Livre et film ou film et livre ?

Penelope CRUZ n´a pas encore révelé quel cinéaste mettrait en images " la bête qui meurt" de Philip Roth, mais c´est elle qui interpretera a belle cubaine, Consuelo Castillo.

eh eh!! ils auraient pu choisir pire !

J'ai un énorme problème qu'on appelle la curiosité ! Je ne peux pas m'empecher lorsqu'un livre que j'aime est adapté au cinéma d'aller le voir, alors que je suis souvent extremement deçue (par exemple dernièrement le Grand Meaulnes. Erk ! ). Où alors que le livre me tentait de voir le film et de ne plus avoir envie de lire le livre, car mon imagination est désormais confinée. J'espère tout de même un jour lire Vipère au poing, et Orgueil et Préjugés.
Je ne sais décidement pas comment faire ! Je ne veux pas non plus m'empecher de voir certains films surement très intéressants, parce que ce sont des adaptations. Du coup j'essaye de sélectionner un maximum, pour éviter les grosses deceptions (je dis ça, mais le Grand Meaulnes, je savais que c'était un navet mais j'y suis tout de même allée). Mais je n'ai pas encore de méthode infaillible...

Suis ton instinct Moon, même si le film n'est pas exactement le reflet du livre, je pense que si le livre t'a plu, le film (à moins qu'il ne soit vraiment tarte ) devrait aussi te plaire. Au contraire, curieuse tu remarques les différences et moi je trouve cela intéressant!
vipère au poing, j'ai lu et vu et j'ai adoré les deux

a -t-il vraiment une methode infaillible ? Suivant le réalisateur et l'oeuvre on peut tenter sa chance sans courir trop de risques. En allant voir oliver Twist par polansky, je me doutais que le résultat ne serait pas trop bon, au vu des critiques et de la bande annonce. Pourtant j'y suis allé, et les souvenirs de ma lecture m'ont aidé à accepter un film convenable, sans plus. Il fallait passer par dessus des caricatures costumées et très maquillées....

L'ideal est la rencontre entre de très bons réalisateurs et d'excellents ecrivains comme dans le cas de mort à venise ou de Tess d'uberville.

Le choix des interprètes joue aussi un rôle : certain(e)s tirent la couverture à eux/elles. Ainsi fanny Ardant est excellente dans ridicule de patrice lecomte, mais je préfère dans Molière laura morante plus discrète dans son jeu. J'ai imaginé que Fanny Ardant en aurait trop fait.

Orgueil et préjugés : j'ai lu le livre je ne sais combien de fois

Le film est alors frustrant parce qu'il va trop vite, qu'on perd plein d'éléments, par exemple les deux horribles soeurs de Bingley, qui sont zappées...
En revanche, je viens de regarder les six épisodes du feuilleton de la BBC (1995) avec le... hum... le...très...très... séduisant Colin Firth, et je me suis vraiment régalée !
C'est certes traité sur un mode archi-romantique, qui n'est pas celui de Jane Austen, plus sarcastique, au fond.

Mais c'est quand même de la belle ouvrage

Les traducteurs du livre d'Abe kobo, la face d'un autre soulignet la différence d'objectif entre le livre et le film stranger 's face de
Hiroshi Teshigahara. le premier chercherait le choc qui amenne a la reflexion quand le second privilegierait l'horreur et l'epouvante.

je me demande si ce n'est pas une différence courante : l'emotion pour le film, et la reflexion plus froide pour le roman. Ce qui correspondrait bien à la participation du spectateur ou du lecteur : le film ne vous lâche pas - à moins que vous ne sortiez de la salle, tandis que vous pouvez toujours arrêter la lecture.

Je crois que s´il y a un film encore superieur au roman, ce pourrait bien être " Le troisième homme "de Graham Green.
Je ne sais pas ce que vous en pensez?

Et dans un genre complètement différent : The Hours...

Le roman de Cunningham est bon, certes, mais j'ai encore plus accroché au film....

maïa a écrit:

Orgueil et préjugés : j'ai lu le livre je ne sais combien de fois

Le film est alors frustrant parce qu'il va trop vite, qu'on perd plein d'éléments, par exemple les deux horribles soeurs de Bingley, qui sont zappées...
En revanche, je viens de regarder les six épisodes du feuilleton de la BBC (1995) avec le... hum... le...très...très... séduisant Colin Firth, et je me suis vraiment régalée !
C'est certes traité sur un mode archi-romantique, qui n'est pas celui de Jane Austen, plus sarcastique, au fond.

Mais c'est quand même de la belle ouvrage

Je n'ai vu que le premier film (celui avec Colin Firth ) et en anglais uniquement (sans sous-titres), du coup je n'ai pas du tout saisir. Tant mieux, cela me donne davantage envie de lire le livre. En tout cas, même sans tout comprendre j'avais beaucoup aimé.

Le film petit déjeuner chez Tiffany de Blake Edwards, avec Audrey Hepburn et George Peppard, suit pas à pas le récit de Truman Capote. Si bien que, vues il y à peu près un an, les images du film me sont revenues naturellement : celles d’Audrey Hepburn, si "classe" que, comme le narrateur éperdu d’admiration - et d‘amour, on lui pardonne tout.

Le film est-il "édulcoré" comme le disent certains ? Il n’insiste pas sur les détails, comme le récit, et suit un personnage, pétillant et bien agréable, dont les trouvailles donnent des bulles à la ronde des jours.

On dit que Marylin Monroe avait été pressentie pour le rôle. Quitte à faire grincer des dents, a-t-elle le chic, la grâce, et le piquant d’Audrey Hepburn ?

Je me souviens moins dans le film des situations cocasses du récit : quand arrivent à une fête de Holly des hommes âgés, déçus de voir beaucoup de monde dans le salon, alors qu’ils pensaient à des réjouissances plus intimes.

Audrey Hepburn portait cette robe noire dans ''Breakfast at Tiffany's'' l'adaptation cinématographique du roman ''Petit-déjeuner chez Tiffany'' de Truman Capote.

Folio lancera le 15 octobre en librairie une opération “Folio cinéma” avec douze coffrets contenant un roman en format poche, le DVD du film qui en a été tiré et un livret de présentation,(14,5 €)

Orgueil et préjugés, le roman de Jane Austen et le film de Joe Wright
Crash, le roman de J.G. Ballard et le film de David Cronenberg
Out of Africa, le roman de Karen Blixen (La ferme africaine) et le film de Sydney Pollack
Sueurs froides, le roman de Boileau-Narcejac et le film d’Alfred Hitchcock
Les amants diaboliques, le roman de James M. Cain (Le facteur sonne toujours deux fois) et le film de Luchino Visconti
L’adversaire, le roman d’Emmanuel Carrère et le film de Nicole Garcia
L’histoire d’Adèle H., le roman de Raphaël Confiant (Adèle et la pacotilleuse) et le film de François Truffaut
Un taxi mauve, le roman de Michel Déon et le film d’Yves Boisset
Belle de jour, le roman de Joseph Kessel et le film de Luis Buñuel
La cité de Dieu, le roman de Paulo Lins et le film de Fernando Meirelles
Tous les matins du monde, le roman de Pascal Quignard et le film d’Alain Corneau
L’étoffe des héros, le roman de Tom Wolfe et le film de Philip Kaufman

Oh, bonne idée! J'ai bien envie de voir le film adapté de Tous les matins du monde, mais j'ai déjà le livre...
Je trouve cette initiative plus intéressante que de sortir certains livres dans des coffrets soi-disant esthétiques avec un marque-page en plus, coûtant 10 euros

A noter aussi la multiplication des "Gallimard-Imaginaire" qui associent livre et DVD à 12€50 (par exemple Au coeur des ténèbres + Apocalypse Now).

Je n'en possède aucun, mais je trouve l'initiative intéressante.

Affliction de Russell Banks, adapté par Paul Schrader... Les deux sont parfaits et se complètent, pareil pour De Beaux lendemains du même auteur porté à l'écran par Atom Agoyan....
Petrol, d'Upton Sinclair, que je n'ai pas aimé, et son adaptation incroyable, There Will Be Blood, de Paul T. Anderson.
Pareil pour Joseph Conrad, j'ai préféré Apocalypse Now de Coppola et Aguirre d'Herzog plutôt que le roman....

rappelons l'existence des coffrets Folio :

Orgueils et préjugés, film de Joe Wright d’après le roman de Jane Austen /
Crash, film de David Cronemberg d’après le roman de J.G Ballard /

Out of Africa, film de Sydney Pollack d’après le roman de Karen Blixen / Sueurs froides, film d’Alfred Hitchcock d’après le roman de Boileau-Narcejac /

Les amants diaboliques film de Luchino Visconti d’après le roman Le facteur sonne toujours deux fois de James M. Cain / Tous les matins du monde, film d’ Alain Corneau, d’après le roman de Pascal Quignard /

L’histoire d’Adèle H., film de François Truffaut d’après le roman de Adèle et la pacotilleuse de Raphaël Confiant / Un taxi mauve, film de Yves Boisset d’après le roman de Michel Déon /

Belle de jour, film de Luis Bunuel d’après le roman de Joseph Kessel / La cité de dieu, film de Fernando Meirelles après le roman de Paulo Lins /

l’adversaire, film de Nicole Garcia d’après le roman de D’Emmanuel Carrère / L’étoffe des héros, film de Philip Kaufman d’après le roman de Tom Wolf.

rotko a écrit:

L’histoire d’Adèle H., film de François Truffaut d’après le roman de Adèle et la pacotilleuse de Raphaël Confiant

Quelqu'un a-t-il lu le livre ? Je ne savais même pas qu'il existait.

Moi je pense que du livre au cinéma il y a surtout une différence fondamentale. Ce n'est pas le même art. C'est pour ça que l'idée de transposition de livre à écran me paraît présenter peu d'intérêt si elle est authentique. Retrouver "Stupeur et tremblements" à l'écran m'a fait pas beaucoup d'effet, sauf l"amusette" de retrouver les personnages dans la peau des acteurs du gratin.

De toute façon, pour cette oeuvre autobiographique, je ne voyais aucun intérêt de la porter aux écrans. (Ah oui, l'argent, pardon j'avais pas pensé)

Les livres qui seraient pour moi les plus aptes à être portés à l'écran sont les livres qui ne sont pas principalement narratif. Où le plus important est l'ambiance, l'idée qu'on en tire, a partir de là on peut exploiter l'univers pour lui donner une réalité supplémentaire. Et là, il y a vraiment possibilité d'innover.

L'idée que je déteste, c'est que le cinéma d'auteur ne serait qu'une machine à transformer des livres en films. Non, c'est réducteur pour l'un et l'autre, deux arts fondamentaux qui restent différents. Pour le cinéma d'auteur, n'hésitons pas à exploiter ces différences de médias et de possibilités.

Je ne crois pas avoir vu un fil spécialement dédié à cela et je trouve que ce serait intéressant de converser sur les films adaptés de livres.

Echanger des idées sur les deux supports et savoir en quoi les films divergent des livres et peut-être en quoi le livre est meilleur que le film et vice versa. Qu'en dites-vous?

A mes yeux, le point crucial, c'est que le film montre l'action, raconte l'histoire sans pouvoir restituer le ton de l'auteur.

Bien sûr le cineaste fait des transpositions, il a recours à d'autres procédés, mais l'écriture, essentielle dans un écrit, devient dans un film secondaire.

j'ajoute aussi que nous savons difficilemnt, à part les initiés, juger de l'écriture d'un film.

Pour un exemple précis, vois ce que dit nicyrle à propos de la grande peur dans la montagne de ramuz.

A toi maintenant

maïa a écrit:

Orgueil et préjugés
....En revanche, je viens de regarder les six épisodes du feuilleton de la BBC (1995) avec le... hum... le...très...très... séduisant Colin Firth, et je me suis vraiment régalée !

Bienvenue chez Bridget Jones
Dans le 1er bouquin de la série, BJ et ses copines se passent en boucle la scène où CF sort d'un étang avec une chemise blanche mouillée sur son torse si viril et "hot"

Sinon, j'avais toute une liste des films que je trouvais au moins aussi réussis que le livre, mais j'ai un peu oublié.

P.ex. Le long dimanche de fiançailles était chouette dans les deux versions.

En général, le film est décevant, mais pas toujours, heureusement!

Un film ne peut pas etre à chaque fois la retranscription fidèle du roman simplement parce que certaines pages sont impossibles à filmer .
Il arrive que le film plaise autant que le livre comme pour un long dimanche de fiancailles ou la chambre des officiers.

L'une des plus belles réussites à mes yeux est l'adaptation des Liaisons Dangereuses avec la sublime Glen Close et la prestation " animale " de Malkovich.

Pour out of Africa le livre est un bon complèment du film puisque la vie quotidienne y est plutôt édulcorée .

Tout ça pour dire que l'un n'engendre pas l'autre et réciproquement . Est ce clair, je me demande

Si, c'est parfaitement clair, à ceci près que les films que vous appréciez ne séduisent pas tous les publics :-)

moi, j'ai retenu l'adaptation par visconti de mort à venise,

j'étais aussi content, mais à l'étage du dessous, du téléfilm adaptant Modiano : des gens qui passent, transposition à l'écran d'un cirque passe. J'avais lu le livre juste avant le téléfilm, pour mieux comparer les deux.

Plus récemment, La Route est une remarquable adaptation.

Quant aux relations entre littérature et cinéma, Gracq y consacre un chapitre vraiment très intéressant dans En lisant en écrivant.