Un fait-divers qui a mis le feu aux poudres

c'est l'affaire de Clichy-sous-bois où la communication d'Etat fut tout sauf responsable :
voir http://atouteslesvictimes.samizdat.net/?p=167

Ce jeudi matin l'avocat Pierre Mignard expliquait sur france-culture la genèse de cette lamentable affaire.

et ce site qui rappelle utilement comment l'information a circulé

http://www.acrimed.org/article2207.html

Jean-Pierre Mignard et Emmanuel Tordjman : l'affaire Clichy, aux éditions Stock.

Conclusion formulée par l'article de Acrimed :

Citation :

Sur la base de ces faits, un « Papier d’angle » de l’AFP aurait pu alors être rédigé. On aurait pu y lire la question suivante :

« On peut se demander ce que valent des méthodes policières qui ont pour conséquence, que la Police se soit ou non lancée à leur poursuite, de déclencher une telle peur chez des jeunes gens qu’ils aient fui au péril de leur vie ».

Ce papier d’angle n’a pas été rédigé.

Qu'est-ce que Acrimed (action - cirtique - médias) ? ici : http://fr.wikipedia.org/wiki/Acrimed

Qu'est-ce qu'un "papier d'angle" ?

Je crois qu'on peut y voir une analogie avec la "pierre d'angle": pierre principale d'un édifice; le point privilégié qui assure l'assise ou la solidité.

Un papier qui pourrait servir de base à une réflexion plus large ou plus approfondie.

Je dis ça, mais je n'en sais rien.

rotko a écrit:

Jean-Pierre Mignard et Emmanuel Tordjman : l'affaire Clichy, aux éditions Stock.

Déjà un livre pleins de contre-verités et autres fadaises est sorti dans les bacs...!!

alexnihat a écrit:

rotko a écrit:

Jean-Pierre Mignard et Emmanuel Tordjman : l'affaire Clichy, aux éditions Stock.

Déjà un livre pleins de contre-verités et autres fadaises est sorti dans les bacs...!!

A quoi fais-tu allusion ? donne les références.

les récits mensongers suivirent immédiatement l'affaire, furent démentis ensuite, et leur récapitulation montre l'historique des "erreurs".

Il demeure encore sur le net, et je pense à des blogs, des traces de ces fabulations rédigées dans la précipitation - pour justifier l'action de la police ou jeter l'anathème sur les victimes transformées en "coupables".

ma phrase n'était pas claire du tout .... je voulais dire qu'à peine quelques semaines apres l'évènement, déjà des gens publient des livres dans lesquels souvent beaucoup de contre-vérites sont présentes....

oui, mais le livre "l'affaire Clichy) dont je signale la parution, est le resultat d'une enquête approfondie, menée par les avocats de la famille, comme je l'ai entendu sur france-culture ce 24 fevrier au matin.

Par contre sur un blog, entre autres, on affirmait tout de go (ie sans preuves et en reprenant les premières declarations de lapolice - démenties par elle ensuite) que les fuyards-victimes étaient des voleurs, qu'il était temps que la police prenne en chasse ces "voleurs", et que les auteurs du livre (Tordjman et Ménard) ne pensaient qu'à gagner de l'argent.

On voit là des contre-vérités flagrantes, et des procès d'intention sans aucun fondement.

Comme dans les livres publiés quelques semaines apres les faits....

Aujourd'hui encore on ne sait rien sur l'affaire Ceznec ou Gregory....

A propos d'un autre fait divers (j'ai du mal à nommer fait-divers une affaire aussi horrible) que pensez-vous de la récupération du meurtre du jeune Ilan ? Rien ne prouve encore qu'il s'agisse vraiment d'antisémitisme plutôt que de la crapulerie pure et simple d'une bande de jeunes qui ont perdu tout sens des valeurs morales fondamentales... Moi qui suis profondément opposée à toute forme de racisme et donc d'antisémitisme, j'admets mal qu'on semble s'indigner de cette mort surtout parce que la victime était juive, et non pas, d'une manière plus saine, parce qu'elle était humaine. Qu'en pensez-vous ?

A la radio, des conversations rapportées laissaient entendre une "motivation antisémite à but crapuleux" : on enlève un Juif pcq "les Juifs ont de l'argent"; la communauté paiera si les parents ne peuvent le faire. La cible étant une fraction bien définie de la population... Mais je n'ai pas suivi "l'affaire".

Affaire de Clichy-sous-bois :

l'avis de la Commission nationale de déontologie de la sécurité (CNDS)

[…]
La commission relève plusieurs dysfonctionnements. Muhittin Altun "devait être entendu en tant que victime". la CNDS note que "l'identité de M. A. [Muhittin Altun] a été relevée selon le principe réservé aux personnes mises en cause".

"l'audition du mineur s'est déroulée sans avis préalable aux parents "dit la CNDS, "la tonalité de l'interrogatoire n'était pas celle que l'on attend du recueil de témoignage d'une victime".

Elle dénonce"une absence totale d'égards et de prise en compte minimum de l'état physique, psychologique et moral dans lequel se trouvait ce mineur".

La CNDS relève aussi des "erreurs et des incohérences dont elle ne s'explique pas la raison," si ce n'est la précipitation à questionner [Muhittin Altun]".

La réquisition remise au médecin le 28 octobre attribue ainsi au mineur "une date de naissance erronée, fixant son âge à 21 ans".

La commission conclut à "un manquement à la déontologie".

Elle recommande au ministère de l'intérieur "de rappeler solennellement aux fonctionnaires de police le respect des dispositions en faveur des mineurs".

La CNDS demande que l'autorisation donnée aux services de police de procéder à des auditions de patients soit obligatoirement écrite.

Source : le monde du 19 juillet 2006 p 1 et 8.

Je n'ai pas pu voir ce cine tract, car il faut avoir quick time. Mais il est ici :
www.pierregrise.com

Citation :

Le 27 octobre 2005 à Clichy-sous-Bois, trois jeunes garçons affolés, poursuivis par la police, se réfugient dans le périmètre interdit d’un transformateur électrique. Deux vont mourir, brûlés vifs, Bouna et Zyed

.

Difficile de passer à côté.

Citation :

On a tellement reproché aux chaînes publiques leur frilosité en matière de fictions politiques qu'il convient de saluer aujourd'hui sans retenue la programmation de l'Embrasement en prime time.

[...]

Citation :

Sans jamais tomber dans le manichéisme, l'apport émotionnel de personnages fictifs forts (un journaliste chargé de couvrir l'affaire, une policière au bord de la crise de nerfs) permet à Philippe Triboit d'exprimer le double fossé d'incompréhension qui sépare les jeunes de banlieue et les forces de l'ordre d'une part, les quartiers dits «sensibles» et le reste du pays d'autre part. On n'est pas près d'oublier la séquence poignante où Muhittin, le jeune garçon grièvement brûlé dans le transformateur (incarné par le formidable Slimane Hadjar), vient hurler son désespoir devant des policiers soudain aussi désemparés que lui.

libération.

Il est bon de souligner à ce sujet, malgré l'avis de la Commission nationale de déontologie de la sécurité (CNDS) citée plus haut, qu’aucune sanction administrative n’a été prise envers les policiers et que la justice, un an après les faits, suit toujours son (lent) cours…

Je n 'ai pas vu l'embrasement, mais la video est disponible ici pendant 7 jours

l'embrasement.

Le DVd (60 000 exemplaires) est offert gratuitement aux acheteurs du nouvel observateur en region parisienne.

merci pour l'info Rotko

le quotidien des quartiers populaires après le drame de Clichy-sous-Bois fin 2005 est raconté par deux jeunes de Seine Saint Denis.

L'un dans un DVD "365 jours à Clichy-Montfermeil", produit par Kourtrajmé, un collectif de jeunes réalisateurs et photographes.

L'autre, Amad Ly, dans "J'ai mal à ma France", paru aux éditions Chronique sociale, à sortir le 4 mai.

Citation :

Trois ans ont passé et toujours, chez les familles, le sentiment de se heurter à un mur de silence. Le 27 octobre 2005, Zyed Benna, 17 ans, et Bouna Traore, 15 ans, mouraient électrocutés dans un transformateur électrique de Clichy-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) où ils s'étaient réfugiés pour échapper à un contrôle de police. Suivirent trois semaines d’émeutes et de violences dans les banlieues françaises.

[...] la procédure s'éternise. Un rapport de l'Inspection générale des service (l'IGS, la police des police), révélé en décembre 2006 a établi que les jeunes, une dizaine au départ, ont bien été «poursuivis» par les policiers (au moins à deux reprises) contrairement à ce qu’avaient affirmé après le drame les autorités, dont Nicolas Sarkozy, alors ministre de l’Intérieur.

Liberation rappelle :

Citation :

En février 2007, deux policiers ont été mis en examen pour non-assistance à personne en danger. Plus d'un an et demi après, ils n'ont toujours pas comparu.

J'ai personnellement beaucoup de sympathie, de compassion, de respect, d'estime et de reconnaissance pour les policiers qui tentent de maintenir un semblant de civilisation dans ces quartiers pour les gens qui veulent y vivre paisiblement, normalement.

Dans ma petite ville, on a fait venir des familles à problèmes de la cité "sensible" de chef lieu. Evidemment, je retrouve leurs enfants dans mes classes. Je sais l'enfer qu'ils me font vivre.

Evidemment, on n'empêchera jamais ceux qui sont protégés de ces gens-là de jouer les humanistes et de croire que les salauds sont nécessairement dans le camp des autorités.

Evidemment, qu'est-ce qu'on trouve comme témoignages ? Le point de vue des avocats de la famille et des pauv' djeuns des banlieues. C'est sûr que les flics sont nécessairement coupables. Et de quoi parlent les pauv' djeuns des cités ? Ben, d'eux, toujours. Il n'y a qu'eux sur terre, il n'y a qu'eux qui souffrent, il n'y a qu'eux qui ont des problèmes. Leur problème essentiel, c'est leur manque pathologique d'ouverture au monde et aux autres (et l'autre, c'est le voisin pas plus gâté qu'eux par le destin qui aimerait retrouver sa voiture le lendemain, qui aimerait pouvoir dormir la nuit). Le problème essentiel de tous ces pauv' djeuns, c'est leur paresse et leur enfermement dans la culture de l'échec. Ils s'emmerdent les soirs ces pauvres petits chéris ? Ils n'ont qu'à faire leurs devoirs, ils s'emmerderont moins. Et évidemment, ils trouvent toujours des gauchistes attardés pour patauger dans leur misérabilisme. Ils ont tous les droits plus uns, ils n'ont aucun devoir et quand ils se comportent comme des barbares, c'est la faute de la société. Bien sûr, bien sûr...

En attendant, Samira, Sofia, Rachida, Serap, Ainur etc, etc, etc... bossent à l'école, elles.

C'est peut-être ce qui rend les mecs de leurs communautés si "senstibles" et si violents. Si le feu aux poudres est mis, ce n'est pas parce que Untel et un autre sont allés se planquer, tous seuls, sans que personne ne les y poussent, là où il ne fallait pas, ce n'est pas parce qu'ils ne s'intègrent pas, c'est parce que d'autres de leurs communautés, très souvent des filles, s'intègrent.

Les témoignages ?

mais ils abondent dans cette affaire : les bandes radio de la police, les declarations mensongères de Sarkozy et consorts.

Citation :

Ils s'emmerdent les soirs ces pauvres petits chéris ? Ils n'ont qu'à faire leurs devoirs, ils s'emmerderont moins

j'ai l'impression d'entendre des propos qui datent de deux générations.

Toi qui aimes la littérature des Balkans, je te signale un jeune auteur :

IGOR ŠTIKS . Son premier roman Un château en Romagne a été publié en 2000 et récompensé avec le prix Slavic du meilleur premier livre. En 2006 il a publié La chaise d’Eliyahou, récompensé par les prix Gjalski et Kiklop pour le meilleur livre de l’année.

Il vit entre Zagreb et la France, et il est invité regulièrement par différentes associations culturelles (Dijon, Saint-Nazaire).

ENFIN !

Mort de deux ados à Clichy-sous-Bois : la Cour de cassation annule le non-lieu en faveur des policiers

Zyed Benna, 17 ans, et Bouna Traoré, 15 ans, avaient péri électrocutés le 27 octobre 2005 dans un transformateur EDF où ils s'étaient réfugiés. Leur mort avait été le détonateur de violences urbaines qui s'étaient étendues à l'ensemble des banlieues françaises.

Dans son arrêt, la Cour de cassation a estimé que la cour d'appel de Paris, qui avait prononcé le non-lieu, n'a pas répondu à l'argumentation des parties civiles selon laquelle les policiers n'avaient aucune certitude que les jeunes ne se trouvaient pas sur le site EDF.