Anthologie des auteurs oubliés

Marie ! suffit de consulter la bibliographie on (= Dona) a deja parlé des chansons de Bilitis page 1 de l'amour la poesie, et de pibrac avec ses poemes coquins...mais malicieux.

je redonne les 2 premières strophes

Citation :

Je n’aime pas à voir la brune secrétaire
Qui suce avec pudeur, affecte un vif émoi
Et se trouble si fort qu’elle crache par terre
En disant « oh ! Pardon, je me croyais chez moi ».

Je n’aime pas à voir ces jeunes filles suisses
Qui si quelque un leur dit : « Où est donc le buffet ? »
Répondent simplement : « Il est entre mes cuisses »
Ce sont là des propos qui font mauvais effet.

voir aussi le lavement des seins sur ce fil

oui je sais mais c'est un titre assez long et je crois qu'il y avait jeune fille dedans? :silent:

ça y est je crois avoir trouvé trois filles et sa mère mais je recontacte l'ami qui m'a donné cette info !!

maïa a écrit:

..
Tiens, le premier nom qui me vient est Pierre Louys !

J'ai le souvenir de Pierre Louÿs, j'ai du le lire dans le temps, et j'ai voulu raviver mes souvenirs en relisant les "Chansons de Bilitis". Toujours aussi délicieusement teintées d'un érotisme à peine esquissé.
Pour exemple l'extrait ci-après. Sans vouloir m'identifier au personnage principal:

LE VIEILLARD ET LES NYMPHES

Un vieillard aveugle habite la montagne. Pour avoir regardé les nymphes, ses yeux sont morts, voilà longtemps. Et depuis, son bonheur est un souvenir lointain.
«Oui, je les ai vues, m'a-t-il dit. Helopsychria, Limnanthis ; elles étaient debout, près du bord, dans l'étang vert de Physos. L'eau brillait plus haut que leurs genoux.
Leurs nuques se penchaient sous les cheveux longs. Leurs ongles étaient minces comme des ailes de cigales. Leurs mamelons étaient creux comme des calices de jacinthes.
Elles promenaient leurs doigts sur l'eau et tiraient de la vase invisible les nénufars à longue tige. Autour de leurs cuisses séparées, des cercles lents s'élargissaient...»

Visiblement, Pierre Louÿs n'est pas oublié par les grains. J'avais lu les chansons l'année dernière, sous influence gédéesque*.

Maurice Barrès !

j'ai lu un homme libre et le moins que je puisse dire est que ce livre ne m'a pas inspiré (rire).

quant à la colline inspirée, je me souviens des premières pages, emphatiques à mes yeux.

Je crois que cet auteur traverse une période de pénitence, et qu'elle sera durable. Faudra voir !
Pourtant les romanciers de la génération d'Aragon lui trouvaient des qualités de style.

Roger Martin du Gard, André Gide, Daphné du Maurier....
Même leurs noms ne sont plus prononcés alors que Dickens, Hémingway, Dumas sont encore "présents" même s'ils sont peu lus....

Oui, martin du Gard est dans le désert, mais daphné du maurier a connu un retour grâce au cinéma ! Rebecca, les oiseaux !

-Sans compter que des interpretations psy sur Rebecca (être jalouse d'une morte) attirent l'attention sur ce livre.

- Gide, Hélas ! comme il aimait à dire à propos de Victor Hugo (1)


(1)
- quel est le meilleur écrivain du XIXe siècle ?
- Victor Hugo, hélas !

LES ETOILES DE COMPOSTELLE Henri Vincenot Editions Denoël 1982

L'auteur nous invite à le suivre dans ce XIIème siècle où la ferveur de la foi chrétienne
pousse les autorités religieuses, en Occident et dans le royaume de France en particulier, à bâtir des églises toujours plus grandes, toujours plus hautes, toujours plus belles. L'architecture s'enrichit de dentelle de pierres, d'ogives de voûte, d'arcs-boutants et de vitraux. Et de labyrinthes sur le pavage autour des nefs. Et qu'y a t'il de mieux, pour agrémenter le récit, que d'aller en pèlerinage à Compostelle, en compagnie d'un apprenti charpentier et d'un vagabond illuminé, le "Prophète". Sans oublier la foule des pèlerins.......
Jehan le Tonnerre a 14 ans. Il appartient à la communauté civile de Saint-Gall en Bourgogne. C'est une communauté d'essarteurs dont le rôle, depuis toujours, consiste à débroussailler les terrains autour des agglomérations, pour élargir le domaine cultivable.
Près de St. Gall, des moines préparent l'emplacement pour construire leur monastère et une Eglise. Avec le concours de compagnons charpentiers et maçons. Jehan rêve de pouvoir se joindre à ces bâtisseurs .. Il parvient à se faire accepter comme "lapin", un apprenti dans le langage des compagnons. Sa décision est approuvé par le "Prophète", vagabond débraillé et paillard, se disant moine défroqué, aux délires verbaux teints d'une érudition toute orientée vers la justification du savoir qu'il dit tenir des anciens druides. Et des Celtes qu'il fait remonter aux Atlantes. "Aristote a dit que la philosophie a commencé chez eux. Que la Gaule a été institutrice de la Grèce et que Pythagore s'est instruit à leur contact"
En compagnie des "pédauques" compagnons à la patte d'oie, cluniciens, bénédictins, maîtres, digressions philosophiques sur les celtes et les grecs, leçons de mathématiques et de géométrie dans l'espace, sur le tas et ressassées dans la tête, Jehan le Tonnerre a beaucoup à faire, beaucoup à apprendre, beaucoup à assimiler pour devenir compagnon à son tour.
En guise d'initiation finale, sur les conseils et la compagnie du "Prophète", c'est la pélerinage vers Saint Jacques de Compostelle. La longue marche est propice aux enseignements de la symbolique du trait, et à démontrer que tous les lieux consacrés au culte de la chrétienté avaient déjà été choisis par les Celtes et leurs Druides....Et aussi à décrire les aléas de cette longue marche qui a fait déplacer tant de fidèles désireux de racheter leurs péchés vers le Champ des Etoiles.
Au retour, Jehan sera intronisé compagnon charpentier. Avec vingt-trois Compagnons il quittera le chantier de l"abbaye de la Bussière pour un lieu sacré appelé Chartres et y construire, : " une charpente d'une légèreté aérienne reposant sur deux cours de sablières, sur lesquelles les sabots des chevrons formant ferme venaient s'assembler à queue d'aronde, et les deux cours étaient liaisonnés par des étrésillons assemblés eux aussi en queue d'aronde" .
Le récit ne traîne pas en longueurs déplaisantes. Le style y est dru et sans fioritures. Les leçons de géométrie restent compréhensibles pour le lecteur, étant dispensées à des apprentis à l'esprit fruste. Je suppose que Vincenot, s'identifiant au personnage du "Prophète" en a profité pour distiller quelques réflexions de son cru : « On dit que les Basques (qui seraient descendants des Atlantes) ont égorgé Roland dans une brèche de rocher...--bien sûr, et ils ont bien fait, ils défendaient la route sacrée contre les Barbares...les Francs, les Burgondes, toute cette racaille venue se vautrer chez nous et qu'on a eu bien du mal à civiliser »
Vincenot est un "romancier de terroir" au même titre que Bernard Clavel, Maurice Genevoix, Yvan Audouard, J.G.Arnaud etc.....Il est très plaisant à lire et même à relire comme je le fais parfois. Il apporte une sensation d'authenticité goguenarde.

Je ne sais pas si cela peut aider mais sur le site Le matricule des Anges, ils parlent des égarés oubliés :

je ne connais pas ces auteurs et n'ai pas entendu parler d'eux, sauf Claude Aveline par exemple.
Un que j'ai vu dans les catalogues et que je n'ai jamais lu : henri Bosco !

le "mas théotime" de Bosco c'est toute ma culture en allant sur ce site !

alors donne tes impressions ! est il injustement oublié ou meconnu ?

je n'ai qu'un souvenir vague mais il me faisait penser à Giono avec plein de descriptions provençales si mes souvenirs sont bons?
j'ai pioché un peu le net et j'ai trouvé cela :


Pascal vit sur les terres de Provence que son père lui a léguées. Epaulé par La famille Alibert, ses métayers, pour contrer les manoeuvres du cousin clodius qui veut compromettre l'irrigation des vignes ou contaminer les ruches. C'est dans cette atmosphère de suspiscion que revient au pays Geneviève, chargée d'un mystérieux passé...

Henri Bosco situe ce roman en Provence, où deux familles, les Dérivat et Metidieu ont longtemps vécu en parfaite harmonie. Pascal et Geneviève sont donc promis l'un à l'autre mais que ressortira de ces deux personnages ? J'ai découvert avec Pascal, un homme amoureux de la nature, les travaux de la ferme (extraordinaire description!), les codes d'honneur et la simplicité


désolée je suis allée au grenier et je n'ai pas retrouvé le livre de poche que j'avais eu un jour dans ma jeunesse

Maurice Rollinat !
j'en entends parler car un de mes amis a eu recemment le prix maurice Rollinat ; je vais vous renseigner sur cet écrivain du terroir.

voici un de ses poémes qui ressemble assez a ce que fait mon copain : un tableau de genre avec humour

Deux bons vieux coqs

Le cabaret qui n'est pas neuf
Est bondé des plus vieux ivrognes
Dont rouge brique sont les trognes
Entre les grands murs sang de boeuf.

L'un d'entre eux, chenu comme un oeuf,
D'une main sur la table cogne,
Et, son verre dans l'autre, il grogne :

" Aussi vrai que j'suis d'Châteauneuf !
J'reste un bon coq, et l'diab' me rogne !
Je r'prendrais femm' si j'dev'nais veuf. "

" Dam ! moi, fait le père Tubeuf,
J'suis ben dans mes quatre-vingt-neuf :
Et j'm'acquitte encor de ma b'sogne ! "

super et imagé

Ah très bien la rubrique les auteurs oubliés... Moi je piochais dans la bibliothèque de feu ma grand-mère et voilà ce que je pêchais... c'était pas très bon... mais bon ça mordait quand même.

Il ne faut pas oublier justement l'âge qu'on avait et la disposition dans laquelle on était quand on les lisait.

Henri Bosco, "L"Enfant et la Rvière"... qu'est-ce que je n'aime pas cet auteur. C'est d'une niaiserie... Je le range au même rayon que "Le Petit Prince" de Saint-Exupéry... on dit que c'est poétique, ça reste pour moi toujours une lecture insupportable... Je ne lirai jamais ces deux auteurs à mes enfants, ils les découvriront par eux-mêmes... Je préfère qu'ils fassent des jeux-vidéos plutôt qu'ils s'abîments les yeux dans de telles punitions. Moi j'en suis dégoûté à vie. Je les ai brûlés dans mon enfer personnel...

En revanche, Dumas, ça reste tout à fait lisible et à tous les âges. Les 3 mousquetaires, ça reste un chef d'oeuvre... La reine Margot, là aussi chef d'oeuvre... C'est cent mille fois mieux qu'un Max Gallo par exemple et on apprend toujours autant en histoire avec Dumas. Et puis il y a un style que j'apprécie, bon même si Dumas utilisait des nègres...

Henri Troyat, c'est inégal, ça fait partie de mes lectures d'enfance que je ne regrette pas. C'est optimiste. C'est agréable à lire, ça fleure bon les années 60, les trente glorieuse quand le chômage n'existait presque pas... Le tryptique des "Eygletière", l'histoire d'une famille, ça ressemble vraiment à un feuilleton télé que l'on nous diffuse pendant les grandes vacances... C'est frais, mais bon de là à relire Troyat maintenant... J'aurais du mal, mais bon ça reste un bon souvenir de lecture d'enfance et de vacances.

Guy des Cars ou Guy des Gares... J'ai lu aussi. Bof, il mérite bien son sobriquet. Je le lisais pendant mes trajets SNCF.

Bon tout le monde n'a pas eu l'incroyable chance comme moi de profiter de l'incroyable bibliothèque de sa grand-mère....

L'Enlèvement de l'Obélisque de Pierre Boulle - Le Cherche Midi


Ces nouvelles écrites en 1950 sont rééditées.

René Daumal

j'imagine qu'on va crier au scandale ! et tous de dire qu'il est méconnu, injustement méconnu, lui qui a fait partie du « grand jeu » avec Roger-Gilbert Lecomte et Roger Vailland.
Mais où trouver ses poésies ? sur le web, des réferences à des recueils, mais qui les lit ?
j'ai jeté un coup d'oeil sur la grande beuverie, paru chez l'imaginaire de Gallimard, ie lu la première partie, le dialogue laborieux.
C'est une grosse farce :

Citation :

Les sons qu'il tirait de l'instrument étaient si méchamment faux, si obstinément fêlés, que les chaudrons se mettaient à danser sur le ciment, les chandeliers de cuivre à glisser avec des rires atroces sur le stuc des cheminées, les casseroles à balancer leurs ventres contre les murs qui se décrépissaient, et les platras nous tombaient dans les yeux, et les araignées dégringolaient du plafond avec des cris, en plein dans la soupe, et cela nous donnait soif [...]

Faut-il prendre au sérieux les considérations sur le langage qu'on trouve entre les pots de boisson qu'on vide avec ardeur, dans une verve toute étudiante ?

Citation :

Mais les usages rhétoriques, techniques, philosophiques, algébriques, logistiques, journaliques, romaniques, artistiques et esthétchoum du langage ont fait oublier à l'humanité le véritable mode d'emploi de la parole

Certains disent que oui .

Si je m'aperçois qu'ils ont raison, je ferai amende honorable et reprendrai la lecture que j'abandonne pour aujourd'hui.

je découvre ce fil....
Comme quoi, GDS réserve toujours des surprises

Han Suyin, j'ai lu toute son oeuvre à 13 ans (bib familiale), Mazo de la Roche aussi...Pas envie de les relire , mais à l'époque j'avais aimé!

Cronin, Van der Meerch, idem...

mais Montherlant est injustement oublié,,pas pour ses romans, mais pour son théâtre :
"La ville dont le prince est un enfant"
"La reine morte"
Sont de pièces majeures...

Dumas est toujours lu, je regrette que Leroux ne le soit plus, ni Leblanc (Arsène Lupin)

Pagnol est passé "Classique" et est lu dans les collèges.
Ses textes sont d'ailleurs très agréables.

Non, Giono n'est pas chiant!
"Un roi sans divertissement"
"Le hussard sur le toit"
"L'iris de Suse"
sont des oeuvres à lire et relire, avec des thèmes qui sortent du commun et une qualité d'écriture...

Jouhandeau.....

J'ai lu ses "Journaliers" et d'autres dans les années 60...

Il ne reste de lui que "Chaminadour"encore publié.

Je viens de le retrouver et de commander certaines de ses oeuvres;
Quel écrivain !

Nous sommes deux à découvrir ce fil ma chère Fontelle.
Des auteurs que l'on (croit) oubliés, j'en ai encore plein dans ma biblio. Sans compter les "classiques"
Qui lit encore Slaughter ou encore Léon Uris Robert Montheillet?
Je vais les dépoussiérer

Aristarque a écrit:

Qui lit encore Slaughter, ou encore Léon Uris, Robert Monteilhet ?

ils figurent dans les bibliotheques publiques, sont parfois un peu délaissés, c'est vrai, mais
Monteilhet a même un fil sur GDS*

J.K Huysmans.
Je ne sais pas s'il est tout à fait oublié, mais en tout cas il n'est plus très lu. Je vais travailler sur son oeuvre pour mon master (enfin j'espère bien que cela se fera )

j'aime bien à rebours dont Mallarmé s'est souvenu dans "prose pour Des Esseintes", mais c'est vrai qu'il n'est pas très lu par le public.

Rassure-toi quand même, tu auras une belle bibliographie à consulter