visages du Christ

rotko a écrit:

Je rejoins Ysandre, je trouve cette œuvre magnifique.

Justement parce qu'il n'y a pas de croix. La crucifixion en devient un "simple" Symbole et atteint alors son essence même. Ce n'est pas la croix qui cloue le Christ mais c'est le Christ qui se crucifie lui-même, comme un aveu d'impuissance face aux passions humaines, aveu qui devient (qui aurait dû devenir), parce qu'il en est un, un sublime et universel contre-poison, argument définitif et indiscutable. Je meurs pour vous parce que vous refusez d'entendre, parce que je reconnais que je n'y peux rien, que je ne suis pas tout-puissant, que je ne suis qu'un homme* ?

Il est d'ailleurs assez ironique, lorsqu'on y pense, que les chrétiens aient fait de cette croix LE symbole des tourments du Christ alors que ce n'est qu'un bout de bois et que ce qui est essentiel, l'homme, est quasi oublié, à force (la religion détourne le regard des hommes). Ici, toute sa place lui est redonnée. L'effet est puissant.

Avec moi vous mourez tous un peu car vous refusez d'entendre... Car ici, ils sont quatre, comme un pied-de-nez à la trinité : trois et cetera. Nous tous, donc.


* On rejoint ici le Piss Christ. Ce Christ-là aurait apprécié l’œuvre.

merci Luca d'avoir si bien développé
je suis d'accord en tous points sur ton cheminement. Pour moi, il était et il est toujours un homme comme les autres. je me suis quand même demandée si ce n'était pas un extra-terrestre ?

Devenir célèbre en ratant une restauration, c'est l'apanage de Christina Gimenez.

les Espagnols paient pour venir voir le tableau, et Christina Gimenez a droit à sa propre exposition artistique.

Jusqu'au 24 août, une vingtaine de ses œuvres sont dévoilés aux 5000 habitants de Borja. selon le Figaro.

Des fusains d'Albert Servaes que j'avais vus petite avec mon père à Furnes, j'étais fort impressionnée par ce corps souffrant, noirceur du fusain qui accentue la maigreur du Christ.

Adel Abdessemed

Les quatre figures du Christ, réalisées à partir de fils barbelés utilisés au camp de Guantanamo, sont ponctuées de doubles lames tranchantes comme des rasoirs. Ces sculptures ont été exposées en avril dernier face au retable d’Issenheim au musée Unterlinden de Colmar.

adel abdessemed a son fil sur GDS*. Il faut dire que les sculptures ci dessus sont particulièrement réussies et ces fils barbelés ont en même temps quelque chose d'effrayant. merci Soussou !