Gabriel Garcia Marquez - [Colombie]

caracol a écrit:

L’Histoire du village est la parti réaliste et l`histoire de la famille est la partie magique, C`est ça le réalisme magique !

Je n'épiloguerai pas inutilement sur les raisons qui ont fait que je n'ai pas crié au chef-d'oeuvre quand j'ai lu ce roman, ni n'en critiquerai le résumé que tu fais de son intrigue.

Simplement, je ne vois pas trop en quoi le passage contant les pluies diluviennes qui durant des années engloutissent le village rendent l'histoire de ce dernier "réaliste".

Quant à m'apprendre ce que c'est que le "réalisme magique", si comme le laisse entendre la phrase que je cite c'est bien ce que tu entreprends, je me permettrai de dire qu'il me semble, c'est du moins ce qu'on peut lire chez d'autres (je pense par exemple à Asturias ou aux roman buenos-airiens de Bioy Casarès, ainsi qu'à Carpentier, qu'a opportunément cité Colburne), qu'il est fait d'une alchimie beaucoup plus subtile que la simple juxtaposition.

Merci à Coline et Rotko pour vos mots

...............

Loudon Dodd,
(Je regrete de ne pas savoir m'exprimer un peu mieux. Je fais ce que je peux, mais ta langue est très compliqué pour moi, et je manque des recours linguïstiques, expresions, vocaboulaires, etc ,etc ,pour m'exprimer bien)

Je vais t'expliquer ce que je voulais dire :

La réalité donc je parle c’est la « réalité » de Macondo, une réalité de fiction, elle est si réelle que toutes les réalités des romas de fiction, "Cent ans de solitude" n`est que ça … , un roman de fiction.

Ce qui est intéressant dans le roman est le fait qu’à travers de l`histoire de Macondo nous puissions lire « entre lignes », la réalité de Colombie et peut être aussi celle de Latino-Amérique et si tu veux, même, l’histoire de l`humanité.

Dans le roman, García Marquez fait des critiques, dénonce ce qui ne lui plait pas; Et raconte ce qui se passait dans son pays ou qui était en train de se produire et aussi ce qui lui préoccupait lors qu´il écrivait le roman ( En 1967, ou bien 1968, je ne suis pas sûr, en tout cas à la fin des années 60).

L’arrivé de la compagnie bananière à Macondo, les abus commis par les Américains de la compagnie, les tueries des travailleurs, etc. S’étaient produit en Colombie à l’époque ou le roman avait été écrit. García Márquez a voulu laisser le reflet de la réalité qu´il vivait dans le roman. Souvent les écrivains latino-américains dénonçaient à travers de la littérature ces genre de choses, dissimulés entre ce réalisme magique, parce que parler directement était impossible dû aux dictatures existantes.

Le déluge, n`est qu`un symbolisme biblique, il y en a beaucoup d’autres, parce qu’avec les leyendes, mites et fantaisies se construit le monde magique. Le déluge c'est le debout de la fin de Macondo et que juste après les pluies disparaîtrait complètement avec des vents très forts sans laisser aucune trace de son existence.

J’ espère que tu trouves maintenant un peu plus de logique J

Citation :

Quant à m'apprendre ce que c'est que le "réalisme magique", si comme le laisse entendre la phrase que je cite c'est bien ce que tu entreprends,

Je n'ai jamais pretendu t`apprendre rien de tout, seulement attirer l`attention sur ce que je vennais de raconter. C`est moi, en tout cas qui apprendra de toi, je n`ai pas grand chose de quoi me vanter. Je ne dis que ce que je peux voir chez García Márquez, mais ce n`est que mon point de vue.

Bonne journée.

caracol a écrit:

J’ espère que tu trouves maintenant un peu plus de logique J

Oui, je vois un peu mieux ce que tu veux dire.

caracol a écrit:

C`est moi, en tout cas qui apprendra de toi

N'exagérons rien...

Dois-je venir avec le casque lourd car je viens de finir un livre de Gabriel ( oui nous sommes intimes! je plaisante) et je voulais en parler ici, alors je me lance et pas la tête! pas la tête ! s'il vous plait !! ( humour!) je précise !!


"mémoires de mes putains tristes"

Ce livre de Gabriel Garcia Marquez est un plaidoyer absolument implacable de la vieillesse. Un homme de 90 ans veut s'offrir une nuit d'amour avec une adolescente vierge. Il en tombe amoureux, et sans complaisance se dissèque, s'examine et donnerait sa vie pour cette jeune femme. Mais la mort n'en veut pas et il l'attend avec cet amour dans le coeur.
livre sans compassion, sans fausse pudeur mais aussi sans fausse sensiblerie. j'ai bien aimé.

Ah! merci Marie de nous donner ton avis sur le dernier livre de Garcia Marquez. J'hésitais un peu à me le procurer, j'avais lu des critiques plus que moyennes au moment de sa sortie. Je vais aller le consulter avec un a priori moins négatif...

Sûrement pourrez-vous me refraîchir la mémoire: j´avais laissé pour plus tard "Memorias de mis putas tristes", dont nous parle Marie, ayant lu à sa sortie un commentaire de Gabriel García Marquez citant lui-même un autre ouvrage anterieur, d´un auteur japonais ou asiatique (?) sur le même thème ( decrivant ces endroits, on les vieillards desormais impuissants pouvaient venir chercher un peu de réconfort aupres de jeunes vierges, se limitant à les contempler, ou à partager chastement leur couche) et qui aurait inspiré son roman.
Aimant commencer par le commencement, j´avais donc decidé de lire premièrement cet ouvrage asiatique, et puis ensuite celui de GGM, afin d´observer dans quelle mesure le premier avait inspiré le second. Mais je suis incapable de me souvenir du nom et auteur de cet ouvrage dont parle GGM.

il s'agit sans doute des belles endormies du Nobel japonais Yasunari Kawabata.livre de poche biblio.

Voilà, Rotko, c´est juste le nom qui me manquait... A ce train, vous allez m´initier a petit feu à la litterature japonaise. Bon, pour l´instant je n´en suis qu´à la familiarisation avec tous ces noms si difficiles à mémoriser. Mais c´est déjà un point de départ, il faut bien commencer par quelque chose. Merci Rotko pour tes precisions, je vais chercher online qui est ce Nobel que je ne connais encore que de nom, grâce à García-Marquez et à toi même.

Voilà, Rotko, c´est juste le nom qui me manquait... A ce train, vous allez m´initier a petit feu à la litterature japonaise. Bon, pour l´instant je n´en suis qu´à la familiarisation avec tous ces noms si difficiles à mémoriser. Mais c´est déjà un point de départ, il faut bien commencer par quelque chose. Merci Rotko pour tes precisions, je vais chercher online qui est ce Nobel que je ne connais encore que de nom, grâce à García-Marquez et à toi même.

rotko a écrit:

il s'agit sans doute des belles endormies du Nobel japonais Yasunari Kawabata.livre de poche biblio.

Oui...Mais l'édition illustrée par Frédéric Clément est tellement belle!...Ca vaut le coup...Kyoko serait de mon avis...

Ah bon! en plus il y a plusieurs editions, vous faites bien de me le dire.

Voici le lien pour le blog de Frédéric Clément:

http://fredericlement.blogspirit.com/list/banc_public/2226090339.html

(Je n'arrive pas à trouver sur le Net d'illustrations suffisamment grandes des Belles endormies )

Coline, mais si tu ne trouves rien pour les illustrations des Belles endormies, on se fait quand même une idée de la manière de Frederic Clement, grâce au lien. Très beau, je ne connaissais pas.

Ah!...Tant mieux si tu as pu percevoir l'univers de Frédéric Clément. C'est ce que j'espérais en donnant ce lien. J'aime beaucoup, beaucoup...

Un de ces jours Rotko finira par nous remettre en place, Coline. Moi j´ai toujours l´art à la bouche, et ma cervelle à court-circuits.
Le fil c´est gabriel GARCIA MARQUEZ.... mais nous voilà entre merles et coquelicots... Incorrigibles, Coline!!

swallow a écrit:

Un de ces jours Rotko finira par nous remettre en place, Coline. Moi j´ai toujours l´art à la bouche, et ma cervelle à court-circuits.
Le fil c´est gabriel GARCIA MARQUEZ.... mais nous voilà entre merles et coquelicots... Incorrigibles, Coline!!

A mon avis, ce qui importe c'est que les gens communiquent entre eux...un sujet amène à un autre, comme dans toute conversation:cela m'étonnerait que Rotko ne soit pas d'accord avec ça...

Bien sûr, Coline. Mais je pense qqfois aux nouveaux qui entrent pour la première fois, et ne savent rien de notre côté bavard .

Santiago Nasar va mourrir , il va être assassiné par les frères Vicario, tout le monde le sait sauf lui. Pour quelle raisons? L'honneur de la famille vient d'être bafoué . L'auteur mène l'enquête.. Pourquoi le crime n'a pas été évité? Parce que personne n'y croit. Les frères Vicario n'ont pas l'air de faire bien peur.

Ce livre est écrit avec tellement d'humour je dirais même grinçant .Nous avons presque à faire à une histoire burlesque, comme si il s'agissait d'une énorme farce. J'aime beaucoup le style de l'écrivain, j'ai retrouvé l'ambiance de L'histoire malheureuse d'Enrendira et de sa grand mère diabolique. Je retrouve un peu l'ambiance aussi de lorca dans les croyances populaires et l'ambiance des petits villages.

L’œuvre de Gabriel Garcia Marquez ne se limite pas à « chroniques d'une mort annoncée » et à « Cent ans de solitude », qui à mon sens est loin d’être son meilleur roman, et peut être l’un de ses moins bons…
A mon avis, ces 2 meilleurs romans sont « L’amour aux temps du choléra » et « Le général dans son labyrinthe ».
Quant à ces derniers livres, je trouve qu’ils sombrent « un peu » dans l’auto complaisance et les clichés.

Sur le fond, il privilégie beaucoup l’action et les situations aux personnages ; personnellement je préfère le contraire…

Le récit d’un naufragé de Garcia Marquez intéresse par son contexte, rappelé dans l’édition des cahiers rouges chez Grasset.

La dictature colombienne avait glorifié en 1955 les prétendues aventures, merveilleuses et héroïques, d’un naufragé pour exalter le sentiment national et occulter une affaire de corruption qui éclaboussait le pouvoir.

Garcia Marquez, alors jeune journaliste, s’entretint avec le naufragé et en accord avec lui, publia la véritable histoire sous la forme d’un feuilleton, écrit à la première personne, qui passionna aussitôt les Colombiens.

Mais en dévoilant que le naufrage n’avait pas été la conséquence d’une tempête, que le destroyer était incapable de manoeuvrer en raison d’une surcharge de marchandises de contrebande, en fournissant les preuves de ses affirmations par une enquête et des photos, Garcia Marquez et son naufragé mettaient à mal la légende officielle.

Le pouvoir apparaissait donc comme il était : menteur et pourri. Le pouvoir confirma aussi son caractère autoritaire et répressif en fermant le journal pour mettre fin au feuilleton.

Dans cet épisode, on voit donc deux hommes courageux, l’un pour accepter de déboulonner son statut de héros national, l’autre, par son exigence de vérité et sa maîtrise de l’écriture, pour
démasquer des tyrans et réveiller un peuple.

Moi non plus ce n'est pas "Chronique d'une mort..." que je préfère, ni "Cent ans de ..."
Mais " L'amour au temps du choléra","Les funérailles de la grande Mémé","L'incroyable et triste histoire...." et "De l'amour ou autres démons" font partie de mes livres de chevet, ceux que je relis à loisir, avec toujours le même plaisir!

je trouve de l'amour et autres démons un peu touffu, comme si l'auteur ne savait pas quel fil suivre : la petite fille qui risque d'avoir la rage (l'affaire fait long feu) ou les mâles choisis par Bernarda.

J'ai tendance à me perdre dans les personnages et dans les femmes du marquis, car on va, on vient, remontant le cours du temps.

Est-ce que tu as eu cette impression ou penses-tu que je suis un attardé mental ?

J'avoue ne pas m'être posé la question : je me suis laissé bercer par la prose sans chercher de "suivi", comme quand on lit les auteurs surréalistes -de qui GMMarquez est assez proche, (AMHA )
Je pense à Supervielle , surtout.

"Mémoires de mes putains tristes" fait un tabac en Iran ! la censure avait laissé passer le livre, et s'est aperçue mais un peu tard qu'elle n'aurait pas dû !

L'interdiction fait une incroyable promotion au livre dont les pris montent au marché noir.