La séduction, toute une histoire.

L'art - en particulier la littérature et le cinéma - a mis en scène à travers les époques de grands séducteurs et séductrices qui ont marqué la mémoire collective.

Un petit tour d'horizon avec ce joli livre d'Anne de Marnhac



Le XVIIIe siècle consacre un art étrange, celui de la séduction. Hommes et femmes, personnages réels ou créations littéraires, roués ou dandys, courtisanes ou cocottes, vamps ou femmes fatales l’ont incarné en changeant les visages, les codes, les critères. Ces figures mythiques, tels Don Juan, Casanova, Lovelace, Valmont, Bel-Ami, ou encore Carmen, Nana, Lolita, Marilyn, parmi tant d'autres, hantent nos mœurs et notre imaginaire. Plus près de nous, on évoquera aussi Woody Allen ou Gainsbourg.
Mais derrière ces légendes, que se cache-t-il ? Quels sont les atouts, les armes, les charmes, les forces, les faiblesses de ces conquérants ? Quelle énergie sous-tend la figure du séducteur et éclaire ses projets ? Quelle tragédie habite la femme fatale ?

Abondamment illustré, cet ouvrage rendra hommage, par sa conception graphique, à ce qui fait courir les séducteurs d’hier et aujourd’hui : le nombre de proies, le tableau de chasse, l’appétit insatiable. Car, si les codes et les fantasmes ont changé avec le temps, le désir de séduire répond toujours aux mêmes motivations : se faire aimer sans cesse pour vaincre la solitude, l’angoisse et la mort.

Ce qui est curieux, c'est que les séducteurs ou séductrices ne sont pas obligatoirement beaux ! Gainsbourg, par exemple.....
Le désir forcené de séduire vient parfois de l'enfance. J'ai connu un homme qui voulait se prouver qu'il plaisait. Il avait un frère plus jeune et plus beau que ça mère lui préférait ouvertement. A partir du moment où, adolescent, il s'est rendu compte qu'il pouvait séduire les jeunes filles, il a commencé sa quête désespérée. Il s'est marié, à fait souffrir son épouse à cause de ses nombreuses aventures et ils ont divorcé. Il a retrouvé une autre femme et il a continué. C'est navrant ! en psychiatrie on nomme ce comportement le donjuanisme. L'origine n'est pas toujours la même et peut être que pour d'autres, il n'y en a pas ?.....

J'ai connu un individu de ce genre (don juan ou casanova) dans mon travail, nous avions le même âge et la trentaine, c'était à Paris, nous hantions le quartier latin, son plaisir était de draguer sur les terrasses des Boulevards les femmes jolies ou non, il avait une foi indestructible en lui même. Il était capable de se prendre cinq, six, sept vents qui auraient détruits tout autre, mais lui continuait inlassablement et passait d'une femme à l'autre et finalement il terminait sa soirée avec une dame et cela à chaque fois. Rien ne pouvait le remettre en cause, il était sur de lui (il faut reconnaître qu'il était bien de sa personne..), ce genre de personnage est destructeur pour son entourage. Beau parleur, hableur, il "embobinait" ses dames, et comme au travail il m'avait parlé de sa propension à attirer les femmes j'avais voulu le voir à l'oeuvre. Ce n'était pas de l'affabulation je vous le jure, par contre c'était un individu qui avait du mal à garder des amis, en effet comment voulez vous que quelqu'un partage avec lui des moments d'amitié quand cette personne était capable de s'embarquer dans une "aventure" à chaque coin de rue et de vous planter là pour suivre sa conquête comme si vous n'existiez même pas....

Un bon sujet autant se renseigner sur ce dont nous sommes victimes je connais une fille qui se met de "l'attrape-couillon", dit-elle. C'est son art du maquillage ;



Dans Mogambo le film de John Ford, toutes les femmes le trouvaient "seduisant". Il jouait, je crois, dans autant en emporte le vent ?

je brûle les bateaux de Nicyrle en disant l'étymologie : se-ducere, voudrait dire à l'origine conduire hors du chemin, d'où dévoyer, mais je n'en suis pas sûr

hé bé moi, je le trouve pas séduisant ! il a l'air glauque !

Citation :

je brûle les bateaux de Nicyrle en disant l'étymologie : se-ducere, voudrait dire à l'origine conduire hors du chemin, d'où dévoyer, mais je n'en suis pas sûr Smile

c'est tout à fait vrai, ton Excellence.

Oui, oui, mais ce qui est curieux c'est qu'à l'origine, en latin classique donc, seducere ne signifiait nullement "séduire" et encore moins "dévoyer" mais "emmener à part", par exemple pour parler à quelqu'un en particulier ; puis le mot a signifié "séparer" ("la mort sépare le corps de l'âme" a écrit Virgile), voire partager (un lieu par exemple). Ce n'est que dans les textes des Pères de l'Eglise (les Auctores Ecclesiastici) qu'on trouve ce sens péjoratif de "séduire, corrompre, dévoyer".
Cela laisse rêveur, non ?

heu... ça ne m'étonne pas que ça vienne de l'église

voici ce que j'ai trouvé : ici

Étymol. et Hist. 1. Déb. xiies. trans. « entraîner quelqu'un à commettre des fautes » (St Brendan, éd. I. Short et B. Merrilees, 310); 2. ca 1470 « induire en erreur, faire s'égarer » (George Chastellain, Chron., éd. Kervyn de Lettenhove, t. 3, p. 249); 3. 1538 « abuser, déshonorer une femme, une jeune fille » (Est.); 4. 1542 seduisant part. prés. adj. « propre à plaire » paroles seduisantes (E. Dolet ds Delb. Notes mss); 1698 trans. « charmer quelqu'un, l'attirer irrésistiblement en lui plaisant beaucoup » qui seduit & qui plaist (Boileau, Satires, éd. A. Cahen, XI, 96). Réfection d'apr. le lat. eccl. seducere « séduire, détourner du droit chemin », v. Blaise − en lat. class. « amener à part, à l'écart » (d'où chez Marot séduire qqn du droict chemin « le détourner du droit chemin »; cf. aussi séduire qqn de Dieu, Péguy, loc. cit.) − de l'a. fr. souduire « id. », att. dès ca 1100 au part. prés. adj. traitur suduiant (Roland, éd. J. Bédier, 942), lui-même du lat. subdūcere « soulever; retirer » qui a dû prendre le sens de « séduire » en lat. pop., cf. de même l'ital. soddurre auj. en recul devant sedurre.

Saint Brendan autant que je me souvienne était l'écclésiastique qui a évangélisé l'Irlande aux temps anciens...Grâce à son action la religion chrétienne et surtout les textes des peres de l'église conservés dans ce pays se seraient à nouveau étendue sur le continent à l'époque mérovingienne, époque ayant succedé aux invasions barbares...

Mon avis personnel sur ce sujet : il est parfois plaisant de détourner quelqu'un du droit chemin...

Grâce à Nicyrle, je vais pouvoir m'affranchir des Pères de l'Eglise.

"Dans la tradition judéo- chrétienne, la séduction paraissait répréhensible justement parce qu'elle use d'artifices et qu'elle fait appel à la simulation comme le fait le Malin" dixit Claude Simard. Dans cette perspective, quand il y'a séduction, il y'a stratagème puisqu'il s'agit d'embellir sciemment la réalité pour détourner les gens de la ''vertu''.

On retrouve ce coté "maléfique" chez bien des séducteurs. On peut penser, bien entendu, au binôme démoniaque que forment la Marquise de Merteuil et le Vicomte de Valmont. Ici la séduction s'investit d'objectifs bien contestables et appelle ruse, manipulation et mensonge.

La lettre que la marquise propose au vicomte pour se débarasser d'une conquête est absolument exquise. Un modèle du genre!

On s’ennuie de tout, mon Ange, c’est une loi de la Nature ; ce n’est pas ma faute.
Si donc je m’ennuie aujourd’hui d’une aventure qui m’a occupé entièrement depuis quatre mortels mois, ce n’est pas ma faute.
Si, par exemple, j’ai eu juste autant d’amour que toi de vertu, & c’est sûrement beaucoup dire, il n’est pas étonnant que l’un ait fini en même temps que l’autre. Ce n’est pas ma faute.
Il suit de là, que depuis quelque temps je t’ai trompée : mais aussi, ton impitoyable tendresse m’y forçait en quelque sorte ! Ce n’est pas ma faute.
Aujourd’hui, une femme que j’aime éperdument exige que je te sacrifie. Ce n’est pas ma faute.
Je sens bien que te voilà une belle occasion de crier au parjure : mais si la nature n’a accordé aux hommes que la constance, tandis qu’elle donnait aux femmes l’obstination, ce n’est pas ma faute.
Crois-moi, choisis un autre amant, comme j’ai fait une autre maîtresse. Ce conseil est bon, très bon ; si tu le trouves mauvais, ce n’est pas ma faute.
Adieu, mon ange, je t’ai prise avec plaisir, je te quitte sans regret : je te reviendrai peut-être. Ainsi va le monde. Ce n’est pas ma faute.

Ysandre a écrit:

hé bé moi, je le trouve pas séduisant ! il a l'air glauque !

Ysandre, si Gable n'est pas séduisant, je me demande quel homme l'est!



Il y'a de quoi se laisser corrompre

question de goût, ma chèèèèère !

toutes les femmes craquent bien pour Di Caprio .... il a une tête de bébé bien nourri ! et un regard porcin

Un des plus grands seducteurs de tous les temps - ce dandy hedoniste qui ne s'est refuse aucun plaisir possible ou imaginable:




Deux citations:
«La seule façon de se conduire avec une femme est de la courtiser,
Si elle est jolie, et d'en courtiser une autre, si elle ne l'est pas.»

«On devrait toujours faire ce à quoi une femme ne s'attend pas, et de la même manière, on devrait lui dire ce qu'elle ne comprend pas ; c'est la seule façon de parvenir à un accord parfait.»

oscar Wilde ?

Yes, sir !

Maya a écrit:

«On devrait toujours faire ce à quoi une femme ne s'attend pas, et de la même manière, on devrait lui dire ce qu'elle ne comprend pas ; c'est la seule façon de parvenir à un accord parfait.»[/i]

ah le goût du mystère, du miel pour les abeilles....

Aglaé a écrit:

Ysandre a écrit:

hé bé moi, je le trouve pas séduisant ! il a l'air glauque !

Ysandre, si Gable n'est pas séduisant, je me demande quel homme l'est!

Je vais dire une banalité, mais il semblerait que les avis féminins se rapportent majoritairement à l'aspect physique lorsque l'on parle de seduction, qu'en est il de l'esprit. A mon avis la vraie seduction ne se resume pas à l'assouvissement d'un besoin physique...Qu'en pensez vous..?

j'ai aussi une question pour les femmes qui suit un peu celle de Bill.
un séducteur pour vous c'est quoi? un homme qui a beaucoup de conquêtes? un homme qui a une certaine façon de draguer? simplement un bel homme qui attire les regards? ...

mais non, Bill ! j'ai écrit cela en début de fil
Ce qui est curieux, c'est que les séducteurs ou séductrices ne sont pas obligatoirement beaux ! Gainsbourg, par exemple....
Je pense que c'est plusss une question de charme, de présence, le ou la séductrice est conscient des regards des autres sur lui ou elle. S'en servir est facile pour eux.

non Besta, je pense que c'est d'abord quelqu'un qui a quelque chose à se prouver : qu'il peut plaire.

Bill a écrit:

Je vais dire une banalité, mais il semblerait que les avis féminins se rapportent majoritairement à l'aspect physique lorsque l'on parle de seduction, qu'en est il de l'esprit. A mon avis la vraie seduction ne se resume pas à l'assouvissement d'un besoin physique...Qu'en pensez vous..?

Mon cher Bill, tu n'y es pas du tout, mais alors, pas du tout. D'ailleurs, je suis parfaitement convaincue que l'aspect physique compte bien plus aux yeux des hommes que des femmes.

Pour répondre à ta question ainsi qu'à celle de Besta, je dirais que chacune aura sa définition.
Pour moi, un séducteur se distingue complètement du dragueur. Le dernier a une démarche très simple et directe (ce qui le rend lourd voire balourd) alors que le premier est bien plus subtil et ne fait pas la cour de manière stéréotypée. Il n'est pas forcément bellâtre mais dégage nécessairement un petit truc en plus qui n'a rien avoir avec de la beauté ''plastique''. Sa caractéristique principale est qu'il sait parler aux femmes et s'attache à adopter une attitude de parfait gentleman: galant, cavallier, courteois. Enfin, il sait parfaitement quand et comment se montrer entreprenant.

Les inconvénients: Etant forcément ''homme à femmes'', vous n'êtes pas la seule avec qui il usera de ses charmes.