le test des 2 pages !

Le pari est insensé, et fait rugir dans les campagnes, mais peut-on découvrir un livre en se penchant sur deux pages ? Existe-t-il une approche idéale des livres ?

deux pages de n'importe quel livre, pour en extraire la moelle, substantifique ou non…

écrit Actua-litté.


Avez-vous essayé, trouvez-vous l'épreuve idiote (sans l'avoir tentée), est-ce crédible ?

le faire sur un livre commun ?

l'exercice me parait difficile, et non sans embûches ....
mais on peut toujours essayer.

rotko a écrit:

peut-on découvrir un livre en se penchant sur deux pages ?

Certainement...on peut bien découvrir un livre avec la quatrième de couverture !!!

rotko a écrit:

Avez-vous essayé, trouvez-vous l'épreuve idiote (sans l'avoir tentée), est-ce crédible ?

Souvent je feuillette et parfois je lis une page, je ne trouve pas l'épreuve idiote, mais je trouve qu'elle ne permets que d'éliminer ce qui ne nous plaira pas. Je le fais en fait pour choisir un livre (médiathèque ou achat)

rotko a écrit:

le faire sur un livre commun ?

Quel est le but, juger un livre en 2 pages ?

Je pense que c'est une pratique très aléatoire. Je peux imaginer qu'il existe un bouquin avec très peu de pages passionnantes et que l'on puisse tomber dessus "en screening", désespérant de tout le reste du roman !!!

le but serait de voir nos avis sur deux pages à l'aveugle, j'y réfléchis (lent d'esprit ce matin, mais pressé !)

On aurais tous les mêmes pages ou on prend des pages au hasard ?

En tous cas ce peut être un exercice rigolo.

je pense (oui oui...) que l'expérience compte beaucoup pour se permettre de juger un livre sur 2 pages.
par exemple, n'étant pas spécialiste en la matière, une 4ème me suffit... bon c'est vrai que c'est plus un résumé de l'histoire que le style que l'on juge sur la 4ème.

et pour un polar par exemple l'action est différente au début, au milieu et à la fin. il faut tomber sur les 2 bonnes pages pour le juger. c'est compliqué s't'affaire.

et sur un livre de 200 pages et un de 500, il sera aussi bien différent ce jugement non?

En lisant une page ou deux au petit bonheur, on peut se donner une idée déjà du style, accrocher ou être rebuté, mais quant à le juger il faut quand même en avoir lu tout ou parties. En ce qui me concerne, je ne lis que très rarement un livre au hasard vu l'immensité de ce qui nous est proposé, cela m'évite d'avoir à recourir au défrichage !

oui,, on fait un essai, sans prétendre à un quelconque jugement sur l'oeuvre.

nous prenons un livre commun, Rotko ?

Page 69

Dit, se ranger. Quant à moi, après avoir joui un certain temps de la fameuse chambre "chez Julia", je devais trouver de l’embauche à "l’uranium steam ship C°", dont le siège social était à Anvers, conduire les plus misérables émigrants d’Europe de Libawa à NewYork, ce qui me fit passer le réveillon de Noël de cette année-là à Saint-jean de terre Neuve. Mais, cela c’est une autre histoire. Mais c’est ça la beauté d’un port, c’est que sorti de ses estacades un navire peut vous emmener partout, aux antipodes, faire le tour de la planète avant de vous ramener en vue de son phare qui scintille comme une lampe dans un cercle de famille, une lanterne avec un gros numéro ou une bouteille de cognac sans millésime, et c’est Anvers dans le brouillard, le retour à Anvers.


C‘était un marin de la mer Noire qui avait pris part à la révolte du Kniaz. Potemkine et qui avait déserté (il me parlait souvent du lieutenant Schmit et de Maria Spitidonawa, dont il avait même la photo sur soi ; mais quel est le Russe à l’époque qui n’avait pas été mêlé de près ou de loin à la révolution de 1905-1908, et la phot de l’héroïque martyre se vendait en carte postale au bénéfice de la caisse de secours des émigrés socialistes-révolutionnaires). Je ne me souviens plus du tout comment ni pourquoi je m’étais acoquiné avec korsakoff c’était un pilier de bar de la rue Cujas, du bar des « faux monnayeurs » : j’en étais un autre, et nous étions bien une centaine, tous plus ou moins suspects, à avoir nos habitudes dans cet établissement, entrant, sortant, stationnant jour et nuit dans la salle latérale du bar, debout, le chapeau Sur la tête comme dans une synagogue (l’élément juif était très fort) faisant la haie autour des tables où les parties de

voilà, c'est un passage pris au hasard (page 69, je pourrai ensuite mettre la page 99) dans un livre destiné aux Emmaüs.

Il ne s'agit donc pas de trouver un auteur, mais de dire si ce texte vous plaît ou non, pourquoi, et s'il a une éventuelle valeur littéraire.

page 99

C’est Kipling qui donne la recette dans Kim. Lorsque Kim descend épuisé des hautes montagnes du thibet où l’a accompagné son maître le vieux lama possédé de la folie de la Roue, après avoir frotté,lavé massé, claqué le jeune garçon et l’avoir restauré et revêtu d’une robe neuve, la vieille femme noble qui les a accueillis et leur donne l’hospitalité dans sa grande maison de la plaine envoie Kim se coucher dans le verger en lui recommandant de se faire un trou entre les racines et de s’étendre, et de se recouvrir de terre meuble et de ne plus bouger, de dormir comme un mort, sur le dos, et de ne pas retourner ni de s’agiter, mais bien de s’orienter pour bien se laisser agir les courants magnétiques et telluriques qui vous compénètrent avec amour de la nuque aux talons pour reformer un être et lui redonner le jour comme si l’on était revenu s’abriter et reprendre des forces dans le ventre de sa mère, et au bout de huit jours Kim est debout, frais rose, vaillant et prêt à raccompagner son maître dans de nouvelles pérégrinations. Moi, au bout de huit jours, j’étais aussi crevé que le premier jour, quand j’étais venu m’échouer à Naples et avais trouvé asile dans le tombeau de Virgile.

Quelle aventure !
C’était en septembre 1906

Faut qu'je réfléchisse... d'emblée, je ne sais pas !

Désolée, Rotko. Je ne trouve pas de suite logique entre ces deux morceaux. J'ai l'impression d'entrer dans une pièce où je ne connais personne, où rien ne me parle...

Voila qui montre la difficulté de juger quand on n'a aucune référence.

Mais quitte à se tromper, c'est un jeu ! on peut émettre un avis sur l'interêt et le style ...

au fait, quel style ? parvenez-vous à identifier le genre de cet ouvrage ?

je n'aime pas, les phrases sont à rallonge j'ai l'impression de perdre mon souffle et de ne plus me souvenir de ce que je viens de lire d'où perte d'intérêt. Je trouve ça lourd
quant au genre alors là je ne sais pas

Zéro pour avoir voulu et n'avoir pas pu.
Signé : le lémurien

Un récit de voyages, un texte à la première personne, peut-être une autobiographie... avec des anecdotes permettant de situer à peu près dans le temps.
A première vue, je pourrais être tentée d'en savoir plus, d'une part j'aime les histoires de marins, de vieux rades et la petite parenthèse sur la méthode donnée à Kim pour se ressourcer transposé par le narrateur à Naples dans le tombeau de Virgile m'a fait sourire.
Après le style n'est pas exceptionnel, mais le tout nourrit bien l'imaginaire.

Il y a ce petit plaisir de lire par dessus l'épaule d'un lecteur attentif, quelque passage pris au hasard, des bribes de phrases qui parfois suffisent à susciter l'envie de se pencher un peu plus pour voir le titre du livre.
Je trouve le test des 2 pages interessant, parfois je l'applique à un bouquin que je ne connais pas chez un libraire pour formuler un début d'idée sur le style sans s'arrêter simplement à la description de la 4éme de couverture.

Je n'aime pas trop le style et cela ne me donne pas envie de lire ce livre, mais l'exercice est indéniablement rigolo.

Mince, il n'y a que moi qui y trouve un potentiel intéressant à cet extrait.
En même temps, je crois que je suis bon public