Marguerite Duras

Si tu as envie, Marie, d'aller carrément ailleurs mais toujours dans la découverte de MD, je te suggère sa pièce de théâtre "L'amante anglaise"...et tu imagines Suzanne Flon dans le rôle de Claire Lannes, elle l'a remarquablement incarnée...

Pour en savoir plus:
http://www.theatresenscene.com/amante.php

Citation :

A partir du 6 juin, au Théâtre de la Madeleine, Bérangère Bonvoisin dirgera Fanny Ardant dans La maladie de la mort. Bien sûr, pour apprécier, il vaut mieux être inconditionnel de Duras car La maladie de la mort est un livre cru, dans lequel Duras nous immerge dans ses obsessions

.

J'ai entendu Fanny Ardant et Bérangère Bonvoisin parler de ce spectacle, et dire combien pour elles il était "éprouvant", transformait leur quotidien et influait sur leurs personnalités. Je crois en effet qu'on ne joue pas certains textes impunément.

Citation :

Incommunicabilté entre les sexes, étroite relation entre plaisir, cruauté et voyeurisme, ainsi que cette transaction qui préside à la circulation du désir : l'argent est là pour refouler le sentiment et rappeller qu'un être ne se donne que pour prendre quelque chose de l'autre.

les citations viennent de
http://minilien.com/?752YlPnckD

J'étais et suis toujours, malgrè sa disparition, une inconditionnelle de Suzanne Flon, et ne suis pas "bégueule" tous les sujets peuvent être abordés devant moi si ce n'est pas dans la pornographie.
j'ai cru entendre un jour que Suzanne Flon ... je m'en moque cette comédienne pour moi est un "monument"

Ca donne envie de lire ce qui l'a inspirée ...

Je vais donc me "lancer" dans "l'amante anglaise"


ps: par contre je ne suis pas une "fan" de Fanny Ardant j'aime les gens vrais et elle ne représente pas pour moi , la vie mais le jeu de théâtre: tout à son honneur bien sûr !mais j'aime reconnaitre ce que je lis ou regarde ou écoute ( compliquée la Marie !!)
!

Fanny Ardant a ses partisans, dont je ne suis pas, très géné par son elocution particulière que j'aurais tendance à trouver affectée. Dans le film Ridicule de Patrice Leconte.avec Jean Rochefort, Charles Berling, Bernard Giraudeau et Judith Godrèche, elle etait tres bien, amha.
Ce qu'elle disait de la pièce de Duras La maladie de la mort, était interessant, ; elle était convaincante.

Inconditionnelle moi aussi de Suzanne Flon...Beaucoup moins de Fanny Ardant ... pourtant j'irais bien voir "La maladie de la mort" parce que sa froideur et sa distance, son articulation très particulière doivent servir avec élégance ce beau texte un peu cru...

Les textes qui constituent le recueil La Douleur sont certes très beaux. Et je suis fan de Duras ! Il n'empêche que le premier, celui qui raconte le retour de Robert Antelme m'avait mise mal à l'aise : sans doute parce que je savais que c'était Mascolo qu'elle aimait quand son mari est revenu des camps, et que Antelme lui-même, qui n'est mort qu'en 1990 avait été très perturbé par cette manière indécente dont elle avait "publié" des détails aussi intimes et pour tout dire humiliants de son retour à la vie.

Je ne peux que conseiller la lecture, difficile et douloureuse mais indispensable du livre d'Antelme, L'espèce humaine.

maïa a écrit:

Je ne peux que conseiller la lecture, difficile et douloureuse mais indispensable du livre d'Antelme, L'espèce humaine.

Tout à fait d'accord avec toi Maïa.

maïa a écrit:

Les textes qui constituent le recueil La Douleur sont certes très beaux. Et je suis fan de Duras ! Il n'empêche que le premier, celui qui raconte le retour de Robert Antelme m'avait mise mal à l'aise : sans doute parce que je savais que c'était Mascolo qu'elle aimait quand son mari est revenu des camps, et que Antelme lui-même, qui n'est mort qu'en 1990 avait été très perturbé par cette manière indécente dont elle avait "publié" des détails aussi intimes et pour tout dire humiliants de son retour à la vie.

Je ne peux que conseiller la lecture, difficile et douloureuse mais indispensable du livre d'Antelme, L'espèce humaine.

D'accord avec toi Maia, mais justement j'ai trouvé fort ces moments. Car j'étais convaincue qu'elle souffrait terriblement , en fait froide et cynique, je l'ai trouvée et elle m'a plue ainsi. Peut-être n'ai je pas compris comme il fallait ce premier texte? Mais pour les autres, cette froideur m'est réapparue et disséquer les situations ainsi, c'est du grand art. je vais donc commander ces deux romans d'antelme et de MD

Rotko, je ne deteste pas cette articulation effectivement un peu affectée de Fanny Ardant.
Je crois qu´elle peut se le permettre, çà faisait un peu la même chose, du temps de Dephine Seyrig.

... Vous dites que vous voulez essayer, essayer plusieurs jours peut-être.
Peut-être plusieurs semaines.
Peut-être même pendant toute votre vie.
Elle demande : Essayer quoi ?
Vous dites : D'aimer... '

Texte de Marguerite Duras
Mise en scène Bérangère Bonvoisin
Avec Fanny Ardant

Pas mal comme presentation de la pièce ( La maladie de la mort) et puis si " Duras" !!

Un style reconnaissable entre tous!...J'aime!...

Et bien ! au risque de surprendre moi aussi j'aime !
en plus Swallow a parlé de Delphine Seyrig, j'étais une fan, et maintenant que tu le dis oui: Fany Ardant y fait penser ...

Marie, tu vas bientôt devenir une inconditionnelle de Duras alors?
Bises. Ca fait plaisir de te retrouver!

idem pour moi ! bisous à tous

Un lien, pour ceux qui en veulent toujours plus sur Marguerite DURAS. Voilà plus d´un mois que nous ne parlions plus d´elle à GDS.

http://remue.net/spip.php?article1692

ah Shalow !!! je suis gatée aujourd'hui, ton lien + l'extrait donné par Rotko ! Merchiiiiii !

Régulièrement, je pointe les livres de Duras en ma possession en vérifiant avec un site marchand et pfff non rien ne manque, ça me chagrine sur le moment et me redonne envie de relire ou d'aller vers des biographies ça je n'ai pas tout lu.

Ah si il me manque "la cuisine de Marguerite Duras"...

UTOPIE, je crois que Duras fait aussi partie dela liste d´auteurs confectionnée par Christian. On verra ce qu´il nous en dit à son retour. Personnellement, je préfère partir de l´oeuvre elle-même, plutôt que des avis, commentaires que l´on peut trouver sur le Net. ( comme celui de remue-Net).

Swallow

Citation :

Personnellement, je préfère partir de l´oeuvre elle-même, plutôt que des avis, commentaires que l´on peut trouver sur le Net.

oui, et certaines oeuvres supportent mal, très mal les commentaires indiscrets. Savannah bay est de celles-là, je devrais la mettre esur scènes et treteaux, mais c'est plus pratique sur ce fil.

Savannah Bay, Marguerite Duras, Éditions de Minuit.

Deux versions, la seconde créee au théâtre du rond point en 83 est deux fois plus courte que la première.
C’est un dialogue et un jeu dramatique entre deux femmes, l’une « qui aurait atteint la splendeur de l’âge » et une « jeune femme ».
Inutile d’en dire plus ; le dialogue, les silences, les hésitations, la chanson de Piaf et l’adagio d’un quintette de Schubert, voilà toute l’histoire qu’on découvre, par bribes.
Une oeuvre poignante.

quelques remarques adaptées du journal quebecois ledevoir sur la maladie de la mort de Duras interprètée par Fanny Ardant

Au départ le récit n'avait pas été conçu pour le théâtre, mais peut-être pour une lecture : Gérard Desarthe en a réalisé une lecture. Robert Wilson, une version scénique avec Michel Piccoli, Fanny Ardant, unrécit à la fois clinique et poétique.

l'article parle chez Duras

Citation :

d'une langue épurée, non dénuée de maniérismes,(sic) mais où ceux-ci deviennent, si on s'y abandonne, envoûtants comme de la musique.

pour la voix de Fanny Ardant :

Citation :

Fanny Ardant possède ce velouté auquel s'ajoute comme un accent presque étranger, qui constitue le charme particulier de sa voix. Cette manière un peu artificielle qu'elle a de ponctuer ses phrases, d'y aller d'hésitations et d'inflexions variées, parfois dramatiques, parfois fraîches comme une ondée, tous ces éléments font d'elle une interprète particulièrement agréable d'un récit pour le moins abyssal.

Ces remarques sur l'elocution de Fanny Ardant sont à double tranchant.

Marguerite Duras, une question d'amour

Une exposition à l'IMEC (Institut mémoire de l'édition contemporaine) Novembre 2006

Un livre à paraître :
Les cahiers de la guerre et autres textes
dont vous pouvez voir des extraits sur les Editions Pol (document pdf)



Un article sur Télérama pour les bobos et les autres

Utopie a écrit:

Un livre à paraître :
Les cahiers de la guerre et autres textes
dont vous pouvez voir des extraits sur les Editions Pol (document pdf)



Un article sur Télérama pour les bobos et les autres

Voilà..C'est sorti!
Presque tous des textes inédits. Des ébauches restées sans suite mais aussi des textes repris dans Un barrage contre le Pacifique et dans La Douleur.

448 pages tout de même!

Cahiers de la guerre et autres textes

Extraits: l'enfance

"Merdeuse", "sale con" ou "chienne" n'impliquaient pas les coups à l'appui, ils étaient passés dans le langage courant. Il y en avait d'autres et ma tristesse est grande de ne pas m'en souvenir. Je ne peux les entendre sans qu'ils me montent jusque dans l'âme le goût même de ma jeunesse, elles ont le nimbe des étés passés à jamais, des colères vives et crues de mes quinze ans."

«Aussi loin que je me souvienne, mon enfance s'est déroulée dans une lumière désertique et crue, aussi loin du rêve que possible.»

La mère :
«C'est d'elle que je veux dire l'histoire, l'étonnant mystère jamais connu, ce mystère qui a été très longtemps ma joie, ma douleur, où je me retrouvais toujours et d'où je m'enfuyais souvent pour y revenir.»

"Le principe était de rigoler, parce qu'on n'en pouvait plusde ne pas rigoler."

A propos de Léo, le Chinois, qui deviendra l'Amant:

"J'avais été embrassé par un foetus, la laideur était entrée dans ma bouche, j'avais communié avec l'horreur. J'étais violée jusque dans l'âme."
(il était laid, avec des traces de petite vérole)

Un passage pour Les petis chevaux de Tarquinia:
«Les yeux de la fille luisaient en silence, noirs et humides, dans l'ombre des stores, elle se tenait debout, sa bouche s'ouvrait sur ses dents, sa bouche comme l'intérieur vierge d'une huître, mouillée, ses lèvres comme les bords prêts à saigner d'une blessure faite à l'instant.»

Un matin dans Paris:
"cette «heure où le soleil n'est pas encore levé mais où il va se lever. [...] Voilà où est la force de l'heure: c'est qu'elle est celle de l'espoir [...] plein de l'inconnu du jour qui vient, et qui maintient dans l'homme le feu brûlant de la vie.»



Pour ce qui est des passages qui mèneront à La douleur, je n'ai pas le coeur à en citer. J'ai trop de mal avec ce livre-là. Les extraits me paraissent encore plus violents que le livre achevé.

Sur le site de l'éditeur, les critiques de la presse:
http://www.pol-editeur.fr/catalogue/fichelivre.asp?Clef=6108

""Demeurait", expliquent les éditeurs, "la question de savoir de quelle manière rendre accessibles à la lecture ces textes manuscrits, parfois morcelés ou difficiles à déchiffrer. Une possibilité consistait dans la présentation de fac-similés, accompagnés de leur transcription et d'un appareil de notes conséquent. Rapidement, cette option s'est avérée dénaturer le texte à plusieurs égards... À l'examen, s'est donc imposé un protocole éditorial qui privilégie la lisibilité des textes ; il s'est agi d'établir le texte sans toutefois le rendre trop lisse, et sans faire oublier son statut de document d'archive, dont témoignent les deux cahiers d'illustration.. Nous avons cherché, avant tout, à respecter le statut intermédiaire des "Cahiers de la guerre et autres textes", à mi-chemin de l'oeuvre assumée et du document d'archive ; c'est au point d'équilibre fragile entre ces deux pôles que se tient ce qui doit être considéré comme l'enfance d'une oeuvre."

coline a écrit:

Pour ce qui est des passages qui mèneront à La douleur, je n'ai pas le coeur à en citer. J'ai trop de mal avec ce livre-là. Les extraits me paraissent encore plus violents que le livre achevé.

Quand j'ai lu le début du message, j'ai failli en avaler mon carré de chocolat.. j'allais me précipiter et puis évidemment le dernier passage .. mais bon ça doit pouvoir se lire en douceur, petit à petit, quand est au mieux...

Merci de nous avoir prévenus Coline !!!

J'ai une peine sincère à sa disparition, égoïstement car je n'ai plus de livres d'elle à lire, cela me fait ça rarement, avec Barbara aussi ... quand on est jeune on les imagine immortelle un peu comme les parents............

Tu as tout lu toi aussi Utopie?...
Moi je suis assez fière, j'ai lu tout Duras!...Il me reste ce livre-là...mais j'hésite...

coline a écrit:

Tu as tout lu toi aussi Utopie?...
Moi je suis assez fière, j'ai lu tout Duras!...

Oui... je revérifie régulièrement, je fais une liste de tout ce qu'elle a écrit et puis je coche devant mes livres... des fois qu'il en manque un et je pourrai ainsi me plonger dans un livre inconnu mais non ...
Faudrait quand même que je vérifie ça demain !!!
Me manque toujours "la cuisine de M. Duras" qui a été supprimé, qui n'a sûrement pas un grand intérêt en plus...

Je m'attaque doucement aux livres écrits sur elle.