Ambrose Bierce

Rotko, cher ami, j'attends avec pacience lire "huile de chien " en français, il y a de l'humour sordide dans ce conte.
Celui que je vais traduire "ce qui se pasa sur le pont OWL CREEK fait partie de ses histoires de soldats.
ça me prendra du temps, il y a les fêtes et des gens d'Espagne qui viennentme voir
mais c'est promis.

On peut aboutir à plusieurs hypothèses possibles :

Staley Fleming aurait assassiné « son vieil ennemi Atwell Barton» (selon le médecin) puisqu’il est parti pour l’Europe presque aussitôt après.

Citation :

« En fait je n’ai pas accordé la moindre pensée à Barton. Qu’est devenu son chien ? »

Il n’éprouve aucun remords face à la mort de l’homme mais s’inquiète pour le chien mort de faim sur la tombe de son maître.
L’intervention du narrateur « Nous ne connaissons pas l’inexorable loi qui règle les coïncidences » met le lecteur en garde !
Et bizarrement au moment où est évoqué la mort du chien , un hurlement plaintif se fait entendre et déclenche la fureur anormale de Stanley

Citation :

« qui se mit à vociférer :
- Qu’est-ce que tout cela peut bien avoir à faire avec ma maladie, docteur Halderman ? »

comme pour recentrer la discussion sur lui.

Alors le médecin le calme d’une voix douce (suspecte ?). Après lui avoir fait des recommandations précises : ne pas fermer sa porte à clef (pourquoi ?) , l’alerter en position allongée en cas de danger, le docteur s’installe en bas en lisant « Méditation » dans lequel il est question de l’âme qui vivrait après la mort

Citation :

« comme une chose à part ainsi que le montrent maintes violences perpétrées par les apparitions (hurlement du chien) (…) les bêtes possèdent le même privilège »

Pourquoi est-ce juste à ce moment précis qu’on entend la chute d’un corps pesant ? Le docteur qui se précipite à l’étage découvre sur la gorge de Staley des traces de croc. Est-ce l’âme du chien de Barton qui est venue venger la mort de son maître ? Est-ce le docteur trop à l’écoute de son patient pour être honnête, mais pour quel motif ? Ou sommes-nous tout simplement dans un vaste rêve, une hallucination de Staley Flemig du début à la fin de la nouvelle ?

ce qui se passa sur le pont d'owl creek est introuvable en français,

mais

on peut lire ici la version americaine An occurence at Owl Creek Bridge.

Quant à huile de chien, le début de cette histoire de chaudron magique me plaît bien, par son humour noir. La fin par contre relève à mon avis du grand guignol, à ceci près qu'une scène semblable était déjà dans Zola, peut-être dans la bête humaine, mais je n'en suis pas sûr.

Je viens de lire Huile de chien. Je ne dois pas être sensible à ce genre d'humour , cette horrible histoire me donne envie de passer très vite à autre chose et me rend incapable de donner la moindre appréciation !

Voilà un titre qui ne verse pas dans le consensuel

En fait, je ne suis pas éloigné de l'avis de Nicyrle. Le début, comme dans tout élément d'humour noir, choque, mais agit à mes yeux comme un postulat, qu'on accepte ou non. Mais la fin devient caricaturale.

Je n'ai pas encore lu la nouvelle et vos commentaires ne m'encouragent guère à le faire! Vais-je fuir comme une poltronne ou succomber à une curiosité incontrôlable?

Il faut toujours voir par soi-même, surtout dans le domaine de l'humour noir, qui heurte nos préjugés par une sorte de provocation sarcastique.

La nouvelle est courte, autant se faire une opinion par soi-même, comme le dit Rotko. Et qui sait, Esperluette, peut-être nous apporteras-tu un éclairage nouveau ? En tout cas, ce sera le tien

rotko a écrit:

Il faut toujours voir par soi-même, surtout dans le domaine de l'humour noir, qui heurte nos préjugés par une sorte de provocation sarcastique.

Oui, je disais cela pour la forme! Je ne vais pas me laisser impressionner si facilement, quand même!

Citation :

La nouvelle est courte, autant se faire une opinion par soi-même, comme le dit Rotko. Et qui sait, Esperluette, peut-être nous apporteras-tu un éclairage nouveau ? En tout cas, ce sera le tien

Je n'ai plus le choix, je crois! Aussi vais-je relever ce défi, encouragée par vos propos. A nous deux Ambrose Bierce!

Finalement, je n'ai pu résister à la tentation de lire Huile pour chien.

Le sujet qui pourrait ressembler à un fait divers abominable est traité avec brio. Je suis à la fois désolée et horrifiée d'avoir souri.
Mais finalement les parents coupables de leurs actes sont punis! La morale est sauve. L'humour est plutôt grinçant mais la narration menée par l'enfant donne un ton "léger" et il se débarrasse de ses parents sans le vouloir, non?

abominable est lemot, et ses parents le sont. Je vais lire en américain son histoire de pendu (le texte est dans un lien ci-dessus). j'aimerais comparer Bierce et Saki.

Franchement, Esperluette, le "ton léger" m'a échappé "La morale est sauve", dis-tu aussi, si on veut ! Quelle morale

Je force un peu le trait Nicyrle, je savais que tu allais réagir!
Je veux dire que la narration faite par un enfant donne une distance innocente qui tranche avec la cruauté et la barbarie des faits.

Citation :

Je suis né de parents honnêtes dont chacun exerçait une profession fort humble (jusque là tout va bien) : mon père était fabricant d'huile de chien (là cela commence à devenir suspectement lugubre) ; ma mère avait un petit atelier, à l'ombre de l'église, où elle dépêchait les bébés indésirables. (nous sommes au sommet de l'horreur)

Tout le récit est ainsi, voilà ce que j'entends par "ton léger", car il est vu à travers le regard du fils.

La morale est sauve, j'exagère un peu! Je veux dire que les bourreaux sont punis : ils finissent par s'entretuer. La scène finale est volontairement caricaturale.

Des questions restent en suspens : que va-t-il advenir de l'enfant? Deviendra-t-il un monstre? Mais ce n'est le type de récit qui soulève ces interrogations. Le lecteur peut se sentir mal à l'aise, horrifié et peut sourire aussi car le trait est forcé.

Finalement, j'ai apprécié la nouvelle. J'ai un humour spécifique, je l'assume. Vous me causez toujours les grains?

Mais je préfère le génie de Cortazar (vous êtes rasurrés?).

Une lecture à voix haute, dramatique à souhait, sauverait peut-être le texte.

rotko a écrit:

Une lecture à voix haute, dramatique à souhait, sauverait peut-être le texte.

ou humoristique, voire sarcastique ?

Chère Esperluette, je n'ai pas du tout l'intention de cesser de te parler ! J'adore être taquinée par toi et si tu aimes les personnages monstrueux, c'est bien ton droit ! Pas moi

rotko a écrit:

Une lecture à voix haute, dramatique à souhait, sauverait peut-être le texte.

nicyrle a écrit:

ou humoristique, voire sarcastique ?

oui, bien sûr.

rotko a écrit:

rotko a écrit:

Une lecture à voix haute, dramatique à souhait, sauverait peut-être le texte.

nicyrle a écrit:

ou humoristique, voire sarcastique ?

oui, bien sûr.

Rotko, ce texte n'attend plus que toi !!

Citation :

et si tu aimes les personnages monstrueux, c'est bien ton droit ! Pas moi

Certains personnages exercent une étrange fascination, j'en conviens. La truculence de Gargantua me charme , je souffre avec Phèdre ou avec Quasimodo, j'ai peur pour Ulysse face à Charybde et Scylla .... A chaque fois, c'est pareil!

Ah mais les personnages que tu cites me fascinent aussi ! Et même je crois bien que je les aime, y compris la terrible Phèdre !

rotko a écrit:

Il faut toujours voir par soi-même, surtout dans le domaine de l'humour noir, qui heurte nos préjugés par une sorte de provocation sarcastique.

oui, une lecture sarcastique parce que le texte est lui-même sarcastique.

Voilà qui devrait tenter les grains : 3 pages, c'est rapide et je les envoie à domicile.

nicyrle a écrit:

Ah mais les personnages que tu cites me fascinent aussi ! Et même je crois bien que je les aime [les monstres] , y compris la terrible Phèdre !

la plus énigmatique reste Médée qui fait couler beaucoup d'encre.

rotko a écrit:

nicyrle a écrit:

Ah mais les personnages que tu cites me fascinent aussi ! Et même je crois bien que je les aime [les monstres] , y compris la terrible Phèdre !

la plus énigmatique reste Médée qui fait couler beaucoup d'encre.

Elle me plaît moins celle-là, même si on la présente souvent comme une victime de Némésis.

nicyrle a écrit:

Ah mais les personnages que tu cites me fascinent aussi ! Et même je crois bien que je les aime, y compris la terrible Phèdre !

Je le savais bien, Nicyrle, que tu avais bon goût!

Citation :

rotko a écrit:
Il faut toujours voir par soi-même, surtout dans le domaine de l'humour noir, qui heurte nos préjugés par une sorte de provocation sarcastique.


oui, une lecture sarcastique parce que le texte est lui-même sarcastique.

Voilà qui devrait tenter les grains : 3 pages, c'est rapide et je les envoie à domicile.

Je n'ai rien compris, c'est normal? Tu veux nous envoyer un enregistrement du texte Huile de chien lu par tes soins?
Si c'est le cas, avec plaisir, si c'est autre chose, j'aime bien les surprises!

Esperluette a écrit:

si c'est autre chose, j'aime bien les surprises!

alors ce sera autre chose , la semaine prochaine.

rotko a écrit:

alors ce sera autre chose , la semaine prochaine.

Comment, comment? Tu ne veux pas lire aux grains Huile de chien? Rotko se défile!!

J'arrête de te taquiner! J'attendrai la semaine prochaine, alors! Merci pour la découverte de cet auteur!