Sauvez le français

La série Chroniques crétoises est basée sur les légendes grecques, j'y ai peut-être développé un goût pour la mythologie ?

fontelle a écrit:

Alors qqus expériences pédagogiques:

-Une amie , instit de campagne, milieu agricole pas très évolué (grande section, Cp, Ce1):
Tout au tableau, pas de livre de lecture, méthode semi-globale - la plus naturelle....
Mais elle leur racontait des histoires chaque jour et les leur faisait répéter oralement , résumer ou illustrer de diverses manières (elle peignait elle m^me, de façon fort agréable)
Elle ne fournissait aux enfants aucun livre avant qu'ils sachent déchiffrer sans problème, et surtout comprendre ce qu'ils lisaient(soit février/mars, pour un enfant moyen), ensuite, elle ouvrait sa bibliothèque, bien fournie et bien choisie...
Les enfants se jetaient dessus et dévoraient...
Elle avait les meilleurs résultats (coté élèves )de la circonscription dans le suivi jusqu'au lycée.

La suite à +, si ça intéresse

Dans mon petit village ce fut un peu similaire.
J'ai le souvenir de mon instit (CE1 - CE2) qui nous lisait tous les soirs les '6 Compagnons ...' ou 'autres 'Club des 5'. Elle avait toujours des bonbons Stoptou (tant pis pour la pub détournée !). Elle s'éclaircissait la voix avec, et n'était pas avare pour nous en donner dés que nous toussotions ... de manière un peu ostentatoire !!!
Elle avait le chic pour s'arrêter à un moment crucial ... et le lendemain en classe, tout était calme car sinon le soir ... nous ne connaissions pas la suite !
Son époux, instit (CM1 - CM2) a continué de la sorte.

De plus, il n'y avait pas de programmes télé comme aujourd'hui pas de consoles, ni d'ordi.

fontelle a écrit:

La suite à +, si ça intéresse

Zoze .

Citation :

Dans mon petit village ce fut un peu similaire

bien sûr que vos experiences nous interessent ! mais d'un autre côté on ne peut pas supprimer télé et ordinateur, tout au plus en gèrer efficacement l'accès, ce qui n'est pas le cas général.

Une autre difficulté, particulière au français, selon les linguistes, est que nous parlons deux langues différentes :
la langue orale et la langue écrite.

Si on prend l'exemple du vocabulaire, sur le thème de la peur, les mots sont différents : trac, trouille, frousse, pétoche, avoir les boules..
à l'ecrit c'est crainte, apprehension, angoisse, panique, frayeur.

la syntaxe est aussi différente.

fontelle a écrit:

La suite à +, si ça intéresse

Ah bien oui !!! Y'a intérêt

Seuguh a écrit:

Ça me donne une idée de question, d'ailleurs. Comment les grains en sont-ils venus à aimer lire (je ne sais plus si on a déjà fait ce "sondage") ?

Oui comment avons-nous aimé lire et sur ce ... deux idées me viennent, quels ont été nos premiers livres et un autre fil : comment avons-nous appris à lire en jouant franc jeu et sans jugement, si certains ont eu du mal et sont devenus des lecteurs !

Bon donc Seuguh tu as du boulot

Pour en revenir à cette question de méthode globale/syllabique/mixte... Je ne suis pas enseignante, c'est simplement une réflexion personnelle, mais il me semble que l'on se focalise en général sur la méthode ou sur l'enseignant, mais rarement sur l'enfant, et le plaisir de lire.

J'ai appris (très facilement) avec la méthode syllabique. Pourtant, si je l'employais encore aujourd'hui pour déchiffrer, je serais considérée comme une "mauvaise" lectrice - et en effet, c'est bien parce que j'applique une méthode de lecture globale que je peux me lamenter de lire trop vite. J'ai fait pas mal de soutien scolaire pendant mes années étudiantes, dans tous les milieux, et il me semble qu'une méthode n'est, dans l'absolu, ni bonne ni mauvaise: elle est tout simplement inadaptée à une partie des élèves.

Pour en revenir aux apprentissages, je me souviens avoir adoré les histoires, au point d'avoir dévoré ma méthode de lecture pendant le premier trimestre du CP (la récompense étant que je pourrais alors lire toutes les histoires que je voudrais, sans avoir à demander à mes parents, pas toujours aussi disponibles que je l'aurais voulu), et à Noël je pouvais lire les Oui-Oui (et autres) que l'on m'avait offert. Je crois que si on m'avait appris avec la méthode globale, ça n'aurait pas changé grand chose: j'adorais DEJA lire.

Ekwerkwe, tu dis exactement la m^me chose que nous...
la méthode importe peu.

Un enfant, pris seul, apprend à déchiffrer en 2 ou 3 mois.

Ensuite, il y a le "sens" de la lecture, qu'il ne peut acquérir seul.

Vocabulaire, syntaxe, références, il faut de aides adultes, cad discussions, explications,récits.....

George Steiner raconte que son père lui lisait l'odyssée et qu'il y prenait grand plaisir.
Un jour, son père fit la "grève", et devant ce refus d'une histoire l'enfant se mit en colère.
- Tiens ! lui dit son père en lui tendant le livre, debrouille-toi tout seul maintenant.
C'est ainsi que George Steiner apprit le grec

C'est intéressant son histoire mais certains poseront le livre.

Pourquoi ... je n'en sais rien.

Les années 80, une banlieue de grande ville, mi blocs, mi pavillon , classe de CM1 (9/10 ans), "tout venant".
Majorité de garçons, pas passionnés par la lecture.
Beaucoup "déchiffrant" encore péniblement, d'autres "bloqués" par manque de vocabulaire.
J'ai fait acquérir (ce fut difficile....), un livre comportant des exercices de lecture "autres" :lecture rapide de colonnes pour chercher soit les intrus, soit les semblables, exercices "à trous" choisir le terme manquant sans arrêter de lire, exercices sur les locutions "être gai comme....un tigre, une puce, un pinson?"
Bref, du"dérouillage" de lecture.
Et pour stimuler la lecture par la curiosité, une série du livre "Moumine le troll"(T.Johanson)
, que je distribuais 2 fois par semaine, pour lecture oralisée de quelques lignes chacun...
Pas question de laisser le livre aux enfants : les meilleurs l'auraient lu et se seraient ennuyés, les moins bons l'auraient considéré comme un pensum de plus...
Chacun soulignait ou notait l'un ou l'autre mot inconnu ou mal compris, ce qui faisait l'objet d'une "leçon" de vocabulaire qui a permis à la plupart de s'apercevoir que le "contexte" suffisait pour appréhender le sens.
Nous avons ainsi lu plusieurs romans durant l'année, et si 100% des enfants ne sont pas devenus des lecteurs acharnés, tous ont progressé et cessé de considérer que savoir lire l'étiquette d'un prix suffisait :yes:

L'oubli du rôle de la langue dans la définition de l'identité nationale s'accompagne, logiquement, de l'absence de l'Etat face au déferlement d'une langue qui porte une autre identité : l'anglais. Aucun contrôle officiel ne vient contenir ce déferlement, favorisé par l'idéologie libérale, qui ouvre un vaste champ à l'américanisation du français dans tous les domaines.

Ce phénomène, certes général en Europe et ailleurs, revêt en France un aspect d'autant plus caricatural, sinon tristement comique, que ce pays est celui-là même qui s'est très longtemps distingué par sa conception de la langue comme objet d'une politique concertée.

Paradoxalement, une partie de ceux qu'exclut la conception présente de l'identité nationale sont, par opposition aux Français de souche fascinés par tout ce qui est américain, des immigrés dont les plus cultivés voient dans le français le facteur même de leur intégration
[...]
Il faut que l'école souligne fortement la capacité du français à exprimer à lui seul tous les aspects de la modernité. Il faut y introduire l'histoire de la francophonie, comme matière révélant avec éclat le rayonnement du français et l'idée que s'en font bien des pays, face au discours du déclin qu'une partie de la presse anglophone distille ici et là

l'article de Claude Hagège

On trouve toujours dans les journaux français des annonces rédigées en anglo/americain, alors que ce devait être interdit.

Quant aux titres de film en américain, on ne les compte plus.

rotko a écrit:

On trouve toujours dans les journaux français des annonces rédigées en anglo/americain, alors que ce devait être interdit.

Quant aux titres de film en américain, on ne les compte plus.

Depuis un moment déjà, on va vers une uniformisation, un nivellement certain : culturel, culinaire, linguistique...

un petit site qui repertorie quelques fautes de français courantes



exemple

Citation :

ALLER DE PAIR
« Aller de paire »
Cette expression, qui signifie « aller ensemble en étant sur le même rang », n'a rien à voir avec deux éléments ou deux êtres qui font la paire, comme l'illustre fort bien cette citation de Benoît XVI : « Foi, espérance et charité vont de pair. »

Anglais ou Français, il faut choisir !

je ne vois pas pour quoi le livre de thompson le demon dans la peau devient pour les Français dans son adaptation à l'écran the killer inside me.

Sur GDS* on ne parle pas de "newsletter" mais de "lettre de diffusion"

ce qui ne veut pas dire n'être pas bilingue, au contraire !
je crois que la ou les langue(s) initiale(s) joue(nt) un grand rôle dans l'eveil intellectuel.

Ce serait une question à creuser.

un article du Point.

L'anglais s'insinue chaque jour un peu plus.
C'est une mode, ça fait bien.
Un titre en anglais va d'avantage attirer. Un film avec un titre en français, c'est has been. On s'imagine aller voir une petite comédie toute simple, franchouillarde à la Agnès Jaoui et Jean-Pierre Bacri. Beaucoup de gens ne sont pas intéressés par ça. Ils veulent des super-production, de la 3D, beaucoup de cascades, des images de synthèse partout... Et ce genre de film doit avoir un titre en anglais.

En voilà encore pour critiquer les goûts et les couleurs.

Peut-être que le cinéma Français produit plus de navets que le cinéma américain ? Sur le plan scénaristique comme sur la valeur artistique du film on est à mille bornes des USA, et je ne parle pas de l'"Avatar" James Cameron qui n'est pas représentatif du cinéma américain.

A travers le monde du cinéma, la fierté national s'exprime pour le goût forcé aux ciné made in France. C'est comme si les grecs avait vanté le génie de Panos H. Koutras au détriment de Stanley Kubrick ou de Quentin Tarantino. (Je ne vous force pas la main, choisissez et je ne vais pas non plus critiquer le fameux "Bienvenue chez les ch'tis", non plus le Germinal de Berri, vide et superflue à côté de l'oeuvre de Zola)

Certes, il y a de bonnes choses dans le cinéma Français (encore que je n'ai pas grand chose qui me vient à l'esprit) mais il y en a aussi dans le cinéma américain.

La langue et les titres, d'accord on choisit ce qui est le plus esthétique. Anglais et Français peu importe, ce n'est pas parce qu'on est de l'hexagone qu'on va se cantonner à la langue Française, et il ne s'agit pas seulement de l'Anglais, l'Allemand, l'Italien, l'Espagnol le Japonais peuvent aussi s'avérer être d'excellentes langues pour les "titres".

Je me plaindrais quand le Français aura disparus, c'est le cas ? Il n'y a pour l'instant qu'un mélange. Un effet de mode peut-être, mais tout le monde sait qu'il est vain et con de critique les modes.