Balbastre, les nouveaux chiens de garde.

Réalisé par
Gilles Balbastre, Yannick Kergoat, avec Arlette Chabot, Laurence Ferrari, David Pujadas


documentaire sur un sujet brûlant qui jouera un rôle déterminant en 2012 : les rapports des journalistes avec les hommes de pouvoir.

Citation :

Le seul objet de ce film finalement est de faire redevenir la question des médias une question politique. Il y a vingt ans quand Robert Hersant rachetait un média, les gens étaient dans la rue. C'était un vrai enjeu de société. Aujourd'hui, cela paraît normal..

lire l'article de l'Express.


Le (nouveau) chien de garde - mâle comme femelle - aboie constamment et se rassasie volontiers dans plusieurs gamelles : les réalisateurs du film présentent une trentaine de journalistes qui a la main mise sur les participations aux talk-shows. Plateaux TV, radios, mais aussi et surtout presse écrite et billets sur internet : on les retrouve sur tous les canaux possibles pour professer leur science.

bibliobs. On pourrait en dire autant de certains critiques litteraires qui "donnent le ton".

j'y vais demain soir.

C'était bien ?

Instructif, encore que nous sachions que beaucoup d'éléments aberrants lient l'information au monde de l'argent et du pouvoir.

les grands propriétaires de media : Bouygues, Bolloré (l'homme du yatch), Lagardère, Dassault, Pinaut, et ils ont à leurs actifs plus d'un titre, audiovisuel, quotidien papier, magazine etc.

le film s'intéresse essentiellement aux chaînes de télévision, bien indépendantes du pouvoir politique puisque le président de la république nomme lui-même le patron de l'audiovisuel !

Journalistes et hommes d'affaires viennent du même milieu, ils ont fréquenté les mêmes écoles (Ena, Hec, Sciences Po), c'est donc normal qu'ils se retrouvent régulièrement aux dîners du Siècle, témoignage éclatant de la collusion des milieux d'affaires et de l'info : on les voit arriver ensemble, chacun avec sa petite étiquette pour qui ne les reconnaîtrait pas

Un prétendu patron téléphone à une agence de communication pour qu'un journaliste de premier plan fasse un reportage sur son groupe : pas de problème, ç'est possible comme Christine Ockrent (18 000 €) pour microsoft. En termes de métier, ça s'appelle "un ménage". le faux patron obtient une liste de journalistes avec le prix : entre 12 000 et 18 000 €.

Si apparaissent de fissures dans les centrales nucléaires, vous l'apprendrez sur plusieurs chaînes, mais certainementpas sur TF1 : démonstration par l'analyse du journal du soir.

Bref, c'est un mariage d'argent et d'amour avec des couples célèbres etc.

l'attachement au service public, ie indépendant des milieux d'affaires, croit-on. Mais les chassés croisés public-privé ressemblent à des chaises musicales.

des séquences assez drôles : Alain Duhamel pose à Chirac une question gênante sur un appartement de fonction qu'il occupe à prix dérisoire : il met plus d'une minute à la poser, sa question choc, toute en précautions oratoires

Et on entend de belles, avec Laurence Ferrari, Pujadas, Laurent Joffrin : normal que le patron (Lagardère)passe tous les matins pour suivre la ligne éditoriale, et c'est dit en direct, la main sur la conscience

De faus débats sont organisés : julliard contre Luc Ferry, et c'est un florilège de "tu as raison", ou "nous sommes d'accord".

Un des reproches à ce documentaire (il renvoie bien sûr au cri de colère de Paul Nizan) serait l'accumulation qui cède parfois le pas à l'analyse proprement dite.

Allez-y, on s'amuserait bien s'il n'était pas question d'intoxication (toujours les mêmes prétendus experts qui voient le "mal français" dans les acquis sociaux et le code du travail), d'information objective et pluraliste.

Les journalistes à la solde des médias sont-ils de premier plan ?

Brunobiz a écrit:

Les journalistes à la solde des médias sont-ils de premier plan ?

tu veux dire à la solde des milieux d'affaires ? ce sont les plus connus, tiens en voici un qui est désigné Laurent Joffrin, je ne me prononce pas si c'est à juste titre.

en même temps qu'était projeté le film, un journal était distribué : vois sur ce site.

le film comportait plusieurs sequences d'entretiens : celle d'Elkabbach avec Michel Drucker recevant Lagardère (le fils), aurait pu s'intituler cirage de pompes gratuit.

Si tu penses à PPDA, je ne dirai pas que tu as tort.

J'ai repondu tôt ce matin à ta demande, tapotant le clavier pour rendre compte du film. Ce que j'aimerais, lire de toi un avis détaillé sur un livre, un film, ce que tu veux : ça me ferait plaisir

J'ai cette critique en ligne. A plus

je me permets donc de te citer, car un lien sans texte ne met pas en appétit.

Critique de Bruno

La Pizzeria du Vésuve – Pascaline Alleriana

Jusqu’à présent, le roman et la nouvelle formaient deux genres bien distincts, chacun ayant ses codes propres. Dans la lignée du roman postmoderne, qui détourne les traditions, Pascaline Alleriana invente une nouvelle forme de narration avec son roman nouvelliste, « La Pizzeria du Vésuve ».

En apparence, rien ne distingue « La Pizzeria du Vésuve » d’un recueil de nouvelles comme les autres. Le récit explore un thème unique (les apprentissages amoureux de la jeunesse) à travers quatre épisodes construits selon les règles de la nouvelle traditionnelle.

Ainsi, les événements sont vécus (et racontés) par un personnage principal. Il s’agit d’abord de Kenneth (Irlandais voyeur mais puceau) qui rêve de posséder Agnès, rencontrée lors d’un strip-tease artistique. Ensuite apparaît Gaétan, jeune provincial ébloui par Delphine, qui le mène rapidement par le bout du nez. Dans la troisième nouvelle, c’est une trentenaire parisienne (Hélène) qui tombe sous le charme de Florent, aussi séducteur que cruel. Enfin, Anselme (qui habite sur un atoll polynésien) voit son quotidien bouleversé par l’arrivée d’une touriste séropositive.

si tu mets cette critique sur GDS*, je ferai quelques remarques.

Pour en revenir aux nouveaux chiens de garde, en sortant du film, on a l'impression que l'information est verrouillée, et que les journalistes, dans l'ensemble, sont vendus, du moins ceux qui tiennent le haut du pavé.
Dans le débat qui a suivi, certains ont recommandé Politis, et des titres dela presse locale, où le journaliste doit écouter ses sources plus que sles patrons de presse, souspeine d'être déconsidéré, voire boycotté.

Merci, rotko

rotko a écrit:

la collusion des milieux d'affaires et de l'info

Entendu récemment à la radio : les journalistes américains et anglais sont très étonnés par cette collusion, chez eux ce sont plutôt deux mondes très cloisonnés et très méfiants l'un envers l'autre. Je trouve que ça a plus de sens.

Evidemment, moi aussi. Le film montre aussi au détour d'entretiens televisés de David Pujadas avec, soit un délégué d'ouvriers grevistes, soit un éducateur de quartier qui parle de jeunes mécontents dans la rue :

Pujadas : "vous allez leur dire de rentrer chez eux" (ou pour l'autre cas "de reprendre le travail").

Cette remarque récurrente témoigne d'un souci permanent de faire taire les "revendicateurs". On reconnaît la voix du maître critiquant des syndicalistes, vus comme des "voyous" etc.

Bouygues, Lagardère, Dassault, Arnault, Bolloré, tous amis de Sarkozy

La chaîne la plus regardée de France -et d’Europe-, TF1, appartient à Bouygues, groupe de BTP qui signe quotidiennement des contrats avec la puissance publique.

Arnaud Lagardère, important actionnaire du groupe aéronautique EADS, contrôle l’empire qui porte son nom et donc Europe 1, Paris Match, le Journal du Dimanche, 25% du Parisien-Aujourd’hui, 17% du Monde, et la moitié du plus grand circuit de distribution de journaux, les NMPP.

Serge Dassault, qui essaie en vain de vendre ses Rafale avec l’aide de l’Etat français, est propriétaire du Figaro.

Bernard Arnault -La Tribune, peut-être bientôt Les Echos- a été le témoin du défunt mariage de Nicolas Sarkozy. Le patron du pôle presse de son groupe, Nicolas Bazire, est un sarkozyste historique.

Vincent Bolloré, venu aux médias relativement récemment, a une vision toute personnelle de l’indépendance de ses rédactions, qui lui sont très utiles pour promouvoir ses intérêts en Afrique

Rue 89 : sur les medias

Les Nouveaux chiens de garde

Synopsis et détails

Les médias se proclament "contre-pouvoir". Pourtant, la grande majorité des journaux, des radios et des chaînes de télévision appartiennent à des groupes industriels ou financiers intimement liés au pouvoir. Au sein d’un périmètre idéologique minuscule se multiplient les informations pré-mâchées, les intervenants permanents, les notoriétés indues, les affrontements factices et les renvois d’ascenseur.
En 1932, l’écrivain Paul Nizan publiait Les chiens de garde pour dénoncer les philosophes et les écrivains de son époque qui, sous couvert de neutralité intellectuelle, s’imposaient en véritables gardiens de l’ordre établi.
Aujourd’hui, les chiens de garde sont journalistes, éditorialistes, experts médiatiques, ouvertement devenus évangélistes du marché et gardiens de l’ordre social. Sur le mode sardonique, LES NOUVEAUX CHIENS DE GARDE dénonce cette presse qui, se revendiquant indépendante, objective et pluraliste, se prétend contre-pouvoir démocratique. Avec force et précision, le film pointe la menace croissante d'une information produite par des grands groupes industriels du Cac40 et pervertie en marchandise.

ça me dégoûte ! que pensent les gens de Ouest France ? qui est quand même le plus gros tirage des quotidiens français....

Il s'agit essentiellement des journalistes de la télévision.

ok, ce sont des acteurs, davantage que de vrais journalistes.

si ce n'étaient que des acteurs ce ne serait pas bien grave, mais ce sont des faire-valoir...

oui, tu as raison.

En complément de ce sujet, à lire si vous ne l'avez pas encore lu : l'Oligarchie des incapables.
Ce sujet y est aussi longuement abordé.

il y a longtemps que j'ai noté ce titre, évoqué par Rotko, mais je ne l'ai pas encore trouvé.

Rand a écrit:

En complément de ce sujet, à lire si vous ne l'avez pas encore lu : l'Oligarchie des incapables.
Ce sujet y est aussi longuement abordé.

nicyrle a écrit:

Je termine L'oligarchie des incapables : navrant et instructif !

j'avais embrayé sur le principe de peter, mais nous n'avons pas eu les developpements attendus sur L'oligarchie des incapables de Sophie Coignard. Son livre sur l'Edication nationale, oui, j'en ai parlé. Elle faisait feu de tout bois, m'a-t-il semblé.

Quel est donc son livre sur l'E.N. ? Il pourrait m'intéresser. Sorti depuis quand ?

Clique sur le lien du post au dessus car il te renvoie sur le fil sophie coignard.

Les en-têtes des journaux : un policier tué, poignardé ou blessé

c'est bien entendu regrettable.

D'autres sont allés voir les victimes de la police de 1971 à 2012

exemple 1987 : 9 morts, 8 blessés,

tous les détails et le décompte annuel sur ce lien car il y en a