Tate Taylor, la couleur des sentiments

avec Emma Stone, Viola Davis et Bryce Dallas Howard .

Dans son genre, le film fait un remarquable boulot.
D'abord parce que son scénario, s'il est prévisible, ménage quand même quelques clins d'oeil et surprises qui nous plaisent. Ensuite parce que ses actrices nous emballent. En tête de file, Skeeter donc, alias Emma Stone. L'actrice du moment, qui monte et confirme film après film tout le bien qu'on pensait d'elle.
De bonnes actrices, un scénario qui tient la route et une bonne dose de rires comme de larmes dans une Amérique reconstituée avec talent...

Cette Couleur des sentiments pourrait bien être le mélo de cette fin d'année.

écrit Nord Eclair qui a vu le film de Tate Taylor, avec Emma Stone, Viola Davis et Bryce Dallas Howard.

Emma Stone.

"La couleur des sentiments m'a permis de me plonger dans une époque que je connaissais mal en rencontrant des femmes qui ont vécu ces moments cruciaux de l'histoire. Car, même si on n'y pense pas, à chaque seconde du tournage, on a une responsabilité quand on joue ce genre de sujet."

L'Express retrace sa carrière, avec les éloges afférents.

le film de Tate Taylor, avec Emma Stone, Viola Davis et Bryce Dallas Howard qui se déroule à Jackson (mississipi) avait attiré beaucoup de monde dans la salle hier soir. 2 h 20 de spectacle, on ne s'ennuie pas, beacoup de lecteurs/lectrices de Kathryn Stockett ont voulu retrouver les personnages et le cadre du roman.

Les blancs du Sud ne sont pas flattés, descendants des patrons d'exploitations où travaillaient les esclaves. Amateurs de grands maisons et de grosses voitures rutilantes, mariés à des femmes qui restent la cible principale de la charge : vanité et frivolité, ces dernières ne s'occupent pas des enfants, gèrent les commérages et la charité, vivent de mépris et de condescendance. Les coiffures gonflantes et les robes sont leur unique souci.

Quant aux domestiques noires, nounous attachées à la progéniture blanche délaissée, elles souffrent en silence, sauf à railler dans les cuisines, riposte bien faible à leur exploitation.

On voit vite, à mon avis, l'esprit paternaliste du film, où les traits excessifs en tout domaine transforment une situation historique assez épouvantable en comédie. A la fin tout le monde se réconcilie, petites vexations pour les patronnes qui auraient mérité des châtiments plus sévères.

La jeune Steeker ressemble au cineaste : on fait une petite enquête pour montrer qu'au fond on a du sentiment, et on bat sa coulpe à peu de frais, sur un arrière fond historique un peu flou de luttes pour les droits civiques, de musique rock, Bob dylan, voire Twist again.

la couleur des sentiments.

Finalement, le film offense légèrement les bonnes manières sudistes, à la manière des enfants bien éduqués qui tiennent des propos pipi-caca (les cuvettes + l'épisode de la tarte, bien appuyé).

Il aurait mieux valu s'inspirer d'un roman de james Baldwin, mais on préfère rester dans la tonalité de l'oncle Tom, d'Autant en emporte le vent. L'oncle Bens reste souriant comme le spectateur en sortant de la salle.

Je me demande comment les Noirs apprécient le film, les bonnes grosses nounous aux yeux qui tourneboulent, qui ont un grand coeur, et gros sur la patate. On a envie de les consoler, toujours l'attitude paternaliste.

Moquons nous des Américains ; ils ont maintenant un président de couleur et musulman. Nous, en France, n'avons jamais été si xénophobes ou racistes, sinon sous Vichy, la faute à Hitler et aux Allemands !

pas mal de clichés dans le livre, mais bon lecture facile et assez agréable, mais pas au point d'aller voir le film...