Il évoque ici son pays natal (lieu-dit orthographié "La moray", de nos jours).
« Si je ne me laissais aller qu’à mes goûts personnels, je dirais aux voyageurs : Allez au bord de ma Moraie, qui devrait s’appeler Muraie à cause des mûres sauvages qui croissent vers sa source, et rêvez-y ; c’est pour elle que j’écrivis ce sonnet :
Si la vague berçant les vanités humaines
Venait lécher un jour les piliers de mon cœur
Et que l’Art, consacrant des victoires sereines,
Ciselât leur symbole à des frontons vainqueurs,
Au lieu de l’écu d’or semé de fleurs hautaines,
O source, je voudrais en ta toute fraîcheur,
Dans un ciel ablué de ta candide haleine,
Ton ruissel, fiançant à mes vers sa douceur ,
Tes lignes encadrant un berceau de lumière,
Dorlotant un flot pur de cristal épanché
Comme un beau pleur roulé d’une orbite de pierre,
Et, sur tes bords hantés de héros fabuleux,
Sous l’héraldique essor d’un être au front penché,
Une chimère d’or baisant ton miroir bleu. »
Octobre 1908
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