Michel Houellebecq

Quetschup a écrit:

classique dans le sens ou elle garde les contraintes de la versification.

Sur cela, pour avoir tâté des deux, je ne suis pas du tout d'accord. Il y a tellement de magnifiques poètes au XXe et XXIe siècle, qui ont su se libérer des contraintes métriques. La musicalité ne se fait pas forcément au prix du carcan. J'adore JS Bach mais aussi Keith Jarrett. Non, j'exagère, je préfère Bach ; mais je préfère Jarrett à de nombreux compositeurs classiques. C'est la même chose pour la poésie.

Amen

il faudra donc m'expliquer la différence entre prose et poésie alors.

Quetschup a écrit:

il faudra donc m'expliquer la différence entre prose et poésie alors.

Je ne crois pas que cela puisse s'expliquer. Il faut lire, lire des poètes, encore et encore, lire des poèmes, en silence, à voix haute, les chuchoter, les crier (je fais ça en imagination, par prudence)...

Extraits d'un de mes poètes préférés :

Citation :

Je me dresse dans ma blancheur impénétrable
et mon cœur est une fournaise ardente
et je m'applique à dilater mon âme
et je sais que la plus profonde est la plus vivante
et je ne veux rien moins que tout

longtemps le monde a été une auberge
une taverne sur les derrières du ciel
où tous étaient annuités et perdus
mais je dis que le monde est un champ de possibles
l'envol de sauvages poèmes.

Kenneth White, dans Le dit de l'Hyperboréen

Quetschup a écrit:

Ah non on ne va pas comparer Houellebecq et Baudelaire faut pas déconner !

J'argumenterai plus tard, mon repas m'attend, mais: il y a beaucoup de Baudelaire dans la poésie de Houellebecq, sur la forme et sur le fond.

Vas manger Ignatius au lieu de proférer des insanités

(Je fais mes excuses à tous les descendants de Baudelaire (s'il y en a) pour cette ignoble comparaison^^)

Une hypoglycémie passagère...

ça doit être ça, mais il va reprendre plein de sucre avec la guimauve houellebecquoise^^

Cornichon a écrit:

la guimauve houellebecquoise^^

Je ne dirais pas ça. Au contraire, je trouve Chômage d'autant plus âpre qu'il est très froid, sans fioriture, ans manière, sans recherche, on pourrait dire "plat" (mais pas au sens péjoratif, plutôt comme un électrocardiogramme, comme une mesure d'énergie), et ça correspond finalement bien au thème.

le poème est comparable à une sculpture car il a une forme, des strophes, des quatrains, des tercets, des contours selon la longueur et d’autres choses. Le poème est une œuvre musicale ayant la versification, la rime, la sonorité ;

la prose a pour objet d’être comprise, elle s’adresse directement au lecteur lui transmettant des renseignements à comprendre.
On peut aussi raconter l'histoire des naissances à rebours, dire que de la prose sortit toute la poésie moderne et qu'elle se retourne vers elle.

Il y a toujours une explication !

Quetschup a écrit:

On peut aussi raconter l'histoire des naissances à rebours, dire que de la prose sortit toute la poésie moderne et qu'elle se retourne vers elle.

Il y a toujours une explication !

Si la poésie moderne se retourne vers la prose dont elle sortit, est-ce qu'elle est devant ou derrière ?

Hé ben la poésie moderne est née de la prose

je ne connaissais pas Houellebecq poète, j'ai lu ce qu'il y a sur ce fil essayant de comprendre, mais je dois me taire de crainte de faire des gaffes. Comme écrivain il ne me plaît pas, comme poète hum.... ne rien dire c'est mieux.

Cornichon a écrit:

Vas manger Ignatius au lieu de proférer des insanités

(Je fais mes excuses à tous les descendants de Baudelaire (s'il y en a) pour cette ignoble comparaison^^)

Tu n'as pas à t'excuser pour des choses que je dis et que j'assume. Ou alors tu as un côté christique qui aurait fort déplu à notre référence commune.

Je ne me sens pas avocat de Houellebecq, ni de son écriture. Je partage, point.

Ton quatrain est rigolo, et dans le fond, il est très baudelairien. Comme Houellebecq.

Amen.

Ps: être d'un avis différent de la majorité ne démontre pas ipso facto qu'on a tort.

AUTO CENSURE

"ma bannière". Sic.

Je suis étonné que tu aimes Desproges. Je déserte ce fil.

Il y a bien des choses qui m'étonnent aussi dans ce monde, et s'il fallait que je déserte, eh bien... C'est dommage, un soupçon d'auto-dérision en plus et... (mettre ce qu'on veut derrière)

Il y a des choses qui valent qu'on se batte pour, des motifs aussi de débattre, mais quand le plaisir disparait je ne vois pas l'intérêt de se forcer. Tu invoques des exemples qui dépassent le cadre et de la littérature et de la poésie, ce qui dépasse mes maigres compétences.

Ps: l'auto-dérision ce n'est pas répondre à des attaques déplacées quant aux goûts de chacun, c'est une façon de ne pas se prendre au sérieux. Ne me prenant pas au sérieux sur ce point, je laisse ce débat. No se puede dar a beber etc etc...

Il faut des intellectuels comme toi, des pitres comme moi pour que la société fonctionne... Parfois le clown force un peu le trait... Je ne pensais pas être "déplacé" si c'est ressenti ainsi, c'est moi qui part et non toi... Surtout qu'on l'aura compris l'ami H je m'en fustige le pédoncule...

bonsoir: de tout ce débat, je profite d'une phrase qui me sera souvent utile"Mes maigres compétences" et j'aimerais connaître la suite de " no se puede dar a beber
etc...

La première lecture m'a laissée de glaçe puis j'ai relu, et il y a cette gêne que je ressens chez cet homme, que je sens pauvre en amour, je le sens vide, et pour combler se remplit de son auto-apitoiement. Voilà ce qui ressort comme émotion, une absence absurde de vie et d'amour. Dans ce sens, je comprend ce qu'Igniatus trouve de poésie parce que M.H parvient à rendre compte de cette morne réalité qui est loin de porter au lyrisme et à la fantaisie.

A cornichon: sic. Aucun souci. La tonalité du débat me semblait sortir du cadre "littéraire", c'est tout.

A FerralBuddleia: je n'ai rien à ajouter. Bien résumé.

FeralBuddleia a écrit:

La première lecture m'a laissée de glaçe puis j'ai relu, et il y a cette gêne que je ressens chez cet homme, que je sens pauvre en amour, je le sens vide, et pour combler se remplit de son auto-apitoiement. Voilà ce qui ressort comme émotion, une absence absurde de vie et d'amour. Dans ce sens, je comprend ce qu'Igniatus trouve de poésie parce que M.H parvient à rendre compte de cette morne réalité qui est loin de porter au lyrisme et à la fantaisie.

J'aurais pu dire que (putain fait chaud sous ce costume de bisounours) c'est pas parce qu'on est moche, seul, et amer qu'on doit se sentir obligé d'encombrer les rayons de librairie avec sa diarrhée livresque, mais je ne le dirais pas, ça serait exagéré

De toute façon, trouver le rayon poésie dans une librairie nécessite la plupart du temps une attaque à quatre pattes et avec une loupe.