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 Rodenbach, Bruges-la-Morte

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rotko
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rotko


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MessageSujet: Rodenbach, Bruges-la-Morte   Rodenbach, Bruges-la-Morte EmptyJeu 15 Mar 2012, 06:48


Ce petit récit séduit dès l'incipit par l'empathie de Rodenbach avec son personnage. Il l'insère dans un décor qui lui correspond, la mélancolie d'Hughes Viane est en harmonie avec la ville de Bruges, ses canaux dormants, ses béguinages, et les soirs d'automne : tout annonce le déclin.

La demeure du veuf fait pour la morte une sorte de reliquaire, tous deux objets d'un culte fervent et immuable.

La ville, elle aussi, aimée et belle jadis, incarnait ses regrets. Bruges était sa morte. Et sa morte était Bruges. Tout s'unifiait en une destinée pareille. C'était Bruges-la-Morte, elle-même mise au tombeau de ses quais de pierre, avec les ardeurs froidies de ses canaux, quand avait cessé d'y battre la grande pulsation de la mer.

On est dans le ton d'une déploration lyrique orale, l'auteur et le lecteur rejoignent dans les exclamatives les douleurs et souffrances du personnage.

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Maya
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Maya


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MessageSujet: Re: Rodenbach, Bruges-la-Morte   Rodenbach, Bruges-la-Morte EmptyJeu 15 Mar 2012, 08:40

Merci pour ce post, Rotko, il est tres bon.
Je n'ai pas encore commence a relire "Bruges la morte", mais je me rappelle tres bien l'atmosphere et la ville qui est au centre du recit, comme un etre humain qui influence tous les personnages, elle est à la base de leurs etats d'ame, elle les conseille, persuade ou dissuade, incite a agir. Elle forme ses citoyens selon la force de ses coutumes et la volonte de ses cloches. Une ville-livre.
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Amadak
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Amadak


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MessageSujet: georges rodenbach   Rodenbach, Bruges-la-Morte EmptyVen 16 Mar 2012, 00:50

coome je ne vois pas de fil, je poste sa biographie

Poète belge, dit le poète « décadent », Georges Rodenbach naquit en 1855 dans une famille bourgeoise, il passe son enfance à Gand où sa famille s'installe l’année de sa naissance. Après de brillantes études au Collège Sainte-Barbe, où il rencontre et se lie d’amitié avec Émile Verhaeren, il va ensuite à l'Université de Gand (droit), puis à Paris et enfin Bruxelles.
C’est justement là, qu’il devient le collaborateur de l'avocat Edmond Picard. 1877 marque l’année de la publication de son premier recueil de vers, Le Foyer et les Champs. Quelques temps plus tard, il délaisse la justice et le droit au profit de la Littérature avec sa collaboration à La Flandre Libérale et à La Jeune Belgique. Dans un même temps, il publie La Mer Elégante, puis La Jeunesse Blanche.


En 1887, il s’installe à nouveau à Paris, et en 1892 son roman Bruges-la-Morte est publiée en feuilleton dans les colonnes du Figaro, cela lui amène la célébrité. Bruges-la-Morte est considéré comme un chef-d'oeuvre du symbolisme. On dit que Stéphane Mallarmé, Alphonse Daudet, Auguste Rodin et Marcel Proust seraient des inconditionnels du poète de Bruges. Son œuvre en inspira bien d’autre tels Thomas Mann, Rilke, Ghelderode, Mishima…D’ailleurs, on peut noter au passage qu'un des personnages de Mishima est un traducteur de Georges Rodenbach en japonais, ce qui fait qu’il est considéré au Japon comme un écrivain très connu et réputé. Ensuite, Georges Rodenbach collabore au Figaro où il publie Agonies de Villes, puis en 1896, Les Vies Encloses, un recueil de poèmes où se retrouvent les Béguinages de Flandre. Bien malade depuis déjà quelques longues années, il continue d’écrire et sort en 1897 Le Carillonneur mal connu du fait du vif succès de Bruges-la-Morte.

On peut citer quelques poèmes célèbres : Les Tristesses (1879), La Belgique 1830-1880 (1880), Vers d'Amour (1884), ou encore L'Agonie du Soleil (1894), Musée de Béguines (1894), Le Tombeau de Baudelaire (1894), La Vocation (1895), etc.

Enfin c’est l’année 1898, qu’il publie, encore une fois dans Le Figaro, un article sur Arthur Rimbaud mais un soir de Noël de la même année, il meurt à 43 ans d’une appendicite. Il sera inhumé à Paris au cimetière du Père-Lachaise où l’on peut voir un monument le montrant surgissant de la tombe, la rose au poing !

source Wikipédia

NB: je suis en train de lire "Bruges-la- Morte"
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Amadak
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Amadak


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MessageSujet: georges Rodenbah   Rodenbach, Bruges-la-Morte EmptyVen 16 Mar 2012, 01:22

Rodenbach, Bruges-la-Morte Rodenb11]

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MessageSujet: georges rodenbach   Rodenbach, Bruges-la-Morte EmptyVen 16 Mar 2012, 02:18

GEORGES RODENBACH

Bruges-la Morte

Le Symboliste Belge et son chef-d’œuvre


AVERTISSEMENT

Dans cette étude passionnelle, nous avons voulu aussi et principalement évoquer une Ville, la Ville comme un personnage essentiel, associé aux états d'âme, qui conseille, dissuade, détermine à agir.
Ainsi, dans la réalité, cette Bruges, qu'il nous a plu d'élire, apparaît presque humaine... Un ascendant
s'établit d'elle sur ceux qui y séjournent.

Elle les façonne selon ses sites et ses cloches.

Voilà ce que nous avons souhaité de suggérer: la Ville orientant une action; ses paysages urbains, non plus
seulement comme des toiles de fond, comme des thèmes descriptifs un peu arbitrairement choisis, mais liés à l'événement même du livre.

C'est pourquoi il importe, puisque ces décors de Bruges collaborent aux péripéties, de les reproduire
également ici, intercalés entre les pages: quais, rues désertes, vieilles demeures, canaux, béguinage, églises, orfèvrerie du culte, beffroi, afin que ceux qui nous liront subissent aussi la présence et l'influence de la Ville, éprouvent la contagion des eaux mieux voisines, sentent à leur tour l'ombre des hautes tours allongée sur le texte.


Le merveilleux prologue nous prédispose d’ores et déjà à jouir d’une lecture qui ne nous décevra pas.

La chevelure fatale dans le chef-d’œuvre de Georges Rodenbach.

Deux mortes, une épouse et une ville. Des clochers entourés de brumes, la mélancolie et la tristesse, les canaux et l’eau, les personnages, le béguinage, tous ces éléments tissés autour d’une chevelure flamboyante dans un coffre de cristal.

à suivre
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MessageSujet: georges rodenbach Bruges-la- Morte   Rodenbach, Bruges-la-Morte EmptyVen 16 Mar 2012, 19:22

suite
Hugues Viane le lendemain de la mort de sa femme, s’est installé à Bruges où le grisâtre, et le silence, étaient en parfaite harmonie avec son état d’âme :

Citation :
«Veuf! Être veuf! Je suis le veuf!» Mot irrémédiable et
bref! d'une seule syllabe, sans écho. Mot impair et qui désigne bien l'être dépareillé
. »
Il l’avait aimée comme on aime une seule fois dans la vie, sa beauté, ses yeux noirs qui contrastaient avec ses cheveux d’un jaune ambré aux reflets d’or.

Sur le cadavre de la morte, il avait coupé cette chevelure, qui resterait vivante et protégée dans un coffre de cristal, sur le piano muet.

La demeure était devenue un sanctuaire où il se prosternait chaque jour devant tout ce qui avait été à Elle.

Tout ce qui avait été à Elle, les moindres objets, les portraits, les
miroirs, les bibelots.

Il faisait ses promenades dans les fins d’après midi, dans la tristesse de cette ville, qu’il avait choisie, si proche à ses états d’âme .Souvent l’idée du suicide le hantait, finir d’une fois avec ce chagrin perpétuel .S’il avait résisté à cet élan, c’était encore pour Elle, mystique et religieux, il gardait l’espoir de la revoir au-delà.

Or un soir, soudainement il aperçoit une femme d’une ressemblance frappante avec la Morte. : La même allure, le même visage et surtout la même chevelure ambrée.

C’est sa chère Morte vivante, Il va devenir son amant, bien que la ressemblance ne soit que physique. Et il commence à l’aimer, il a besoin d’elle, sa tristesse a cessé d’être.
àsuivre
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Esperluette
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MessageSujet: Re: Rodenbach, Bruges-la-Morte   Rodenbach, Bruges-la-Morte EmptyVen 16 Mar 2012, 19:53

Très intéressant Amadak. Merci pour cette belle présentation et ces pistes! merci

Je te suis avec celle-ci :

Citation :
La chevelure fatale dans le chef-d’œuvre de Georges Rodenbach.

J'ai pensé à Maupassant et sa nouvelle La chevelure mais aussi à Baudelaire avec ses nombreux hommages à la chevelure de ses amantes!

Mais ce livre est vraiment riche! Alors je ne sais pas dans quelle direction nous allons mais je suis du voyage! Wink
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Amadak
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Amadak


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MessageSujet: georges rodenbach Bruges-la- Morte   Rodenbach, Bruges-la-Morte EmptyVen 16 Mar 2012, 21:02

merci Esperluette
voici la suite
Cette femme, il lui rend visite tous les soirs, une femme de mauvaise réputation ; Il devient la risée de la ville, rien n’importe, sa passion l’emporte vers un abyme, comme dans un puits sans fond. Elle le trompe, s’éclipsait des jours entiers, le laissant devant la porte fermée, en attendant.
La sagesse lui conseille de la quitter ; Il alla chez elle un dernier soir pour se délivrer, dans l'adieu, du poids de cette douleur accumulée en son âme.

Citation :
« Les ruptures d’amour sont comme une petite mort, ayant aussi leurs départs sans adieux ».

Il avait pris cette décision en voyant la misère de cet amour, si différend de celui qu’il avait vécu, avec la Morte.

Jane fait fi de ce détachement, des paroles blessantes sortent de sa bouche, et dit qu’elle va partir loin de cette ville où tout n’est qu’ennui et cloches.

Hugues en entendant ces mots, quelque chose se brise dans son cœur, il se trouble, il comprend qu’il l’aime, telle qu’elle est, et l’a pria de rester, il ne pourrait plus vivre sans elle.

Elle ne se l’est pas fait dire deux fois : calculatrice, elle avait saisi le pouvoir qu’elle avait sur cet homme, des arrière-pensées creusaient son cerveau ; il était riche, seul, brisé par les années de veuvage, il ne vivrait pas longtemps. Elle sera l’héritière de sa fortune
à suivre
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MessageSujet: georges rodenbach Bruges-la- Morte   Rodenbach, Bruges-la-Morte EmptyVen 16 Mar 2012, 22:09

c'est évident que je résume un peu, pas question de copier le livre, mais j'aime beaucoup cette lecture, toute l'atmosphère qui s'en dégage de cette ville, si bien décrite par l'auteur.
suite

Une envie lui était venue d’aller voir la maison de Hugues
Mais lui n’a jamais voulu la recevoir, honteux de cette liaison amorale.
Jane insistait ;
Citation :
« Et sa voix était cajoleuse ; c’était la voix des commencements, cette voix
de tentation que toutes les femmes possèdent à certaines minutes, voix de cristal qui chante, s’élargit en halos, en remous où l’homme cède, tournoie et s’abandonne. »
à suivre
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MessageSujet: Rodenbach- Bruges-la-morte   Rodenbach, Bruges-la-Morte EmptyLun 19 Mar 2012, 12:58

suite et fin de la nouvelle suite et fin de la nouvelle

Pour Hugues, avoir cédé à ce chant de sirène, deviendra un cauchemar.
Il se souvint du chant du cygne ,pressage de malheur qu’il avait entendu au bord d’un lac une nuit auparavant. Il regrettait déjà la présence de Jane dans la maison

Effrontée et sans pudeur, elle commença à toucher tous les objets de la Morte, les portraits, les miroirs, les bibelots, tout ce qui était une relique pour Hugues, c’était une profanation ;Il voulait la chasser, comment osait-elle poser ses mains sur ce qui était à Elle ?

Le moment où elle ouvre le coffret de cristal et amusée elle prend la tresse Hugues, lutte pour la récupérer, Jane l’enroule sur son cou comme un collier d’or et lui exalté par une rage meurtrière, en essayant de la lui arracher, la tresse était devenue raide comme une corde, et Jane tomba étranglée. La tresse souillée par ces mains impures, était devenue l’instrument de la mort.

Jane meurt pour avoir brisé le mysticisme caché dans ce panthéon érigé en honneur de la Morte
Pour Hugues tout est fini, il commence à divaguer..

Mon avis :
J’ai beaucoup apprécié cette nouvelle. Une écriture soignée, un vocabulaire expressif, des métaphores, une prose poétique, m’ont fascinée. Et une folle histoire d’amour et de détresse, profondément pessimiste aussi

La Ville de Bruges, personnage principal de l’œuvre, ses brumes, sa grisaille, sa religiosité, le tintement permanent de ses cloches donne cette atmosphère mélancolique au récit.
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Maya
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Maya


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MessageSujet: Re: Rodenbach, Bruges-la-Morte   Rodenbach, Bruges-la-Morte EmptyLun 19 Mar 2012, 17:53


Je suis contente que cette nouvelle de Rodenbach t'ait plu, chere Amadak. Tu as aime donc le symbolisme belge, moi aussi, j'ai beaucoup apprecie cet univers teinte de silence, de melancolie, de noir.

Voila pour illustrer un peu ce que tu as lu:

Rodenbach, Bruges-la-Morte 14psil10Fernand Khnopff, A Bruges, un portail.
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Amadak


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MessageSujet: georges rodenbach Bruges-la- Morte   Rodenbach, Bruges-la-Morte EmptyLun 19 Mar 2012, 20:22

merci Maya, belle illustration, j'ai vu ce nom de Fernand khnopff dans des commentaires sur le livre. Je suis sûre que la ville de Bruges de nos jours a bien changée
la biographie de l'auteur,très intéssante, une oeuvre poètique que la mort prématurée a mis fin.
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MessageSujet: Re: Rodenbach, Bruges-la-Morte   Rodenbach, Bruges-la-Morte Empty

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