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| | Georges Darien | |
| | Auteur | Message |
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Hank habitué(e)
Nombre de messages : 16 Age : 46 Localisation : Paris Date d'inscription : 28/09/2010
| Sujet: Georges Darien Mer 29 Sep 2010, 10:32 | |
| Georges Darien1862-1921 Bio condensée (source : Wikipedia) : Georges Darien (né Georges Hippolyte Adrien, le 6 avril 1862 et mort le 19 août 1921, à Paris) est un écrivain français de tendance anarchiste. Marquée par l'injustice et l'hypocrisie, son œuvre, qui regroupe romans, pièces de théatre, participations à des magazines littéraires, etc. se place sous le signe de la révolte et de l'écœurement. Oublié après sa mort, il est redécouvert après la réédition du Voleur en 1955 et de Bas les cœurs ! en 1957. Bibliographie (hors théâtre) : * Bas les cœurs !, 1889 * Biribi, 1890 * Les Pharisiens, 1891 * Le Voleur, 1897 * La Belle France, 1898 * L'Épaulette, 1901 * Gottlieb Krumm, 1904 (écrit en langue anglais et traduit de l'anglais par Walter Redfern) Biribi (1890)D'abord, j'aurais presque envie de retirer le mot "anarchiste" de sa biographie, parce qu'il y a beaucoup de fantasme et d'incompréhension autour, c'est un étendard passe-partout où on trouve tout et souvent n'importe quoi. Darien se définissait-il lui-même comme un anarchiste ? Je n'en sais rien, mais dans le seul roman que j'ai pour l'instant lu de lui, il ne cherche pas à s'intégrer à quelque mouvement que ce soit. Il est écoeuré par ce qu'il voit, et c'est tout. Biribi est un roman autobiographique, un roman qu'on pourrait presque qualifier de roman de jeunesse, même si Darien avait 28 ans à sa sortie. En tout cas, c'est un texte parfois exalté, mais qui laisse également place à des moments plus mesurés, sur sa façon de percevoir ce qu'il a vécu. Un roman à la première personne et au présent, d'une écriture fluide et simple, qui lui donne un aspect étrangement moderne. Que raconte Darien dans ce roman ? Son engagement dans l'armée française à l'âge de 19 ans, sans trop savoir où il met les pieds, ou plutôt, en le redoutant dès les premières lignes, lorsqu'il retrouve son père après avoir passé la visite médicale et signé son engagement. C'est le récit d'un jeune homme qui refuse d'obéir sans réfléchir comme les "bêtes de somme" qui l'entourent. Le récit d'un insoumis qui va très vite passer de la relative douceur de vivre dans les casernes françaises à l'enfer des camps disciplinaires tunisiens, où le seul but est de casser les hommes. Darien raconte son calvaire mais il ne s'apitoie pas, il entretient sa haine des valeurs militaires et son dégout de la société toute entière. Lui-même issu d'un milieu plutôt aisé, il vomit un système dont la seule finalité est de servir les puissants. On pourrait lui prêter des idées révolutionnaires ou communistes si on s'en tenait là. Mais Darien est tout autant écoeuré par le peuple, dont la bêtise et la docilité le sidèrent. A travers ce récit, Darien dénonce le mode de fonctionnement des camps disciplinaires. La corruption des gradés, le sadisme et la vilenie des gardiens, les abus de pouvoir quotidiens, les privations de nourriture, de femmes, et les dérives qui en découlent (Darien aborde sans trop de tabous, même s'il reste dans la suggestion plus que dans la description, les relations homosexuelles entre prisonniers), la veulerie de ses camarades, etc... Dans ce roman, Darien développe une pensée que je qualifierais un peu exagérément d'anti-patriotique. C'est le fondement du patriotisme qu'il exècre, l'aveuglement qui nourrit ce sentiment plus que le rejet du pays qui l'a vu naître. Darien ne semble pas prendre position contre son pays, mais contre la bêtise qui pousse les masses à avaler toutes les sornettes qu'on leur présente. Il ressort en quelque sorte de ce roman que ni les uns (les puissants) ni les autres (le peuple) ne valent la peine qu'on les défende. | |
| | | rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
| Sujet: Re: Georges Darien Mer 29 Sep 2010, 11:26 | |
| je verrais volontiers dans le portrait que tu donnes un anarchiste ou anarchisant. La definition stricte n'existe pas, et je me lance imprudemment en donnat quelques caractéristiques : haine de l'Etat de ses structures et de ses chiens de garde, pensée antimilitariste, haine des puissants et peu d'illusion sur les "camarades ouvriers". Il me fait penser à b. travenwikipedia - Citation :
- Georges Darien (né Georges Hippolyte Adrien, le 6 avril 1862 et mort le 19 août 1921, à Paris) est un écrivain français de tendance anarchiste. Marquée par l'injustice et l'hypocrisie, son œuvre, qui regroupe romans, pièces de théatre, participations à des magazines littéraires, etc. se place sous le signe de la révolte et de l'écœurement. Oublié après sa mort, il est redécouvert après la réédition du Voleur en 1955 et de Bas les cœurs ! en 1957.
le texte est en accès libre sur cette page. | |
| | | Hank habitué(e)
Nombre de messages : 16 Age : 46 Localisation : Paris Date d'inscription : 28/09/2010
| Sujet: Re: Georges Darien Mer 29 Sep 2010, 11:46 | |
| - rotko a écrit:
je verrais volontiers dans le portrait que tu donnes un anarchiste ou anarchisant. La definition stricte n'existe pas, et je me lance imprudemment en donnat quelques caractéristiques : haine de l'Etat de ses structures et de ses chiens de garde, pensée antimilitariste, haine des puissants et peu d'illusion sur les "camarades ouvriers". Il me fait penser à b. traven Ce qui me gêne avec le mot, c'est qu'il est souvent lié à une forme d'idéologie, même si elle est vague, très vague même puisqu'il s'est développé plusieurs formes d'anarchisme au fil du temps, de droite, de gauche, qui est qui, où est quoi, c'est le règne de la confusion derrière ce mot, c'est plein d'ambiguïté et réducteur. Et Darien, dans son livre, ne semble pas animé par une idéologie de quelque bord que ce soit, avec tout l'aveuglement que ça induit, c'est d'ailleurs pour cette raison que j'ai trouvé son propos intéressant. | |
| | | rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
| Sujet: Re: Georges Darien Sam 26 Fév 2011, 19:07 | |
| Pour lire Biribi sur écran, aller sur cette page.. Certains prétendent que Biribi fut un bagne de guyane alors que l'exposition de la bibliothèque du roman policier rue cardinal Lemoine Paris Ve y voit un nom collectif désignant toutes les compagnies disciplinaires de guyane et d'afrique du Nord, (gafsa,, Tatahouine, Kenitra, dar-bel Hamri.) Le pamphlet de George Darien correspond à ce que dénonçait aussi Albert Londres.. Biribi est aussi un film franco-tunisien de Daniel Moosmann, réalisé en 1970 d'après l'oeuvre de Darien. En 1883, orphelin et sans amis, Jean Froissard s'engage dans l'armée française. Ne pouvant supporter la discipline, il est traduit au bout d'une année devant le Conseil de guerre. Il est condamné à passer cinq ans dans les bataillons disciplinaires d'Afrique du Nord, que le langage populaire désigne sous le nom de « Biribi ». Là il doit subir les vexations, injustices et mauvais traitements infligés par les officiers ... | |
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