Eduardo Pavlovsky

Comme j'assisterai cette semaine à une lecture publique de ce texte:
Potestad, puissance paternelle d’Edouardo Pavlosky, c'est l'occasion d'en dire deux mots. J'y reviendrai peut-être...

Potestad s’inspire du coup d’état militaire qui renversa le gouvernement constitutionnel argentin le 24 mars 1976. Un groupe d’hommes et de femmes s’était adonné à l’enlèvement des enfants d’autrui qu’il considérait comme des butins de guerre. Cette nouvelle secte de gens «normaux» prenait les enfants de militants tombés pendant la répression. Ils assassinaient les parents et changeaient l’identité des enfants. Ils justifiaient en outre ces enlèvements par une nouvelle éthique: ils devenaient les «parents», «sauveurs» de ces enfants de «l’enfer rouge».

Un homme nous confie son histoire. Il s'est approprié par le passé la fille d'opposants assassinés. Aujourd'hui on vient lui reprendre cette enfant, qui, lui dit-on, n'est pas la sienne et il ne comprend pas. Potestad écrite vers la fin de la dictature argentine ausculte l'espace parfois infime entre victime et bourreau.

Un texte bouleversant à mettre en parallèle avec le film de Puenzo, La Historia Oficial ...

Si vous décidez de lire le texte de Pavlovsky, faites-vous le plaisir de vous le lire à voix haute (cela ne dure pas plus d'une heure).

Eduardo Pavlovsky

Né en Argentine en 1933. Psychanalyste, acteur au théâtre et au cinéma, il publie de nombreux articles et ouvrages sur l’art et la créativité. Il est l’auteur d’une quinzaine de pièces de théâtre, toutes publiées et montées en Argentine.

J'ai vu, il y a deux ou trois ans, sa pièce La mort de Marguerite Duras...
qui n'a (presque) rien à voir avec la mort de Marguerite Duras...


Une mouche vole, agonise puis meurt, solitaire. Comme la grande solitaire que fut Marguerite Duras. Comme chacun. Comme lui qui parle ; qui réfléchit sur sa vie, ses aléas, ses amours, ses sens... Enfance, adolescence, engagements, joies délires, l'évocation suit le cours de la vie qui est là, éclatante ou cruelle ou barbare. La vie qui sourd et circule.

Potestad et La mort de Marguerite Duras:
ces deux monologues ont été édités groupés aux Editions Théâtrales (11 euros) et peuvent vous offrir deux très bons moments de lecture.
J'aime beaucoup ces textes.