Comme chacun sait, les faits-divers tablent sur l’émotion, et dans ce sillage s’engouffrent les passions les plus exacerbées. Pas besoin d’attendre les résultats d’une enquête approfondie et fiable, les journaux emboîtent le pas, et fournissent la pâture.
Un gendarme motocycliste a -t-il un accident en Martinique ? Des excités ubiquistes et omniscients y voient aussitôt un sens qu’il s’empressent de crier sur les toits : il y avait des jeunes ? Ce sont eux ! Des gens de couleurs ? Voila la « preuve » du « racisme anti-blanc » !
Finalement les faits-divers et leur interprétation hâtive et imprudente révèlent surtout les fonds de commerce - xénophobes et racistes notamment, de ceux qui en raffolent. Pas étonnant que dans les dom tom, on ait marre de ces soupçons systématiques et de ces amalgames.
En métropole, on s’inquiète pour nos poulets, mais le cri de Paul Vergès, président du conseil régional « un Réunionnais sur cinq touché par le chikungunya » parvient à peine à nos oreilles.