file indienne /Derrière la Germaine/ Tous en rangs d'oignon/ Derrière la Louison" sont certes traités au second degré, mais ou manque de verve, ou pointe d'ironie peu acérée, je reste sur ma faim devant un écrivain qui ressemble trop au modèle qu'il veut décrier.

L'auteur serait-il trop gentil, ce qui n'est pas mon cas ? Alors, un horrible soupçon me vient : Si Philippe Delerm n'arrivait pas à rendre percutante la denonciation de cette prose facile, racoleuse pour les besoins du marché, serait-ce parce qu'il n'en a pas les moyens ?

bref, je vois actuellement que delerm que tout le monde encensait il ya peu, a maintenant le vent debout ! et malheur pour moi, je decouvre qu'il a eu du courage en consacrant son temps à une biographie de paul leautaud ! que je n'ai pas lue, certes, mais quand même ! là il ne brosse pas les gens dans le sens du poil !

Je ne sais plus, Rotko, où tu avais parlé de "Fragiles", petit livre illustré de Philippe et Martine Delerm.
Je le trouve tout à fait charmant. De courts textes (des pensées) illustrés par de délicates aquarelles: "C'est d'abord une histoire de regards.Le regard de Martine sur les choses de la vie. Le regard de Philippe sur les images de Martine.C'est sans doute aussi une histoire d'amour." dit Nicole Maymat
( écrivain,directrice de collection au Seuil et fondatrice à Moulins des Editions Ipomée reprises par le Seuil en 1991.)

J'aime bien ce texte sur le voyage:
"Partout on s'emmène soi-même. alors partir sans vouloir un ailleurs. Partir pour se trouver. Dans le silence, dans l'espace. Juste au-dessus du temps, juste au-delà des peines. Pour regarder plus haut, faire semblant dese laisser aller au vent. pour inventer le sens du fil qui nous attache."

coline a écrit:

"Fragiles", petit livre illustré de Philippe et Martine Delerm.
Je le trouve tout à fait charmant. De courts textes illustrés par de délicates aquarelles: "C'est d'abord une histoire de regards.Le regard de Martine sur les choses de la vie. Le regard de Philippe sur les images de Martine.C'est sans doute aussi une histoire d'amour."

et tu disais :

Citation :

chaque fois que l'on évoque un livre des Delerm, on emploie les termes "tendre, délicat, bonheur, amour"

tu as choisi charmant On dira que Martine est sa muse quand c'est bien, et que Philippe tout seul...

une nouvelle production de philippe Delerm

'La tranchée d'Arenberg et autres voluptés sportives'
Philippe Delerm, Panama.

Citation :

Dans La tranchée d'Arenberg et autres voluptés sportives, Philippe Delerm joue les prolongations de sa Petite gorgée de bière. Mais c'est bien de « Petite gorgée de sueur » qu'il s'agit. On revisite la tragédie grecque que fut le match France-Allemagne de 1982. On frôle les perchistes qui sont à la fois des athlètes sur leur piste d'élan et des gymnastes quand ils enroulent leur barre à 5 mètres de hauteur. On mange le vent froid qui éreinte les cyclistes du Tour des Flandres. On goûte à la douleur du 1 500 m des décathloniens, ces bêtes de somme, ces herculéens à bout de forces, affalés sur le tartan de leurs exploits beaux comme l'antique.

ouest france.

J'aime bien la page du fluide glacial

Mais j'essayerai bien "La Première Gorgée de bière et autres plaisirs minuscules", vu ce que j'en ai lu, il me semble que cela pourrait me plaire, peut-être pas de lire de me plonger dans une bibliothèque de ce style, mais un livre... j'aime bien et j'apprécie ces petits bonheurs qui donnent du plaisir assez longtemps.

J'ai de plus en plus le sentiment, teinté de doute quand même, que pour savourer ses petits bonheurs, l'humain doit avoir un versant vers le bonheur, une attirance. Bon je ne sais pas, c'est une impression comme ça que je ne sais pas bien développer pour l'heure

J'ai reçu un disque "Les fourmis" de son fils, j'aime bien mais je l'ai vu sur un concert et ce que j'ai aimé c'est surtout un humour ... relax... j'avais retenu ça mais pas les chansons. A suivre, j'aime pas trop les sucreries mais la douceur si. (un grain de sel ça peut être doux aussi ? on associe toujours le doux au sucre ... moui je trouve plus de douceur dans le salé).

Provence a écrit:

Mais plus que cela, ce que je n'aime pas, c'est l'idée sous-jacente et générale (j'en ai lu 3) que "c'était mieux avant".

Ah ? ... zut ! Je n'aime pas ça du tout !

L'humain a la mémoire courte et s'imagine un passé heureux auquel il se raccroche quand son présent est vide et son avenir voilé.
Ca m'excagace ça

Les idées faisant leur chemin, en pensant à ces petits moments simples qui peuvent être des instants sereins et de plaisir, il peut en être tout autrement quand ils sont animés par l'ennui ou l'aigreur des protagonistes, devenir des moments terribles comme dans les pièces de Harold Pinter, où par une suite de petits événements du quotidien, l'enfer n'est pas loin.

Il suffit aussi d'une expression mièvre ou qu'on ne partage pas - parce que trop lyrique ou prolixe, de ces moments pour que moi, lecteur, je pratique un retrait. C'est mon attitude devant Delerm dont je n'ai lu qu' un panier de fruits.

Un livre qui était pour moi de "l'eau sucrée" !

La presentation de son livre sur les joies du sport où il décrit ainsi le bonheur après un 400 mètres

Citation :

" La tête renversée, on boit le ciel, le soleil de juin".

me met déja sur la defensive. Ceux qui parlent au lieu de ressentir le moment m'irritent un peu, et les envolées du critique, dont je crains qu'il ne marche dans la foulée de Delerm, me défrisent....

Citation :

les décathloniens, ces bêtes de somme, ces herculéens à bout de forces, affalés sur le tartan de leurs exploits beaux comme l'antique.

Une telle emphase n'est pas de mon goût.

Citation :

" La tête renversée, on boit le ciel, le soleil de juin".

Mouarf" .... évidemment c'est aussi bon qu'un verre d'eau sucrée
Cela en devient risible non ?

Quand à l'autre citation, de quel auteur ?, me semble de mauvais goût.

Bon... j'essayerai de trouver le titre en bibliothèque, ça me suffira amplement. Il doit bien y avoir des auteurs qui décrivent simplement sans être béat, ni pédant des instants simples du quotidien*. (y'a Duras mais tu vas lui trouver une autre sorte d'emphase...).

* on pourra se demander quel est l'intérêt de ces descriptions ? peut-être de nous ramener à la vie ? chépa

Grain de sel - Martine Delerm

J'en avais parlé au début mais sur quel fil ?

Un livre de circonstance ... mais surtout un joli livre à offrir, demain j'essaye de scanner quelques images du livre !

Question naive.
Pourquoi "La première gorgée de bière" de DELERM n'est toujours pas sortie en Poche ?

coincoin a écrit:

Pourquoi "La première gorgée de bière" de DELERM n'est toujours pas sortie en Poche ?

rien de naïf à la question. Ce petit livre de 90 pages est chez L'Arpenteur de Gallimard (4 février 1997). Pas encore en poche, peut-être pour des histoires de sous...