Des Mots

PtiteBoueOsoulier a écrit:

Je tombe, fière, les étoiles,
elles s'étiolent à mes pieds.

Amusant.
tu penses beaucoup à tes pieds ?

rotko a écrit:

PtiteBoueOsoulier a écrit:

Je tombe, fière, les étoiles,
elles s'étiolent à mes pieds.

Amusant.
tu penses beaucoup à tes pieds ?

c'est à dire que...
oui
forcement
j'avais ces temps-ci
une vue imprenable sur les semelles

tu connais sans doute cette sculpture ?

rotko a écrit:

tu connais sans doute cette sculpture ?

heu
non
c'est de qui et à quel endroit ?

rotko a écrit:

tu connais sans doute cette sculpture ?

ça me titille en bord de cervelle
mais je retrouve pas dans les méandres de ma mémoire défaillante

je te donne un indice

l'homme aux semelles devant

Est-ce que ça déclanche ta mémoire ?

rotko a écrit:

je te donne un indice

l'homme aux semelles devant

Est-ce que ça déclanche ta mémoire ?

l’Homme aux semelles de vent »

rotko a écrit:

je te donne un indice

l'homme aux semelles devant

Est-ce que ça déclenche ta mémoire ?

je connaissais plutôt cette œuvre là
Ete 94

oui, la sculpture est à Paris dans le IVe, non loin de la bibliothèque Forney dont j'aime bien les expositions.

rotko a écrit:

oui, la sculpture est à Paris dans le IVe, non loin de la bibliothèque Forney dont j'aime bien les expositions.

quelle chance d'être à Paris

pensées éparses du grain d'Ysandre

Les artistes ne sont que des tambours.
Lorsqu'ils sont frappés par les évènements,
ils ne peuvent que résonner.

Les sons éclatent.
une mélodie ?
en harmonie ?
avec des dissonances ?
peu importe.

L'essentiel est que le son porte,
que le son emporte,
aux dehors, ouvre les portes.

Quelqu'un peut-être ?
ailleurs ?
pourra les recevoir.

Auto portrait en pied, de verre.

Dans la loge...
Elle était là... devant moi... un paradis perdu me revenait.
Comme un rêve évanescent.
La petite pièce luisait de l'orangé de quelques bougies, tremblotantes.
Elle avait toujours aimé, l'enveloppant fragile et tiède de la lumière d'abeille.

Moi, au creux du thorax, une fulgurance cœur dentifrice, pressé d'un seul coup.
Nous étions figées, l'une en face de l'autre.
Elle, près d'un grand miroir, moi près de la porte,
deux statues de sel et d'eau... pétrifiées.
Nos regards sertis ne pouvaient se défaire.
Mon 'Je' ....... évaporé en un instant, au profit du...... 'Elle'.

Je la fixe, toutes les émotions défilent sur son visage, film accéléré du moment.
Surprise, joie, colère....anéantissement.
Je la scrute, j'enfonce mes yeux dans les siens comme deux lames,
elle est à fleur de peau, je la sens défaillante.
Son regard titube, oscille sur la pointe des pieds... au bord du précipice ;
puis il se casse, plie, ploie, s'abandonne.
Un voile d'eau luisant le recouvre subitement, emplissant les petites vasques,
pressé de quitter un cœur trop lourd.
Il veut descendre effleurer les joues pâles, onduler (libre) sous la bise du souffle,
mais tout son corps agrippe l'ourlé perlé, désespéré de le retenir.

En trois enjambées, je suis contre elle.
je la serre............. si fort que mes bras craquent comme des branches, vertes et emplies de sève forte. J'ai l'impression qu'ils vont se rompre, faire éclater mes muscles en bouquets de fibres, fraîches comme un éclat de cristal sonore.
Ma bouche engloutie la sienne... brutale, de peur qu'elle ne m'échappe.
Goulue et assoiffée du désert que je viens de traverser.
Mes lèvres font un essuie-larmes frénétique sur les siennes.
Et derrière mes yeux fermés, des lumières stroboscopiques s'agitent, pulsations tribales infernales.

Soudain ses larmes coulent.... brûlantes....
Son corps ne lutte plus, la tension s'affaisse, le liquide salé, de joie et de rage mêlée, fond sur mes joues, je l'accueille et le goûte, rassérénée.
Ma main, sur le limbe sublime de sa cambrure frémit, je la laisse glisser en ce vallon velouté, depuis les grêles et adorables petites bosses de sa nuque gracile, jusqu'à ses petites fossettes qui font deux si beaux accents... au-dessus de ses fesses, et dont mes doigts se délectent.
Je reprends mon baiser, le raisonne, le ralenti.... le calme de la fougue orchestrée par le manque.
Il redescend, il s'allonge, se dilue au fondant des lèvres, douceur des anges, effleurement de souffles... en pointillé.
La langue caresse et mouille au travers des lèvres, qui prennent et relâchent sans cesse les siennes entrouvertes, au jeu des 'Golden fish' affamés en surface, je suis la reine des douceurs.

Doucement ses mains me repoussent, légères, deux ailes d'oiseaux sur ma peau...
Mon buste se décolle mais pas mon bassin qui reste emboîté, pièce unique ouvragé pour le sien.

Elle me fixe... ne dit rien, les yeux rougis et fiévreux...puis, tout à coup !
- " Vas-t’en, vas-t'en, et n'essaie plus jamais de me revoir "
Ses mains m'écartent d'un geste ferme, cela fait mal, encore...
J’ai tellement besoin d'elle et déjà elle me repousse.

Je ne dis rien... elle fixe le miroir et je suis derrière elle.
Je la prends par la taille, j'applique mon corps de nouveau au sien, délicatement... comme on saisirait un oisillon tombé du nid, je me pose docile, dans l'écrin de son dos.
Elle me regarde, nos regards s'enchâssent dans la flaque du miroir, ourlés des langues veloutées des bougies qui lèchent nos visages.
Elle - " Pourquoi ? "
Je sais qu'elle m'en veut, très fort... et elle à des raisons pour ça, je suis bien placée pour le savoir.
Je sais le mal que je lui ai fait, immense. Pourtant, sa voix éraillée par la râpe des larmes est nuancée de douceur, de tendresse.
Je l'observe, je vois sa fatigue... ces berceaux... violets sous les yeux d'onyx luisants.
Ces deltas... bras de fleuve nouveau-nés aux coins de ses yeux, que je ne connaissais pas.

Soudain...
Comme des milliers d'aiguilles de conscience éveillent mon épaisseur. Toute ma chair est prise dans une torpeur cataleptique ; jusqu'à la moindre cellule, est engloutie par un sentiment d'extrême fragilité. Il me comprime le thorax dans un corset et perce tout mon corps comme une mitraille anesthésiante.
Le temps se suspend
instant qui s'accroche à la voûte d'un souffle.
Une goutte................à peine................ à la pointe d'une feuille, ... chancelante.............entre...
tomber...................et ne pas tomber.
Et cette prise de conscience, bien loin de me dégriser, enfle d'un doux bruissement, la voile soyeuse de ma tendresse.
Assouplie et arrondie comme le ventre d'une mère, je l'enveloppe...
L'immensité m'envahit, démesurée, m'engloutit d'une canicule aimante.
De façon démesurée, l'amour ressenti me submerge dans un bain d'aisance.
Au-delà du corps, au-delà de la chair, au-delà des apparences que le temps dérobe.
Réaliser la fragilité et l'éphémère. La dépendance de cette âme qui m'est si chère
à ce pauvre petit corps malmené, me confond et m'émeut si fort, que du fin fond de mes entrailles...
remontent à mes yeux éreintés, des perles grises... d'amour pur.

Duo matissien
Henri Matisse - Le chat aux poissons rouges
---------------------
Ton ami Matisse
est un beau négligent
et un bel inconscient
il a encore laissé
tous ces pots de couleurs
avec le ventre à l'air.

Regarde un peu le résultat...

nos deux amours
nos deux minettes
en sont maintenant
toute détournées
de leur pelures originelles.

Nous voilà donc avec des chattes
de couleurs très originales.

Une toute rouge
qui chante en MI.
Et une toute bleue
qui chante en AOU !
cacophonie violette
pour tympans crevés.

j'aime bien ce ton fantaisiste qui s'amuse de lui-même.

j'aime beaucoup ce débridé dans la construction des phrases, ce sombre et ce clair et puis, clair-obscur.
tu épuises les mots pour en tirer la chair. De la poésie à l'arraché ! c'est beau.

Ysandre a écrit:

j'aime beaucoup ce débridé dans la construction des phrases, ce sombre et ce clair et puis, clair-obscur.
tu épuises les mots pour en tirer la chair. De la poésie à l'arraché ! c'est beau.

Merci heureuse que cela te parle

rotko a écrit:

j'aime bien ce ton fantaisiste qui s'amuse de lui-même.

Merci de me lire

C'est très triste un papillon mort.

Ysandre a écrit:

C'est très triste un papillon mort.

C'est le destin de toute chose ici bas

L'éphémère de cette beauté
les rend encore plus précieux
dans le temps qu'ils sont là

il faut alors jouir en pleine conscience
à la manière du Zen (Japon), "Chan"(Chine) « méditation silencieuse »
et de "la voie"...
de leur ineffable valeur


Le Chan

Ysandre a écrit:

C'est très triste un papillon mort.

Il danse un petit peu et ptiteboue met sa mort en musique

rotko a écrit:

Ysandre a écrit:

C'est très triste un papillon mort.

Il danse un petit peu et ptiteboue met sa mort en musique

Tout à fait mon cher rotko

il virevolte
nous charme de ses volutes colorées dans l'air
un plaisir ..... cette légèreté