flash-ball, garde à vue, et l'arsenal sécuritaire.

Rue 89 s'interroge :

Citation :

Arme « sublétale » (sic) selon la brochure de son fabricant Verney-Carron, le flash-ball a une surface d'impact de 35 centimètres carrés, la puissance d'un .38 spécial et « fait le même effet qu'un coup de poing de champion de boxe ». L'arme est vantée comme ayant un aspect et un bruit dissuasifs.

Le principe vaut cependant pour toutes les armes : moins elle est létale, plus elle est utilisée

Plusieurs personnes ont subi des dommages sérieux, sans être pour autant de redoutables casseurs. Je pense notamment à un jeune manifestant lycéen de Nantes qui a perdu un oeil suite à un tir de flash ball, alors qu'il ne menaçait en rien la sécurité publique.

Il y a beaucoup d'autres cas

La Commission nationale de Déontologie de la Sécurité met en cause le flashball qui présente un degré de dangerosité totalement disproportionné au regard des buts en vue desquels il a été conçu.

- Le 27 novembre 2007, lors d'une manifestation, à Nantes, un lycéen de 16 ans avait reçu un projectile de flashball en plein visage. Depuis, il ne voit plus de l'oeil droit. Le policier à l'origine du tir vient d'être mis en examen pour violence volontaire.

- En mars 2009, à Toulouse, un étudiant de 25 ans a connu la même expérience : balle de caoutchouc dans l'oeil, oeil perdu.etc...

Que cherches-tu précisément ? Avoir des avis sur le flash ball ? Son utilisation ? Lancer une polémique ? Je peux t'aiguiller sur les deux premières pas sur la troisième.

Hexagone a écrit:

Lancer une polémique ?

C'est de saison !

Il se trouve que le lycéen nantais qui a perdu un oeil est le fils d'un ami.

rotko a écrit:

Il se trouve que le lycéen nantais qui a perdu un oeil est le fils d'un ami.

L'utilisation du flashball est soumise à des règles, en l'occurence la légitime défense. Le flashball est une arme qui n'est pas létale. Des milliers de tirs ont été réalisé et à ma connaissance aucune victime décédée, heureusement. Ce qui est loin d'êre le cas du contesté Taser. La police fait usage de cette arme dans des cas bien précis. Quel était le contexte de l'intervention de ton ami ? Malheureusement en balistique le risque zéro ne peut être envisagé, le flashball n'est pas une arme de précision. La police ne fait qu'un usage modérée et légal ce qui n'est pas le cas des agresseurs de Villetaneuse ces derniers jours qui ont rackété des élèves de fac, et qui eux avaient le flashball.
Les policiers ont maille à partir avec des situations qui désespéreraient le citoyen lambda. Etre entouré de 50 individus hostiles ( voir le cas d'Epernay) ne pourra jamais être comparé avec un débat sur le net ou sous les lambris des bureaux ministériels de réflexion déontologique. Ce qui est certain c'est que nou sommes dans un état démocratique ou les libertés individuelles sont scrupuleusement respectées, quoique qu'en disent des médias avides de sensationel. 500 000 gardès à vue en 2009, combien de " bavure". On ne parle que des trains qui arrivent en retard. J'ai bien conscience de la passion qui pourra animer ce fil et le faire déborder. Malheureusement nous ne vivons pas au pays de Mickey et la réalité sociale implique des prises de décisions qui peuvent être dramatique.

Souvenirt de Mcsolar sur l'album Mach 6 :

C'est pas d'la fiction, c'est pas d'la télé, c'est la réalité



Juste un peu de douceur dans un monde de brutes

Je rêvais de caresses et j'ai reçu des uppercuts

Soyons clair et net, la police nationale

Au lieu de préserver la paix sur moi a bâclé son travail

Je quittais le concert d'AS Dragon, et nous allions

Avec ma miss, l'équipe, parler de mix et de son

Bref la soirée fut bonne, mais dans ma rue

Un contrôle de routine quelque peu farfelu

J'ai peut-être une trop belle voiture

Parce que quand je suis sorti, ils ont pensé : "elle est volée, c'est sûr"

Sans même demander l'assurance ou les papiers du véhicule

Ils m'ont crié "dégage", menotté… Ridicule !

Un fonctionnaire a tenté de me balayer

Puis seul il est tombé, énervé, peut-être humilié

J'ai vu la fourgonnette, le poste, la garde à vue

La plainte de la Police, des procès-verbaux factices

Genre : j'avais pas de phares, pas de clignotants,

Une allure suspecte, roulais trop lentement

A l'heure où j'écris il me reste des cicatrices

Au dos, au cou, au tibia, à la main, à la cuisse

Puis l'inspection générale des services, l'IGS

Prend mon témoignage la justice fera le reste

A-t-on le droit de falsifier quand on est assermenté

Et ensuite demander que l'uniforme soit respecté



Ils portent des casquettes, comme les mecs qu'ils arrêtent

Mettent des coups de pression, comme les mecs qu'ils arrêtent

Mentent et sont armés, comme les mecs qu'ils arrêtent

Et volent au-dessus des lois, comme les mecs qu'ils arrêtent



Le témoin de la scène était outré

Mais des histoires similaires j'en ai des dizaines à te raconter

Du fond du coeur "Peace" aux orphelins de la Police

Ainsi qu'à ceux qui entendront ce chant anecdotique

Je ne donne pas tous les détails, je souhaite la concorde

MC Solaar, un beat, une voix, des cordes :



Tout va, tout vient, tout s'en va… Un soupir vient souvent d'un souvenir

Citation :

nous sommes dans un état démocratique ou les libertés individuelles sont scrupuleusement respectées, quoique qu'en disent des médias avides de sensationel. 500 000 gardès à vue en 2009,

je lis ce que dit le groupe Popinot ("groupe de réflexion de magistrats de toutes catégories, tenu au droit de réserve", c'est la définition officielle)

la garde à vue en France a progressé de telle sorte ces dernières années qu'elle a concerné près de 800 000 personnes en 2009, contre 337 000 en 2001, ce qui signifie, même si ce chiffre semble inouï, que plus d'une personne sur cent a fait l'objet l'an passé d'une privation de liberté. Une personne sur cent, c'est dire que la garde à vue ne concerne plus seulement les "grands" ou même les "petits" délinquants : elle peut toucher chaque citoyen !

tout l'article.

Quant au flashball, je cite seulement la Commission nationale de Déontologie de la Sécurité.

Evidement quelle peut toucher chaque citoyen et heureusement, c'est quoi cette connerie. Il faut bien s'entendre, le policier ou le gendarme a deux outils à sa disposition, le code pénal qui répertorie les infractions et le code de procédure pénale qui organise la procédure, je fais des raccourcis pour simplifier. Si les 800 000 personnes ont été mises en garde à vue c'est quelle ont commis une infraction prévue par le CP et qui permet la garde à vue. Ces magistrats que je ne connais pas sont malhonnêtes car ils connaissent ces deux outils et chaque procureur de chaque parquet de France est avisé des garde à vue et a l'oppornuté des poursuites. Donc ils sont doublement malhonnêtes ou manipulateurs.
Je donne un exemple basique. Une personne vol un pain ( tient la littérature se glisse enfin dans ce fil), il s'agit d'un vol simple qui prévoit 3 ans d'emprisonnement et 45 000 euros d'amende. Si ils sont a deux auteurs cela se qualifie en vol aggravé et 5 ans sont prévus. Je rapelle que le vol est la soustraction frauduleuse du bien d'autrui. Maintenant imaginons que l'auteur du vol soit arrêté. Qu'est ce qui garanti ses droits ? Et bien la garde à vue. L'individu est placé dans un pièce sous caméra, ses droits lui sont notifiés ( médecin, avocat, famille). Donc comment résoudre ce moment pour qu'il soit moins coercitif ? Nos médias sensationalistes sont ravis de donner des infos érronées au public. J'imagine le joyeux bordel si la garde à vue saute, comment gérer les individus ? Le manque d'effectifs chronique, la gestion me paraît impossible. Je pense que la question qu'on devrait se poser et pourquoi y a t-il autant de délit ? Regarder 20 ans en arrière, il y avait moins de braquage. Mon boulanger en et à son troisième braquage en 6 mois, Où allons nous. Si une personne désire débattre je suis ouvert et non arc bouté sur mes positions, qui je suis désolé de le dire reflètent l'état de la société.

je te laisse la liberté de tes opinions, mais je tiens compte des paroles des magistrats ; lis tout l'article cité :

Citation :

Comment expliquer ce chiffre record, alors que, dans le même temps, le ministre de l'intérieur a annoncé, lors d'une conférence de presse le 14 janvier 2010, que "l'année 2009 représentait la septième année de diminution consécutive de la délinquance en France" ?

c'est effectivement surprenant...

Effectivement c'est un paradoxe que seul les statisticiens très habiles du minitère de l'intérieur sauraient expliquer. Il ne faut pas chercher midi à 14 heures.

et hop, en garde à vue !

Pierre Poirier, 65 ans, retraité hospitalier, ex-assesseur au tribunal pour enfants, a été soupçonné d'exhibition. Ce Nantais a été entendu une journée entière.

Témoignage

« Je n'arrive pas encore à comprendre. C'était le 9 février. Je suis convoqué au commissariat de Nantes à 9 h 30 sans savoir pourquoi. Je suis reçu par un officier de police judiciaire de la brigade des mineurs qui m'annonce immédiatement mon placement en garde à vue. Je suis abasourdi et démuni. Le fonctionnaire me demande si je connais un avocat. J'en demande un commis d'office.

« Je suis soumis à une fouille à corps et j'intègre une cellule d'environ 9 m2, insalubre, glaciale et puante, où sont déjà présentes cinq personnes. Après, on prend mes empreintes, on me photographie. 10 h 30. L'avocat arrive. On échange juste nos contacts. Comme moi, il n'a pas connaissance des faits qui me sont reprochés. Je réintègre ma cellule.

« 11 h 15, l'officier m'interroge. J'apprends qu'une fille de 15 ans serait venue, le 13 novembre, vers 18 h 30, sonner à ma porte pour vendre des billets de tombola. Elle m'aurait vu de l'extérieur, à travers le vitrage dépoli de la porte d'entrée, dans une tenue indécente. Elle serait partie en courant (silence).

« Évidemment, je ne me souviens pas de cette journée. On me pose plein de questions. Avez-vous l'habitude de vous promener en tee-shirt chez vous ? Êtes-vous souvent nu en sortant de votre salle de bain ? Et même des questions sur ma vie sexuelle et intime.

« En début d'après-midi, je suis présenté par vidéo à la mineure avec d'autres personnes. Elle ne me reconnaît pas. Mais je reste en garde à vue. Ma femme est aussi convoquée et interrogée pendant une heure. Je suis dans ma cellule, isolé. Je m'inquiète. Je me prépare à l'idée de dormir sur cette banquette en bois de 3,50 m, mais on est six.

« Le policier vient alors me chercher et me dit : l'affaire est classée sans suite. Il est 17 h 45. J'ai souffert toute la journée. Je me suis senti très humilié. La délation par un mineur ? On ne peut rien faire. La parole d'un enfant a plus de poids que celle d'un adulte. »

Ouest-France.

J'espère au moins qu'il avait pensé à emporter son bouquin !

jerattache arbitrairement à ce fil l'exposition sur les prisons du musée Carnavalet

Le point en fait un compte-rendu interessant

titre "L'impossible photographie, prisons parisiennes (1851-2010)", une exposition de 340 photographies, qui sont officielles pour la plupart, mais avec des manques criants : aucune photo de femme avec un enfant par exemple.

Pourtant ces photos donnent une idée des conditions d'enfermenet y compris dans les centres de retention administrative : délabrement, exiguité, saleté des locaux,mépris dela personne humaine.

L'expo débute sur des photos metaphoriques de mauvaises herbes - qui poussent aussi dans ce décor insalubre.

Les détenus rivalisent d'ingeniosité pour se faire un petit réchaud, des lampes, des abat-jours.

On apprend à décoder les images de prison des films. On cache la réalité, elle transparaît parfois dans des écrit de détenus ou des coups de colère de médecins.

"L'impossible photographie, prisons parisiennes (1851-2010)".

Les différentes periodes de l'enfermement carceral sont esquissées depuis le XIXe, les soucis philanthropiques, et les idées repressives à la mode.

Tous ces noms nous disent quelque chose : la Roquette, Sainte Pelagie, des noms souvent ironiques pour les 19 prisons qui entouraient Paris : les madelonnettes, l'hotel des haricots, les tourelles, l'Abbaye etc.

Dans Paris, la Santé et un centre de rétention, quai de l'horloge, Paris Ier.

C'est dur à voir. Une nouvelle de kafka était mentionnée, son titre, devant la loi. On frémit quand on pense que sur demande paternelle des enfants étaient envoyés en maison de correction. Jean Genêt en a décrit l'univers.

Près d'un million de personnes gardées à vue en 2009

L'article 63 du code de procédure pénale précise :

Citation :

L'officier de police judiciaire peut, pour les
nécessités de l'enquête, placer en garde à vue toute personne à
l'encontre de laquelle il existe une ou plusieurs raisons plausibles de
soupçonner qu'elle a commis ou tenté de commettre une infraction.

Le conseil constitutionnel est saisi pour faire cesser des pratiques contraires à lalégislation européenne.

Sur ce million de GAV, beaucoup ne durent que quelques heures. A mon avis la réforme est inapplicable dans l'état. Comment gérer des délinquants sans les placer dans un local sécurisé ? Comment les avocats vont-ils faire pour être présents à plusieurs endroits à la fois ? Ont-ils le don d'ubiquité ? Si des personnes concernées peuvent apporter de l'eau à mon moulin ?

En attendant les réponses de nos lecteurs, une chanson bien à propos : Hôtel commissariat de Gomez & Dubois.

Réponse du Conseil constitutionnel :

Le Conseil constitutionnel a déclaré vendredi le régime des gardes à vue de droit commun « contraire à la Constitution ». Il sera donc abrogé le 1er juillet 2011.
En clair, le gouvernement a moins d'un an pour réformer ce régime, que des particuliers et avocats critiquaient depuis des mois.

le compte-rendu de Rue 89.

Ca va être un joyeux bordel à la maison Poulaga. Comment gérer ne serait-ce que l'aide juridictionnelle en sachant que déjà les avocats commis d'office ne sont presque pas rémunérés. Si je comprends bien il faudra qu'il soit présent dès le début de la garde à vue et pendant les auditions. Quid des avocats qui sont désignés sur plusieurs individus ( quand ils sont de permanence). Une nouvelle option dans leurs cursus, l'ubiquité. La France va t-elle se donner les moyens de ses ambitions ? Le reste, la guéguerre entre avocats et policiers n'est que de la polèmique pour journaleux. La loi sera appliquée point barre. Mais cela ne fera en rien baisser le nombre de garde à vue. Ce n'est pas les raisons de la garde à vue qui sont mises en cause mais son encadrement. Wait and see .

bien. On suit donc l'affaire, mais selon Rue 89, ce serait plutôt les raisons de la garde à vue qui seraient à mettre en cause :
Le Conseil constate aussi le doublement du nombre d'officiers de police judiciaire (OPJ), passé de 25 000 à 53 000 depuis 1993, et la « réduction des exigences » pour obtenir cette qualité. Ce sont eux qui décident du placement en garde à vue :

« Toute personne suspectée d'avoir commis une infraction peut être placée en garde à vue par un officier de police judiciaire pendant 24 heures renouvelables, quelle que soit la gravité des faits. L'intéressé ne bénéficie pas de l'assistance effective d'un avocat. »

En clair, les OPJ y auraient abusivement recours, dans un souci d'efficacité, certes, mais aussi au détriment des droits élémentaires de l'individu.

Dénoncer les abus, est-ce seulement une affaire de "journaleux" ?
Ils n'inventent rien, et à plusieurs reprises, j'ai senti moi-même le péril de décisions policières devant des conduites qui leur paraissaient déroger à l'ordre établi.

Rectification, ce n'est pas toute personne suspectée d'avoir commis une infraction, c'es toute personne ayant commis un crime ou délit puni d'une peine d'emprisonnement. Donc, objectivement, je ne vois pas commen un OPJ peut mettre en garde à vue sans ces critères. Donc les GAV ne peuvent être abusives !
Ce sont les OPJ qui décident du placement en garde à vue mais sous contrôle des procureurs de la république qui donnent leur avis et suivent l'évolution de la garde à vue. Donc tu vois déjà que l'information est tronquée et manipulée. Je pense qu'une certaine catégorie de personnes désire faire croire aux citoyens que nous sommes à deux doigts de basculer dans un état totalitaire. On se fait les frayeurs que l'ont peut .

Hexagone a écrit:

Rectification, ce n'est pas toute personne suspectée d'avoir commis une infraction, c'es toute personne ayant commis un crime ou délit puni d'une peine d'emprisonnement.

Article 63 du Code de Procédure Pénale : "L'officier de police judiciaire peut, pour les nécessités de l'enquête, placer en garde à vue toute personne à l'encontre de laquelle il existe une ou plusieurs raisons plausibles de soupçonner qu'elle a commis ou tenté de commettre une infraction. Il en informe dès le début de la garde à vue le procureur de la République."

Merci Troglodyte.