Jack London

Arte diffusait dimanche soir de 20h45 à 00h00 le film Croc Blanc et des documentaires sur Jack London, l’écrivain aventurier



C'est un auteur immense dont chacun a apprécié les histoires de chien et de loups.

Mon livre préféré serait sans doute Martin Eden, paru en 1909 où il raconte sa vie d'autodidacte, turbulente, et faite de réussites et de revers cinglants.

Un site sur sa biographie.

Chez Phebus on trouve La Route, les vagabonds du rail
qui aurait sa place dans la littérature jeunesse.



Chez Jack London, de multiples récits, et pour tous les âges.

Oui très grand écrivain de talent !et un charisme aussi dans ses convictions. Et croc blanc, forcément un de ses meilleurs romans, du moins un des plus connus.

Dans les temps difficiles il décrit déjà une Amerique polluée avec des lacs où on ne peut plus se baigner car ils contiennent des acides.

Les industriels outre atlantique n'hesitaient pas plus que les nôtres à polluer rivières et lacs pour leurs extractions d eminerai

Quant aux convictions de J London, il avait la particularité d'être à la fois socialiste, raciste, et jingoiste, partisan de la guerre comme remède !!

En route pour l'Afrique australe, Jack London s'arrête à Londres. Saisi par l'ampleur de la misère, il se déguise en clochard et vit pendant trois mois avec les nouveaux exclus de la société. Il témoigne de cette expérience dans 'Le peuple d'en bas'. collection libretto chez Phebus.

Dans le loup des mers(1) il dresse des portraits de caractères impitoyables : pour triompher, il faut être le plus fort et sans pitié...
(1) Gallimard jeunesse. collection 1000 soleils.

Jeune, j'ai adoré "Croc Blanc". J'ai toujours le livre. Il y a des ouvrages, comme celui-là, que j'aime conserver.

Et ce fil me donnerait bien envie de lire autre chose de lui.

Merci Rotko !

le loup des mers publié chez Phébus (à préférer) et gallimard jeunesse.

London y expose avec le capitaine tyrannique des idées nietzschéennes tout en racontant de trépidantes et violentes aventures maritimes de mutineries, de chasse aux phoques.

le roman a été adpté à l'écran sous le titre Le Vaisseau fantôme (The Sea Wolf) de Michael Curtiz, avec Edward G.
Robinson, John Garfield et Ida Lupino. Ça date de 1941.

Comme Maia, je suis admirateur de Martin Eden qui raconte l'histoire d'un autodidacte à la conquête de sa culture.

paru chez 10/18 domaine étranger, et chez Phebus, collection phébus libretto.

c'est peut être un peu tard pour donner mon avis, sur Martin Eden
je n'ai jamais oublié ce livre, comme je suis fanatique avec ce que j'aime, je l'ai relu plusieurs fois, je suis sure qu'il y a beaucoup d'autobiographie, sa vie de marin, son manque d'éducation et tout ce qu'il a fait pour obtenir l'amour d'une femme. Seses débuts comme écrivain vivant dans la misère, ses manuscrits toujours refusés, les mêmes qu'on lui payait à prix d'or, quand la chance lui avait enfin souri. Devenu célèbre , sa déception sur le monde, sur l'hypocrisie, sur l'amour, le poussent au suicide dans le roman et dans la réalité aussi. Ses efforts pour survivre, les pénuries qu'il a subies ,son incroyable ténacité pour les surmonter, font de ce livre
une gloire de la littérature Américaine.

Martin Eden

Un livre que j'aimerais relire, ce que je ferai dès que possible.

J'ai beaucoup aimé ce portrait d'autodidacte plein d'énergie, dont les difficultés en tous domaines jettent un regard sans complaisance sur la société - de son époque, et aussi la nôtre !

une citation trouvée dans L’origine de la violence, de Fabrice Humbert, :

Citation :

Le robuste Jack london nia sa parenté avec son héros Martin Eden, tout en soulignant les évidentes ressemblances du parcours biographique. Mais, affirmait-il, l'essentiellle différence est l'individualisme de Martin Eden, qui l'empêche de trouver espoir en ses semlblables.

La preuve, concluait-il, c'est qu'il se suicide alors que je n'en ai pas la moindre intention. Des années plus tard, il s'abandonnait au même destin que son héros, rejoignant les lignes qu'il avait tracées lui-même et que l'écriture avait sournoisement devinées.

Bonjour, Martin Eden est sans doute sa meilleure oeuvre, parce qu'elle explique l'Homme que fut London. C'est un auteur Nietzschéen. Il s'est beaucoup surmonté.

Mais ce que je conseille c'est Le talon de fer..

Un livre d'Yves Simon :

Citation :

« Jack London fut l'auteur du roman de sa vie, l'acteur de sa légende, l'écrivain du chef-d'oeuvre que fut son existence. »

Jack London, Le vagabond magnifique, Ed Mengès.

Citation :

Marin sur les océans du monde, trimardeur sur les routes et les rails des États-Unis, chercheur d'or en Alaska, ou encore reporter et militant socialiste...
Le parcours chaotique de Jack London, né à San Francisco en 1876, a enflammé l'imaginaire de générations de lecteurs à travers le monde. Jouisseur de dangers, buveur, bagarreur et parfois voyou, cet autodidacte à la curiosité insatiable, fit de sa vie le gisement poétique de son œuvre. Mort à quarante ans en pleine gloire, d'une overdose de morphine. Accident ou suicide?

L'éditeur

Il est devenu mon livre de chevet, toujours à relire un petit passage.

Je n'ai lu que "Le bureau des assassinats" (Edition 10/18) , livre dans lequel les dialogues ont la part belle, et pour cause, puisqu'il y raconte la lutte entre des esprits moralistes, des assassins de la pensée se prenant pour des justiciers devenus fous, et le commun des mortels ...

Ce roman étant une dénonciation de l'individualisme, du mythe du chef, donc de la toxicité de l'ego hypertrophié évidemment imbécile, et du fascisme de la pensée, il est de toute urgence de le lire en ces temps où les soi-disant experts en tout (et surtout n'importe quoi ) prétendent détenir la vérité, et nous imposent leur vaniteuse impéritie ...

chère amie: je te propose de lire "Martin Eden" tu ne seras pas déçue, un livre inoubliable que je relis souvent-

Je ne doute pas des qualités littéraire et humaine de "Martin Eden", chère Amadak ... mais, ayant devant moi des milliers de pages qui m'attendent, afin de satisfaire mon insatiable curiosité, je me dois d'avancer en écartant certains auteurs dont j'ai déjà lu un ouvrage et qui ne m'ont pas procuré un choc littéraire (tels que ce fut le cas pour Dumas, Simenon, Calvino, Calaferte ou Bove, et de quelques autres auteurs que j'ai panthéonisés, et dont je possède de nombreux ouvrages )donc, à moins d'un accident mnésique, je ne pense pas revenir sur l'oeuvre de Jack London ...

un roman qui passe pour une autobiographie romancée de Jack London.

Par hasard, Martin Eden, marin coureur des mers, en vient à connaître Ruth, jeune fille de bonne famille, intelligente et cultivée. Par amour et aussi par fierté, il décide de se cultiver et il se lance avec ardeur dans la lecture ;il se découvre aussi une vocation d'écrivain. On suit ses efforts, sa vie matérielle et intellectuelle...

On peut commencer à en parler... qui suit ?

rotko a écrit:

Martin Eden : on peut commencer à en parler... qui suit ?

Moi, je suis pret !


Il est vrai que les débuts du livre sont favorables à Ruth. Mais la suite la fait lourdement chuter de son piédestal. Elle ne parvient jamais, malgré sa bonne éducation et son intelligence, à comprendre Martin. Elle ne comprend pas l'amour qu'il lui porte, elle ne comprend pas son besoin impérieux d'écrire et de devenir écrivain. De plus, je la trouve étriquée : impossible pour elle de s'affranchir de son milieu bourgeois dans lequel elle est irrémédiablement engluée. J'y ai cru, je l'avoue. Je la croyais ouverte, mais ce n'était qu'une illusion.

Martin n'est pas non plus exempte de critiques. Lui aussi peine à comprendre Ruth et son besoin de s'établir, de quitter son cocon familial et de vivre sa propre vie.

Un problème de compréhension, de communication dans un couple que je trouve parfaitement rendu. Problème intemporel qui aurait pu servir de base à un roman actuel.

Citation :

les débuts du livre sont favorables à Ruth

.

Si on n'avait pas de doutes sur la méthode de Ruth, les avis d'Olney suffiraient à éclairer notre lanterne. Ruth se montre conformiste et veut "civiliser" Martin qui n'a pas besoin d'un vernis culturel bourgeois, mais de trouver sa propre voix, et d'exprimer son expérience de la vie.

On parlera plus en détail de l'intérêt littéraire de ce récit, mais venant de jack london il a de quoi surprendre : voilà un vagabond qui veut se sédentariser, un "chien sauvage" qui veut apprendre les bonnes manières !

On est aux antipodes de Kerouac sur ces deux points. Kérouac veut apprendre à parler, à vivre et à écrire comme Dean Moriarty, c'est sans doute le meilleur choix.

martin Eden
pour moi le début est remarquable, ce marin, rude et maladroit possède quand-même une sensibilité pour tout ce qui est beau, sans rien connaître ni de peinture, ni de poésie, ses yeux reflètent son éblouissement et inoubliable le moment quand il la "voit"

C'était une créature éthérée, pâle, auréolée de cheveux d'or, aux grands yeux bleus immatériels. Il ne vit pas comment elle était vêtue : il vit seulement que sa robe était aussi merveilleuse qu'elle. Et il la compara à une fleur d'or pâle sur une tige fragile.
Vivre pour une femme pareille!... pour la gagner, pour la conquérir — et... mourir pour elle.

Jamais aucun homme ne l'avait dévisagée de cette manière — et cela la troubla. Il l'effrayait et en même temps, elle trouvait agréable d'être regardée ainsi. Son éducation l'avertissait d'un danger et d'une tentation mauvaise, subtile, mystérieuse.
Elle était pure et son sens de la propreté morale se révoltait — mais elle était femme et elle commençait à apprendre les paradoxes de la femme. Sa virilité la troublait, elle se sentait irrésistiblement poussée vers lui. Elle avait envie de poser ses deux mains sur sa forte nuque ; à ce moment là elle ne savait pas encore qu'elle l'aimerait.

Oui, Ruth veut civiliser la brute au pied marin. Elle pose sur Martin le regard du missionnaire débarquant dans un village de cases faites de boues séchées rempli de sauvages à convertir. Mais elle le remarque tout de même. Elle ne lui oppose pas un regard froid et hautain comme on pouvait s'y attendre. Et cela dénote chez elle une certaine considération pour son prochain.

C'est le plaisir du dressage et du modelage.

Dressage, car Martin est comparé à plusieurs reprises à un bouledogue (il aime trop les bagarres, les troquets, et fréquente les filles faciles), modelage, car elle veut être un Pygmalion.

Citation :

" Il était sauvage et farouche, mais il venait manger dans sa main et, secrètement flattée de son pouvoir, elle était entée d'apprivoiser la bête. C'était une tentation inconscient, et plus inconscient encore était son désir de le remodeler, de façonner sa glaise à l'image de son père - car il ne pouvait y avoir de plus belle image que celle-là".

En fait, l'auteur commente (p.85) qu'il s'agit d'un des déguisements de l'amour, et même plus précisément, du rut.

N'y aurait-il pas là l'écho des théories de Spencer dont Martin s'est entiché ? et le rappel des convictions de London lui-même : Spencer et les théories de l'évolution, l'interêt pour les théories socialistes qu'il mariait étrangement avec des préjugés racistes.

Higginbotham, le beau-frère de Martin n'est pas flatté, p 42 à 46 : interessé, cupide, maigrelet, haineux.

Citation :

« Martin ne pouvait jamais le regarder sans répulsion : "pour lui, ce n'était qu'une qu'une vermine. Il avait envie de l'écraser sous sa semelle"... Les yeux de fouine le regardaient d'un air mauvais.»

Higginbotham, avec son ton "mi-plaintif, mi-acerbe" ne pense qu'à l'argent. Il ressemble à une caricature de Juif.

Un livre foisonnant, romanesque à souhait avec un personnage central, Martin Eden, plein de force, d’intelligence et d’obstination, mais poignant parce qu’on sent bien dès le début qu’il ne sera jamais heureux, jamais à sa place dans une société hypocrite et conformiste. J’ai lu que l’auteur refusait d’être identifié à son héros, arguant du fait que ce dernier se suicide alors que lui-même n’y a jamais songé et ne le fera pas. Comme on sait que J. London s’est finalement donné la mort, les dernières pages deviennent troublantes. C’est comme si l’auteur avait été rattrapé malgré lui par son personnage.

Personnellement, les passages qui m’ont le plus plu se trouvent dans la première moitié du livre quand, par exemple, Martin travaille obstinément à s’instruire pour se hausser au niveau de Ruth, la femme qu’il aime. Sa volonté farouche semble hors du commun et en même temps elle lui donne une profonde humanité. J’ai aussi trouvé extraordinaire le passage sur le travail d’esclave accompli dans une buanderie étouffante pour un salaire de misère ; même dans de pareilles conditions, Martin fait preuve d’astuce. D’humbles personnages traversent le roman et certains sont très attachants, je pense en particulier à Maria, la logeuse portugaise de Martin, éternellement sans le sou alors qu’elle trime sans cesse et sans une plainte.

Oui vraiment un beau roman mais quel pessismisme ! Une sorte de fatalité court à travers le texte et fait qu’on sait d’avance que les choses finiront mal.

Citation :

Vous pouvez vous demander pourquoi je suis pessimiste ; je me le demande souvent moi-même. Je possède la chose la plus précieuse au monde : l’amour d’une femme ; j’ai de beaux enfants, j’ai beaucoup d’argent ; j’ai du succès comme écrivain […]Je vois les choses sans passion, scientifiquement, et tout m’apparaît le plus souvent sans espoir.[…] Je vois des années d’effusions sanglantes. Je vois la classe dirigeante qui engage des armées de meurtriers pour maintenir les travailleurs sous sa domination, pour les vaincre s’ils tentaient de déposséder les capitalistes. C’est pourquoi je suis pessimiste. Je vois les choses à la clarté de l’Histoire et des lois de la nature."

(extraits d’interview)

oui, elle veut être un Pygmalion, car au delà du sex-appeal qui la troublait, elle voyait dans ses yeux un éclair d'intelligence et avec soin ,elle polirait cette rudesse. Et lui issu de son milieu sordide, savourait le bonheur d'être guidé par Elle.
Il ignorait que cette éducation lui témoignerait plus tard, les failles de cette société qu'il jugeait idéale.

Chère amie, après avoir lu ton magnifique commentaire, j'avoue que je ne pourrai jamais t'égaler. Moi aussi j'ai été fascinée par ce livre, mais delà à faire un tel commentaire, j'en suis à des année-lumière. Moi j'avais l'idée d'en parler petit à petit, raconter ses efforts hors du commun, j'ai souffert avec lui à la blanchisserie, sa peine à voir ses nouvelles refusées, les mêmes qu'on lui payait à prix d'or, après. Et la frustration de l'amour et hypocrisie de la société.
Pourrais-tu me rendre un petit service?
Où as-tu trouvée cette citation
merci d'avance

Pas de complexe, Amadak ! Chacun parle de ses lectures à sa façon et confronter nos impressions est enrichissant. Tu exprimes très bien ce que tu éprouves et ta manière d'envisager "d'en parler petit à petit" a tout à fait son intérêt.
Tu trouveras la citation que j'évoquais à cette adresse : http://www.fluctuat.net/livres/chroniques/london.htm