Forum littérature, roman, polar, poésie, théâtre, BD, SF, auteurs et livres du monde entier sur le forum littéraire et tous les arts, cinéma, peinture ...
Une table conviviale pour parler des livres, des spectacles, et goûter aux plaisirs des mots. |
| | Jean-Pierre MELVILLE, le cercle rouge | |
| | Auteur | Message |
---|
rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
| Sujet: Jean-Pierre MELVILLE, le cercle rouge Mar 06 Sep 2011, 02:51 | |
| L'aîné des Ferchaux de Jean-Pierre MELVILLE Jean-Paul BELMONDO / Michel Maudet, Charles VANEL / Dieudonné Ferchaux Le jeune boxeur Michel Maudet, 25 ans, renonce à sa carrière et devient le secrétaire, chauffeur et garde du corps de Dieudonné Ferchaux, vieux monsieur de 70 ans, qu'un scandale oblige à quitter Paris pour les Etats-Unis. d'après Georges Simenon. | |
| | | rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
| Sujet: Re: Jean-Pierre MELVILLE, le cercle rouge Mar 06 Sep 2011, 03:16 | |
| L'aîné des Ferchaux La fuite du banquier Ferchaux se marque par la différence des décors : de l’intérieur luxueux où il se démultiplie dans les glaces, à la chambre d’hôtel américaine puis dans les motels sneck-bar au mobilier minimal mais qui se veut clinquant, Ferchaux s’achemine progressivement mais sûrement vers son étape finale, le logis dans le Sud, à la nouvelle-Orléans. Ainsi se traduisent les itinéraires inversés de Ferchaux en déclin et la trajectoire ascendante de Michel Maudet, ce perdant à la boxe qui va se refaire en trichant un peu partout. C’est ainsi dans l’imaginaire américain : le petit rital qui devient célèbre comme Franck Sinatra, l’idole de Maudet, mais aussi le déclin de la femme qu’il rencontre : ancienne actrice de ciné, échouée dans un numéro de cabaret. Quels sont les liens entre Ferchaux et Maudet ? Je me posais la question en lisant le roman de Simenon. Melville, dont l’art repose sur la simplicité comme celui du romancier laisse deviner l’homosexualité. Ferchaux s’écrie : « nous sommes comme deux amants qui ont perdu l’amour », d’où la jalousie qu’entraînent les conquêtes féminines de Maudet, ce sentiment sur lequel il joue. Même les banquiers peuvent être séduits par de jeunes boxeurs. La conception de l’humanité de Ferchaux (trois sortes d’hommes : les moutons les chacals et les jaguars) s’illustre dans l’épisode de la nouvelle-Orléans : Ferchaux, ce vieux chêne initial est devenu mouton, dépendant, usé, comme un Raffarin vieilli et négligé, Maudet porte le nœud papillon, plein d’allant et de désinvolture, tandis que dans la jungle du Sud, on trouve un patron de bar et un second couteau prêts à jouer les chacals. Le film de Melville est bien dans la lignée de Simenon, soigné jusque dans le choix des musiques : un petit air d’aventure de l’Ouest pour Maudet, et la complainte du couchant pour Ferchaux. | |
| | | rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
| Sujet: Re: Jean-Pierre MELVILLE, le cercle rouge Mar 06 Sep 2011, 03:20 | |
| | |
| | | rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
| Sujet: Re: Jean-Pierre MELVILLE, le cercle rouge Mar 06 Sep 2011, 16:25 | |
| Une remarque pourrait être faite : Belmondo tire le rôle à lui, avec un certain panache : désinvolture, cynisme gouailleur etc. on en oublie l'original de Simenon, petite frappe sans envergure, veule et rampant, prêt à toutes les lâchetés. | |
| | | rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
| Sujet: Re: Jean-Pierre MELVILLE, le cercle rouge Lun 08 Juil 2013, 05:08 | |
| le cercle rouge
Policier réalisé en 1970 par Jean-Pierre Melville Avec Alain Delon , Bourvil , Yves Montand ...
Des acteurs qui remplissent bien leurs rôles, chacun avec sa personnalité. On les reconnaît à leur allure, à leur façon d'allumer une cigarette, deregarder autrui, Même les seconds rôles ont leurs petites manies specifiques ; ainsi Paul Crauchet en réceleur qui regarde derrière ses rideaux.
L'intrigue est minutieusement construite, avec un souci d'exactitude qu'on retrouve chez les personnages : va-et-vient rapides entre celui qui va s'évader du train, et celui (corey/delon) qui sort de prison.
des techniciens : Corey qui maitrise toutes les situations avec une très grande sobriété/élégance, Montand qui dispose son matériel comme un ouvrier modèle, chaque chose à sa place. Bourvil qui tisse méthodiquement sa toile d'araignée.
On a des contrastes : la fuite éperdue de Gian Maria volonte et la marche groupée des chasseurs/ gendarmes avec les chiens.
L'entreprise du Casse, ses préparatifs, sa réalisation impeccable, marche à marche, et en alternance, sa mise en péril (les mouvements du gardien) et son détricotage ( le gardien de prison chez l"ancien copain/rival de Corey, les lettres anonymes de dénonciation) : pas un élément de trop, on comprend à demi-mot, l'intrigue, les personnages, les lieux, les intrigues annexes (comment Bourvil tient un indicateur récalcitrant)
Les liens entre les personnages : ils se connaissent, passé, affinités, tout est calibré au millimètre. | |
| | | Ysandre pilier
Nombre de messages : 18014 Age : 121 Localisation : sud ouest Date d'inscription : 25/06/2009
| Sujet: mel Lun 08 Juil 2013, 05:34 | |
| j'ai regardé le cercle rouge, pour la 4ème fois. La troisième comptait pour des prunes, j'avais été distraite par mon entourage Je savais que Bourvil, très malade, n'avait pu terminer le tournage. Ainsi, la scène où il rentre chez lui et nourri ses trois chats, a été placée une seconde fois vers là fin. Je suppose que les dernières prises on été faite dès le début. Il faudra que je regarde sur google. Ce film n'est pas "bavard", mais les silences sont bruyants. Même la froideur de Delon est parlante. Bourvil, impavide, mais le plus humain de la bande d'acteurs, étonne. Il me reste trois mot pour qualifié ce magnifique cercle rouge : ascétisme, fatalité, déterminisme. Le casse est à lui seul un bijou (Mauboussin ?) de précision, de travail ... d'orfèvre (!) dans un silence angoissant.
| |
| | | rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
| Sujet: Re: Jean-Pierre MELVILLE, le cercle rouge Mar 01 Oct 2013, 04:56 | |
| Excellent, ce Samouraï j'aime bien le jeu de Delon, très sobre, et celui de François Périer, commissaire très efficace et bien organisé. Les couleurs sombres correspondent à la part d'ombre du personnage central et ménagent un beau contraste avec les lumières du bar où joue la pianiste. Pas d'effets, peu de paroles, personnages vus de l'exterieur, et si présents ! on doit deviner ce que vont faire lespersonnages, suspens constant, pas de temps mort sur un film de 95 minutes. Jeff Costello, «Le Samouraï», est un tueur à gages solitaire. Sa chambre est sa tanière et son seul compagnon un oiseau en cage. Pour exécuter un contrat, il vole une voiture, en fait changer les plaques d'immatriculation et se fait donner une arme. Il se rend dans une boîte de nuit, pénètre sans se faire remarquer dans la partie privée et abat l'homme qu'il était venu tuer. Mais Valérie, la pianiste de l'établissement, le surprend. Malgré l'alibi qu'il s'est forgé avec la complicité de Jane, sa maîtresse, Jeff est suspecté par le commissaire... | |
| | | rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
| Sujet: Re: Jean-Pierre MELVILLE, le cercle rouge Mar 01 Oct 2013, 08:47 | |
| - ode a écrit:
- le peu de dialogue donne au film un aspect terrifiant.Sinon Delon comme toujours est remarquable
Etonnant comme on se familiarise avec ses habitudes : la facon de mettre le chapeau, en lissant le bord d'un doigt, le regard sur la cage. Son visage impassible lui donne quand même une aura romantique, quel paradoxe ! - Citation :
- Delon est inoubliable dans ce rôle, mais son personnage en fin de compte est un pauvre type, qui vit dans un taudis, fait un boulot ignoble, et n'a d'autre issue que de se suicider sous les balles de la police
. [url=.http://www.cineclubdecaen.com/realisat/melville/samourai.htm]jugement bien sévère du cine- club de Caen[/url], heureusement il y a quelques photos et des remarques plus judicieuses ! le réalisateur n'éclaire pas tout, la dernière scène ressemble fort à un suicide déguisé, la pianiste garde son mystère... Le style de Melville atteint ici à un sens de l'épure qui peut faire songer aux estampes japonaises : une sécheresse de trait, une forme d'acuité pour l'essentiel uniquement, et un sens de la dramaturgie qui ne s'embarrasse d'aucune forme de superflu. Les scènes d'action sont par exemple le plus souvent vidées de tout contenu spectaculaire : seule "l'exécution" l'intéresse, c'est à dire la façon dont les professionnels s'y prennent, la précision des gestes, la droiture des âmes et la solitude qui accompagne l'excellence acquise dans tel ou tel domaine. C'est pourquoi chez Melville, toute action s'accompagne d'une certaine ritualisation, d'une solennité qui confine à l'ascèse. | |
| | | Contenu sponsorisé
| Sujet: Re: Jean-Pierre MELVILLE, le cercle rouge | |
| |
| | | | Jean-Pierre MELVILLE, le cercle rouge | |
|
Sujets similaires | |
|
| Permission de ce forum: | Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
| |
| |
| |
|