dans l'Education Nationale ...

Effectivement, l'ennui des élèves est un sujet sur lequel il est bon de se pencher. Hélas, il y a une certaine injustice par rapport aux matières, certaines suscitant plus ou moins facilement l'intérêt des élèves.

Je pense que pédagogiquement, chacun a ses petits tuyaux.

Personnellement, lors d'un remplacement en lycée professionnel, j'avais instauré en fin de cours 10 minutes libres durant lesquelles les élèves avaient la possiblité de parler de choses diverses et variées en anglais. C'était un bon moyen de leur faire travailleur leur expression orale, et de façon ludique. J'orientais la prise de parole, en posant des questions quelques fois en rapport avec les textes étudiés pendant le cours, mais plus souvent en posant des questions personnelles, en m'intéressant à leurs goûts, leurs activités extra-scolaires, leurs projets, leurs rêves, leurs sorties, leurs amis...etc. Je leur avais aussi permis d'emmener des paroles de chansons qu'ils aimaient afin de les traduire ensemble. Ca avait super bien marché.

Mais bien entendu, enseigner les langues vivantes impliquent plus d'intéraction que les maths ou l'histoire-géo.

très intéressant comme approche Aglaé.
les élèves devaient adorer tes cours non?

il y a aussi la thérapie de choc par une cure de spleen à la baudelaire : récitation pendant une heure du ciel bas et lourd, laforgue n'est pas mal non plus avec des poésies sur l'hopital,

besta a écrit:

très intéressant comme approche Aglaé.
les élèves devaient adorer tes cours non?

Les élèves adorent les remplaçantes en général, car ils savent qu'ils ne la verront plus !

Rotko, si tu permets, j'émets de sérieux doutes sur tes propositions

Aglaé a écrit:

Rotko, si tu permets, j'émets de sérieux doutes sur tes propositions

bien sûr faut avouer que les oeuvres "du répertoire"ne sont pas "marrantes", entre le père goriot, madame Bo, et des zola comme l'oeuvre

rotko a écrit:

Aglaé a écrit:

Rotko, si tu permets, j'émets de sérieux doutes sur tes propositions

bien sûr faut avouer que les oeuvres "du répertoire"ne sont pas "marrantes", entre le père goriot, madame Bo, et des zola comme l'oeuvre

Encore que tu ne cites pas les pires!

Voltaire, Diderot et Montesquieu m'ont (et c'est encore le cas aujourd'hui) prodigieusement ennuyée!

Je ne parle pas de Sand, au secours !

Il y aurait beaucoup à dire sur les programmes actuels tout à fait propres dans bien des cas à dégoûter les élèves d'une matière et tout particulièrement de la lecture. Quand je vois qu'on fait lire à mes petits-fils, l'un au CM2, Les Lettres de mon moulin et l'autre en 4e, Les Contes de la bécasse, je me dis qu'il y a de quoi s'arracher les cheveux quand on est élève bien sûr, mais aussi quand on est prof (tenu de suivre le programme mais je me rappelle avoir personnellement pris certains arrangements ) et quand on est parent attentif à ce que sa progéniture fasse ce qu'il y a à faire ! Le plus navrant est que ce sont de belles oeuvres en soi, à découvrir pour le plaisir et en toute liberté bien plus tard !

rotko a écrit:

l'ennui des élèves dès la sixième.

Citation :

je constate que leur motivation, leur curiosité, encore vives en début d’année, faiblit au fil des semaines. En un mot, ils s’ennuient.

Le haut degré d’abstraction des programmes officiels, hérité de la formation exclusivement universitaire et disciplinaire des enseignants – c’est particulièrement le cas de l’histoire-géographie – vient renforcer le désintérêt, la faible appétence des élèves, observables dès les premières semaines de collège.

l'article.

Et que dire du "saucissonnage" des journées. Quel sens les enfants peuvent-ils lui donner ?
Ça vous plairait, vous, de changer d'activité toutes les heures, comme des métronomes ? Moi je détestais ça et détesterai toujours.
Déjà, lorsque j'ai trois ou quatre cours à la suite (qui durent pourtant presque 2 h, ce qui laisse le temps de se plonger dans la matière), c'est pénible.

Jusqu'à la fin du collège, je peux enseigner dans toutes les matières, après, au lycée, ce sera juste histoire-géographie, français et économie.

Pour dire que, le jour où j'aurais des enfants, c'est surtout à la maison qu'ils apprendront, l'école sera plus pour avoir une autre vision et se sociabiliser.

Il y a tant de savoirs intéressants qui sont juste survolés ou même pas évoqués, tant de méthodes ludiques inemployées et puis, même si j'ai certains anciens collègues qui refusent de donner cours à leurs enfants car cela fausserait la relation père/mère/enfant en professeur/enfant... pour ma part, je ne m'imagine pas leurs laisser juste le squelette de l'école.

Je risque d'être un papa difficile à supporter

Merwyn a écrit:

Jusqu'à la fin du collège, je peux enseigner dans toutes les matières, après, au lycée, ce sera juste histoire-géographie, français et économie.

un modèle de polyvalence rare.

Au collège, il y a juste la technologie, l'eps et les langues étrangères autres que l'anglais que je n'ai jamais enseignées, ça facilite beaucoup

Merwyn

Merwyn a écrit:

Au collège, il y a juste la technologie, l'eps et les langues étrangères autres que l'anglais que je n'ai jamais enseignées, ça facilite beaucoup

bin moi il n'y a que l'eps que je "travaillais". ça facilite peu...

besta a écrit:

Merwyn a écrit:

Au collège, il y a juste la technologie, l'eps et les langues étrangères autres que l'anglais que je n'ai jamais enseignées, ça facilite beaucoup

bin moi il n'y a que l'eps que je "travaillais". ça facilite peu...

Pour bien "travailler" l'EPS, il faut de solides quaités physiques ET mentales Suis sûre que tu les avais

nicyrle a écrit:

Pour bien "travailler" l'EPS, il faut de solides quaités physiques ET mentales Suis sûre que tu les avais

alors pour parler du sport que j'ai pratiqué 20 ans, les qualités physiques étaient là et bien là malgré pas mal de kilos en moins que les autres (à l'époque). mon gros point faible était et est certainement toujours le mental. techniquement j'aurais peut être pu jouer à un ou deux niveaux au dessus mais mentalement j'aurais décroché.
par exemple, j'étais buteur. si je ratais une ou deux pénalités de suite, je sortais de mon match. je ne supportais pas couter des points à mon équipe.

Citation :

il est utile de composer directement sur un traitement de texte, ce qui permet de remanier un plan sur le terrain, en déplaçant un paragraphe, en changeant une phrase d'en tête etc.

c'est un avis que je partage, puisque je pratique cette habitude. J'imagine mal quelqu'un faire un brouillon manuscrit pour le dactylographier ensuite. Maintenant tout le monde, ou presque, tape directement sur le clavier.

nicyrle a écrit:

Il y aurait beaucoup à dire sur les programmes actuels tout à fait propres dans bien des cas à dégoûter les élèves d'une matière et tout particulièrement de la lecture. Quand je vois qu'on fait lire à mes petits-fils, l'un au CM2, Les Lettres de mon moulin et l'autre en 4e, Les Contes de la bécasse, je me dis qu'il y a de quoi s'arracher les cheveux quand on est élève bien sûr, mais aussi quand on est prof (tenu de suivre le programme mais je me rappelle avoir personnellement pris certains arrangements ) et quand on est parent attentif à ce que sa progéniture fasse ce qu'il y a à faire ! Le plus navrant est que ce sont de belles oeuvres en soi, à découvrir pour le plaisir et en toute liberté bien plus tard !

Pourtant, Maupassant ne me paraît pas l'auteur le plus inintéressant pour un élève au collège les miens ont plutôt accroché à Coco. La poésie lyrique en 4è est bien plus problématique, d'ailleurs pour l'instant mes élèves n'ont pas l'air d'y voir un grand intérêt . Et quand je vois que le Cid est au programme...ahum, bien sûr.

Le Cid est succulent si on y mêle toute l'approche historique et qu'on le théâtralise...

L'Espagne de la Reconquista... Rodrigo Diaz de Vivar, plus fine lame de l'Espagne du XIème siècle et très fin stratège. Chevalier légendaire qui ne perdit pas un combat, pas une bataille.

Le hic est que la Reconquista est au programme de 5ème mais tu restes maître de ton cours et rien ne t'interdit d'y mêler une forte épaisseur historique qui donne à ce personnage une envie d'en apprendre toujours plus..

D'autant que sa veuve, Chimène, fut également une femme qui par son intelligence, sa bravoure et son sens tactique, est entrée dans l'histoire de la péninsule comme une figure héroïque.


Je le travaillais en seconde et là, c'était parfait, histoire et littérature se répondaient tour à tour...

Non mais c'est intéressant à étudier, bien sûr, simplement les élèves ont un énorme problème avec la langue, donc déjà, là, ça me paraît problématique...il y a un gouffre entre 4ème et seconde^^

Oui, pour cela que je parlais de le théâtraliser en 4ème, peut-être même avec des costumes faits par les mamans et une pièce en fin d'année...

Bon, c'est ce que tu fais avec une bonne dizaine d'années d'ancienneté... Là, tu n'auras le temps mais je te fais confiance, tu trouveras bien comment leur rendre la pièce intelligible sans la dénaturer.

Marie kiss la joue a écrit:

Maupassant ne me paraît pas l'auteur le plus inintéressant pour un élève au collège les miens ont plutôt accroché à Coco.

Tu as raison, Maupassant peut tout à fait intéresser des élèves de collège mais demander en début de 4e la lecture intégrale des Contes de la bécasse me paraît peu approprié ; je crois même qu'il y a là de quoi dégoûter à jamais de Maupassant pas mal d'enfants et c'est plus que dommage. J'ajoute que j'aime beaucoup Maupassant .

Citation :

Je le travaillais en seconde et là, c'était parfait, histoire et littérature se répondaient tour à tour...

dit Merwyn
j'ai adoré ! j'étais Rodrigue au théâtre et j'étais folle d'histoire ! ça m'a aidé, O combien !

C'est vrai que le comportement de l'enseignant agit indubitablement sur le plaisir des élèves à apprendre et à avoir confiance en eux.

A lire un article de Pascal Bressoux qui m'a paru très intéressant.

http://www.scolalor.org/svpalg/IMG/pdf/effet_maitre.pdf

Ysandre a écrit:

Citation :

Je le travaillais en seconde et là, c'était parfait, histoire et littérature se répondaient tour à tour...

dit Merwyn
j'ai adoré ! j'étais Rodrigue au théâtre et j'étais folle d'histoire ! ça m'a aidé, O combien !

Rôle clef, tu devais sacrément impressionner ton professeur/metteur en scène...

Citation :

Rôle clef, tu devais sacrément impressionner ton professeur/metteur en scène... Wink

dit Merwyn
il m'avait choisi à cause de ma voix grave et on m'avait collé de fausses moustaches !!!
je l'ai impressionné, ça c'est sûr, quand il m'a trouvée déclamant les stances de Rodrigue debout sur son bureau !!!
mais il m'a fait des compliments lorsque nous avons joué la pièce.