Un livre, c´est....

Encore une de Pontalis:
"Tant qu'il y aura des livres, personne, jamais, n'aura le dernier mot. "
(L'amour des commencements [Excipit], p.214, Folio, n°2571)

Les traducteurs dans la littérature.
Pour ceux qui ne parlent ni ne lisent que dans leur langue maternelle, lorsqu’ils choisissent un romancier qui a écrit son roman en « langage étranger », c’est par le truchement d’un « traducteur » qu’ils y parvienent. Ce traducteur est signalé au lecteur dans la première page, en petits caractères, sous le nom de l’auteur, et le titre qui sont, bien entendu, mis en exergue.
Qui se souvient ensuite du nom de cet « équilibriste des mots » qui a su nous donner le plaisir de savourer toute la subtilité et la finesse des tournures de phrases qui sont le sel d’un récit ?
Je n’ai souvenir que de Patrick Couton le traducteur habituel de l’anglais Terry Pratchett, tâche difficile s’il en est. Il s’en explique en quelques phrases :
>
A noter que Patrick Couton se vit remettre en 1997 le Grand Prix de l’Imaginaire pour l’ensemble de ses traductions du Disque-Monde. Pour tous les fans de la saga de Pratchett, il l’a bien mérité.
Source : « Le vade-mécum du Disque-Monde » Editions L’Atalante 2001

Un livre? c'est un ami avec lequel je ne m'ennuie jamais car je peux le mettre en réserve s'il ne me convient pas dans l'immédiat et le ressortir et l'apprécier six mois plus tard .

pouvons-nous faire de même avec quelqu'un qui partage notre vie?

Je ne suis jamais seule si j'ai un livre

Essaye donc de mettre ton mari dans un placard pendant six mois!!!

Aristarque a écrit:

Essaye donc de mettre ton mari dans un placard pendant six mois!!!

J'ai essayé.... il était pas d'accord :

Circonstance atténuante : il lit aussi, beaucoup !

moi je n'ai pas essayé pour une raison simple il est trop costaud, il ne tiendrait pas dans le placard cela dit je trouve que ce serait bien si l'on pouvait les déposer quelque part dans un coin, bien aéré et les reprendre quand on en aurait envie non? (je parle des maris)

ce n'est pas choquant puisque je le fais avec des livres que j'aime !

Un livre + un livre + un livre, ca prend de la place, de la poussière, et les ranger comme les deménager entraîne bien des soucis, ma brave dame

:face: Les déménagements et le rangement

De là j'en suis arrivée à les vendre pour vivre plus simplement et après un tri minutieux, ne garder que l'essentiel... et il y en a encore beaucoup trop mais ce n'est pas facile pour certains... j'espère que je ne regretterai pas

Si cela t'arrivera mais parfois on ne peut pas faire autrement

Utopie a écrit:

De là j'en suis arrivée à les vendre pour vivre plus simplement

J'en suis totalement incapable...

Je suis passée il y a un an de 240m2 à 63m2...il a bien sûr fallu faire du tri...mais je n'ai pu sacrifier aucun livre...
Il n'y a presque pas de vin dans ma cave mais...on ne peut pay entrer... à cause des livres! Un jour peut-être je me dis que je les retrouverai tous sous mes yeux
Ceux que j'aime le plus sont bien sûr dans mon appartement, omniprésents...Les copains disent que chez moi, il faut enlever les livres pour pouvoir s'asseoir, manger ou dormir...Ils exagèrent mais il est vrai qu'il y en a partout...

coline a écrit:

J'en suis totalement incapable...

Je l'ai longtemps pensé mais plusieurs choses m'ont aidé, l'espace parce que les murs ne sont pas élastiques, les déménagements et puis un jour une question enfin plusieurs sur le pourquoi je gardais tel livre et un autre etc.
Je me disais que jamais je ne relirai tout, j'ai réfléchi à tout ce que cela pouvait dire le fait de garder, posséder un savoir ? montrer un savoir ? collection ? qu'est-ce que cela signifiait cette impossibilité de m'en séparer et j'avais tellement entendu mes proches le dire.

Je trouve ça intéressant toute la réflexion qui tourne autour.

Dans le tri, il y a eu :

- les livres que je ne relirai jamais,
- les livres qui ne m'ont pas plu (le plus facile )
- les livres qui ne m'intéressent plus,
- les livres très très classiques qu'on lit et qui peuvent "peut-être" servir comme des références, mais on les trouve en bibliothèque,
- les livres d'une certaine époque (ça rejoint le 2 mais c'est différent),
- les livres de "jeunesse"... pas tous à conserver,
- les livres scolaires ...
- les livres achetés au gré des études et métiers,
- ceux que l'on garde des ascendants mais que l'on a pas vraiment choisis, et ceux que l'on garde pour les descendants et qui n'en liront qu'un peu...
Ceux sur la peinture, les travaux artistiques et sur le théâtre ... ce sont vendus très bien et très vite... c'est rassurant non ?

Cela m'a permis une remise en question sur ce que l'on garde et pas seulement pour les bouquins, j'avais remarqué que je me perdais dans la multitude, question de chemin personnel, d'âge, une envie d'être entourée de ce que j'aimais vraiment, profondément, un vrai choix ! Il y a aussi sur-consommation avec les livres, ça aussi je ne voulais plus.

Je me suis aussi posée la question qu'est-ce que ça représente tous ces livres, une façon de me rassurer, d'avoir, de paraître, d'être, mais je ne suis pas les objets... etc etc...

Par moment, je me suis sentie encombrée, parasitée par les objets dont les livres... trop, surtout avec un petit budget beaucoup pris sur les brocantes, beaucoup de petits, avec leur vente j'ai acheté deux trois très beaux livres que je ne pouvais pas m'offrir (Zao Wou Ki par exemple )

Voilà chose dite* pour expliquer un peu mon idée pas du tout pour que tout le monde le fasse et si d'autres ont eu envie ou vécu des choses simlaires.

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* ortho ?.........

Utopie a écrit:

j'ai réfléchi à tout ce que cela pouvait dire le fait de garder, posséder un savoir ? montrer un savoir ? collection ?
Je me suis aussi posée la question qu'est-ce que ça représente tous ces livres, une façon de me rassurer, d'avoir, de paraître, d'être, mais je ne suis pas les objets... etc etc...

J'avoue que je ne sais pas à quoi correspond mon besoin de garder les livres malgré le manque de place...Je ne pense sincèrement pas que cela ait à voir avec un quelconque désir ostentatoire...d'autant plus que la plupart du temps les gens, famille comprise, n'en sont vraiment pas épatés et se demandent plutôt pourquoi je m'en encombre au lieu de m'en séparer et de gagner de la place pour autre chose )...
Je n'emmène personne non plus visiter la cave où ils sont entassés...

En effet, Utopie, il n'y a pas de règle...et je ne sais pas de toi ou moi laquelle a raison...si tant est qu'il puisse y en avoir une qui ait raison dans ce domaine...

Il y a des émissions où l'on voit les bateaux ou les luxueux appartements des stars ( pour faire baver d'envie le pauvre devant son écran en plus de lui avoir fait payer sa redevance télévisuelle!..Genre, je n'exagère pas, je l'ai entendu la semaine dernière: "Vous qui n'êtes pas parti en vacances cet été, telle star vous invite dans son lieu paradisiaque préféré..."...Mais je fais un peu digression là...) .
C'était pour dire que je suis tombée en extase lors d'un reportage où l'on montrait la bibliothèque d'Alberto Manguel!

Très claire ton idée Utopie!
moi à l'inverse tous les ans je fais du ménage dans tout: vaisselle, fringues ( surtout) linge de maison ma théorie est la suivante: je ne m'en suis pas servi pendant un an donc je donne
je fais des paquets à emmaus et hop!
par contre je suis INCAPABLE de me séparer de mes livres même le plus insipide ! je les empile au grenier , les plus petits genre poche et ils me manquent.

"objets inanimés avez-vous donc une âme qui s'attache à notre âme et la force d'aimer?"

Eh bien je fais exactement comme toi Marie... Je débarasse tout, sauf les livres!
Mais alors, qu'est-ce qu'ils ont donc de plus ces "satanés bouquins"?

j'ai un héritage de livres assez étonnant, mais ils ne sont pas en vue, disséminés et cachés (1) dans plusieurs pièces, mais pas dans le salon.

(1)"cachés" n'est pas le mot qui convient, disons qu'ils veulent rester discrets

rotko a écrit:

j'ai un héritage de livres assez étonnant, mais ils ne sont pas en vue, disséminés et cachés (1) dans plusieurs pièces, mais pas dans le salon.

(1)"cachés" n'est pas le mot qui convient, disons qu'ils veulent rester discrets

C'est que tu disposes d'une place suffisante pour les cacher!...
Les miens ne sont pas plus au salon qu'ailleurs...D'ailleurs tout le couloir d'entrée est occupé par une bibliothèque qui fait qu'on rentre chez moi de profil!

Il a essayé de nous épater Rotko
moi j'avoue que j'en ai partout dans toutes les pièces et comme je l'ai dit, au grenier aussi ! mais je voudrais avoir une grande pièce rien que pour les mettre tous car, je n'ai pas de mémoire ( non non ne riez pas c'est vrai) alors il m'arrive d'acheter en poche ce que j'avais commandé à France loisirs il y a dix ans
remarquez cela prouve une certaine cohérence dans mes goûts mais c'est du gachis!!
et vous allez rire ! quand je veux le classer et qu'il est déjà là je mets le petit dernier à côté de l'ancien: hors de question de m'en séparer.
ce que je fais encore: une amie me prête un livre, je lui rend bien sûr, et je vais l'acheter pour moi?

vite un psyyyyyyyyy!!!

Ah!...Les livres...Ils nous font même perdre la tête!

voilà c'est tout à fait cela !
je dis parfois j'ai lu un bouquin , il était super bien je ne sais plus qui l'a écrit ni le titre mais il parle de ça et ça , achète - le

pas facile me disent mes amis

Un livre est un pilier. Ma biblio est faite de piliers, perpendiculaires aux étagères quand j'y ai mis de l'ordre; Italiques quand j'en ai sorti quelques-uns pour les consulter. Comme les parents de Sartre le faisaient en leur temps, je fais les poussières une fois l'an seulement.
Un livre, promesse de vies, promesse d'une vie silencieuse et pourtant si agitée, regorge de ses mystères avant de l'avoir lu. Je suis conservateur et les livres que j'ai aimés je les ajoute à ma biblio. Certains n'en ressortent que pour certaines de mes connaissances en qui j'ai confiance. J'en ai perdu lors de déménagements, on m'en a volé lors d'une colocation plutôt malheureuse. La perte la plus éprouvante fut Les paradis perdus, de Baudelaire. Depuis on m'en a offert les oeuvres complètes, par hasard. La blessure s'est refermée. Ma bibliothèque fait partie de mon vécu, et si je devait la perdre (incendie, cambriolage...), je pense que je ne m'en remettrai jamais!

"Je suis toujours surpris d'entendre quelqu'un regretter de ne pas avoir le temps de lire, trop occupé qu'il est à "travailler". Travailler, c'est-à-dire s'enfoncer dans le sable du quotidien au détriment de la vie-même, car la vie, quoiqu'on en pense, a besoin de notre recul et de notre vigilance pour s'élever au-dessus de la routine. La "vraie vie", ce n'est pas l'automatisme du jour le jour (qui est, bien entendu, aussi la vie, mais dans sa version pauvre), c'est l'ensemble des expériences et des circonstances qui enrichissent notre conscience et notre sensibilité. Nous nous mesurons ainsi aux grands événements; nous nous mesurons aussi à l'imaginaire des livres."
(Tout le monde devrait écrire. Georges Picard)

Provence a écrit:

Circonstance atténuante : il lit aussi, beaucoup !

Et quand il vous arrive de lire ensemble, est-ce le KA....oh! pardon
je voulais dire : "Les Mille et une nuits"?

coline a écrit:

"Je suis toujours surpris d'entendre quelqu'un regretter de ne pas avoir le temps de lire, trop occupé qu'il est à "travailler". Travailler, c'est-à-dire s'enfoncer dans le sable du quotidien au détriment de la vie-même, car la vie, quoiqu'on en pense, a besoin de notre recul et de notre vigilance pour s'élever au-dessus de la routine. La "vraie vie", ce n'est pas l'automatisme du jour le jour (qui est, bien entendu, aussi la vie, mais dans sa version pauvre), c'est l'ensemble des expériences et des circonstances qui enrichissent notre conscience et notre sensibilité. Nous nous mesurons ainsi aux grands événements; nous nous mesurons aussi à l'imaginaire des livres."
(Tout le monde devrait écrire. Georges Picard)

Je ne crois pas que nous n'ayons pas le temps (même pas long) de lire encore faut-il que nous en ayons envie. D'autres préfèrent se relaxer le soir avec la télé, d'autre faire des jeux de société, d'autres lire. Moi j'ai travaillé 40 ans dans une banque et je peux vous affirmer qu'étant ( ben oui ça arrive) montée en grade le boulot me bouffait. La seule chose que j'étais capable de faire le soir vers 21 heures: me coucher et lire une demi-heure. c'est peu mais c'est mieux que rien
je me suis rattrapée depuis mais je ne veux pas non plus tomber dans l'excés je veux faire tout ce qui me plait à petites doses sans me bourrer la tête. suis je claire?

Très claire Marie!

Je crois qu'on se donne toujours le temps de faire (au moins un peu) ce que l'on a envie de faire...
Moi je n'ai pas le temps du tout d'aller faire du footing!