L'Embellie
En ce ténébreux mois de novembre, la narratrice voit son mari la quitter sans préavis et sa meilleure amie lui confier son fils de quatre ans. Qu'à cela ne tienne, elle partira pour un tour de son île noire, seule avec Tumi, étrange petit bonhomme, presque sourd, avec de grosses loupes en guise de lunettes.
Il y a des livres qui nous semblent familiers dès les premières pages, sans doute parce qu’on se loge au creux de ceux-là. Olafsdottir c’est l’essence même de la volupté, de la délicatesse, c’est se lover dans un cocon et se laisser emporter dans un monde aérien d’où l’on observe des ébauches de vie dont on se nourrit avec délectation.
L’Embellie où la légèreté, l’apaisement, l’éclaircie au milieu de la bruine, des murmures silencieux de Tumi et de la narratrice s’exhalent des chuchotements d’une vie nouvelle. Des notes de pluie esquissent l’harmonie des paysages grandioses d’Islande. Les crues des rivières sortent de leur lit s’apparentant à l’écoulement des facéties rendant la liberté à une authenticité trop longtemps contenue « Qui je suis est indissociablement lié à où je suis et avec qui je suis ».
C’est tout au long de ce trajet, sous les étoiles d’une ile volcanique, que se détache sur la nationale 1 caillouteuse une promenade littéraire des plus exquises, une recette savoureuse, peut être à l’instar de ces 47 recettes de cuisine évoquées par la narratrice dont une de tricot, qu’Olafsdottir mentionne à la fin de son roman…
Un régal.