Le rayon érotique

Vous me direz si l´Abbé Pierre reduit aussi ( et encore, car c´est déjà le XXI s.) l´Érotisme à une question de génitalité et d´erections comme le Baron de Vaujour.
Je n´ai pas le temps de consulter Google.

xian a écrit:

Peut-on classer le dernier ouvrage de l'Abbé Pierre dans cette catégorie ?

Je ne vois pas trop, mon cher Xian, ce que l'abbé Pierre vient faire dans cette rubrique!....
Quoique, en la matière:
" On n’a jamais vu un homme se lasser de ces choses là. Même branlants et bégayants, tant qu’ils peuvent dresser le manche, ils se rêvent encore bûcherons.
source Marek Halter dans son livre: « Sarah »

Aristarque a écrit:

" On n’a jamais vu un homme se lasser de ces choses là. Même branlants et bégayants, tant qu’ils peuvent dresser le manche, ils se rêvent encore bûcherons.
source Marek Halter dans son livre: « Sarah »

on voit, Aristarque, que tout est dans la Bible et les romans bibliques, et tu en tires les bonnes maximes...

Les descriptions s´occupant des fantaisies érotiques des personnages de Mario VARGAS LLOSA ( principalement dans "Cuadernos de Don Rigoberto " et "Elogio de la madrastra") sont fortement alimentés de litterature et d´Art ( nus enchevetrés d´Egon Schiele, Odalisques et bains turcs d´Ingres, etc).
C´est comme si la sexualité canaillesque et un peu puérile de Rigoberto avait besoin de toute cette panoplie artistique pour faire son petit bout de chemin et s´exprimer plus librement.
Ce n´est ni le sarcasme verbal et coloré de "La Celestine" de Rojas, ni le fin humour de Cervantes ( fameuse scène de Maritornes dans " Don Quichotte").
Cette fois, le climat aphrodisiaque se cache derrière les pretensions intellectuelles de Rigoberto, et de cette manière, fétichisme et obsessions du personnage deviennent presque pervers puisque réprimés ou maquillés.
C´est un thème récurrent chez Vargas LLosa: trop de liberté et de disparition des tabous risquent de steriliser l´érotisme. Je l´ai entendu definir au cours d´une conférence les aventures de Catherine Millet comme " une autopsie de ses intimités".
Comme si chez lui, la Libido provenait plus d´images esthétiques et sublimées que de celles provoquées par le simple contact physique et charnel de 2 corps intimement imbriqués. Il faut à tout prix eviter l´esclandre, et c´est dans ce sens que je vous disais que me rends complètement à la prose de Vargas Llosa, que je trouverai toujours incroyable sa manière de modeler la langue espagnole et de lui donner ce caractère si personnel, mais j´attends de lire " Las traversuras" pour savoir exactement oú il en est côté érotique- litteraire, car il aime trop ce sujet pour l´omettre ou le négliger dans ses romans.

une etude :

Jean Goulemot
Ces livres qu'on ne lit que d'une main : lecture et lecteurs de livres pornographiques au XVIIIe siècle
Minerve - 1994 (1ère éd. 1991)

pourquoi le livre pornographique fait-il naître dans le corps du lecteur un désir sexuel que ce même livre ne peut satisfaire ? On obtient donc une machine à faire naître le désir de jouissance par un artifice d'écriture.

Ainsi le livre érotique gagne un pari qui est celui de toute littérature romanesque : faire prendre le leurre pour la réalité, l'ombre pour la proie. [...]

le livre érotique se doit plus et mieux que tout autre de se désigner vite et bien pour ce qu'il est de montrer clairement ses promesses. On a donc analysé ici ses techniques d'appel : page de titre, frontispice, illustration...

Quant au texte érotique il est dans cet essai décrit comme mettant tout en oeuvre pour faire naître le désir donc comme un texte maniaque de captation et de fascination du lecteur qui entretient avec lui un rapport particulier. [...]

. Le récit pornographique va donc installer son lecteur, par le biais d'un récit à la première personne d'une suite de mise en tableau en position de voyeur, extérieur au texte, comme le spectacle l'est à la peinture.

Il faut donc prendre la littérature pornographique au sérieux car elle représente le modèle caché de toute littérature narrative. Avec elle se révèle le rêve de tout écrivain qui est de mentir vrai, et l'intérêt qu'on lui porte n'est peut-être au fond que la nostalgie d'une lecture si profonde qu'elle conduisait à l'oubli du monde réel.

Ces phrases sont de l'editeur.

Una conversación entre los escritores Mario Vargas Llosa y Juan Luis Cebrián mantuvo expectante durante más de una hora al numeroso público que abarrotaba el Pabellón de Encuentros Fundación Círculo de Lectores.
Ambos escritores charlaron como dos amigos, “con más cosas cercanas que discrepancias”, sobre el compromiso del novelista, el erotismo, el teatro y la política. “En realidad”, dijo Cebrián, “lo que me gustaría con esta conversación es que ustedes se divirtieran. Pretendo hablar con Mario de literatura y también de erotismo”. Mario Vargas Llosa accedió de muy buen grado a entrar en todos los temas que le propuso su interlocutor y contó, como si de una novela se tratara, muchas anécdotas de su vida, desde que descubriera a los diez años de dónde venían los niños; el encuentro en Piura con un prostíbulo en el que espiaban cada noche a las personas que entraban en aquella casita pintada de verde que más tarde dio origen a una de sus novelas más preciosistas, en la que invirtió más tiempo en la búsqueda de un lenguaje y de un estilo que sus influencias anteriores – Faulkner, Flaubert...,- le habían marcado: La casa verde. Fueron tiempos en los que el erotismo estaba en las actitudes por el miedo a las prohibiciones y por la gran influencia de los tabúes. “Ahora –concluyó- como dijo Bataille, con la permisividad total el erotismo entra en bancarrota”. A la pregunta sobre si aún creía que la literatura podía cambiar el mundo, Mario Vargas Llosa manifestó creer, como Apollinaire, que la verdadera revolución estaba en las costumbres y recordó el movimiento hippy de los años sesenta. El teatro, su experiencia como candidato a la presidencia del Perú y la situación actual de América Latina fueron también otros temas que abordaron en la charla. Juan Luis Cebrián le preguntó cuál de sus libros se llevaría a una isla desierta, a lo que el escritor peruano respondió: Conversación en la Catedral. “Fueron tres años de trabajo en los que quise acercarme con ella a las grandes obras como Guerra y Paz, Tirante el Blanco o Luz de agosto”.
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Rien à faire, Mario Vargas LLosa questionné hier à Madrid par J-L- Cebrian s´est encore caché derrière Faulkner et Flaubert.
et puis il continue à insister, se servant de Bataille cette fois-ci " Avec la totale permissivité, l´érotique entre en banque-route."
Après le colloque, le public ne fut malheureusement pas invité à poser de questions, ce sera pour une autre fois...

Swallow...Merci pour cet article mais...je crois que tu vas être obligée de faire une petite traduction... Tout le monde ne parle pas espagnol sur GDS...

ben oui

Vous faites fort bien de me le rappeler:
Il s´agit d´une conversation qui dura plus d´1 heure entre MVLL et JL Cebrian ( un autre ecrivain, qui fut aussi Directeur du journal " El País" durant ces dernières années) qui eut lieu Samedi soir, à Madrid .
Ils parlent de l´engagement de l´ecrivain, de l´érotisme et du théâtre.
Cebrian dit que ce qui lui plairait le plus, c´est que le public passe un moment agréable durant la conversation.
"J´ai l´intention de parler de litterature et d´erotisme, avec Mario".
Mario accepte volontiers de participer à ces sujets, et raconte, comme s´il s´agissait d´1 roman, de nombreuses anecdotes de sa vie. Le bordel de Piura ( quand il etait encore étudiant) quand ils epiaient les gens qui le frequentaient, et que l´auteur cherchait alors encore un style marqué par Flaubert et Faulkner.
"A cette époque, l´erotisme etait marqué par les attitude de peur, à cause des interdits. et la forte influence des tabous. Maintenant, comme le dait Bataille, avec la permissivité totale, l´érotisme entre en banqueroute.....

Ah!...J'apprends du vocabulaire!...Remarque, je m'en doutais un peu à la lecture!
Prostibulo= bordel...

Chinoiseries:
Amulettes et éventails en Chine au temps des Mings (1280-1644)

<<Les images érotiques n'étaient pas destinées à la seule instruction sexuelle ou à l'amusement, mais servaient aussi d'amulettes. L'acte sexuel mettant en jeu le yang, ce donneur de vie, les images qui le représentaient devaient effrayer les forces obscures, les forces yin. On avait coutume, surtout dans le nord de la Chine, de peindre une image sexuelle sur la doublure du tou-t'ow, vêtement triangulaire qui couvre le ventre des petits enfants.
<<Les libraires mettaient dans leur boutique une ou plusieurs estampes érotiques, afin d'empêcher les incendies et autres désastres. C'était le pi-houo-t'ou, "Images pour la prévention des incendies", euphémisme qui désigne les représentations érotiques. En Chine et au Japon, ce genre d'estampes se plaçait aussi dans les coffres à vêtements, pour en écarter les insectes. C'était le kyoteibon, en japonais, dont le sens littéral est " livres (sic) conservés au fond du coffre"
<<Pour faire complet, il ne faut pas omettre de parler du "double éventail pliant" On dirait à première vue des éventails pliants du modèle ordinaire dont l'avers s'orne d'un paysage de fleurs, et le revers d'un poème. Or, sur chaque nervure est collée une deuxième bande de papier, qui demeure cachée si on ouvre l'éventail à la manière ordinaire, c'est-à-dire de gauche à droite. Quand on l'ouvre de droite à gauche, c'est le revers de chaque double bande qui devient visible, et ces bandes forment alors une image érotique. Ce sont surtout les éventails de l'ére Tsien-long qui sont fabriqués à la perfection, et qui s'inspirent dans leur présentation des estampes érotiques de la fin des Ming>>
Avis aux amateurs de "chinoiseries" !......

source « La vie sexuelle de la Chine ancienne » de Robert Van Gulik.

Bonjour et merci pour le débat passionnant !

L'énergétique chinoise est le fondement de la pensée chinoise reposant sur le yin et le yang qui forment le Tai Ki ( faîte suprême) et qui, avec les 5 éléments qui correspondent chacun aux saisons, forment la vie et le monde.
L'érotologie désigne les procédés d'union du yin et du yang pour nourrir le principe vital.
C'est l'alchimie sexuelle taoiste que j'essaie de décrire dans mes recueils de nouvelles.
;-)

Pour ceux qui sont sur Paris ou qui s'y rendront, je leur conseille l'expo au musée Cernuschi sur les peintures érotiques chinoises. Je suis en train de lire l'ouvrage qui reprend toute l'expo et de décoder la finesse et les symboles de chaque "shunga" chinois...
Vera Lane

tu pourrais mettre un E à

Citation :

je suis l'auteur

, même si cette orthographe est parfois contestée. En l'occurence, le feminin a de l'importance
Au grand palais avait eu lieu l'an passé une superbe exposition d'estampes japonaises, Le monde flottant,

http://www.animeland.com/index.php?rub=articles&id=625&page=2
cliquer sur les images à droite.

et le public n'avait pas boudé son plaisir.

Comme d'habitude des livres étaient proposés au public et les ouvrages de la collection Picquier y figuraient en bonne place

L'éditeur précise que ce livre appartient à la catégorie des ouvrages appelés " manuels de l'oreiller " ou " images de printemps ", qui enseignent par l'image. Mais le desir de s'instruire n'est pas necessaire pour apprécier ces estampes.

Bonjour !

Désolée mais l'Académie Française n'accepte pas l'orthographe auteure ou écrivaine, et c'est tant mieux car j'ai horreur de ces mots-là !
;-)
Vera Lane

j'attendais une claque de Dona, mais ça vient d'un autre côté

Vive la vie, pleine d'imprévus

Alors c'est une toute petite claque amicale
;-)

Vera, pas sado !

Est-ce que quelqu'un parmi vous a déjà lu un livre d'Alina Reyes? Est-ce littéraire en plus d'être érotique?

Bonjour,

J'ai lu deux ouvrages d'elle.
Je dirai que la littérature érotique est d'abord une littérature, donc tous les ouvrages érotiques se doivent d'être littéraires ;-)
Après tout dépend de votre sensibilité érotique...
Cordialement
Vera Lane

Merci de cette réponse Vera Lane.
Quels ouvrages de Alina Reyes avez-vous lus et vous ont-ils semblés dignes d'intérêt tout aussi littéraire qu'érotique?

j'ai dû lire Nne nuit avec Marilyn, vu que le personnage me fascine et des nouvelles d'elle dans la collection de poche Désirs, Plaisirs de femmes...
Sa dimension érotique n'est pas la même que la mienne, mais d'un point de vue littéraire c'est réussi...Enfin, c'est mon humble avis ;-)
Vera

Les manuels du sexe dits livres "de l'Art de la Chambre à Coucher" ont existé en Chine depuis la plus haute antiquité. Ils ont acquis un renouveau de faveur à l'avènement de la dynastie Soei et pendant l'apogée de l'Empire en 590-1279.
Ils sont souvent couplés avec des livres médicaux. Le boudhisme et le confucianisme naissants leur donne une certaine respectabilité. Le Yi-King souligne que la relation des sexes est le fondement de la vie universelle laquelle est manifestation des forces cosmiques *yin* et *yang* .....<< L'entremêlement constant du Ciel et de la Terre donne forme à toute choses...L'union sexuelle de l'homme et de la femme donne vie à toutes choses..>> Dans les manuels du sexe, *un yin * et un *yang* s'emploient souvent pour désigner une femme et un homme. C'étaient des guides à l'intention des couples mariés.
Robert Van Gulik, sinologue d’une grande érudition, dans son livre « La vie sexuelle dans la Chine Ancienne » éditions Gallimard, répertorie, dans une liste exhaustive, le détail des conseils donnés aux couples. Avec sobriété et en évitant de tomber dans un voyeurisme de mauvais aloi. Je me contenterais de donner les noms, d'une poésie toute orientale, de quelques unes des trente positions développées dans les chapitres concernés : Les Papillons Voltigeants.. Le Couple d'Hirondelles.....L'Union du Martin-pêcheur.....Les Bambous près de l'Autel.... Le Phénix tenant son Poussin (à l'attention de femme obèse avec son petit homme).... Le Dragon Changeant ....L'Attaque du Singe.....La Cigale bien Attachée.....etc...etc...
La philosophie faisait partie elle aussi de l'enseignement proposé. Maître Tong-hsuan disait, au 7ème siècle,
**Entre les dix mille choses créées par le Ciel, l'homme est de toutes la plus précieuse. Entre toutes les choses qui font l'homme florissant, nulle ne peut se comparer au commerce sexuel. Il se modèle sur le Ciel et prend patron sur la Terre, il règle le Yin et régit le Yang. Ceux qui en comprennent la signification peuvent nourrir leur nature et prolonger leurs années; ceux qui n'en entendent pas le sens véritable se feront du tort à eux-mêmes et mourront avant leur temps.**
L’étude, fort bien documentée, couvre une période allant de 1500 ans avant J.C. jusqu’à la fin de la dynastie Ming en 1644. Le livre est agrémenté de reproductions de tableaux et de dessins représentant des scènes de la vie domestique des lettrés de l’époque. Reproductions soigneusement choisies pour éviter tout reproche de visées érotiques….
De même pour les textes : des termes alambiqués comme :** la Précieuse Porte, la Ravine de Cinabre, les Cordes de la Lyre, voire le Pic Vigoureux ou la Tige de Jade**, remplacent des mots qui dans notre langue peuvent paraître outranciers..
Un livre plaisant à lire pour ceux qui sont curieux des particularités des différents âges de l’évolution humaine chez différents peuples……

Aristarque

Citation :

Je me contenterais de donner les noms, d'une poésie toute orientale, de quelques unes des trente positions développées dans les chapitres concernés : Les Papillons Voltigeants.. Le Couple d'Hirondelles.....L'Union du Martin-pêcheur.....Les Bambous près de l'Autel.... Le Phénix tenant son Poussin (à l'attention de femme obèse avec son petit homme).... Le Dragon Changeant ....L'Attaque du Singe.....La Cigale bien Attachée.....etc...etc...

Superbe ! j'adore ces trouvailles !

Et aussi le Vol du dragon :-)
La liste n'est pas exhaustive...

L'érotologie chinoise regorge de métaphores sexuelles...

Sans parler de l'homme multiorgasmique qui atteindrait l'orgasme non pas par l'éjaculation mais par un orgasme proche de celui de la femme...

Pour ceux que cela intéresse, j'avais fait un résumé ...

Vera, taoïste dans l'âme...

rotko a écrit:

.

Superbe ! j'adore ces trouvailles !

Je n'ose pas développer ces trouvailles. Nous risquerions la censure!

Aristarque a écrit:

Je n'ose pas développer ces trouvailles. Nous risquerions la censure!

pas de censure, mon cher Aristarque. C'est plaisant de rêver sur ces metaphores insolites et poetiques. Pour le reste, chacun reste libre de se documenter, et tu cites tes sources :

Citation :

Robert Van Gulik, sinologue d’une grande érudition, dans son livre « La vie sexuelle dans la Chine Ancienne » éditions Gallimard