François-René de Chateaubriand

Citation :

Les mémoires d'outre-tombe, ne doivent rien (ou si peu) à quelque narcissisme

.

C'est une vue bienveillante.

On fait grief à Rousseau de son prologue aux Confessions, pourtant si riche. L'avant-propos de Chateaubriand aux Memoires d'Outre-Tombe le situe d'emblée et délibérement, malgré toutes les qualités qu'on lui reconnaît, dans une Posture.

Certes, il y a du narcissisme, Rotko, mais ne le trouves-tu pas fondé ?
L'auteur a joué un vrai rôle, tant dans l'hisoire des idées et de son contexte, que dans l'histoire du romantisme.
Le narcissisme devient alors clairvoyance.
Tous les "grands" ont su qu'ils l'étaient !
Ils ont tous été lucides sur leur apport (pense à Michel Ange !)

Ce narcissisme des grandes figures n'a rien à voir avec celui de l'homme de la rue. Etriqué, mesquin, envieux et surtout sans assise.

Bref.

J'ai fini le tome 2. Laissez-moi méditer avec ce cabochard de Breton avant de poster...


(J'ai revécu tellement intensément les campagnes Napoléoniennes, hideuses, que je suis à bout de souffle...)

Crevette a écrit:

Certes, il y a du narcissisme mais ne le trouves-tu pas fondé ?

oui, essentiel à l'oeuvre.

Citation :

je préfère parler du fond de mon cercueil ; ma narration sera alors accompagnée de ces voix qui ont quelque chose de sacré, parce qu'elles sortent du sépulcre.

Avant-propos des M.O.T

bonsoir, comme d'habitude j'ai lu tout le fil, très intéressant . Je connais Chateaubriand, comme l'un des grands phares de l'histoire et de la littérature Française, mais je pense que je ne suis pas à la hauteur de le comprendre. Donc en lisant vos appréciations, je me contente de cette initiation à la connaissance.

Jugement final de Chateaubriand sur Napoléon

« On se demande par quel prestige, Napoléon, si aristocrate, si ennemi du peuple a pu arriver à la popularité dont il jouit ; car ce forgeur de jougs* est très certainement resté populaire chez une nation dont la prétention a été d’élever des autels à l’indépendance et à l’égalité (…) ».


« Une expérience journalière fait reconnaître que les Français vont instinctivement au pouvoir ; ils n’aiment point la liberté, l’égalité seule est leur idole. » (le terme « égalité » est à percevoir au sens de « nivellement » ici)


« Enfin, les miracles de ses armes ont ensorcelé la jeunesse, en nous apprenant à adorer la force brutale. »


Livre XXIV – Chapitre 6




*une expression qui me plaît bien...

Pfff...

Le tome 3 des MOT de Chateaubriand me barbe.

Je comprends mieux les remarques de Rotko sur son auto-complaisance.

Il en rajoute, il en rajoute et ce carnet d'adresses qui n'en finit pas commence à me taper sur le système.

Toutes les correspondances exposées visent à mettre l'auteur en valeur .

Je ne nie pas son importance historique mais sa carrière ne lui a guère enseigné l'humilité.

Je trouve ce tome 3 fait pour les historiens qui connaissent des tas de noms, mais moi ?

J'en suis à la page 400, rien ne dit qu'un bon coup de sang ne va pas m'amener à fermer ce tome.

C'était pourtant bien, au début...



Je retiens de belles pages sur l'Italie, tout de même. Et sur l'élection des papes...


A suivre...

Pour Crevette:. Ce serait injuste que tu fermes le livre après avoir si bien lu et commenté les MOT. continue, tu me rapproches d'un gran auteur et de l'histoire de France.
j'avais lu "Attala" , mais oublié. J'avoue que le Corse, comme tu l'appelles me fascine, la première chose que je suis allée voir aux Invalides, c'est son tombeau.

Continue Crevette.

Je les Mémoires de ma vie. Et ensuite, je commencerai le premier livre des MOT. Pour l'instant, ça me plait. Je perçois déjà le narcissisme de Chateaubriand...... mais il écrit si bien. Par contre, je ferai ensuite une pause des MOT et lirai d'autres livres.

Eh ben, tu vois, Cleo, moi aussi j'ai fait une pause (obligée car ma commande n'arrivait pas).
Entre le tome 2 et 3 : 1 mois.
Et j'ai eu tort.
L'auteur nous parle de plein de célébrités (aristocratiques et politiques) de son temps, franchement, il faut suivre, si non tu perds le fil.
En même temps, la progression de l'homme privé (au tempérament déjà bien trempé) en homme public (qui fatalement, doit manger ou se faire manger) est intéressante.
Il le dit d'ailleurs : le pouvoir change l'individu.

3 fois ambassadeur, 1 fois ministre des affaires étrangères : c'est cet homme là qu'on lit dans le tome 3.
C'est assez austère.

Il garde toutefois son goût de la solitude, du recul et une sorte de nostalgie pour ce qui est perdu (notamment, au coeur des ruines de Rome...).

Il est aussi esthète et parle très bien de nos grands hommes : Michel Ange, Raphaël... Il a rencontré Canova. Fouillé des sites archéologiques, etc...

Amadak : tu admires Napoléon ?

Il persiste à être perçu comme un grand conquérant (chaque pays veut le sien !). A l'étranger surtout.

Un vulgaire mégalo que j'aurais bien inséré dans la rubrique "serial killers"...

Comment C. se décrit dans ce tome :

..."j'avais une très froide et très bonne tête, et le coeur cahin-caha pour les trois quarts et demi du genre humain". Livre 31 - Chap. 1


Avoir le coeur cahin-caha, c'est joli, non ?

pour Crevette:
Chère amie, d'après ton exposé historique sur Chateahbriand, tu me donnes envie de le lire, c'est peut-être trop pour moi maintenant, mais le jour viendra ,car cette personnalité le mérite. Tu m'instruis, j'ai cherché cahin-caha, une expression qu'on n'a pas apprise dans nos cours de français.
Sur Napoléon nous étions tombés sous son sortilège, issu d'un milieu miséreux et devenu Empéreur, Malgré ses défaites, le peuple français espérait son retour; il avait pour nous à l'etranger cette auréole qui le distinguait parmi les autres. J'avoue qu¡il faut bien connaìtre l'histoire d'un pays pour pouvoir en parler. Si tu dis que tu l'aurais mis dans les "sérials Killers" tu dois avoir tes raisons.Je pense que chez nous il y a de bons critiques sur Napoléon et l'histoire de France, moi je suis restée à ses citations,ses anécdotes, sur sa campagne en Egipte où on lui frabriquait des glaces, En Italie le poulet à la Marengo etc... et le choc qu'on l'ait empoinné . Et le retour de ces restes, entouré de gloire. Visions dérisoires de ceux qui ne connaissons la vérité
Je renouvelle, Crevette, mon admiration sur ce que tu écris, un plaisir.

je ne crois pas que Napoléon ait été empoisonné, même si des imaginations fertiles ont répandu cette rumeur, qui ne repose sur rien sauf preuve du contraire

Citation :

je ne crois pas non plus qu'Hitler file le parfait amour avec Eva braun aux iles Hawaï

Ah ce chateaubriand... quel baratineur

Ministre, il fut révoqué (tous les ministres le sont tôt ou tard) et il s'indigna

Citation :

"on m'a chassé, comme un laquais"

c'est tout lui, cette remarque

Pou Rotko:
sur le poison:D'après des recherches on a trouvé de l'arsénic dans ses cheveux.
sur sa personnalité tu crois vraiment qu'il était vaniteux et menteur?

Citation :

tu crois vraiment qu'il [Chateaubriand]était vaniteux et menteur ?

oh moi, je ne crois rien :-) et finalement ça n'a guère d'importance si on s'interesse à son écriture.

Citation :

on a trouvé de l'arsénic dans ses cheveux.

je ne crois pas que ce soit concluant, à ce que j'ai entendu dire.

Voici un article qui fait le point


La conclusion semble imparable : Napoléon n’est pas mort d’un empoisonnement à l’arsenic. Les conditions de vie de l'époque conduisaient donc à l'absorption de fortes quantités de ce poison et il faut probablement en revenir à la thèse d’une mort naturelle provoquée par un cancer de l’estomac.

Ce tome 3 est aussi l'occasion de lire la correspondance entre Mme Récamier ("lumière sereine éclairant un tableau d'orage"...) et l'auteur. Il l'aima, bien que marié et plus ou moins volage.

C. rencontre Mme Récamier chez Mme de Staël : "Je me demandais si je voyais un portrait de la candeur ou de la volupté." ; "Je crois que je priais le ciel de vieillir cet ange, de lui retirer un peu de sa divinité, pour mettre entre nous moins de distance".

Ici un lien qui résume leurs rapports :

http://mh.viviani.org/chat1/7juliet.html


J'y reviendrai, si j'ai le temps, histoire de vous faire rêver...

Pour Crevette:
J'ai lu tout le lien, complet, sans pouvoir le lâcher: quel personnage ce Chateaubriand!!! un vrai séducteur, et sa pauvre femme qui supportait tout. En lisant je croyais lire un roman d'amour, compliqué mais ardent et passionné.
Merci Crevette.

En un mot...Breton !

Crevette a écrit:

En un mot...Breton !

non, non, si Combourg est en Bretagne, Chateaubriand n'est pas pour autant breton par le caractère. "Monsieur le Comte" (1) fréquentait la Capitale, et les aristocrates émigrés de la Révolution française...

(1) ainsi l'appelait son père.

question insidieuse : à part lui, qui trouvait grâce à ses yeux ?

rotko a écrit:

question insidieuse : à part lui, qui trouvait grâce à ses yeux ?

Sa soeur ???

Pour Napoléon, mon frère a rendu un exposé et les dernières investigations montrent plutôt une insuffisance rénale qui aurait fini par lui empoisonner le sang.

Rotko pose une Phrase insidieuse: qui faisait grâce à ses yeux?
mais c'est clair: Les femmes!!

rotko a écrit:

Crevette a écrit:

En un mot...Breton !

non, non, si Combourg est en Bretagne, Chateaubriand n'est pas pour autant breton par le caractère. "Monsieur le Comte" (1) fréquentait la Capitale, et les aristocrates émigrés de la Révolution française...

(1) ainsi l'appelait son père.

C'est marrant, je dirais exactement le contraire de toi !
Par le caractère très exalté, mélancolique et épris de grandeur, il est Breton.
Par son ambition, il est parisien, citadin et carriériste (même s'il s'en défend...).



Ben oui, Amadak, il aimait les belles femmes. Intelligentes. Or, dans les milieux aristocratiques, il n'en manque pas, vu qu'elles ont le temps de se pouponner et d'apprendre.

La pauvre laboureuse Morbihannaise n'a pas ces privilèges...

Le Souvenir du monde. Essai sur Chateaubriand,
par Michel Crépu, chez Grasset.

Citation :

Il célèbre la liberté, mais la croit fille du christianisme, et non de la Révolution.

L'homme des tempêtes, fixant les vagues dans le vent qui échevelle ses boucles, tel que l'a peint Girodet, il nous le rend en paisible conciliateur. Le ténébreux spécialiste de l'oraison funèbre, assis sur le bord des tombeaux, il en fait un luron provocateur, un peu voyou, et tout à fait «jean-foutre». Il montre l'érudit caché sous le désinvolte. Et il n'oublie pas que le cavaleur était adoré des femmes, et idolâtré des bonnes sœurs.

article de présentation

Il est bien né en Bretagne , mais plus que ça , corsaire avant d'être breton !
Et j'y tiens étant moi même Malouine ...^^
Enterré sur le Grand Bé , cerné par les vagues , se poser au milieu des éléments et de sa sépulture fait revivre "les mémoires d'outre tombe" dans une atmosphère lyrique et enchanteresse ou vogue son souvenir immarcescible.

Quetschup a écrit:

Il est bien né en Bretagne , mais plus que ça , corsaire avant d'être breton !
.

Citation :

le chevalier de Chateaubriand, âgé de neuf ans, passa pour un homme atroce, un reste de ces pirates dont saint Aaron avait purgé son rocher

A malouin, malouin et demi

Le mieux chez Châteaubriand, c'est le steak