Comment traitons-nous les animaux ?

Sphynx a écrit:

Le titre explicite m'arrête, je n'ai pas envie de lire ce livre. [...] C'est assez grave, à mon avis, de ne pas voir de différence profonde entre Treblinka et l'élevage de poules en batterie. ça me choque.

Bien sûr, entièrement d'accord, mais méfions-nous des titres.Ils ont pour but d'attirer l'attention, de façon provocante ou douteuse parfois, j'en conviens.

Ainsi la vie sexuelle d'un islamiste à Paris ne correspond pas du tout au contenu du livre.

Pour les Japonophiles, avez-vous entendu parler du boeuf de Kobe ?

Quant au discours végétarien, je ne le connais pas, même si j'ai des proches végétariens (pas moi, même si j'ai fortement réduit ma conso de viande, et que je me pose des questions).

Là encore, il y a des sectes, mais qu'elles ne s'approprient pas l'exclusivité de l'option !

Rotko, tu as de ces raccourcis ! passer de la shoah des gallinacées à la vie sexuelle des islamistes! m'enfin !!!!! Tu veux te mettre à dos les végétariens, les poules, les juifs, les boeufs, les copines d'extrème droite de Brigitte Bardot et les islamistes?

(tu en es où, dans Proust ?)

Arc: Je te plains de vivre dans un pays non démocratique où un "boss" inflige des comportements alimentaires contraires à tes convictions profondes. Tu dois effectivement beaucoup en souffrir.
Des bonbons avec de la graisse animale ? Tu parles des caramels au beurre ?

Je me demande s'il y a des gens, las des persécutions sur leur lieu de travail et même au sein de leur famille, qui demandent l'asile diétético-philosophique à l'Inde, pays où une grande partie de la population est strictement végétarienne

Rassure-toi, je ne mange pas souvent avec lui !
Quant à ma liberté, elle est toute intérieure.

Ne me plains pas moi, mais ceux qui souffrent réellement. Ca ne manque pas dans ce monde.

Arc a écrit:

En version "Giotto" également.
Ce peintre, qui l'admirait, lui a assuré un rayonnement universel.
Au Louvre "St François prêchant aux oiseaux"...

Effectivement, Arc, superbe ce tableau de Giotto.
St François est un modèle d'humanité et de respect de la Vie, quelle qu'elle soit. Fils d'un riche drapier, il aurait pu choisir la voie de la facilité, mais il en fut autrement.

Pour ce qui est du traitement des animaux, Jonathan Coe, dans "Testament à l'anglaise", aborde le traitement odieux qui leur est infligé et la qualité - souvent douteuse - d'une certaine nourriture "industrielle". A un moment, j'ai hésité à poursuivre ma lecture et ce livre m'a profondément marquée.

Je mange très peu de viande. Non seulement par goût, mais également au niveau de l'éthique. Une partie de la planète meurt de faim. Il faut beaucoup de végétaux pour engraisser le bétail destiné à "faire de la viande" pour les pays "riches". Ces végétaux pourraient servir à nourrir pas mal de gens.

Arc, c'est exact que l'animal "sait" quand il est conduit à l'abattoir. Une année, j'étais chez ma filleule en Martinique pendant la période des fêtes de fin d'année et j'ai vu embarquer le cochon à destination de l'endroit où on allait le tuer. Ces cris, je les entendrai toute ma vie ... J'en ai pleuré (je ne suis pas gênée de le dire).

C'est très rare que je mette encore les yeux dans Le Monde . Je suis néanmoins allée ce matin sur le site de ce canard qui machouille de la bienpensance à longueur de temps et qui fait de la propagande en faveur de l'internationale atlantiste (je m'étais vaccinée juste avant en allant faire un tour sur le site de Marianne où je lis avec toujours beaucoup d'intérêt les analyses d'Edouard Husson). Et donc en allant voir ce qui se dit sur le site du Monde, j'ai trouvé un article qui nous fait savoir que la France est lanterne rouge du bien être animal.

voici l'article

Sont visés

Citation :

ses poulaillers géants et ses porcheries industrielles, son goût pour la chasse, la corrida.

A l'occasion, du livre

Citation :

Jean-Baptiste Jeangène Vilmer, d'Ethique animale, publié aux Presses universitaires de France.
Son livre balaie le vaste champ des questions que posent les comportements humains vis-à-vis de la faune – non seulement la consommation, la fourrure, l'expérimentation, mais aussi les combats, les courses, les cirques, les zoos… –, c'est-à-dire "l'étude du statut moral des animaux" et donc "la responsabilité des hommes à leur égard".

Les raisons ?
- on se croit, nous autres Français, au centre de l'univers, bien supérieurs aux animaux.
- On n'ecoute pas les discours des pays voisins,
- et sur ces sujets, on (luc ferry ou Elisabeth de Fontenay) invoque les philosophes des temps passés

Solweig a écrit:

C'est très rare que je mette encore les yeux dans Le Monde . Je suis néanmoins allée ce matin sur le site de ce canard qui machouille de la bienpensance à longueur de temps .

quels journal/ux ont tes faveurs ?

le parisien

Citation :

LES COLS DE VESTES étaient en peau de chat ! Les services des douanes ont présenté hier 4 000 blousons et manteaux saisis à Paris, importés de Chine. Les bandes de fourrure placées autour des capuches, à l'extrémité des manches, ou autour des cols, étaient constitués de poils de chat, ce qui est interdit par la loi, en vertu d'un texte communautaire visant à assurer la protection des animaux.

Une partie des manteaux avaient des cols en poils de chien, ce qui est aussi illégal. Il s'agit donc de la mise au jour d'une filière d'importation illégale de vêtements confectionnés à partir d'animaux domestiques.

mais aussi en Suisse :

Citation :

en Suisse, le commerce des peaux de chat n'est pas interdit, pour faire des manteaux. 500 chats auraient disparu en Haute-Savoie, selon la SPA, et auraient servi à faire des fourrures.

rotko a écrit:

Citation :

Jean-Baptiste Jeangène Vilmer, d'Ethique animale, publié aux Presses universitaires de France.
Son livre balaie le vaste champ des questions que posent les comportements humains vis-à-vis de la faune – non seulement la consommation, la fourrure, l'expérimentation, mais aussi les combats, les courses, les cirques, les zoos… –, c'est-à-dire "l'étude du statut moral des animaux" et donc "la responsabilité des hommes à leur égard".

C'est le premier ouvrage que je lis sur le sujet et je pense que c'est un bon moyen de découvrir l'éthique animale.
La deuxième partie du livre — qu'il vaut mieux lire en premier si, comme moi, on n'y connait pas grand chose — expose les pratiques qui posent des problèmes éthiques (l'élevage industriel, les expériences sur les animaux, la corrida, la chasse et bien d'autres), explique en quoi ces pratiques sont problématiques (souffrance des animaux, disparition de certaines espèce, maladies...) et Jean-Baptiste Jeangène Vilmer réfute les sophismes les plus répandus ( « le gavage n'est pas la reproduction d'un phénomène naturel », on ne peut pas justifier la corrida par un appel à la tradition, etc).
La première partie, elle, est consacrée au différents courants de pensée de l'éthique animale : chacun d'entre eux est présenté, expliqué et comparé aux autres. Cette partie est plus théorique que la seconde mais reste très abordable. Au final le lecteur ou la lectrice a une vision globale de la discipline et il suffit d'aller piocher dans la bibliographie (elle est très fournie mais les ouvrages cités sont pour la plupart écrits en anglais) pour approfondir le sujet selon ces affinités avec telle ou telle position.


Au passage, je signale que la page consacrée à ce livre sur le site de l'auteur est très riche. On y trouve la quatrième de couverture, la table des matière, des recensions, des interviews de l'auteur ainsi que des émissions (radio & TV) auxquelles il a participé.

Pas compliqué de devenir Végétarien, et on s'y sent drôlement bien dans ses baskets.

Courage!

Sur ce sujet, je conseille une nouvelle absolument géniale : Les Porcs, dans le recueil de Sylvain Tesson Une vie à coucher dehors. Un agriculteur décrit les coulisses de l'élevage intensif de porcs.. Il faut avoir le coeur bien accroché. Je n'ai plus mangé de jambon après avoir lu cette nouvelle...! Et la fin est une chute digne des meilleures nouvelles.

j'étais la semaine passée à Rungis, et voir les boeufs et les porcs suspendus à des crochets de boucher (comme Villepin) était moins appétissant que les légumes (je ne nomme personne).

Une des questions posées par le film de coline Serreau solutions locales pour un désordre global est précisément notre rapport à l'animal.

Si on arrive à créer des poules sans plumes, incapables de se tenir debout, mais pondant sans répit, jusqu'à en crever dans de gigantesques élévages industriels, c'est la marque d'une société dont le seul but est le profit.

Finalement le rêve de ceux qui organisent les mutations des animaux et la pratique du rendement, ce serait de faire la même chose avec les hommes, de les réduire à l'état de travailleurs, avec prime au rendement, semaine de plus en plus lourde et retraite repoussée le plus tard possible.

Nous vivons ces temps héroïques

rotko a écrit:

c'est la marque d'une société dont le seul but est le profit.

Notre société n'a pas d'autre visage : le profit, encore le profit, toujours le profit, au détriment des valeurs de conscience et des réflexions salutaires par lesquelles l'homme se tirerait des contradictions où il s'est empêtré. Il semble que la jouissance immédiate du bien matériel soit devenue une fin en soi, une espèce de boulimie à assouvir dans l'instant.

Je devrais faire un stage dans les abattoirs, j'ai du mal a ne pas manger du boeuf et du poulet, le reste, je peux m'en passer,,c'est difficile quand on est carnivore !!! mais je progresse et ne désespère point d'y arriver. J'aime tellement les animaux !
"plus je connais les animaux, moins j'aime les hommes" dans le sens général du mot "homme" bien sur !!!!

Ne généralisons pas : il y a des hommes admirables qui aiment sincèrement les animaux, domestiques ou sauvages. Il ne faut pas prendre mesure à l'espèce, c'est une erreur qui conduit tout droit à l'Inquisition. L'inquisition sociale existe, c'est celle qui désigne tel coupable à la vindicte publique, sans examen, sans peser le pour et le contre, par conséquent sans justice.
Certes, j'ai tendance moi aussi à envelopper dans un même sac d'opprobre les odieux éleveurs de porcs en qui il semble que toute humanité soit éteinte. Mais il en existe qui se conduisent avec douceur jusque dans les excès où les implique leur profession. Ce métier ne doit pas être toujours très agréable. Et puis, hypocrites que nous sommes si souvent, devant notre assiette remplie, nous posons-nous toujours les bonnes questions ? Non, bien sûr, nous mangeons, et nos estomacs repus nous tiennent lieu d'absolution.

Oui Minouset mais je parle de l'humanité et plus particulièrement de cette part qui se conduit comme un animal ne se conduirait pas !
Regarder vivre un petit chien, par exemple, c'est apprendre la fidélité, l'amour, n'y pas voir de cruauté.lui redonner la confiance. J'ai adopté une petite chienne de deux ans, battue, une côte cassée, craintive O combien ! elle réapprend la confiance en l'humain, je suppose qu'elle n'oublie pas mais se laisse approcher par des gens qu'elle ne connait pas du moment que suis là. C'est un chemin difficile, elle sursaute encore si j'arrive trop vite près d'elle, n'ose pas aller a sa gamelle si je ne l'amène pas par des gestes et des mots gentils. Cela me fait penser aux enfants battus qui se récupèrent auprès de gens qui les aiment.

Lysandre, parce qu'ils sont comme ces enfants sans défense et sans comprendre pourquoi on leur a fait du mal .

Je suis aussi d'accord avec Mimouset, il ne faut pas tomber dans l'extrème et penser que manger de la viande est un péché. Nous sommes des carnivores et nous qui adorons nos animaux, chien ou chat, allons-nous leur donner de la salade et de la betterave rouge aux repas? non

Donc il faut rester réalistes mais aussi ne pas être hypocrites. On ne peut pas défendre les animaux sans veiller aux conditions dans lesquels ils sont élevés, même si c'est pour aller à l'abattoir. Le mot est ignoble d'ailleurs: "abattoir"

Quant aux élevages intempestifs, les clonages etc tu as tout à fait raison Rotko, j'ai toujours pensé que s'"ils" osaient ils le feraient bien avec les "Hommes" de la main d'oeuvre jamais malade, jamais fatigué, sans cerveau, mourant très vite certes, mais renouvable selon les besoins ... et l'échine souple !

Rotko et Dara, qui vous dit qu'ils n'ont pas commencé les recherches ?
j'ai peur.

Dara, tu vas rire, mais avant Minie, j'avais un petit Ivan qui adorait les pommes, les légumes etc... il n'en est pas mort puisqu'il a vécu jusqu'à 16 ans !

d'accord Lysandre mais c'est quand même exceptionnel

Vi, c'est le seul parmi tous les chiens et chats qui ont illuminé ma vie, qui était aussi éclectique dans ses goûts.

un article de Monde magazine met au net les revendications des amis des animaux contre les conditions d'élévage ou de vie qui leur sont faites.

Rien de bien neuf, mais un recapitulatif intéressant à télécharger ici.

Merci Rotko c'est intéressant.