Éclat De Rire

Citation :

c'est une étrange entreprise que celle de faire rire les honnêtes gens

Molière

Ha ! Badebec, ma mignonne, m'amie — mon petit con (toutefois elle en avait bien trois arpents et deux sexterées), ma tendrette, ma braguette, ma savate, ma pantoufle, jamais je ne te verrai. Ha ! pauvre Pantagruel, tu as perdu ta bonne mère, ta douce nourrice, ta dame très aimée ! Ha, fausse mort, tant tu m'es malivole, tant tu m'es outrageuse, de me tollir celle à laquelle immortalité appartenait de droit ! »

Et, ce disant, pleurait comme une vache; mais tout soudain riait comme un veau, quand Pantagruel lui venait en mémoire.

« Ho, mon petit fils, disait-il, mon couillon, mon peton, que tu es joli et tant je suis tenu à Dieu de ce qu'il m'a donné un si beau fils, tant joyeux, tant riant tant joli. Ho, ho, ho, ho ! que je suis aise ! Buvons, ho ! laissons toute mélancolie ! Apporte du meilleur, rince les verres, boute la nappe, chasse ces chiens, souffle ce feu, allume la chandelle, ferme cette porte, taille ces soupes, envoie ces pauvres, baille-leur ce qu'ils demandent ! Tiens ma robe, que je me mette en pourpoint pour mieux festoyer les commères.»

Rabelais, Pantagruel, chapitre 3 : "Entre le rire et les larmes"

"Va, chante ce qu'on n'ose écrire,
Ris, et qu'on devine ô chanson,
Derrière le masque du rire
Le visage de la raison."

Victor Hugo

Le cancre

Il dit non avec la tête
Mais il dit oui avec le coeur
Il dit oui à ce qu'il aime
Il dit non au professeur
Il est debout
On le questionne
Et tous les problèmes sont posés
Soudain le fou rire le prend
Et il efface tout
Les chiffres et les mots
Les dates et les noms
Les phrases et les pièges
Et malgré les menaces du maître
Sous les huées des enfants prodiges
Avec des craies de toutes les couleurs
Sur le tableau noir du malheur
Il dessine le visage du bonheur.

Jacques Prevert

On ne voit pas passer le temps par jean ferrat.

On se marie tôt à vingt ans
Et l'on n'attend pas des années
Pour faire trois ou quatre enfants
Qui vous occupent vos journées
Entre les courses la vaisselle
Entre ménage et déjeuner
Le monde peut battre de l'aile
On n'a pas le temps d'y penser

Faut-il pleurer, faut-il en rire
Fait-elle envie ou bien pitié
Je n'ai pas le coeur à le dire
On ne voit pas le temps passer

Une odeur de café qui fume
Et voilà tout son univers
Les enfants jouent, le mari fume
Les jours s'écoulent à l'envers
A peine voit-on ses enfants naître
Qu'il faut déjà les embrasser
Et l'on n'étend plus aux fenêtres
Qu'une jeunesse à repasser

Faut-il pleurer, faut-il en rire
Fait-elle envie ou bien pitié
Je n'ai pas le coeur à le dire
On ne voit pas le temps passer

Elle n'a vu dans les dimanches
Qu'un costume frais repassé
Quelques fleurs ou bien quelques branches
Décorant la salle à manger
Quand toute une vie se résume
En millions de pas dérisoires
Prise comme marteau et enclume
Entre une table et une armoire

Faut-il pleurer, faut-il en rire
Fait-elle envie ou bien pitié
Je n'ai pas le coeur à le dire
On ne voit pas le temps passer

FAUT-IL RIRE ou pleurer du monde ?

« Trouvant vaine l’humaine condition », rapporte Montaigne dans un célèbre chapitre des Essais, Démocrite ne sortait en public qu’avec un visage moqueur et riant.

Habité par les mêmes sentiments, Héraclite affichait un visage attristé et des yeux chargés de larmes.

Ben moi je me sens comme Héraclite quand j'entends cette chanson, et même là en la lisant :cry:

Dès notre plus jeune âge, on rirait 400 fois par jour, sans raison, par pur plaisir. À l'âge adulte, ce n'est plus qu'une vingtaine de fois.1 L'école, le travail, les conventions sociales nous amènent peu à peu à garder notre sérieux et à perdre notre capacité de rire spontanément. Dommage, car il est désormais démontré scientifiquement que l'humour et le rire sont excellents pour la santé

http://minilien.com/?xlxkVC5bKE

un site scientifique sur le RIRE - n'oubliez pas les travaux pratiques : mettre le son.

Le parti d'en rire
(Les Quatre Barbus)
(paroles de Pierre Dac et Francis Blanche)

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En fond sonore, le choeur répète :

Oui
Notre parti
Parti d'en ri-re
Oui
C'est le parti
De tous ceux qui n'ont pas pris de parti
Notre parti
Parti d'en ri-re
Oui
C'est le parti
De tous ceux qui n'ont pas pris de parti
...


Sans parti pris nous avons pris le parti
De prend' la tête d'un parti
Qui soit un peu comme un parti
Un parti placé au d'ssus des partis
En bref, un parti, oui
Qui puisse protéger la patrie
De tous les autres partis
Et ceci
Jusqu'à c'qu'une bonne partie
Soit partie
Et que l'autre partie
C'est parti
Ait compris
Qu'il faut être en partie
Répartis
Tous en seul parti
Notre parti

Nous avons placé nos idéaux
Bien plus haut
Que le plus haut
Des idéaux
Et nous f'rons d'not'mieux
Cré vindieu de vindieu de vindieu
Pour que c'qui n'va pas aille encore mieux
Oui pour vivre heureux
Prenons l'parti d'en rire
Seules la joie et la gaieté peuvent nous sauver du pire
La franche gaieté
La saine gaieté
La bonne gaieté des familles

Nos buts sont déjà fixés :
Réconcilier les oeufs brouillés
Faire que l'veau d'or puisse se coucher
Apprendre aux chandelles à s'moucher
Aux lampes-pigeons à roucouler
Amnistier les portes condamnées
A l'exception des portes-manteaux
(tiens ça rime pas, ah oui je sais
C'est pour ça qu'y peuvent s'accrocher
Exiger que tous les volcans
Soient ramonés une fois par an
Simplifier les lignes d'autobus
En supprimant les terminus
Et pour prouver qu'on n'est pas chiches
Faire beurrer tous les hommes-sandwichs

Voilà quel est notre programme
Voilà l'programme
D'mandez l'programme
On l'trouve partout
Je l'fais cent sous

Mais... pas d'hérésie !

- Notre parti
- Parti d'en rire, oui
- Non !
- Si !
- Crétin !
- Pauvre type !
- Abruti !

Et voici... ce qu'est notre parti
Oui !

source : merci à http://www.geocities.com/foursov/divers/parti.html

Mais quel est donc ce mal, ce coup d'épilepsie
Où l'on râle, écumant, la cervelle épaissie,
Les sens perdus, les nerfs détraqués, où la chair
Semble un poisson vivant dans une poêle à frire?
Hélas, ce mal, c'est notre ami, c'est le plus cher,
C'est le consolateur des hommes, c'est le RIRE!...
Jean Richepin

il est plus facile de trouver des larmes que du rire ..........
néanmoins, voici :

un bon Rire.
Les tables de multiplication donnaient le fou rire à Ferdinand. Il lisait : six fois quatre, vingt quatre, six fois cinq trente, six fois six trente six et ne pouvait aller plus loin sans éclater de rire. ----- Mais, enfin, Ferdinand, c'est bien utile cependant, les tables de multiplication ! Bien sûr, répondait Ferdinand, mais pourquoi l'utile ne ferait-il pas rire ?

NORGE - les oignons sont en fleur
Je faisais rire, on parla de démence.
Je fais pleurer, la louange est immense.
Dans ma retraite, hostile à ces délires,
Je goûte un Dieu que j'appelle sourire. (l'oignon)

Pour ne jamais rire, il faut être une bête ou un dieu
Charles Lalo

C'est vraiment une excellente idée d'avoir ouvert un fil pour parler du rire.
Rabelais l'a bien dit:
"Mieux est rire que de larmes écrire
Pour ce que rire est le propre de l'homme"

Et toi, chère Coline, tu pourras "Rire à la caisse"!...En termes de Bourse, c'est percevoir, chez un agent de change, le produit d'une heureuse spéculation.

Il n'y a que les savants qui prennent le rire au sérieux!..
La preuve? Cet exposé d'un prix Nobel:
.Essai sur la signification du comique. :
<< Le rire, phénomène essentiellement humain, réclame l’action de l’intelligence pure, dénuée d’émotion, et de la société. Il naît du léger scandale produit par toute maladresse ou raideur, où, la matière « épaississant l’âme », apparaît « le mécanisme plaqué sur du vivant ». De ces principes sont issus : le comique formel (travestis….) le comique de situation (quiproquos…), le comique de mots (exagérations…) et le comique de caractère (création d’un type…)
Né de la révolte sociale devant ces actes légèrement attentatoires, le rire châtie en humiliant.
"C’est, conclut H.Bergson, l’auteur de l’ouvrage, une écume pétillante, mais de saveur assez amère.>>
A pleurer de rire… Il devait avoir des rires constipés Henri Bergson (1859-1941) prix Nobel de littérature !….(certainement pas comique)

De Baecque, Les éclats du rire. La culture des rieurs au XVIIIe siècle, Paris, Calmann-Lévy .

Les Éclats du rire, le dernier ouvrage d’Antoine De Baecque, est une contribution importante et originale à l’histoire anthropologique de la culture politique du XVIIIe siècle à partir de la question du rire, de ses origines, de ses manifestations et de ses pratiques.

L’auteur repère trois sortes de rires : le rire aristocratique de la faction satyrique ; la gaieté, rire joyeux dans la tradition rabelaisienne ; la farce, le rire vulgaire de la rue, des théâtres populaires et surtout du cabaret de Ramponneau.

Il ne faut jamais dire du mal du rire, écrit Marcel Pagnol. Il n’existe pas dans la nature. Les arbres ne rient pas et le bêtes ne savent pas rire…Il n’y a que les hommes qui rient….Le rire c’est un chose humaine, une vertu qui n’appartient qu’aux hommes et que Dieu peut-être, leur a donné pour les consoler d’être intelligents….

Gargantua à la naissance de son fils se sent partagé entre la joie de l’accueillir et la douleur d’avoir perdu sa femme :
« Ce disant, pleurait comme une vache, mais tout soudain riait comme un veau. »

« Nature nous découvre cette confusion : les peintres tiennent que les mouvements et plis du visage qui servent au pleurer servent aussi au rire…Et l’extrémité du rire se mêle aux larmes. » (Montaigne)

Le sage ne rit qu'en tremblant a écrit Baudelaire; mais pourquoi s'en faire puisque: La vie est une comédie et que c'est toujours la mort qui rit la dernière!.....

Préparons la rentrée avec la

Litanie des écoliers

Saint Anatole
Que légers soient les jours d’école !
Saint Amalfait,
Ah ! Que mes devoirs soient bien faits !
Sainte Cordule,
N’oubliez ni point ni virgule,
Saint Nicodème,
Donnez-nous la clé des problèmes
Saint Tirelire,
Que grammaire nous fasse rire !
Saint Siméon,
Allongez les récréations.
Saint Espongien,
Effacez tous les mauvais points.
Sainte Clémence,
Qus viennent vite les vacances !
Sainte Marie,
Faites qu’elles soient infinies !

Maurice Carême.

Sonnet d'Art Vert

Mon cadre a son sonnet, ma toile a son mystère
Paysage éternel en un moment conçu !
Suis-je un pré ? Suis-je un lac ? Hélas, je dois le taire,
Car celui qui m’a fait n’en a jamais rien su.

Ainsi je vais passer encore inaperçu,
Toujours assez coté, mais pourtant solitaire;
Et mon auteur ira jusqu’au bout de la terre,
Attendant la médaille et n’ayant rien reçu.

Le public, quoique Dieu l’ait fait gobeur et tendre,
Va filer devant moi, sans entendre,
Malgré mon ton gueulard, mes appels sur ses pas !

Au buffet du salon pieusement fidèle,
Il va dire, en buvant son bock tout rempli d’aile :
« Quels sont ces épinards ? » et ne comprendra pas.


Jean Goudezki

Le chameau

Un chameau entra dans un sauna
Il eut chaud
très chaud
trop chaud.

Il sua
Sua
Sua.

Une bosse s'usa,
S'usa,
S'usa.

L'autre bosse ne s'usa pas.

Que crois-tu qu'il arriva ?

Le chameau dans le désert
se retrouva dromadaire.

pierre Coran

ah ! c'est trop beau ! je le lui vole sans même attendre son autorisation !
ce poème vous rappelle certainement quelque chose. Je l'ai trouvé chez Domi. Inutile de vous donner la page exacte !
Voyez plutôt son blog,
lLe blog de domi, où lesmots s'amusent discrètement, mérite bien un peu de publicité !


LE CHARMEUR DU BAL

C'est un bal d'ouverture où danse une douairière
Aguichant sottement au verbe des maillons
Brillants, où le sommeil, des imposants derrières
Bruit ; c'est un petit bal qui tousse de bouillons.

Un mitron jaune, boules vertes, honte bue
Et l'aqueduc bouillant dans le buisson de feu
Mord :il est tout en dur, imberbe, sous l'anus,
Châle dans son hiver au mystère du voeu.

Épié par les aïeux, il mord. Bouche de môme
Blanche comme un coeur de salade, il se fait homme.
Rupture, verse-lui de ton eau : il n'a joie !

Les flonflons ne font plus frétiller sa sardine ;
Il mord dans le sommeil, le pain en sa farine,
Débile. Il a deux joues rouges pleines de doigts.

(Décembre 2005.)

Retour vers du plus simple :

St-Simon a écrit:

Heudicourt le fils, qui était une espèce de satyre fort méchant et fort mêlé dans les hautes intrigues galantes, fit dans la suite sur tous ces Montsoreaux une chanson si naïve, si fort d'après nature et si plaisante, que quelqu'un l'ayant dite à l'oreille au maréchal de Boufflers pendant la messe du Roi, où il avait le bâton, qu'il ne put s'empêcher d'éclater de rire. C'était l'homme de France le plus grave, le plus sérieux, le plus esclave de toute bienséance ; le Roi se retourna de surprise, qui augmenta fort voyant le Maréchal pâmé à qui les larmes en tombaient des yeux.

......Ce que je ne parvenais pas à supporter, c'était le rire, le rire en lui-même, cette subite et violente distorsion des traits qui déforme la face humaine, qui la dépouille en un instant de toute dignité.
Si l'homme rit, s'il est le seul parmi le règne animal, à exhiber cette atroce déformation faciale, c'est également q'il est le seul, dépassant l'égoïsme de la nature animale, à avoir atteint le stade infernal et suprême de la cruauté...
Michel Houellebecq