Grain de sel - Forum littéraire et culturel
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 littérature, société et politique.

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cathyHu
ignatius
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HonorédB
rotko
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ignatius
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MessageSujet: Re: littérature, société et politique.   littérature, société et politique. - Page 2 EmptyMar 08 Mar 2011, 16:31

Ah, je dois vraiment mal m'exprimer, j'avais l'impression que c'était clair...

D'ailleurs je ne donne pas de réponse à ta question.

La citation de Pessoa je ne l'ai plus, mais je crois me souvenir qu'elle se trouvait dans un recueil avec comme texte principal "Ultimatum".

Je veux juste dire que notre époque, c'est nos mots, notre culture, notre sensibilité et que quoi qu'on fasse, on sera toujours l'expression de notre époque, donc je pense comme Pessoa que vouloir être le reflet de son époque, c'est devenir le reflet d'un reflet, ce qui est quand même assez éloigné de ce que propose en général la littérature (y voir clair sur quelques points, mettre ceci ou cela en lumière -métaphore filée et facile: à la lumière les ombres s'évanouissent).
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MessageSujet: Re: littérature, société et politique.   littérature, société et politique. - Page 2 EmptyMar 08 Mar 2011, 17:01

moi j'aime bien qu'il y ait des titres.

si je prends les clubs échangistes, je pense à Houellebecq, temoin d'une certaine époque dans les particules elementaires, je crois.

si je pense au chômage, on me dit 9, 6% de la population active, mais les chiffres restent abstraits.

m'interesse davantage l'histoire d'un chômeur avec l'homme du banc de Simenon, ou Pierre Magnan avec l'homme rejeté l'Envol, 2001

une agression dans ce que j'appelle l'oubli de Mauvignier.

Dans un roman on vit la situation avec le personnage.
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rotko
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MessageSujet: Re: littérature, société et politique.   littérature, société et politique. - Page 2 EmptyMar 08 Mar 2011, 17:08

idem Comme un cheval fourbu de Jean Contrucci 229 pages
aux Editions L'Ecailler du Sud

je trouve le livre en cherchant autre chose

Professeur agrégé dans un lycée de Marseille, Jacques Morançon, tandis que sa vie privée se délite, va se voir conteste dans ce qu'il a de plus cher : sa vocation d'enseignant. Les principes s'effacent et les assurances s'effondrent, même si en apparence tout est comme avant. Face à sa vie retournée comme une crêpe, dans cet hôpital où il est arrivé il ne sait comment, que va bien pouvoir faire Jacques Morançon ? Mourir, tout simplement ? ou avant cela comprendre pourquoi il est là
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HonorédB
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MessageSujet: Re: littérature, société et politique.   littérature, société et politique. - Page 2 EmptyMar 08 Mar 2011, 17:38

rotko a écrit:

si je prends les clubs échangistes, je pense à Houellebecq, temoin d'une certaine époque dans les particules elementaires, je crois.
Excuse-moi, mais si tu penses "clubs échangistes" quand Houellebecq te vient à l'esprit, c'est que tu es passé complètement à côté de son œuvre. Il n'existe d'ailleurs pas d'époque clubs échangistes, les partouzes ayant toujours existé, les clubs aussi.


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rotko
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MessageSujet: Re: littérature, société et politique.   littérature, société et politique. - Page 2 EmptyMar 08 Mar 2011, 17:58

HonorédB a écrit:
Excuse-moi, mais si tu penses "clubs échangistes" quand Houellebecq te vient à l'esprit, c'est que tu es passé complètement à côté de son œuvre.

tu es tout excusé, je dis ce que j'ai compris de ce qu'on m'a dit, autant de facteurs d'inexactitudes, tu as raison.
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HonorédB
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MessageSujet: Re: littérature, société et politique.   littérature, société et politique. - Page 2 EmptyMer 09 Mar 2011, 18:01

J'ai donc également raison si j'écris que tu n'a jamais lu Houellebecq, j'imagine. Mieux vaut donc ne pas trop penser quand tu penses à Michel Thomas.
P.-S. J'oubliais le Happy
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rotko
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MessageSujet: Re: littérature, société et politique.   littérature, société et politique. - Page 2 EmptyMer 09 Mar 2011, 18:18

HonorédB a écrit:
J'ai donc également raison si j'écris que tu n'a jamais lu Houellebecq, j'imagine. Mieux vaut donc ne pas trop penser quand tu penses à Michel Thomas.
P.-S. J'oubliais le Happy

je m'en suis expliqué sur le fil Houellebecq - où j'ai demandé à des censeurs de quitter le fil.

J'ai parcouru les particules, rapidement et sans enthousiasme, en revanche j'avais lu dans le Monde des extraits de plateforme qui m'avaient paru interessants : des protagonistes disaient à leur insu des pensées qu'ils voulaient cacher. Là, ça m'avait amusé.

Ensuite, faute d'analyses motivantes, je n'ai pas tenté d'autres lectures de M.H, sans donner d'avis, evidemment.
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MessageSujet: Re: littérature, société et politique.   littérature, société et politique. - Page 2 EmptyMer 09 Mar 2011, 19:59

J'ai trouvé que Plateforme était un bon feuilleton d'anticipation journalistique, et un mauvais roman, mais ce n'est pas le sujet du fil, je l'admets.
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MessageSujet: Re: littérature, société et politique.   littérature, société et politique. - Page 2 EmptySam 12 Mar 2011, 07:14


littérature, société et politique. - Page 2 Sapiro10

au Seuil.


Un écrivain peut-il tout dire, et si non, quelles sont les limites ?

. L'étude traite ces questions à quatre moments-clés,: la Restauration, le Second Empire, la Troisième République et la Libération. On y revisite des procès de Béranger, Courier, Flaubert, Baudelaire, ceux des naturalistes et ceux des intellectuels collaborationnistes.
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cathyHu
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MessageSujet: Re: littérature, société et politique.   littérature, société et politique. - Page 2 EmptyMar 15 Mar 2011, 14:19

intéressant livre, il faudrait que je le trouve en bibliothèque.
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MessageSujet: Re: littérature, société et politique.   littérature, société et politique. - Page 2 EmptyMer 16 Mar 2011, 07:04

Il y a aussi celui-ci

littérature, société et politique. - Page 2 Poli10


Flammarion/Champs histoire.

Stéphane Giocanti libère les écrivains des étiquettes habituelles. Aragon n’est plus un écrivain communiste, Barrès un nationaliste. On les retrouve tous les deux parmi les idéologues. « C’était un garçon sans importance collective, tout juste un individu ». On pourrait résumer la démarche de l’auteur par cette citation de Céline (qu’il déteste, soit dit en passant). Car qu’y a-t-il de plus individualiste qu’un écrivain ?

Il établit une classification originale avec 16 types fondamentaux : « Les courtisans », « Les idéologues », « Les mystiques », « Les pamphlétaires» les « prophètes », les « plantés » et les
« idéologues ».

Le livre est placé sous les figures de Zola et Hugo, deux archétypes. Hugo, mythifié par la République et le peuple, Zola qui mythifia le peuple.


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MessageSujet: Re: littérature, société et politique.   littérature, société et politique. - Page 2 EmptyVen 25 Mar 2011, 07:14

un dossier sur Ecrire le travail, avec des auteurs comme

Maylis de Keranga - Anne Weber - Elisabeth Filhol - Leslie Kaplan - Elfriede Muller - Martine Sonnet - Armelle Talbot - Jean Paul Morel - Paul Aron - Sylvain Rossignol - Etienne Davodeau - Efix, les éditions ça et là - Didier Daeninckx - Thierry Beinstingel - Charly Delwart...

ce dossier pour montrer à quel point la fiction peut nous aider à comprendre comment la notion de travail et la figure du travailleur ont pu évoluer de pair et avoir un impact de plus en plus important dans nos vies personnelles. Et comme nous croyons en la force de la littérature, puisse ce dossier nous donner la force de nous affranchir des maux et des mots du travail pour retrouver le plaisir de vivre et de penser chacun à son rythme
Sébastien Le Benoist
Librairie Quai des Brumes (Strasbourg)

telecharger le dossier en pdf
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cathyHu
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MessageSujet: Re: littérature, société et politique.   littérature, société et politique. - Page 2 EmptyMar 29 Mar 2011, 12:43

Sur le comportement de l'homme au travail,
j'ai lu recemment l'essai de Christophe Dejours : "'le facteur humain"

IL ne faut pas que la technique prenne le pas sur l'être humain, sur ses ressentis, son bien-être.


voir ce fil.
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IRIS
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MessageSujet: Re: littérature, société et politique.   littérature, société et politique. - Page 2 EmptyMar 29 Mar 2011, 13:24

Sur le même thème il y a le "Principe d'humanité" de Guillebaud. Les enjeux de ce siècle sont exposés de façon lucide et crédible.
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MessageSujet: Re: littérature, société et politique.   littérature, société et politique. - Page 2 EmptyJeu 12 Mai 2011, 06:50

un article nourri d'exemples sur la litterature prolétarienne où abondent les titres et diverses considérations interessantes, signé par Anne Mathieu, maîtresse de conférences en littérature française et journalisme du XXe siècle à l’Université de Nancy-2.

Signalons le centre d'histoire du travail de Nantes, qui archive et edite des documents de la memoire ouvrière.

En fait, selon mes sources, ces centres regionaux sont rares car privés d'un subventionnement adéquat.
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MessageSujet: Re: littérature, société et politique.   littérature, société et politique. - Page 2 EmptyJeu 12 Mai 2011, 08:17

Merci rotko je ne connaissais pas ce centre Smile
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besta
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MessageSujet: Re: littérature, société et politique.   littérature, société et politique. - Page 2 EmptyJeu 12 Mai 2011, 10:12

je ne sais pas si je suis dans la bonne section pour le présenter mais j'ai ce livre dans ma PAL.

littérature, société et politique. - Page 2 6a00d8343bf27053ef0147e09c8a03970b-300wi

j’espère qu'il n'y a pas trop de cliché sur les fonctionnaires mais je doute.
je suis pressé de lire ce qu'elle a vécue et ce qu'elle en pense (je travaille à la SNCF... Happy )
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MessageSujet: Re: littérature, société et politique.   littérature, société et politique. - Page 2 EmptyJeu 12 Mai 2011, 10:14

ma belle-fille l'a acheté dernièrement ! Il a très bonne presse ce livre.

SNCF Hé hé on en apprend tous les jours ( mon compagnon est fonctionnaire )
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besta
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MessageSujet: Re: littérature, société et politique.   littérature, société et politique. - Page 2 EmptyJeu 12 Mai 2011, 10:30

Natalia a écrit:
ma belle-fille l'a acheté dernièrement ! Il a très bonne presse ce livre.

SNCF Hé hé on en apprend tous les jours ( mon compagnon est fonctionnaire )

oui j'ai vu aussi qu'il avait de bonnes critiques mais j'ai un peu peur du cliché.
j'ai vu d'ailleurs quelques critiques qui allaient dans ce sens (et pas que par des fonctio...)

ton compagnon est un mec bien!!! cheese ange
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rotko
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MessageSujet: Re: littérature, société et politique.   littérature, société et politique. - Page 2 EmptyJeu 12 Mai 2011, 11:05

J'avais rendu compte en son temps de ce livre, - sans doute dans la rubrique les connaissez-vous ? qui a valu à l'auteur un procès et une suspension de sa fonction pendant six mois. Elle doit travailler dans un Conseil général (d'Aquitaine) qui a reconnu les habitudes de la maison.

c'est ici.
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Mile
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MessageSujet: Re: littérature, société et politique.   littérature, société et politique. - Page 2 EmptyJeu 12 Mai 2011, 14:29

Petite anecdote : A Paris, au siècle dernier (XX°) de nombreux Gardiens de la Paix étaient affectés à la surveillance des entrées de bâtiments publics. Chaque fonctionnaire y faisait planton à tour de rôle, la pélerine sur le dos avec parfois une dame complaisante y dissimulée... Embarassed Et puis, un jour, les portes ont été verrouillées voire murées. Mais la guérite est restée avec ses factionnaires, pendant des mois, des années, à la satisfaction de tous et de toutes.

Croyez-moi, tenir trente cinq heures à ce régime est extrêmement difficile.
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soussou
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MessageSujet: Ecrire est-ce mourir?   littérature, société et politique. - Page 2 EmptyMar 12 Mar 2013, 13:34

Ecrire est-ce mourir?

Comme à Ciudad Juarez, épicentre de la guerre de la drogue mexicaine. « Personne ne dort dans la ville du crime, écrit Homero Aridjis. La peur traverse les paupières fermées. L’angoisse scelle les lèvres des hommes cachés dans les sous-sols du silence, tandis que des patrouilleurs assassins font leurs rondes. Des cavaliers pâles parcourent les avenues sans lumières sur des motos noires. Leurs bouches sentent le sperme, la cendre et la poudre. Et les papillons aveugles ».

Serti comme un joyau dans l’« anthologie de l’impunité » récemment publiée par PEN international, l’association internationale des écrivains, ce texte d’un des plus grands poètes mexicains rappelle tragiquement que, dans certains pays du monde, écrire, c’est prendre le risque d’être assassiné. Comme Francisco Gomes de Medeiros, abattu le 18 octobre 2010 dans l’Etat de Rio Grande do Norte, au Brésil. Comme Regina Martinez, une journaliste d’investigation, morte étranglée le 28 avril dernier, dans une petite ville de la province de Veracruz, au Mexique. Comme Angel Alfredo Villatoro, un journaliste de radio hondurien, retrouvé le 16 mai, étranglé, dans les environs de Tegucigalpa..

Censures politiques

Au siècle dernier, la réalité des écrivains latino-américains relevait de l’essai politique. Des militaires incultes brûlaient leurs livres, censuraient leurs revues, fermaient leurs maisons d’édition, avant de les assassiner ou de les exiler. Des guérilleros frustres et exaltés les accusaient de trahir la Révolution, avant de les éliminer. En 1974, à Buenos Aires, Silvio Frondizi était abattu par la Triple A (Alliance anticommuniste argentine), l’escadron de la mort d’un régime péroniste agonisant. Au Salvador, en 1975, le poète Roque Dalton était exécuté par ses « compagnons de lutte» hallucinés de l’Armée révolutionnaire du peuple, qui le prenaient pour un agent de la CIA. En 1977, Rodolfo Walsh, auteur du chef d’œuvre de journalisme narratif, Opération Massacre, « disparaissait » dans la nuit et le brouillard de la dictature nationale-catholique du général Videla.

Tout alors était politique, la subversion et la réaction, la création et la répression. Les écrivains étaient assassinés parce qu’ils pensaient mal, parce qu’ils étaient « communistes » ou « sociaux-traîtres », parce ce qu’ils insultaient la Patrie ou calomniaient la « civilisation occidentale et chrétienne ».

Le règne des narcos

Aujourd’hui, la réalité des lettres latino-américaines appartient au roman noir. Les journalistes, les essayistes et les poètes ne sont plus les victimes d’une guerre des idéologies, mais bien les brebis expiatoires de l’ensauvagement qui accompagne comme un sicaire la globalisation désordonnée du monde. Dans ces régions brutalisées où l’Etat de droit a été mis hors la loi, ils sont enlevés par des truands cagoulés et tatoués, jetés dans le coffre de 4×4 banalisées, torturés et exécutés. Ils sont traqués jusque dans leurs maisons sécurisées par des hommes de main du crime organisé. Comme Lydia Cacho, Prix mondial 2008 de la liberté de la presse. Auteure des Démons de l’Eden, un livre choc sur les réseaux de pédophilie et de corruption au Mexique, elle a été obligée l’année dernière de temporairement s’exiler.

« Je n’ai jamais rien vu de semblable à la violence qui déchire le Mexique, à sa brutalité et à sa cruauté », écrit dans Narco Estado l’anthropologue et photographe hollandais Teun Voeten, lui qui, pourtant, a couvert les barbaries de l’épuration ethnique à Sarajevo et du génocide au Rwanda. Depuis 2006, plus de 60.000 personnes, autant qu’en Syrie, ont été emportées dans ce tourbillon de violence. « Certains disent qu’entre 2000 et 2011, 74 journalistes mexicains ont été assassinés, écrit Elena Poniatowska, la grande dame de la littérature mexicaine. D’autres parlent de 84, d’autres encore de 80. Ce qui est sûr, c’est que le chiffre ne cesse d’augmenter. Pendant combien de temps encore l’exercice du journalisme sera-t-il une sentence de mort ? » Si l’autocensure s’étend peu à peu comme un nuage toxique, des écrivains, des journalistes, refusent, cependant, de rentrer la plume dans le fourreau et de se retirer dans des communautés cadenassées.

Les écrits contre les meurtriers


Avant eux, sous d’autres cieux, d’autres refusèrent également de rendre les armes. Comme Tahar Djaout, auteur du Dernier été de la raison, assassiné par des terroristes islamistes en 1993 en Algérie et à qui on attribue cette phrase désespérée. « Avec ces gens-là, si tu parles, tu meurs. Si tu te tais, tu meurs. Alors parle et meurs ». Comme Anna Politkovskaïa, exécutée sur le seuil de son appartement en octobre 2006 à Moscou, parce ce qu’elle en savait et en disait trop. Comme Hrant Dink, l’écrivain turc arménien, abattu à Istanbul le 19 janvier 2007 par un militant ultranationaliste. Tous trois avaient été mille fois menacés. Tous trois avaient persévéré.

« La vérité de la parole de notre époque se paie toujours avec la mort », note gravement Roberto Saviano dans un texte d’hommage à Anna Politkovskaïa, publié dans son livre La Beauté et l’Enfer. « Survivre à une vérité forte est une manière d’éveiller les soupçons. Une manière d’atténuer la vérité de nos propres mots, écrit ce Napolitain forcé par la Mafia à vivre dans la clandestinité. Survivre à la vérité de la parole, c’est affaiblir la vérité ».

Et l’auteur de Gomorra interpelle le lecteur « pour qu’il n’oublie pas le sacrifice de celle qui a décidé de raconter. Pour qu’il puisse ressentir jusque dans sa propre chair chaque heure de la vie d’Anna Politkovskaia, une vie souvent passée dans la conscience d’une échéance, mais dans le certitude que cette échéance ne concernait que son propre corps et qu’elle diffuserait, comme les constellations, ses propres histoires, les déposant en chaque lecteur qui les rencontrerait ».

Le talent littéraire ne se juge pas à l’aune du courage ou de l’honneur. Le caravansérail des lettres accueille aussi des salauds cultivés, des pleutres doués et des Collabos érudits. Mais il ne serait rien s’il n’y avait pas, comme des étoiles au firmament, ces écrivains qui prennent le risque de mourir pour défendre leur vérité et notre liberté.

Ne pas céder. Jamais. Faire face avec ses écrits aux meurtriers. « Même si c’est le dernier mot que j’écris, mon amour, même si c’est le dernier mot que tu lis, le dernier mot que je vis, que je respire et que j’écris, s’exclame l’écrivain chilien Ariel Dorfman en hommage à Francisco Gomes de Medeiros, Regina Martinez et Fernando Villatoro, je ne permettrai pas la victoire de la mort ni le ressac féroce du mal. Ce mot est ma maison, ta sainte terre, notre seule défense contre la guerre, l’ultime fenêtre de notre maison qui brûle ».


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soussou
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MessageSujet: Re: littérature, société et politique.   littérature, société et politique. - Page 2 EmptyMar 12 Mar 2013, 14:07

littérature, société et politique. - Page 2 Austinticephoto2



Jaber Bakr est un jeune journaliste et activiste syrien qui nous propose ici un article d'investigation sur la disparition d'Austin Tice, reporter disparu en Syrie à la mi-août 2012. L'article nous révèle que le journaliste avait su se rapprocher des activistes syriens et gagner leur confiance. L'enquête va dans le sens d'une séquestration par le régime lui-même, sans toutefois pouvoir conclure de manière ferme. Notre association, qui avait elle-même, par ses propres moyens investigué sur cette affaire, avait conclu également à une probable séquestration d'Austin Tice par le régime, sans toutefois obtenir de preuves de cela, sinon l'annonce à la radio pro-régime Al Sham de l'arrestation d'Austin Tice par les autorités syriennes.

Le nombre dramatique de journalistes tués en Syrie pendant l'exercice de leur profession ces 24 derniers mois est particulièrement alarmant. Notre association aimerait également rappeler que des dizaines, peut être même des centaines d'autres journalistes citoyens ont été tués, mais non recensés dans les statistiques, dont plusieurs journalistes citoyens que notre association a soutenu dans leur engagement pour le droit de savoir. Pour n'en citer que quelques-uns: Ramy Al-Sayed, Mohammad Masalmeh ou Nizar Al Qassem, et bien d'autres. ASML salut le courage de ces simples citoyens, qui un jour ont décidé de prendre la caméra pour informer, au péril de leur vie.



Comment a disparu Austin Tice?

Texte original traduit de l'Arabe par l'équipe ASML.

“Je vis dans un lieu, à un moment et avec de telles gens que la vie y a un sens beaucoup plus fort que partout ailleurs où j’ai vécu auparavant. Car chaque jour ici, des gens sacrifient leur vie pour les autres. Venir en Syrie a été la plus grande chose que j’ai faite, j’y ai connu les sentiments les plus forts de ma vie ». Ce sont les phrases les plus connues, rapportées par les réseaux sociaux et les média, laissées par le journaliste américain disparu en Syrie, Austin Tice. Mais beaucoup ignorent la profondeur de sa relation avec son entourage syrien. Or les informations qui nous sont parvenues récemment nous permettent de retracer plus complètement le scénario du long voyage d’Austin vers sa disparition forcée.

Le journaliste américain Austin Tice est entré en Syrie par la frontière turque, fin mai 2012, avec l’aide de rebelles des provinces d’Alep et deHama. Il a commencé son périple dans la région de Kafr Zita, au nord de Hama, qui se trouvait entre les mains de l’opposition armée. Selon un des rebelles de cette région, Austin était présent parmi les premiers rangs des combattants pour couvrir leur bataille contre l’armée régulière dans la ville de Kafr Zita.

Austin a maintenu des rapports chaleureux avec les combattants et les activistes de l’opposition de la ville de Hama, à en juger par les vidéos que nous avons reçues. Nous évitons de les publier, pour protéger Austin et ceux qui ont travaillé avec lui. Selon ces sources à Hama, Austin avait accompagné les activistes et les manifestants dans la mosquée où ils se réunissaient avant les manifestations. Avec eux, il avait fait les mêmes gestes de leurs prières.


Distribution par nationalité des journalistes tués en Syrie en 2012 pendant l'exercice de leur fonctionQuelques jours plus tard, il est parti en direction du village de Madaya, dans la province d’Idlib.Il y est resté 20 jours, avant d’aller vers Homs et d’arriver près d’AlQusayr. Tout cela avec l’aide et le soutien des thouwwars, les révolutionnaires.

Arrivé dans cette région d’Al-Qusayr dans la première semaine de juillet, il y resta environ trois semaines, avant de repartir vers Damas fin juillet-début août. Il arriva dans la ville d’Al-Tell où il a travaillé avec le journaliste Bara’Al-Boushi, un officier dissident. Austin est resté à Al-Tell jusqu’au 10 août, c’est-à-dire jusqu’à la veille de l’entrée de l’armée régulière dans la ville, le 11 août. Ce jour-là, le journaliste Al-Boushi a péri dans le bombardement du centre de presse de la ville.

La sortie d’Austin de la ville d’Al-Tell ne fut pas simple. Lorsque les gens ont su que l’armée se préparait à l’envahir, Austin a été déguisé en vielle femme, le corps et le visage couverts d’un voile noir. On a pu ainsi lui faire passer les barrages de l’armée et des forces de sécurité, en prétendant qu’il s’agit d’une vielle femme malade qui a besoin de soins. Arrivé à Damas, il en est reparti le lendemain pour Daraya, d’où il a pu encore une fois sortir avant le terrifiant massacre dont y furent victimes des dizaines de femmes et d’enfants.

A la mi-août, Austin est arrivé dans la ville d‘Artouz, à l’ouest de Damas. C’est là que sa trace a définitivement été perdue. Des recherches minutieuses, en lien avec l’armée syrienne libre et les Coordinations locales dans toutes ces régions, nous ont donné la certitude qu’Austin ne se trouve pas avec eux, et qu’eux-mêmes n’ont aucune information à son sujet. Tous par contre sont d’avis que ce sont très probablement les Renseignements de l’armée de l’air qui sont responsables de l’enlèvement d’Austin Tice, qu’ils considéraient comme leur ami et comme un ami de la révolution syrienne.

La famille d’Austin a annoncé, lors d’une conférence de presse à Beyrouth pour demander à chacun de l’aide pour retrouver leur fils, qu’elle a perdu tout contact avec lui le 11 août. Mais les faits montrent qu’il était encore en sécurité à cette date et que sa disparition s’est produite quelques jours plus tard, à la mi-août.

Austin n’était pas le seul journaliste étranger à être venu en Syrie. Il y en a eu beaucoup, de toutes les nationalités, notamment des français, et certains sont morts. Quand au chiffre total des journalistes tués en Syrie, selon l’association des journalistes syriens proche de la révolution, il avoisine la centaine. De son côté, le Centre Samir Kassir pour la liberté de la presse (SKeys) estime à 63 le nombre des journalistes, professionnels et « citoyens », a avoir trouvé la mort en Syrie entre début 2012 et le mois de novembre 2012. La différence tient au fait que le Centre Samir Kassir n’englobe pas dans ses chiffres les journalistes qui auraient également pris part à la rébellion en portant les armes.
La très grande majorité de ces journalistes ont péri sous les balles du régime. D’autres ont été tués par l’opposition armée, dont trois qui travaillaient à la chaîne d’information télévisée syrienne qui a été attaquée le 27/6/2012.

Austin Tice reste, lui, le seul « disparu », ne comptant ni parmi les tués ni parmi les enlevés par l’opposition armée. Celle-ci a été unanime à dénoncer la vidéo où Austin est apparu par la suite aux mains de personnages revêtus à l’afghane, comme étant une fabrication du régime syrien. Le but était de tenter de faire porter la responsabilité de son enlèvement à l’armée libre et aux groupes islamistes. Jusqu’à ce jour, le régime syrien n’a pas reconnu qu’un quelconque de ses appareils de sécurité ait détenu le journaliste américain.
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MessageSujet: Re: littérature, société et politique.   littérature, société et politique. - Page 2 EmptyDim 08 Déc 2013, 06:58



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Douglas Coupland, « Génération X », paru chez 10/18

nés entre 1960 et 1970. Cette fiction reality show est un roman à trois personnages qui se croisent dans les bars à cocktails de Palm Springs. Par bien des aspects, la tendresse mêlée à la révolte, le portrait d'une classe d'âge - ce roman rappelle L'Attrape-coeur ou Moins que zéro. "

[url= http://www.rue89.com/2013/12/07/nes-sous-giscard-pompidou-cest-quoi-generation-x-248178]tout un article[/url] qui propose des réflexions interessantes sur des générations plus tardives en France - une sorte de décalage horaire qui porterait sur... des décennies.

Citation :
Même si ton job te plaît, les rapports hiérarchiques, les problèmes d’ego et le sentiment d’être managé par des incompétents rendent tout cela pesant. Je comprends ce que veut dire Coupland avec cette notion, qu’il appelle »zone profession« . C’est une facilité à laquelle je pourrais céder, ùais je n’en ai même pas les moyens : parce que je n’ai aucun diplôme, je ne pourrais pas, de toute façon, me fondre dans le monde de l’entreprise. »
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