Oscar Wilde [Irlande]

Syl a écrit:

Hé oui, rabiblio, j'en suis à la 6e ou 7e lecture .... et si je devais être sur une île déserte avec rien qu'un livre, ce serait celui-là !

ça ne m'étonne guère Syl...

je n'en dirai pas davantage, c'est un sublime roman, pour moi LE roman.
Est-ce que quelqu'un ici a lu "Télény" d'Oscar W. ?
pour la petite histoire, ce roman fait "suite" (pas la suite officielle du livre, mais un prolongement dans la thématique, l'esprit érotique, sulfureux et déroutant) au portrait... Ici la plume de l'auteur, toujours subtile au demeurant, est plus incisive, parfois plus crue : il raconte l'histoire d'amour entre 2 hommes, avec toute la sensualité et la cruauté que cela suppose...
J'ajoute que "Télény" a été attribué à Oscar, en effet ce livre se passait sous le manteau via un libraire complice... mais on reconnaît aisément le talent de l'auteur.

4e de couv :
L'oeuvre maudite d'Oscar Wilde... Un prolongement du Portrait de Dorian Gray, autobiographique et sulfureux, d'un érotisme cru et d'un romantisme désespéré, racontant les amours homosexuelles et tragiques de René Teleny et Camille des Grieux.
Tout Wilde est là : sa recherche du plaisir, le pressentiment de sa chute, ses références littéraires, ses personnages, ses aphorismes.
Oscar Wilde est à la fois Teleny et des Grieux : séducteur et infidèle, amoureux passionné, jaloux impénitent, initiateur et disciple, il se livre sans voile dans ce roman troublant.
Teleny, publié pour la première fois anonymement à Londres en 1893, lui a été attribué par Maurice Girodias dès 1958, puis par son biographe H. Montgomery Hyde en 1975, dont les plus récentes conclusions sont rassemblées dans "l'enquête littéraire" qui ouvre la présente édition.

je ne pense que ce livre soit meilleur que le portrait (si tant est que l'on puisse comparer 2 oeuvres différentes) toutefois ce roman est intéressant à lire, fort, tragique et beau, à l'image de l'existence de son auteur.

bonne lecture

et oui...j`adore ce bon vieux oscar wilde...dommage pour lui que de son temps les moeurs de ganymede n`etaient pas du goût de tout le monde.....je me souviens avoir decouvert DORIAN GRAY à l'age de 16 ans......je l`avais lu en version originale....et je peux vous dire que c`est un delice....

ce qui est tres particulier au symbolisme de wilde ou plutot à sa maniere d`ecrire tout court c`est bien son vocabulaire.......son anglais est tres latin...dans le sens ou les mots dont il use sont dans leur majorite ceux issus de l`influence francaise et latine...et non ceux de racines anglo saxonnes....j`explique...au lieu de dire par exemple.....to leave..il dirait to depart...au lieu de dire to start il dirait...to commence...et cela est tres revelateur de sa culture et de son niveau d`instruction...

car il ne faut pas oublier que le vocabulaire et meme l`accent d`un anglophone ayant fait des etudes est tres different de l`ouvrier du coin.....ce qui n`est pas aussi flagrant pour le francais....et puis son recit et plein de maximes delicieuses...je me rappelle l`une d`elles.......qu`est ce qu`un cynique ? quelqu`un qui connait le prix de tout et la valeur de rien du tout....ciao

Donc, il avait une écriture aussi raffinée que lui-même.
Ca ne m'étonne pas !
Ce livre là est inaltérable et reste aussi pour moi un souvenir hors du temps. Une phrase sublime : "La beauté règne de droit divin..."

A lire aussi : Le portrait du mal de Graham Masterton, qui, au-delà du gore, rend un hommage magistral à Wilde.

Comment dire...? Amazingly amazing? Je l'ai lu quatre fois, en version française certes, mais c'est incontestablement mon livre préféré... L'histoire est très belle, tout est beau... Même le style, même traduit... Je m'attaque bientôt à l'anglais. J'ai acheté ses oeuvres complètes, mais j'accroche pas trop au théâtre, et puis les poésies traduites je ne vois pas trop l'intérêt...?

Je viens de "Le fantôme des Canterville", où il fait très fort aussi. Il prend le contrepied du mythe spectral, pour en faire un pauvre bougre qui se traîne de déguisement en déguisement, dans sa solitude infinie et doit supporter les odieuses manoeuvres d'une famille Américaine béotienne et facétieuse.

Très drôle et très bien écrit.

As usual.

On parle beaucoup et en bien de la série détectives sur O. Wilde, en 10/18 par Gyles BRANDRETH.

Qui a lu ces enquêtes ?

et qui a lu robert Merle : Oscar Wilde Ou La "Destinee" De L'homosexuel chez Gallimard en 1955 ?

c'est pas pour un sondage, c'est Liet qui en parle ...

Arc a écrit:

On parle beaucoup et en bien de la série détectives sur O. Wilde, en 10/18 par Gyles BRANDRETH.

Qui a lu ces enquêtes ?

Moi! La première est excellente, je suis en plein dans la deuxième, difficile de lâcher le livre. Intrigue bien menée, langue belle bien que je lise en français; de plus la rigueur historique et la mention de nombreux personnages qui ont entouré Wilde est très séduisante.

J'ai fini ma lecture de Dorian Gray.
J'ai beaucoup aimé ce livre qui m'a rappelée la Peau de Chagrin de Balzac. (Un des rares Balzac que j'ai lu avec plaisir au collège)
En ce qui concerne Dorian Gray, j'ai apprécié la fine analyse du changement moral opéré chez Dorian Gray. D'ailleurs, on ne sait pas si ce changement est dû au tableau, à l'influence de Henry ou bien si Dorian aurait agi de même sans eux. Et c'est sans doute ce mystère qui rend l'oeuvre intéressante.
Les aphorismes de Wilde sont aussi délicieux à lire.

Oui, ce changement moral est très subtilement amené. Je trouve la scène où il insulte sa fiancée actrice alors qu'il était transi d'amour juste avant très troublante et émotionnante : elle illustre bien ce changement moral.
Pour ma part, je pense que l'influence d'Henry est déterminante, tout autant que le tableau. Mais à mon avis, on ne peut pas dire que Dorian serait devenu aussi méchant sans ces deux influences, car c'est justement là que réside le tragique du roman : une âme naturellement pure a été gâchée, souillée. Au début, on voit que Dorian est très pur, gentil, sans vices, il serait resté ainsi sans le tableau et lord Henry. De là vient l'impression de gâchis et de tristesse.

Citation :

une âme naturellement pure a été gâchée, souillée. Au début, on voit que Dorian est très pur, gentil, sans vices, il serait resté ainsi sans le tableau et lord Henry. De là vient l'impression de gâchis et de tristesse.

Je ne suis pas si sûre que toi. Son âme était pure car il était tout juste sorti de son adolescence, sans expérience. Lord Henry a sans doute ouvert sa curiosité et le tableau lui a montré sa beauté comme arme mais il garde son libre-arbitre.

Des visions différentes, c'est ça qui fait la richesse de la littérature ! Moi je trouve que le tragique réside dans ce que Dorian aurait pu être, et qu'il n'est pas devenu à cause des influences extérieures. Mais je respecte tout à fait ta vision des choses.

Oui, je donnais juste mon avis ou plutôt ma sensibilité.
C'est très intéressant de voir des visions différentes.

Crevette a écrit:

Je viens de "Le fantôme des Canterville", où il fait très fort aussi. Il prend le contrepied du mythe spectral, pour en faire un pauvre bougre qui se traîne de déguisement en déguisement, dans sa solitude infinie et doit supporter les odieuses manoeuvres d'une famille Américaine béotienne et facétieuse.

C'est l'anti-Duma Key...

J'y ai pensé plusieurs fois pendant ma lecture de ce Stephen King.

Comme bcp ici, je viens de lire "le portrait de Dorian Gray" d'Oscar Wilde et je dois dire que j'ai apprécié cette lecture.

J'ai bcp aimé Lord Henry et contrairement à certains, je ne lui imputerais pas le changement effrayant de l'âme de notre cher Dorian.

Lord Henry est mon personnage préféré dans ce roman. Les répliques les plus savoureuses sont celles qui lui sont attribuées, et cela le rend fascinant.

En ce qui concerne les influences ou la pureté, il me semble que le tableau est le premier à corrompre Dorian, en lui faisant prendre conscience de sa beauté, et donc en le pervertissant. Je rendrais son propre narcissisme plus coupable que n'importe quelle autre influence extérieure.

de là à dire notre cher Dorian, l'expression me surprend un peu..

Je dois dire que je me suis attaché à ce personnage qui a connu les mauvaises personnes aux mauvais moments...

j'ai lu le livre il y a un bout de temps, et c'est vrai qu'on ne va pas faire de la morale à propos de la litterature, surtout sur le dos d'oscar wilde. Tu as raison, oublie ma remarque

Je n'ai toujours pas lu Dorian Gray...
Ma seule connaissance de Wilde, c'est la meutre de Lord Saville que j'avais trouvé très savoureux.

Je suis étonnée, j'étais persuadée d'avoir déjà parlé du Crime de Lord Arthur Savile.
Sans doute la nouvelle d'Oscar Wilde que j'ai préférée : piquante, tordue à souhait et où l'humour grinçant de l'auteur imprègne chaque phrase.
Je crois que tenter de résumer ce texte serait dommage. Si vous voulez le lire :

http://fr.wikisource.org/wiki/Le_Crime_de_Lord_Arthur_Savile

La version anglaise est sans doute bien meilleure mais pour le coup Wilde ce n'est pas de la tarte.

Le fantôme de Canterville suivi de "Le Prince heureux - Le Géant Egoïste et autres contes"




4è de couverture:

Le fantôme de Canterville « Lorsque Mr Hiram B. Otis, le ministre américain, acheta le domaine de Canterville Chase, tout le monde lui dit qu'il faisait une folie car il n'y avait pas le moindre doute que le manoir fût hanté. » Mais le ministre américain et sa famille n'ont pas vraiment peur des apparitions nocturnes du spectre des lieux. Les jumeaux Otis lui jouent de bien mauvais tours, et les parents ont l'outrecuidance de lui offrir de l'huile pour graisser ses chaînes. Pauvre de lui, jadis si redouté, et désormais dépourvu de toute crédibilité ! Oscar Wilde nous livre les secrets de l'humour anglais, chic et grinçant, à travers cinq contes fantastiques empreints de poésie.

Mon avis:

Quelques petits contes très agréables à lire qui m'ont rappelé mon enfance.
Le style est tout en fluidité et simplicité avec une morale à méditer à la fin de chaque conte.
A découvrir !

Je suis en train de lire "Oscar Wilde et le jeu de la mort" de Gyles BRANDRETH, second livre de cet auteur avec Oscar W. en "détective" (et Arthur Conan Doyle également, excusez du peu !), aussi agréable et passionnant que le premier tome.

Retrouver notre cher Oscar est un réel plaisir, on sent que l'auteur connaît le personnage par coeur.

Et cela m'a donné envie de faire des recherches sur le net sur Wilde. J'ai trouvé un site intéressant et je tenais à le partager avec vous.
Pardon s'il a déjà été cité mais je ne l'ai pas trouvé ici.

http://www.oscholars.com/RBA/Rue_des_Beaux_arts.htm

Crevette a écrit:

Je viens de "Le fantôme des Canterville", où il fait très fort aussi. Il prend le contrepied du mythe spectral, pour en faire un pauvre bougre qui se traîne de déguisement en déguisement, dans sa solitude infinie et doit supporter les odieuses manoeuvres d'une famille Américaine béotienne et facétieuse.

Très drôle et très bien écrit.

As usual.

Ayant un après-midi fort calme, j'ai téléchargé cette courte nouvelle pour m'occuper un peu. Et c'est vrai que le Fantôme de Canterville est vraiment très drôle. Ce spectre désopilant cherche en vain à effrayer la famille Otis, nouveau acquéreurs du domaine qu'il hante depuis 1575. Mais rien à faire : Mr Otis lui propose de l'huile pour lubrifier ses chaines qui font un boucan d'enfer et l'empêche de dormir. Les enfants le bombardent avec leur sarbacane, des cordes sont tendues en travers des couloirs pour le faire tomber...

Etonnant, savoureux et sympathique !