Philippe Vilain

Le prix Jean-Freustrié 2013 a été décerné à Philippe Vilain pour son roman La femme infidèle (Grasset). 160 P

rotko a écrit:

Le prix Jean-Freustrié 2013 a été décerné à Philippe Vilain pour son roman La femme infidèle (Grasset). 160 P

à ce sujet, un tweet amusant de BibliObs :

"Bien, c'est rare, les bons romans sur l'adultère"


en savoir plus sur ce roman :une petite chronique de jérôme garcin

Amarande a écrit:

en savoir plus sur ce roman :une petite chronique de jérôme garcin

Ainsi qu'une vidéo de la librairie Mollat à Bordeaux

oui, ça excite la curiosité. le jury est, à mes yeux, interessant

Patrick Besson, Hector Bianciotti, Charles Dantzig, Jean-Claude Fasquelle, Annick Geille, Henri-Hugues Lejeune, Eric Neuhoff, Anthony Palou, Jean-Noël Pancrazi, Frédéric Vitoux et Anne Wiazemsky.

dans pas son genre 155p. chez j'ai lu

Un jeune professeur de philosophie d’origine parisienne est affecté à Arras. Il y rencontre Jennifer, coiffeuse divorcée et mère d’un petit garçon. Tout les oppose : l'appartenance sociale et les ambitions, le langage et les goûts. Lors d’une réception, il ne la présente pas à ses collègues. Mais Jennifer rêve vacances et vie de couple. Le mépris et l’ennui se profilent à l’horizon et qui croit mener le jeu peut bien être joué…Une réflexion drôle et mélancolique sur le choix amoureux et l'absurde de l'amour.

je peux l'avoir ainsi que confessions d'un timide qui m'avait intrigué

191 p chez Grasset
Dans ce livre, à la fois essai et analyse de sa propre psychologie, Philippe Vilain se penche sur les ressorts de la timidité dans ses rapports à la pudeur, à la crainte et à la honte, et les différentes manifestations de celle-ci.

rotko a écrit:

J'ai trouvé pas son genre de philippe Vilain : ce vilain aura donc un fil

moi aussi, je l'ai commandé

C'est, je crois, un bon choix.

1/3

L'auteur fait un éloge de l'indécision, avec des phrases à balancements qui pèsent les alternatives. Comme c'est bien écrit, et à propos des femmes, on ne s'étonne pas d'un petit accent XVIIIe s, qui expliquerait un libertinage. Chaque décision a ses merites, ce qui devient un supplice de tantale

"Si l'on veut, je suis un peu le résolu de l'irrésolu, le déterminé de l'indéterminé", avoue l'auteur.

Les locutions familières prennent sous sa plume des tournures ironiques, et ses dialogues de prof de philosophie - qui ne s'épargne pas, avec une coiffeuse, ont parfois un humour proustien, la souffrance en moins.


Chacun traduit ses préoccupations par ses mots, et chaque classe sociale, une perspective professionnelle comme langagière...

Pas son genre

2/3

Citation :

humour proustien, la souffrance en moins.

Voire !

S’engager dans une aventure amoureuse n’est pas sans risques !

Je suis enchanté de cette lecture, de l’arrière-plan proustien d’un amour de Swann annoncé par le titre, de l’analyse méticuleuse et acérée des comportements amoureux, de l’attention à la précision du langage.

Les dialogues cocasses entre deux personnes de cultures très différentes, l’agrégé et "la petite coiffeuse", passent de l’humour malicieux à la situation pénible qui crée la tension entre deux êtres : ils s’exposent tour à tour à des traits cruels.

Accusera-t-on notre philosophe d’être condescendant, voire méprisant ?

L’intérêt qu’il porte à la relation, et la dissection clinique de ses motivations, montrent à quel point ce récit le touche à vif. Il glisse d’ailleurs entre les pages une petite note sur le diable au corps, où il défend un certain François - son propre prénom, narrateur comme lui d’une aventure mal maîtrisée.

Le lecteur lit par-dessus son épaule de narrateur, il le prend plusieurs fois en flagrant délit de mauvaises interprétations ou d’ingénuité comique.

J’apprécie donc cet auteur

- qui manie l’analyse morale avec une grande exactitude

« Étrangement, rien ne nous éloigne plus que de sentir nos proches heureux lorsque nous ne sommes pas la cause de leur bonheur : alors nous déplorons de ne pas partager avec eux ce bonheur que nous avons échoué à leur offrir, et nous n’admettons ni qu’ils l’aient trouvé seuls, ni qu’ils se satisfassent d’en profiter sans nous. Nous nous sentons trahis »

- qui tient des propos lucides et amers sur les classes sociales

« Les Économique et social (ES) et les Techniques (STG) : les premiers ne travaillaient pas la philosophie les seconds la travaillaient trop studieusement ;

les premiers, arrogants petits-bourgeois, méprisaient les seconds, enfants des classes laborieuses, qu’ils exploiteraient plus tard, et considéraient que la philosophie ne leur serait d’aucune utilité pour intégrer une école de commerce ;

les seconds, sages et appliqués, s’étaient convaincus depuis des générations d e prolétariat de leur infériorité sur les premiers et que la philosophie ne leur permettrait pas de restaurer ce sentiment.

Sans doute l’arrogance est-elle plus ridicule encore lorsqu’elle ne naît pas d’un talent, mais d’une simple appartenance sociale, ici la petite bourgeoise de commerçants et d’entrepreneurs, Breitling menottée au poignet, inculte mais conscient de ses privilèges..»

il est curieux de voir à quel point le mépris fait partie de l'humain ! et dans toutes les couches de la population. Pour résumer "malpoliment" (!), on est toujours "le con" de quelqu'un ! celui qui pense détenir "la connaissance" se posant en champion condescendant par rapport à l'interlocuteur qui, lui, en sait moins. Et c'est valable pour tous. Même les plus érudits, les plus intelligents, laissent parfois passer une certaine arrogance. D'ailleurs c'est parmi ceux qui en savent le moins, mais en voudraient faire accroire, que c'est le plus flagrant ! L'humilité n'est pas de mise chez l'humain ! nobody's perfect...
pourtant, les plus intelligents parviennent à faire passer leur savoir avec simplicité et gentillesse, ce sont des êtres rares. Ils donnent beaucoup aux autres et le font avec bonheur

Citation :

qui manie l’analyse morale avec une grande exactitude

« Étrangement, rien ne nous éloigne plus que de sentir nos proches heureux lorsque nous ne sommes pas la cause de leur bonheur : alors nous déplorons de ne pas partager avec eux ce bonheur que nous avons échoué à leur offrir, et nous n’admettons ni qu’ils l’aient trouvé seuls, ni qu’ils se satisfassent d’en profiter sans nous. Nous nous sentons trahis »

moi je ne suis pas trop d'accord. Il y a des personnes qui sont vraiement heureuses du bonheur de leurs proches. Même s'ils n'en sont pas la source. Il généralise un peu, quand même le Vilain !

Cela fait partie du personnage : d'une part une référence à Proust qui agrémente son récit de réflexions morales, d'autre part du "philosophe" lui-même, un peu désabusé sur l'amour qu'il dit être le reflet de projections subjectives...

Un livre excellent sous tous rapports. Je n'ai pas défloré l'histoire.

je termine: "la femme infidèle"
et je me fais un plaisir de mettre ici un compte-rendu qui m'a beaucop plus que j'ai toruvé sur amazon:

Le point de vue d'un cocu

On parle toujours d'amour, de la femme trompée ou des maîtresses de monsieur. Or,la c'est le point de vue, les sentiments de l'homme trompe. C,est intéressant et un des rares points de vue authentique de l'homme qui souffre et qui est atteint dans sa virilité et au plus profond de son âme. J'ai bien aimé lire ce livre.

Je partage le point de vue de ce monsieur, ça change un peu dans le style. Cet auteur écrit bien, simple et ne se prend pas la tête. j'ai trouvé la fin un peu "longuette" mais bon ! Pas grave.