Bernard CLAVEL

tu as entièrement raison, Clertie ! certainement pas "roman de gare", avec tout ce que cela comporte.
D'ailleurs, cette expression me parait bien "passe-partout" ! roman qui se lit vite : le temps d'un voyage en train ? roman mal écrit, qui n'apporte rien, ne conduit à aucune réflexion ? roman à l'eau de rose ? mauvais roman ?
Alors, je pense que tout ce qui sort avec abondance chez les éditeurs depuis qq temps, encensé par une certaine presse, avec des moyens marketing importants, des critiques parisianistes dithyrambiques, peut se classer dans les romans de gare !

On pourrait même dire "roman à fric" pour ce dont tu parles Ysandre, écris pour vendre le plus possible d'exemplaires et rapporter le maximum à l'éditeur...

J'étais persuadée que Le tambour du bief avait déjà été commentée, mais en fait je crois que non, alors je me permets de mettre mon grain  

À Dole sur les bords du Doubs, Antoine partage son existence entre la société de sauvegarde des joutes nautiques, le tambour et son métier d'infirmier. Face à une malade rongée par le cancer, et sa famille rongée par la misère, il se retrouve un jour au pied du mur. Prendre la responsabilité énorme de mettre fin aux souffrances de la vieille dame, ou la laisser mourir à petit feu ?

L'hésitation sans fin de l'infirmier montre l'impossibilité de prendre une décision juste, et quelle qu'elle soit, d'assumer les lourdes conséquences qu'elle fera peser sur la famille. Chez la malade, la mort est présentée comme une nécessité, voire un soulagement, pour elle comme pour sa famille. Le côté matériel est aussi présent, avec un sentiment d'urgence qui apparaît quand le beau-fils finit par trouver du travail, mais trop loin pour pouvoir accepter, à cause de la vieille dame. Mais quand l'infirmier est devant l'armoire de l'hôpital qui renferme le poison, le crime apparaît tout entier, dans une froideur chirurgicale, et cette armoire tente Antoine comme le diable.

Tout ça n'en fait pas un roman à thèse (donc pas manichéen) et c'est ça qui le rend si bouleversant.

Et puis il y a de merveilleux passages sur le Doubs, la forêt du Jura, le rapport entre l'infirmier et son oncle, si simple et si compliqué. Et le tambour ! pour moi un des plus beaux passages, c'est quand Antoine tend son tambour et joue dans la forêt avec son oncle.

Spoiler:

oui, je l'ai lu sans en rendre compte, un bon souvenir ;

Moi aussi j'ai lu Le tambour du bief il y a longtemps et j'avais bien aimé ; l'écriture est belle.
Merci Clertie de nous rafraîchir la mémoire

Diantre ! je n'ai pas lu ce Clavel où tu me donnes envie de mettre le nez, Clertie ! Merci  j'aime ton compte rendu.

j-en avais lu un autre où il était question d' adolescents délinquants dans un cadre rural, j-ai oublié le titre;

rotko a écrit:

j-en avais lu un autre où il était question d' adolescents délinquants dans un cadre rural, j-ai oublié le titre;

Malataverne ? Un roman inspiré d'un fait divers, souvent donné à lire au collège, du moins il y a quelques années !

oui, malataverne, j'aurais dû me souvenir d'un titre aussi bien choisi ;