Marguerite Duras

Oui...la cuisine, bof!...On peut peut-être s'en passer...

Mon grand plaisir est d'écouter sa voix. "Le ravissement de la parole" (archives de l'INA) .
Et la biographie que j'ai lue est celle de Laure Adler.

Je viens de découvrir cette entrée consacrée à MD. J'ai lu vos impressions et je reviendrai sur les liens indiqués dès que j'en aurai le temps, surtout celui de l'INA (Le Ravissement de la parole) car Coline insiste. J'en suis curieuse car depuis des années je n'ai rien lu de cette auteure.
Je n'ai pas lu Marguerite Duras à proprement parlé. Car à aucun moment ses textes ne m'ont permis de me laissé emporter dans la connivence d'une histoire comme avec tout autre écrivain. Avec L'Amant ma lecture s'ancrait déjà dans sa voix et non dans une histoire. Aujourd'hui on parlerait d'auto-fiction. L'Amant était déplaisant, figé, laid, trop vieux. La mère était seule, malade, les enfants livrés à eux-mêmes. Tout m'était désagréable mais je restais. Je me dis encore qu'il n'y a rien d'intéressant pour moi dans ce qu'elle écrit, pourquoi elle écrit, sur quoi elle écrit. Mais très vite j'ai senti le rythme si particulier et je le cherchais au-delà du sens.
Les mots, la phrase, la respiration, les silences. Pour moi Duras c'était donc l'écriture. Une articulation pour dire l'avant, l'après, ma recherche vaine d'un présent, la recherche vaine d'une vie en cours. C'est en cela qu'elle dérange et fascine.
Lorsque j'ai lu La douleur je suis passée sans la voir, elle. Je ne voulais pas voir celle qui arrivait à décrire cette douleur. Qui y mettait des mots, des couleurs, des odeurs, des maladies. Son récit avait valeur de témoignage et je me faisais un devoir de le lire avant de lire le témoignage de Robert Antelm.

Ben moi aussi j'adore l'écriture ( qu'on dit "blanche") de Duras. Un de plus.

Molinet? J'ai parfois entendu parlé de l'écriture "blanche", sans avoir jamais osé demander ce que c'était : tu peux m'éclairer? Si possible sans sortir du sujet.

Je n'en sais pas grand-chose , j'en ai entendu parler à propos de Duras. Si c'est bien ce que je ressens, je dirais une écriture froide , analysant sèchement les mouvements les plus intimes de l'âme comme si le narrateur, même et surtout lorsqu'il parle de lui, était extérieur à lui-même et s'observait jouir ou souffrir. D'aucuns ici rectifieront.
Personnellement j'aime écrire comme cela.

Molinet ne me dérange pas , à l'origine c'est monilet, lol.

J'avais lu "l'amant", je le dis dans ce fil et rien ne s'était passé. Pas bornée j'ai essayé de le relire à la suite de nos conversations ... toujours rien ...à la page 40 je crois j'ai stoppé.. par contre j'ai lu "la douleur" et là !! ah oui !! là j'ai aimé même plus: Ses mots accrochés les uns aux autres, durs froids, m'ont ravie.
Par contre j'ai donc voulu continuer emballée, et j'ai lu "la maladie de la mort" et là ... re plouf ça ne m'a prise du tout ! comme quoi ce que j'en déduis: chaque auteur écrit et le lecteur, selon son humeur réagit d'une façon différente. Cela veut dire aussi que l'auteur est cosmopolite dans ses écrits non? il n'es t pas égal dans ces romans ou alors c'est moi ?
Marie qui se tortille l'esprit

Pour Duras je ne sais pas, j'ai lu 3 ou 4 livres et à chaque fois même magie, mais j'ai connu le même phénomène avec Nancy Huston que j'adore mais Dolce Agonia m'a laissé de marbre....idem pour Claudel Ph., il y a souvent un livre qui n'accroche pas les fans.

Marie, je viens de voir et réentendre MD sur ina.fr/ Une conversation de 10', entre autres documents. Elle y évoque son enfance, ses frères, les terres non cultivables que recouvre l'eau 3 mois de l'année, la solitude de sa mère et sa douleur. Parallèlement elle évoque à quel point elle fut élevée dans la plus totale des libertés, allant pieds nus. Elle montre des photos. Sa voix est fluide et ses mots précis. Elle semble avoir porté dans ses textes les paysages de son enfance hors de France. Je vais chercher Barrage(s) contre le Pacifique.

"La Pluie d'été", un de mes plus beaux souvenirs de lecture. Je devrais lire plus souvent tiens.

Cricri a écrit:

"La Pluie d'été", un de mes plus beaux souvenirs de lecture. Je devrais lire plus souvent tiens.

Ah oui...La pluie d'été est à découvrir pour lire une autre Duras...L'un de ses derniers romans.

Ernesto en est le héros.Un jeune garçon aux parents pauvres (immigrés, chômeurs). Un génie. Aux nombreux frères et soeurs...parmi lesquels Jeanne, sa complice...plus encore...

une exposition sur les rapports de Marguerite Duras à l’amour :
a lieu près de Caen, à l’Imec, l'Institut mémoires de l'édition contemporaine se tient jusqu’au 21 janvier 2007
-

Citation :

« demandes d'amour",

est centré sur l’Indochine, ses relations avec sa mère, son frère et "l'amant".
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Citation :

« l'amour passion »

une reconstitution du bal d'"India Song".
- Les "Confins de l'amour", sont consacrés à « L'homme assis dans le couloir » de « Navire Night » et du « Ravissement de Lol V Stein ».
- Enfin « A défaut d'amour » explore les liens de camaraderie et d’amitié de l’écrivain.

Le site de l'IMEC pour compléter l'information et pour ceux qui pourraient y aller !!!

Et l'affiche... sublime... forcément sublime ...


en cherchant des infos sur l'exposition, j'ai trouvé Ce film, alors un grand merci !!!



L'amour c'est comme les dessous féminins : e x t e n s i b l e !

Sur les pas de Marguerite Duras de Alain Vircondelet et Anne Steinlein ~
Editions Presses de la Renaissance


Je viens de le lire et j'ai fait une belle promenade, un texte qui amène doucement sur les pas de Duras effectivement, présentation évoquant un carnet de voyage avec des illustrations de Anne Steinlein qui m'ont parfois chiffonnée, elles sont bien mais pas d'emballement pour celles-ci.

L'ensemble est délicat et la douceur est présente, c'est un bel hommage, j'ai plus retrouvé mon goût pour Marguerite Duras dans cette courte biographie que dans celle de Laure Adler.

Un livre agréable pour les amoureux de Duras.

J'ai lu tous ses livres mais il y a déjà un bon nombre d'années et celui-ci m'a donné envie de les relire.

Tu me fais saliver ! Rien que la couverture...

Ceci dit, j'ai assez apprécié la biographie de Laure Adler. Une forme d'empathie qui ne tombait pas dans l'hagiographie, j'ai trouvé...

Faudrait que je relise Duras, moi aussi. Même si j'en ai encore lu récemment.
Combien de fois par jour se dit-on "faudrait que je relise...", en entament un "jamais lu" qui risque de se révéler décevant ?

maïa a écrit:

Tu me fais saliver ! Rien que la couverture...

Rhaaaaa j'ai perdu mon message ! Je le referai mais plus tard là je suis grrrr

Bien la fin se finissait par :

Citation :

Combien de fois par jour se dit-on "faudrait que je relise...", en entament un "jamais lu" qui risque de se révéler décevant ?

à suivre ici ...

Bon je tente de le refaire ..

maïa a écrit:

Tu me fais saliver ! Rien que la couverture...

C'est une promenade juste ça, ce n'est pas une étude approfondie, mais je l'ai trouvée très agréable. Je ne peux pas dire que j'ai appris quelque chose sur elle dans ce livre, mais j'ai ressenti Duras (là tu vas même pas me croire, mais bon).

Un moment agréable pour les amoureux de Duras qui comme moi sont parfois en manque de son écriture.

Citation :

Ceci dit, j'ai assez apprécié la biographie de Laure Adler. Une forme d'empathie qui ne tombait pas dans l'hagiographie, j'ai trouvé...

Pourquoi ai-je été un peu déçue par le livre de Laure Adler, peut-être n'ai-je pas bien compris ses mots. Il m'a semblé qu'elle parlait de Duras comme une personne qui mentait et se mentait à elle même et je n'ai pas cette idée.
J'ai ressenti un manque d'empathie peut-être, la biographie un peu glacée, un peu décortiquée, mais je le répète je n'ai peut-être pas saisi le sens du livre. Il faudrait que je le relise (on n'en finit donc jamais)

Je ne souhaite pas lire des paroles d'adoration non plus, cela n'aurait aucun intérêt,

Le livre de Vircondelet étant beaucoup plus court, ce n'est pas comparable mais j'y ai trouvé de la chaleur, de l'empathie sans adoration.

Bon bien voilà ! Résultat j'avais mis un peu de côté mon idée de lire des bio de Duras et ça va me reprendre ! (on n'en finit donc jamais)

J'ai quelques réserves concernant Duras, autant j'ai adoré certains de ses romans, autant je me suis ennuyée en en lisant d'autres
Parmi ceux qui "valent le coup", selon moi : Moderato cantabile; l'amant; les petits chevaux de Tarquinia. Et ceux à proscrire Emily L; Dix heure et demi un soir d'été...
Par contre j'adore tous ses écrits sur l'acte même d'écrire, ou sur sa vie, comme la vie matérielle.
Ce qui est certain, c'est que j'en lirai d'autres, comme beaucoup d'entre vous, j'admire son style...

Je vais aller feuilleter les premières pages du sujet, pour lire vos avis

Je n'en ai lu qu'un, L'Amant. Je reste sur les même impressions que Noël Godin :

Citation :

Duras est restée comme les personnages de ses films : immobile, désincarnée, diaphane

Marguerite Duras fut la première victime de Noël Godin (l'entarteur).

Puisqu'on parle de concierges... j'ai un clic dans la tête (ou un clac, qu'importe ) et je reprends Des journées entières dans les arbres.

Même si ces trois nouvelles ne sont pas ce qu'il y a de mieux dans l'oeuvre de Duras, je recommande à ceux qui ont croisé la Madame Michel de Barbery, Muriel de son prénom, d'aller faire la connaissance de Madame Dodin personnage éponyme de la deuxième nouvelle.
Ça c'est de la concierge ! Evidemment, elle ne connaît ni Husserl ni la phénoménologie (moi non plus ) mais quel personnage ! Des piquants, certes, soixante ans d'humanité grognon, une mauvaise foi à immobiliser des montagnes, une obsession pathologique de la poubelle qui pue, l'art de se faire nourrir par Melle Mimi depuis six ans sans jamais dire merci... et une passion platonique et sublime (forcément sublime, hein, Marguerite ? ) pour Gaston le balayeur qui a trente ans de moins qu'elle et noie sa nostalgie dans le vin blanc...
C'est Duras, pas du meilleur Duras, mais franchement entre les deux concierges, y a pas photo ! Devinez laquelle je préfère ?

maïa a écrit:

Puisqu'on parle de concierges... j'ai un clic dans la tête (ou un clac, qu'importe ) et je reprends Des journées entières dans les arbres.

Oui j'y avais pensé lorsque j'ai lu le résumé du hérisson que je n'ai pas encore lu !
J'avais beaucoup aimé celui de Duras, ... délicieux !
A lire !

Utopie a écrit:

Sur les pas de Marguerite Duras de Alain Vircondelet et Anne Steinlein ~ Editions Presses de la Renaissance

j'ai sous les yeux celui de Vircondelet avec les photos de la collection Jean Mascolo, aux éditions du chêne. un livre très vivant.

India Song, un film sidérant : on comprend qu'il ait alimenté des polémiques, comme indiqué sur ce blog

Il introduit dans un univers onirique où le souvenir d'un passé fabuleux règne sur les images et les mots : portaits figés dans des cadres, voix off qui commente des personnages quasi immobiles. Ceux-ci sont démultipliés, à la fois au premier plan, mais aussi reflètés dans les miroirs si présents qu'on pense être prisonniers de reflets.

Splendeur du décor intérieur, étoffes, bijoux, lampes, l'extérieur est plus vieilli car rongé par la mousse, et gagné par la pénombre.

Le film peut à juste titre irriter : la voix off n'est pas toujours audible, et les mouvements sont d'une lenteur ! Descendant l'escalier, les hommes tels des premiers communiants ont l'air de songer au pli de leur pantalon.

Le bal remémoré a tout d'une interminable leçon de slow ou
d'un tango très ralenti. Les étreintes du couple ont des allures de cartes postales désuètes ressorties pour Nous Deux.

C'est Visconti qu'il fallait derrière la caméra !

Ainsi cependant vous avez pu vivre cet amour de la seule façon qui puisse se faire pour vous, en le perdant avant qu'il ne soit advenu.
(La maladie de la mort)

Je suis un peu sceptique quant à ce livre, je ne sais pas vraiment si je l'ai aimé ou pas...Un homme, une femme qui se retrouvent, ils ne se connaisent pas. Des mots souvent crus mais curieusement, ils passent bien, ils semblent presque normaux et adaptés à la situationd écrite.
L'homme est atteint de la maladie de la mort, qui semble le rendre insensible à tout et particulièrement à l'amour...
Cette femme, à qui il demande de venir tous les soirs, est un moyen pour réveiller la possibilité d'aimer, mais visiblement, c'est en vain...
J'espère ne pas avoir déformé le sens ou avoir mal compris;
Alors, oui, il se lit bien, mais je crois que s'il avait fait 100 pages de plus, j'aurais eu du mal . En même temps, je crois que la brièveté était nécessaire...

J'ai recopié ce court passage car je le trouve très beau, très touchant...

Quand je l'ai lu j'avais posté ceci? ici? ailleurs? je ne le retrouve pas alors comme consciensieusement (je ne sais même plus comment ça s'écrit ) je garde mes critiques, je remets celle sur "la maladie de la mort"


Je ne suis pas une grande lectrice de Marguerite Duras, j'avais essayé "l'Amant" mais sans succès, je n'ai pas été prise par l'histoire. Des amis ont essayé de me convaincre de ne pas en rester là et d'essayer une autre lecture.
Je me suis donc "lancée" dans "la douleur" !
Alors là franchement, ce fut un plaisir pour moi de découvrir ce roman.
J'ai été époustouflée! J'ai bu ce livre comme on boit un truc amer dont on veut se débarrasser de l'aigreur vite fait!
Quel cri! Quelle douleur, quelle puissante émotion ! je n'en reviens pas.
Je crois qu'après ce livre, les autres de Marguerite Duras, vont me paraître fades, c'est ma crainte. Mais en attendant j'ai passé un moment de très grande émotion avec ces récits. Phrases courtes, tranchantes bref! Voilà! j'en reste très surprise: les mots claquent, les phrases ne se croisent pas, ne se délient pas. Chacune est un cri et nous transperce.
Voilà, merci Madame Duras.

Je vois deux fils sur Marguerite Duras .

Je viens de feuilleter (en bulgare) Cet amour-la de Yann Andrea. Les grains en ont peut-etre parle, je vois aussi qu'il y a un film avec Jeanne Moreau. Le film est surement bien, meme a cet age, Jeanne Moreau est une belle grande dame.

Mais le livre de Yann Andrea, l'assiatant, le secretaire, l'amant, le PR, je le trouve ennuyeux et comme ecrit pour par obligation car il devait savoir que cela rapportera gros.
En fait, je ne sais rien sur Y.A. Cela ne veut pas dire que j'apprecie moins Duras, bien au contraire.