Marin Ledun

je vais peut être avoir la guerres des vanités par un autre circuit.
c'est un vrai parcours du combattant pour trouver les livres suggérés chaque mois !!!

La guerre des Vanités

Une succession de suicides chez des jeunes donne l'occasion de faire la radiographie d'une ville de province.

Le livre est long (400 p.) mais se dévore : le lieutenant Krovine, de Valence, a quitté Tournon depuis longtemps, mais lui restent en mémoire de fâcheux souvenirs.

L’enquête se heurte à la mauvaise volonté des habitants qui font bloc contre une présence et un regard extérieurs. Krovine dans cette affaire qui rappelle Virgin suicides de Jeffrey Eugenides interroge les adolescents comme les adultes, muets comme des carpes.

Les différentes hypothèses sont envisagées : drogue, pédophilie, jeux de rôles, etc. mais à chaque fois des éléments s’inscrivent en faux…

Certains passages pourraient paraître longs ; il faut comprendre en fait le désarroi de l’enquêteur, que Ledun fait bien ressentir. Le découpage en quelques jours, et l’obligation de résoudre l’affaire avant de nouveaux dégâts, donnent de la vigueur au récit qui ménage aussi des scènes d’action.

Au final, un bon roman policier qui jette un regard pertinent sur la séparation des mondes adultes et adolescents, tout en montrant les comportements respectifs, souvent mal ajustés, de chaque classe d’âge.

long, 400 pages ? j'appelle long un livre de plus de 1000 pages !
Je n'aime pas trop les livres courts .... bah ? c'est déjà fini ! c'est vrai, il y a des bouquins qui vous "prennent" tellement ! qui sont si intéressants, que l'on voudrait qu'ils continuent encore, et encore.

les visages écrasés

Citation :

"Un pont vaut-il le prix d'un visage écrasé ?"

Saint-Exupéry in Vol de nuit.

Marin Ledun, en réponse à des questions sur le travail a cité les ouvrages de Christophe Dejours et précisé certaines données.

Les suicides chez France-telecom (qui touchent aussi d'autres secteurs comme L'ONF, (l'office des forêt), l'agriculture, l'armée et la police sont venus sur l'avant-scène en raison de "l'Observatoire du stress et des mobilités forcées", mais n'épuise pas la question de la violence au travail.

Actuellement les sociologues constatent un nombre égal de suicides et d'homicides au travail, mais ces derniers passent pour des faits-divers, sans être reliés au milieu et aux conditions du travail.

10 ans de documentation et de rencontres avec les divers intervenants (santé, cadres, employés) ont nourri le titre de Marin Ledun, très au fait aussi, par son expérience personnelle, des méfaits de l'infantilisation du personnel, de la compétition, de la notation des groupes, de la délation encouragée...

Cet ouvrage en donne plus qu'un aperçu :


Début décembre 2009, France Télécom révèle avoir recensé 32 suicides de salariés depuis janvier 2008. Cette comptabilité morbide a engendré une polémique au sujet du caractère suicidogène de ce groupe et révélé au grand public le malaise des salariés.

L'idée de ce livre est venue en écho des échanges menés depuis plusieurs années entre Marin Ledun, ancien salarié de France Télécom et Brigitte Font le Bret, médecin psychiatre. Cet ouvrage constitue un témoignage de ce qui se passe et s'est passé à France Télécom ou dans d'autres entreprises, du point de vue des salariés. Pression managériale, stress, humiliation...

Ecouter une fiction policiere de marin ledun, c'est possible ! en podcast.

une affaire d'homicide volontaire avec préméditation. Témoignages accablants.

voici la Cigarette

La Cigarette : une dramatique d'une heure qui illustre bien les préoccupations de Marin Ledun ; celle d'ancrer une intrigue dans le monde du travail contemporain : la loi Evin qui interdit de fumer dans les lieux publics, les "projets" qui nécessitent une surcharge de travail et beaucoup de stress.

Une avocate rend visite au détenu dans sa cellule : celui-ci raconte par bribes ce qui est arrivé : on revit alors les scènes qui ont conduit au drame.

je pense que j'ecouterai d'autres dramatiques, c'est une expérience interessante.

Cliquer pour écouter la Cigarette

Fractale de Marin Ledun

dramatique radiophonique le samedi

Samedi 18.05.2013 - 20:00 sur France-culture,

une émisssion d'une heure donc > 21 h.

Elle sera disponible en différé sur le site.

Fractale de Marin Ledun

Fin de journée à SAUDIS Corporate, cabinet de conseil en placement de produits financiers. Un message d’alerte incendie est lancé. Six employés, trois hommes et trois femmes, gagnent le troisième sous-sol, conformément aux indications. Ils pensent à un exercice.

Mais quand les portes de l’ascenseur se referment derrière eux, ils réalisent qu’ils n’ont plus aucun moyen de remonter. Commence alors une attente épuisante où l’exercice se révèle être un jeu sordide dont chacun devra trouver les règles pour survivre.

Cliquer pour écouter.

Un huis clos qui met à jour les différentes rivalités dans lemonde du travail, y compris les harcèlements sexuels. A la faveur de ces conversations très franches, des affaires se font jour, et notamment la disparition subite d'une stagiaire.

Une bonne dramatique, longue à démarrer cependant.

Rotko, je suis entrain de terminer la guerre des vanités, tu n'en a pas dit grand chose ! pour ma part, je trouve qu'il y a beaucoup de remplissage, mais c'est quand même un bon polar. je vais tenter de dire mon sentiment dès que je l'aurai fini.

la guerre des vanités

Quels vilains secrets se cachent entre les murs de Tournon, petite ville au bord du Rhône, une ville où tous se connaissent, s'épient, se protègent? Pourquoi un enfant de dix ans saute-t-il par la fenêtre sous l'?il d'une caméra? Cette mort marque le début d'une série de suicides dont les victimes sont à peine adolescentes... Tandis que le lieutenant Korvine, en charge de l'enquête, essaie de comprendre quel vent de folie balaie Tournon, les enfants continuent à mourir..."

pas trop contente, au final. Si le récit est haletant, l'intrigue bien ficelée, il y a des longueurs entrecoupées par les problèmes de santé du flic qui souffre probablement d'un cancer du poumon et n'arrête pas de cracher et de cloper !
Les ados se suicident à tour de bras, l'atmosphère confinée de la petite ville et bien rendue. Ledun exprime là le mal-être des ados confrontés à l'indifférence des parents "qui n'ont pas le temps" de les écouter, de les comprendre.  Des enfants qui ne s'adressent qu'à l'informatique toute puissante, les joujoux électroniques, les vidéos qu'ils tournent entre eux sous l'oeil d'un jeune adulte un peu laxiste. Mettez par là dessus un médecin patron d'un clinique qui fait de la recherche et prends les gamins comme cobayes avec l'assentiment des parents.
On ressent l'étouffement d'une petite ville repliée sur elle-même et ses cadavres dans les placards : pour cacher les dérives de leurs petits, ils sont prêts à tout. Que personne ne sache, surtout ! ils sont au courant pour les vidéos, pensent à des réseaux pédophiles mais se taisent, chut ! si les gens savaient !!!
La fin m'a paru un peu bâclée. Sous couvert de prises de sang, normales somme toute, le bon médecin infusait son traitement "pour les guérir de leurs déviances". Ceci est presque dit à mots couverts, délayé dans un tas de considérations et ne m'a pas convaincue.
N'empêche, il y a eu 10 morts par suicide en une semaine à peu près !

je trouve ton compte rendu très au point : l'etouffement d'une ville de province, tu le dis bien. Si le livre ne t'a pas transportée d'admiration, tant pis pour l'auteur, en lisant ce livre, je pensais à la rumeur d'orleans :
 
La rumeur d'Orléans est le nom donné à une affaire à la fois judiciaire, médiatique et politique que retrace un ouvrage de commande d' Edgar Morin, devenu célèbre (paru en 1969 au Seuil, sous le titre La rumeur d'Orléans ).
La rumeur d'Orléans, apparue en mai 1969, laissait entendre que les cabines d'essayage de plusieurs magasins de lingerie féminine d' Orléans, tenus par des juifs, étaient en fait des pièges pour les clientes, qui y auraient été endormies avec des seringues hypodermiques et enlevées pour être livrées à un réseau de prostitution (Cf. traite des Blanches ).
 
 Elle prit parfois un tour canularesque lorsqu'on prétendit que des clientes disparues étaient prises en charge par un sous-marin remontant la Loire. Cette version n'a été rapportée que par un seul témoin, mais recopiée dans presque toutes les gloses sur le sujet.
 
j'ai trouvé que l'auteur restituait bien l'atmosphère "respectable" d'une petite ville, prisonnière de ses ragots et fermée sur elle-même.

ah oui ! la rumeur d'Orléans !!! à un moment donné, tout le monde y croyait !
j'ai lu des livres sur "la rumeur", c'est effrayant ! il y a des spécialistes ! même à petite échelle, dans les villages, les lotissements.

Dans un défi lecteurs auquel je participais, Marin Ledun n'a pas été bien classé. Je le regrette, c'etait à propos des visages écrasés.

 Avec la guerre des vanités, il a un regard de sociologue sur la province, avec sa chape de silences et de conformisme, ses fausses célébrités.

 Par ailleurs le policier a des soucis de santé certes, un moral en berne, ce qui est fréquent dans les polars, mais phénomène lié à une connaissance antérieure de la ville, une expérience mal digérée. L'ingrédient n'est donc pas gratuit !

oui, j'ai d'ailleurs beaucoup aimé son analyse d'une petite ville, c'est d'une grande justesse ! au delà de son intrigue bien ficelée, il observe cette société avec acuité, le monde des ados également. Il n'en reste pas moins que je trouve qu'il a bâclé la fin .... que ne pouvait-il donc supprimer des longueurs ! il se serait moins essoufflé !

Voilà un auteur que je ne connais pas du tout mais que vous me donnez envie de lire, Ysandre et Rotko, ne serait-ce que pour me faire une opinion personnelle

ton Excellence, tu dis "si le livre ne t'a pas transportée d'admiration...". Non, ce n'est pas tout à fait ça... j'ai aimé son style incisif, haché (ce qui donne toujours une impression d'urgence), le rythme rapide, ses analyse sur les habitants des petites villes, sur la condition des ados dans le monde actuel, mais il y a eu qq longueurs et, à mon avis, une fin embrouillée et bâclée. Je sais qu'il était malade, dormait à peine, très épuisé, mais... quand même !

"Que ta volonté soit faite", de Marin Ledun. Dessins de Götting. 56 p.,collection "Petits Polars du Monde".

argument : Pierre Guyot, rend visite en prison à l'assassin de sa femme, poignardée de 31 coups de couteau. Hannah s'apprêtait à fêter ses 38 ans. Pierre l'avait rencontrée au lycée, un établissement privé catholique. Ses parents, de condition modeste, l'y avaient inscrit pour qu'il ne gâche pas sa vie, ne devienne pas comme eux.

Distingués par de nombreuses récompenses tels le prix Mystère de la critique pour La Guerre des vanités (Gallimard, 2010), ainsi que les Trophées 813 et le Grand Prix du Festival de Beaune pour Les Visages écrasés (Le Seuil, 2011), ses polars soulèvent plus de questions qu'ils n'en résolvent. Au-delà des intrigues et du style impeccable, Marin Ledun a cette faculté de mettre en forme tragique les thèmes plus vifs du champ social: souffrance au travail, surendettement, traçage des individus, etc.

l'article

Retrouvez l'adaptation radiophonique des "Petits Polars du Monde", avec SNCF chaque samedi, de 21 heures à 22 heures, du 29 juin au 28 septembre, sur France Culture. A réécouter et à podcaster sur Franceculture.fr

"Que ta volonté soit faite", l'adaptation radiophonique de France Culture


A écouter sur ce lien.

Nouvelles du front Polar

Interception, le thriller de Marin Ledun paru le 10 october 2012 vient d’être récompensé par le prix du meilleur Roman Jeunesse au festival du polar à Cognac ! Encore une bonne raison de dévorer sans plus attendre ce thriller haletant…

L'objet du délit !


Épileptique et victime de cauchemars, Valentine intègre un lycée-clinique expérimental. Dès son arrivée, le professeur Hughling affirme que sa maladie est une chance ! Bientôt elle reconnaît parmi les élèves l’adolescent qui la harcèle dans ses songes. Il l’entraîne dans un labyrinthe ouvrant sur des mondes parallèles, que le professeur les encourage à explorer. Seuls les épileptiques disposent du don d’interception et Valentine semble détenir un don sans limite

oh ! mais il faut que je le trouve !!! 
je regarde sur le site de la médiachose.

No more Nathalie 75 p. chez Polaroid.

Vous aurez du mal à reconnaître la Nathalie Wood de west side story à bord du "Splendour", ce yatch livré au sexe, porté sur la cocaïne et les trafics, sur la jalousie aussi entre acteurs de second plan qui se lancent des piques...

Un dinghy permet de sortir de ce huis clos, mais quid de la dope et du fric ?

L'auteur fait montre de virtuosité dans une intrigue qui, elle aussi, fait des galipettes ou des sauts perilleux, parfois dans des cabines, plus souvent dans une mer glacée où s'exacerbent les rancoeurs tandis que surnagent, - momentanément ? - les sachets de drogue ou les sacs de dollars ...

quelle est jolie la morte de cette sale histoire...!!