Paolo Sorrentino, il divo

Un film sur Andreotti.
Giulio Andreotti, né le 14 janvier 1919 à Rome, est un homme politique italien, chef de sept gouvernements.

Membre de la Démocratie chrétienne (DC), membre de la Consulta Nazionale en 1945, il a été élu député pour la première fois en 1946 et réélu jusqu'aux élections législatives de 1987. Il a démissionné de ses fonctions de député en 1991, après sa nomination comme sénateur à vie.

Son exceptionnelle longévité politique, et l'influence qui lui est prêtée, ont contribué à lui donner le surnom de Il Divo Giulio (« Le Divin Jules »), à l'image de Jules César.

Giulio Andreotti est l'un des plus célèbres hommes politiques contemporains italiens avec Silvio Berlusconi, Romano Prodi et Oscar Luigi Scalfaro.
(source Wikipédia)

Paolo Sorrentino fait un peu penser à Bunuel dans sa façon de filmer : ses arrêts sur image, ses décors à la fois somptueux et presque funèbres. Les musiques choisies, sans doute avec soin, sont de St Saëns, Fauré, Sibélius, ou techno. Curieux mélange...
Giulio Andéotti est dépeint comme un homme très seul, insomniaque et migraineux mais surtout, avide de pouvoir. Comme la plupart des gens comme lui, il parle d'amour pour son pays et, je cite :"perpétuer le mal pour garantir le bien". Etonnant aveu d'un homme qui sera accusé de liens avec la Mafia, puis avec la Cosa Nostra, mais niera toujours avec froideur. C'est d'ailleurs encore cette froideur que Sorrentino met en exergue dans son film, avec un regard féroce et désabusé sur le pouvoir.
Un Andréotti impénétrable, dissimulé, presque déshumanisé se fait jour au fil de cette histoire présentée par plans, sans vraie liaison les uns aux autres.
Un film pour tout dire, sans complaisance, même en montrant la terrible solitude de son personnage, un film dur, avec des décors tristes à mourir et une volonté de "montrer" les choses telles qu'elles sont.

un exemple : j'ai vu hier soir le film Il Divo, ce n'est pas un divertissement, mais une oeuvre qui entraine la réfléxion sur "le pouvoir" et ses dérives. Je n'ai pas cherché à faire "une critique", j'ai simplement donné mes impressions, ne connaissant pas le monde de la politique (je n'en fais pas, je suis écoeurée depuis longtemps par les magouilles, ne suis ni de gauche ni de droite et peu crédule). Le film était bien réalisé à mon avis. L'homme dont il s'agissait avait déchaîné les polémiques, en son temps, l'acteur s'était apparemment glissé dans le personnage, même physiquement, mais je me suis plus attachée à la personnalité d'Andréotti. Fascinant de froideur, d'orgueil, manquant totalement d'humanité, faisant commerce de ses mensonges... et tellement épris de pouvoir, si solitaire, qu'il en était pathétique !