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| | Manifeste de l'apoplexie poétique | |
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+6racbouni PtiteBoueOsoulier Natalia WalidB rotko ignatius 10 participants | |
Auteur | Message |
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ignatius pilier
Nombre de messages : 416 Localisation : Sud est Date d'inscription : 18/12/2010
| Sujet: Manifeste de l'apoplexie poétique Lun 31 Jan 2011, 19:27 | |
| MANIFESTE DE L'APOPLEXIE POETIQUE
Le Surréalisme a abusé de sa force comme le jeune enfant abuse de l'impact qu'il découvre posséder sur la personne de ses parents.
Qu'est ce que l'occident a produit depuis? du néo réalisme? de l'hyper réalisme? autant dire rien. En terme de mouvement: rien. Et c'est tant mieux, Rimbaud est de quel mouvement? ah ah. Les mouvements sont des terrains de jeu, des zones circonscrites, des champs de tirs de mortier poétique et intellectuel, ça n'est pas essentiel: on peut faire la guerre sans ça.
Des lois? on peut en inventer! Des directions nouvelles aux déplacements de la conscience! Des objets mous aux mille reflets, gorgés d'odeurs indécrottables, avec en leur centre des images qui défilent comme au cinéma, et en 3d! Oui tout cela est possible. Si c'est affaire de moules, nous connaissons la chanson: "ils sont d'une texture nouvelle, je vous avertis. Ils ont été coulés demain matin". "Nouvelle", vraiment? J'en doute, dans ce genre d'histoire, rien n'est vraiment nouveau.
En tous cas, je l'affirme ici, haut, fort et clair:
JAMAIS LA POESIE N'AIDERA A VIVRE MIEUX LA VIE, JAMAIS LA POESIE N'ADOUCIRA L'AMERTUME DE L'EXISTENCE JAMAIS LA POESIE N'AMENERA LA PAIX SUR TERRE AU CONTRAIRE LA POESIE C'EST LE FEU LE DANGER RUTILANT LA POESIE C'EST LE BOUTON ROUGE LA POESIE C'EST NOTRE ETERNEL DEFI JETE A LA GUEULE DE LA VIE ET DE LA MORT ENSEMBLE! NOTRE PROVOCATION ORNEE DES FIORITURES QUI NE NOUS SAUVERONT PAS, MAIS QUI JUSTIFIENT D'ALLER, L'ARME A LA MAIN, JUSQU'AU BOUT DE LA VIE!
Manifeste (suite)
La poésie, c'est le mal une infiltration la reconstruction de l'univers de nouvelles molécules infécondes, inassociables mais fissibles dans le corps, dans l'esprit une arme atomique circonscrite aux émotions humaines
La poésie doit faire se lever les morts en nous, en vous
Sourdre des chairs les barbelés meurtris et hurlants la maîtrise des sciences occultées ou incomprises
Si ce doit être la vérité pratique c'est aussi et surtout les vérités pas pratiques
Faire aimer la hantise, l'horrifique l'hideur d'un visage malformé le sien, le votre
S'il faut chanter la vie, alors il faut chanter la mort magnifier la capacité de souffrir chaque petite douleur le coeur qui s'arrête un instant faire pleurer le seul être aimé
Sinon la poésie est incomplète, morne, mensongère criminelle dans sa fonction
Non, ce n'est pas le verbe "aimer".
Tout ce qu'il ne faut pas dire, et encore ce n'est pas assez.
La conscience a été évaluée, l'inconscient, écouté, nourri et dépecé, le néo cortex, exalté
Le limbique: n'en parlons pas. Reste le reptile, honorable.
Devons-nous croire au surhumain? Le surhumain, c'est le père-noël mais qui s'offre des cadeaux à lui-même.
La poésie il faut y aller cul nu!
Dernière édition par ignatius le Mer 09 Mar 2011, 16:51, édité 1 fois | |
| | | ignatius pilier
Nombre de messages : 416 Localisation : Sud est Date d'inscription : 18/12/2010
| Sujet: A nous l'infini Lun 14 Fév 2011, 11:14 | |
| Allez, vraiment pour rire, et parce que c'est la date qui veut ça.
*
Viens donc chien des doux enfers
Aux crocs puants et soyeux
Lécher nos os mielleux
Et oindre nos peaux en fer
Nous ne valons pas mieux
Ta carlingue est éphémèr'
Infinie et poussièr'
N'oublie pas ce compte en cieux.
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| | | rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
| Sujet: Re: Manifeste de l'apoplexie poétique Lun 14 Fév 2011, 11:38 | |
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| | | ignatius pilier
Nombre de messages : 416 Localisation : Sud est Date d'inscription : 18/12/2010
| Sujet: Re: Manifeste de l'apoplexie poétique Lun 14 Fév 2011, 11:43 | |
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| | | rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
| Sujet: Re: Manifeste de l'apoplexie poétique Lun 14 Fév 2011, 12:45 | |
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| | | ignatius pilier
Nombre de messages : 416 Localisation : Sud est Date d'inscription : 18/12/2010
| Sujet: Re: Manifeste de l'apoplexie poétique Lun 14 Fév 2011, 12:48 | |
| - rotko a écrit:
- la chute m'amuse.
J'avoue, elle m'a pris au moins trois minutes. En fait cinq, le temps de décider si ce calembour était suffisamment honteux ou non. | |
| | | ignatius pilier
Nombre de messages : 416 Localisation : Sud est Date d'inscription : 18/12/2010
| Sujet: Re: Manifeste de l'apoplexie poétique Lun 14 Fév 2011, 12:52 | |
| Soyons fun, je sais pas pourquoi je le fais, mais je le fais. Voici deux Ophélie. Dieu et les Muses me pardonnent.
______________
Ophélie
Hey! Ophélie tu t'es cassée la gueule! On voit bien que tu n'as pas glissé que tes yeux plissés masquent un jeu puéril
Mais tu as froid des ramilles te lacèrent doucement du bout des doigts suis sûr que ça t'excite que la nature se couche sur toi
L'herbe est belle le rivage fleuri, bien qu'automnal ton petit cul sur le flanc n'est pas bien moral
Qu'est ce que tu attends? Ophélie! jolie garce de romans ta pâleur insulte le fil de l'eau
Des poètes se décarcassent à te donner raison et jamais plus tu bouges ingrate catin symboliste, désirable au coeur de ce bouge bucolique
Hamlet pleurera, on le sait lui aussi a trop simulé et titillé quelques démons je te ferai honneur en son nom
Tu n'as plus tort ne frémis pas je vais faire ce que je dois au centre de ta misérable existence.
_______________________________________________
Ophélie (II)
Sur un fil mou et plat dégorgé de reflet par l'onde sans éclat, indifférente à tout, mortelle aux étoiles qu'elle étouffe d'un coup ton corps monumental, Ophélie, a enflé.
Si! la boursouflure dense du bel amour dans ta chevelure gourde et en ton sein gronde depuis mille ans! elle t'a rongé enfin et le grand vers du temps t'inflige son glamour
Tu as trop déconné avec les berges folles: sur ta chair surannée pleurent les tristes roseaux qui semblent recueillis pour t'offrir un berceau.
Et le vent et Hamlet diront du bien de toi dans les siècles flétris tu iras à l'école trainer ta silhouett' en demandant pourquoi. | |
| | | ignatius pilier
Nombre de messages : 416 Localisation : Sud est Date d'inscription : 18/12/2010
| Sujet: Re: Manifeste de l'apoplexie poétique Mar 08 Mar 2011, 11:49 | |
| Je m'éclate avec des sonnets stupides, autant vous en faire profiter (hin hin hin):
Le devenir de l'Homme (sonnet eschatologique)
Actarus était beau en tenue rouge et noir c'était mon vrai héros, mon père était jaloux aujourd'hui que je suis crasseux et plein de poux je sais que c'est fini, il n'y a plus d'espoir
de pouvoir faire la chasse aux méchants de l'espace c'est comme ça, le temps passe, ma peau est grumeleuse Goldorak aurait honte de ma conduite galeuse de ma bouche priodonte, de mes cheveux filasse
Pourtant je rêve encore d'hurler "Goldorak, go"! et de jeter mon corps dans le grand vide-ordure! c'est dur pour un enfant avec autant d'égo
d'avoir passé trente ans sans avoir de voiture ni de rétro-laser, de ne sauver personne; pauv' con dans l'univers glacé et qui résonne...
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| | | WalidB pilier
Nombre de messages : 48 Age : 39 Date d'inscription : 22/03/2011
| Sujet: Re: Manifeste de l'apoplexie poétique Jeu 24 Mar 2011, 13:23 | |
| Bravo bravo. Voilà des poèmes qui déchirent. Je veux dire qu'ils déchirent le voile pudique de la bienséance littéraire. Au plaisir d'en lire d'autres. | |
| | | ignatius pilier
Nombre de messages : 416 Localisation : Sud est Date d'inscription : 18/12/2010
| Sujet: Re: Manifeste de l'apoplexie poétique Lun 28 Mar 2011, 14:26 | |
| Eh bien merci WalidB. Puisque c'est ainsi j'en mets deux autres... | |
| | | ignatius pilier
Nombre de messages : 416 Localisation : Sud est Date d'inscription : 18/12/2010
| Sujet: Re: Manifeste de l'apoplexie poétique Lun 28 Mar 2011, 14:28 | |
| Le dû et la fin
Billevesée de la poésie j'ai cherché, promis du bout des cils collés aux vitres des champs expérimentaux débordants de coquelicots pavot du pauvre de bras, de jambes, anéantis de bonheur j'ai tendu la main pour salir ces fleurs et tout a basculé, la terre fraîche les axes, l'équateur, les tropiques en sinusoïdes coup de fouet essence de colchique évidemment mon coeur s'est arrêté machinalement, crouic
C'est le travail du diable qui m'inspire au réveil! quand l'envie coule sur ma petitesse quand parfois on cherche Hortense cerclés de solitude, brimés par le soleil
Les teintes obscures nous défigurent souvent c'est vrai et l'abîme au visage creuse un tas de sillons aussi alors nous ne sommes plus exactement humains pardi.
De mes doigts monstrueux je lacère vos pétals! substantifique moëlle, je caresse des horreurs la sangsue alitée de mes vieux professeurs et l'antique instrument au sexe phénoménal
C'est tout? on vit pour moins que ça billevesée de moi de la flûte de pan et de tous les pianos et si mes tripes nouées jetées au creux des murs ravissaient Duende planqué dans les fissures je me serais buté pour un truc assez beau.
Billevesée, billevesée de mes alexandrins! de ma quête acharnée, de vous parler enfin l'inutile nécessaire pour supporter de vivre, ma tombe un beau matin resplendira de givre.
_______________________________
Apocalypse
Je t'ai maudit de soif tantale je t'ai conchié de chair périssable au vent des saisons je t'ai affalé au plus bas j'ai ancré en ton squelette le désir d'un être absent d'un fruit qui te ronge je t'ai exilé au loin de la luxure jamais satisfaite j'ai fléché ton âme dissoute de chemins introuvables je t'ai anéanti de rêves flous et acides tu as roulé au bas du vide d'une terre qui tombe au tréfonds d'un espace magmatique aux échos brûlants
Je t'ai maudit entre tous les êtres j'ai maudit ta langue, je l'ai percée, rendue impropre et folle je t'ai parqué dans la brutalité d'une race incapable d'expression parfaite j'ai placé une bombe entre les dentelles de tes entrailles
Depuis la première aurore spongieuse je mastique avec délectation ta dégringolade tes gesticulations d'insecte ambitieux sous le ciel que tu crains et juges précieux
J'ai cadenassé ton esprit d'un verrou irritant je t'ai débarrassé des dieux secourables ségmenté ton courage en vermisseaux fuyants je t'ai menacé d'un enfer ineffable
Je t'ai maudit pour toujours et tu me nommes l'Amour.
Dernière édition par ignatius le Mer 30 Mar 2011, 11:48, édité 1 fois | |
| | | WalidB pilier
Nombre de messages : 48 Age : 39 Date d'inscription : 22/03/2011
| Sujet: Re: Manifeste de l'apoplexie poétique Mer 30 Mar 2011, 10:01 | |
| J'ai bien aimé Le dû et la fin. Je suis bien d'accord il faut continuer à l'ouvrir en attendant de crever. | |
| | | ignatius pilier
Nombre de messages : 416 Localisation : Sud est Date d'inscription : 18/12/2010
| Sujet: Re: Manifeste de l'apoplexie poétique Dim 03 Avr 2011, 16:21 | |
| Litanie de l'éloignement
Loin de moi la perfection la beauté destructrice qui fanent les yeux en avançant loin de moi mes frères l'amour et tous les tremblements
Je serai comme nous tous cercueil alvéloaire connecté en vain sur le vin de la terre et ses disparitions
Loin de moi le lointain les pleurs rampantes les portes dimensionnelles les inutiles réincarnations loin de moi le futur et son salut
Nous sommes chez dieu la vipère au venin patriarcal de foutre ambassadeur sur nos guerres viscérales nous habitons chez la peur
Loin de moi la consubstantialité le bonheur advenu craché depuis le plafond qui s'effondre de sentiments du masochiste parvenu
Nous sommes dans la science nous sommes dans le savoir nous sortons de la conscience nous sortons de nos dépotoirs et moi je m'y complais.
(A la A.A)
____________________________________________
Faux sonnet en forme de revue littéraire
Dans les plus noirs marais qui écorchent les yeux j'aime tremper mon âme pour l'en sortir salie la voir rongée des charmes d'autres mélancolies, des mémoires tarées aux parfums infectieux.
Car nous, lecteurs chétifs, esprits mouillés de peurs qui tremblons aux aurores de nous savoir mauvais, d'observer l'enfant mort, la bouille lacérée, nous! les ténias plaintifs, logeons dans d'autres coeurs!
Et dans ce marécage des limaces de feu brûlent l'aréopage des étoiles et des chiens qui annulent leur verge sous le ciel exorciste
Alors oui, je l'immerge ce machin dit des Cieux la divine patate germée d'un ophidien! enfin je le constate: peut-être qu'elle existe! | |
| | | ignatius pilier
Nombre de messages : 416 Localisation : Sud est Date d'inscription : 18/12/2010
| Sujet: Re: Manifeste de l'apoplexie poétique Mar 05 Avr 2011, 17:45 | |
| bon allez, un dernier.
Une vie de merde
Je suis nul très souvent, extrait de mes draps sales avec la queue trop raide, mes cheveux de clochard sans me sentir vivant, paumé dans le hasard de mes pensées bien laides face au monde idéal
Café, ordinateur, et le contact lointain de la vie engourdie défile sur mes yeux je suis même étranger à mon corps fastidieux quelque chos' dans la vie, quelque chos' me retient
Protégé de l'espoir par la lucidité comme un bagnard en taule est soustrait à la ville je prends mon déjeuner dans cet étrange asile où l'horrible soleil m'inflige sa beauté
Il y a le savoir, Google, Wikipédia tout un fatras moderne pour reboucher les trous, des méthodes anciennes lorsque le sexe bout; et la journée décline sur des lueurs sépia.
Le soir! le soir enfin me crache à la fenêtre son lavis rassurant; et ma saloperie, sans jamais s'oublier, se détend, s'assoupit dans la grâce nocturne et demain va renaître.
Dernière édition par ignatius le Jeu 07 Avr 2011, 08:01, édité 2 fois | |
| | | WalidB pilier
Nombre de messages : 48 Age : 39 Date d'inscription : 22/03/2011
| Sujet: Re: Manifeste de l'apoplexie poétique Mer 06 Avr 2011, 13:25 | |
| Merci Ignatius c'est toujours un plaisir (malsain bien sûr) de te lire. Les derniers textes me font penser à cette phrase de Kafka: "Dans le combat entre toi et le monde, seconde le monde"... On a forcément plus de chance de gagner. | |
| | | ignatius pilier
Nombre de messages : 416 Localisation : Sud est Date d'inscription : 18/12/2010
| Sujet: Re: Manifeste de l'apoplexie poétique Mer 06 Avr 2011, 14:39 | |
| Merci WalidB, il n'y a bien que toi qui les apprécies ici, mais ça ne me gêne pas, je ne prétends pas avoir une écriture plaisante pour tout le monde.
Intéressant cet aphorisme de Kafka, il me semble avoir plusieurs niveaux d'interprétations: ce "seconde le monde" est très ambigu (ou bien j'ai mal saisi).
C'est vrai que "Une vie de merde" pourrait avoir quelque chose de "behavoriste", mais note que le vers "de mes pensées bien laides face au monde idéal" est à double sens, cela peut être le monde qui est parfait, ou faire référence au monde des idées (idéel donc).
Au plaisir de lire tes nouvelles recherches sur les Smontres...
Ps: il y avait un mot en trop dans 3è vers du 4è quatrain, j'avais recopié une mauvaise version, une ébauche.
Dernière édition par ignatius le Sam 02 Juil 2011, 17:27, édité 1 fois | |
| | | Natalia pilier
Nombre de messages : 9409 Age : 58 Localisation : Nantes Date d'inscription : 10/01/2011
| Sujet: Re: Manifeste de l'apoplexie poétique Mer 06 Avr 2011, 14:45 | |
| Non, non, j'aime bien aussi ignatius mais mon commentaire se résume à dire " j'aime bien " Je ne pense pas que ce genre de post te réjouisse alors je lis et ne dis rien | |
| | | ignatius pilier
Nombre de messages : 416 Localisation : Sud est Date d'inscription : 18/12/2010
| Sujet: Re: Manifeste de l'apoplexie poétique Mer 06 Avr 2011, 16:58 | |
| - Natalia a écrit:
- Non, non, j'aime bien aussi ignatius mais mon commentaire se résume à dire " j'aime bien " Je ne pense pas que ce genre de post te réjouisse alors je lis et ne dis rien
Très juste, moi aussi quand aucun commentaire particulier me vient à l'esprit en lisant la production de quelqu'un, au-delà du " j'aime, j'aime pas", j'évite souvent de me prononcer, à moins que la personne me semble désespérée (et encore, je me fais pas passer pour meilleur que je ne le suis! sourire). Nous n'écrivons pas pour récolter des louanges, sincères ou non. C'est d'ailleurs pour cette raison que je ne fais pas beaucoup lire à mon entourage (que je pourrais, en plus, taxer de partialité). Ce qui est plus sympa ce sont les lectures communes, avec d'autres auteurs, chacun lisant à tour de rôle, plus ou moins en fonction du texte précédent; une sorte de "patate chaude" littéraire... Merci de lire en tous cas, Natalia, car par contre, je pense qu'on écrit tous pour ça: être lus.
Dernière édition par ignatius le Jeu 07 Avr 2011, 08:01, édité 1 fois | |
| | | rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
| Sujet: Re: Manifeste de l'apoplexie poétique Mer 06 Avr 2011, 18:49 | |
| j'ai déja expliqué que GDS* n'était pas systematiquement complaisant, je crois aussi que les grains ne sont pas défiants et n'éprouvent pas toujours le désir (ou le n)d'apprécier ou de louer.
Dans "une vie de merde", je n'aime pas le titre, mais cela n'engage que moi.
Le poeme dans son ensemble me plait bien, même si je crois percevoir une tonalité baudelairienne. | |
| | | ignatius pilier
Nombre de messages : 416 Localisation : Sud est Date d'inscription : 18/12/2010
| Sujet: Re: Manifeste de l'apoplexie poétique Jeu 07 Avr 2011, 07:59 | |
| - rotko a écrit:
- j'ai déja expliqué que GDS* n'était pas systematiquement complaisant, je crois aussi que les grains ne sont pas défiants et n'éprouvent pas toujours le désir (ou le n)d'apprécier ou de louer.
Heu... ????? (et: !). - rotko a écrit:
- Dans "une vie de merde", je n'aime pas le titre, mais cela n'engage que moi.
Certes. Ce n'est pas un "beau" titre, c'est voulu. - rotko a écrit:
- Le poeme dans son ensemble me plait bien, même si je crois percevoir une tonalité baudelairienne.
Bravo, c'est la seule chose qui me dérange un peu dans ce poème, je le voulais tout entier sur la tonalité du premier quatrain, avec des mots vilains, usuels et modernes, et puis en le développant ce lent glissement vers une forme plus esthétique s'est imposé. Pourquoi je l'ai gardé ainsi? Ce poème c'est une journée, avec les pensées et les mots crus qui nous viennent au réveil, et une recherche d'harmonie qui apparait au cours de la journée, quand le cafard laisse place à la vie. Le troisième quatrain (le dernier également) est en effet assez baudelairien, bien vu Rotko. Mais tu pourrais relever aussi que le second est très houellebecquien: " quelque chos' dans la vie, quelque chos' me retient", voilà un vers qu'aurait pu écrire Michel Thomas dans " Le sens du Combat". | |
| | | Natalia pilier
Nombre de messages : 9409 Age : 58 Localisation : Nantes Date d'inscription : 10/01/2011
| Sujet: Re: Manifeste de l'apoplexie poétique Jeu 07 Avr 2011, 19:07 | |
| Justement personnellement le titre m'a accrochée j'aime bien tout ce qui est hors norme et ce qui dérange ou gratte ...mon compagnon a écrit des textes qui auraient certainement été censurés sur beaucoup de forum. J'aime beaucoup l'idée que l'on aille au bout de sa pensée de son idée de son image...c'est une forme de courage quelque part surtout sur des forum . | |
| | | ignatius pilier
Nombre de messages : 416 Localisation : Sud est Date d'inscription : 18/12/2010
| Sujet: Re: Manifeste de l'apoplexie poétique Lun 16 Mai 2011, 22:13 | |
| Nerval avait goûté au suc noir et profond des arcanes cachées, au néant ravageur qui assiège l'esprit, ce maladif rêveur visitait les enfers de la transmutation.
Du fond océanique état des inconscients catabase de l'Autre auquel il a voué son incapable amour et son corps écroué on l'a vu revenir plombé et déficient
Ce taré somptueux au visage si terne promenait un homard comme une ombre irréelle et la nuit tout entière, amie belle et cruelle le pendit dans la rue de la vieille lanterne.
_____________________________________________
Elegance
De choc en choc j'avance sous la nuit étoilée sous la lumière royale qui nous pète à la gueule et enflamme l'horizon nous révélant tout seul dans une peinture d'abîme aux perfections voilées.
Une rive en bordure. Des petites chattes rasées. Des livres animaux. En clignant des paupières je crois aux sens cachés, aux dieux qui nous révèrent parce que nous sommes mortels et bientôt embrasés
Notre corps doit souffrir, c'est un fait reconnu ce béton aime craquer et enfler au soleil du violent paradis qui nous tient en éveil. Ô fêlures exaltées, ô nervures continues!
Je bande et je meurs, oui! Le sang fait son chemin et traine des pensées, jolies fleurs venimeuses entrevues et coupées, que je voulais heureuses en sortant de mon lit. Etre un fleuve assassin...
Qui a vu le génie descendre l'eau noirâtre? les branches de ses bras brisaient les flots glacés, et sa bouche profane hurlait un chant sacré; la douleur étouffa tout ce mouvant théâtre.
J'ai vu passer ce corps suivi dans son sillon par une muse attardée, par la vie, par la mort des licornes liquéfiées et de vivants trésors qui ont rouillé d'un coup: horreur et vermillons.
On peut devenir fou brûlé par la Beauté certains l'ont injuriée ou baisée à genoux parcourus de spasmes dans l'intérieur fait-tout, logé dans son tréfonds, Satan s'est bien marré.
Chaque jour insatiable, une mâchoire nouvelle une aube lancinante en prenant un temps dingue broie notre volonté, filandreuse carlingue, crouic crouic crouic c'est l'horloge aux piqûres mortelles...
Il faut aimer cela. C'est un très long coït qui crâme nos muqueuses d'un sexe contagieux lacérateur mais noble, allongés sous les cieux nous prenons notre pied, l'ombre s'abat bien vite.
De choc en choc, vivons! culbutés et butés -culbutez et butez! L'enfer est un bonheur qui charrie en riant vers aucun vrai ailleurs nos organes magiques et notre âme insultée.
(ps: oui il y a des alexandrins classiques et des modernes. oui. rapport à leur lecture à voix haute)
__________________________________________________
C'est la ville c'est Frankenstein c'est l'électricité qui explose sur des tissus en ciment c'est vous et c'est moi unis par le hasard des destins accouplés parce que parce que nous sommes chair contigue ouverte aux aléas
C'est la ville: il y a des fleurs au balcon horribles géraniums qui goutent à cinq heure du mat ce supplice chinois, plic ploc: le temps éclate et la pluie fine hydrate les vies coagulées pas d'équilibre ici bas, entre-deux éphémères synthèse du rêve, de la vraie lumière
C'est la ville l'acier va hurler maintenant les gens abandonnent leurs draps de foutre décroisent les jambes tous ces sons singent la mort dans un vivant grincement qui monte si haut j'ai encore ouvert les yeux trop tôt
C'est la ville c'est la fortune port sans océan et horizon balayé c'est la ville sous un saut de lune nos matières ont dansé aggloméré de poussières et c'est la ville immense broutille d'entrechocs pare-choc à pare-choc chuintement de métal et scie circulaire notre nature infernale possède un désert
C'est la ville des yeux par milliards de la sécheresse des bouches et des mains se touchent
C'est la ville les nomades figés regardent à la fenêtre de vagues ombres apparaître
C'est la ville le jour et la nuit feu noir et solide ennui d'un monstre stérile.
Dernière édition par ignatius le Mer 01 Juin 2011, 17:11, édité 1 fois | |
| | | PtiteBoueOsoulier pilier
Nombre de messages : 105 Date d'inscription : 26/05/2011
| Sujet: Re: Manifeste de l'apoplexie poétique Mer 01 Juin 2011, 06:00 | |
| - ignatius a écrit:
- La poésie il faut y aller cul nu!
Tour est dit Réflexions .... Ton « MANIFESTE DE L'APOPLEXIE POETIQUE » dit l’essentiel. La poésie est vraiment un exercice périlleux. Sa "réussite" (c.à.d que le texte ne soit pas complètement hermétique) tient à un subtil mélange entre la prose et ce qui fait sa particularité, les "images"... métaphores, analogies diverses et autres "figures". Ce qui me plait dans ton "expression"… L'intensité, la force, le puissant. Cela rend tes textes intéressants et "beaux" pour moi. Bon... tout n'est pas extra, comme chez chacun, il y a quelques os dans le pâté mais aussi de très beaux morceaux. Dans l'écrit et ailleurs, j'aime " l'authenticité" Ces textes me semblent "Authentique" c.à.d je pense qu'ils sont "Toi", au moins une partie de toi et te reflètent, je crois. "La reconstruction de l'univers" N'est-ce pas ce que chacun fait chaque jour, simplement en ouvrant les yeux ? un rien provocateur récalcitrant 'tournicoteur' de mots 'remueur' de soupe d'os avec des vrais morceaux de "lui" dedans un peu corrosif, parfois très lyrique, J'aime le mélange d'une culture certaine avec des expressions "peuple" voir vulgaires. Alchimie, travail d'équilibriste qui appose des mots qui ne s'opposent pas mais "indisposent"(pas moi) . mots à "gratter".... Tu en veux encore ? Ou cela te suffit comme "repas" ? | |
| | | PtiteBoueOsoulier pilier
Nombre de messages : 105 Date d'inscription : 26/05/2011
| Sujet: Re: Manifeste de l'apoplexie poétique Mer 01 Juin 2011, 06:36 | |
| - ignatius a écrit:
- rotko a écrit:
- la chute m'amuse.
J'avoue, elle m'a pris au moins trois minutes. En fait cinq, le temps de décider si ce calembour était suffisamment honteux ou non. Calembour ou pas il met en exergue ce qui est avant. | |
| | | ignatius pilier
Nombre de messages : 416 Localisation : Sud est Date d'inscription : 18/12/2010
| Sujet: Re: Manifeste de l'apoplexie poétique Mer 01 Juin 2011, 17:11 | |
| Merci PtiteBoueOsoulier.
"La reconstruction de l'univers" N'est-ce pas ce que chacun fait chaque jour, simplement en ouvrant les yeux ?
Oui, et combien d'oeuvres, de films, de vers restent cloisonnés dans la tête de ceux qui les imaginent...
"Etre soi" en art, me semble le plus compliqué en même temps que le point de départ. Je pense que la communication de l'émotion procède d'une sortie de soi pour aller vers l'autre. "Rester hérmétique", oui cela arrive: je connais beaucoup d'écriveurs de talent qui n'arrivent pas à s'impliquer, à se "risquer", suffisamment eux-mêmes dans leur production qui reste, de ce fait, relativement inintéressante.
"La provocation": figure de style (si on peut dire, ou procédé littéraire) assez efficace pour attirer le regard du lecteur, et parfois son âme, ou son esprit, ou n'importe lequel de ses organes avoisinant sa pensée.
J'avoue, je suis lyrique. Sourire.
Quant à la vulgarité mêlée à la culture (une "culture certaine" pour te citer exactement), je paraphraserai une journaliste qui s'exprimait au sujet de Nina Simone:
"Quand on parvient à allier son érudition et sa brutalité, on fait de l'Art". C'est amusant parce que ça a toujours été ma pensée, mon crédo, mais je ne l'avais jamais exprimé aussi clairement et simplement. Gloire à elle.
Bien entendu, comparer mon écriture à une soupe d'ossements et à un paté parfois dérangeant me flatte au plus haut point, je t'en remercie sincèrement.
Au plaisir de te lire, à bientôt...
ignatius
Dernière édition par ignatius le Sam 02 Juil 2011, 17:35, édité 1 fois | |
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