Mahmoud Wardany, La prairie parfumée,
chez Sindbad, ACTES Sud.
Eqbal revient en Égypte, sans avoir terminé sa thèse sur les tabous dans la littérature arabe, ce qui permet au passage de rappeler qu’il y a eu des écrivains arabes licencieux.(1).
Elle retrouve son frère, et d’anciens amis : on a donc un tableau de l’Égypte contemporaine bien différent de leurs anciennes aspirations révolutionnaires ou simplement professionnelles.
Regard sur le présent, et par le truchement du frère qui écrit un scénario de film, rappel de la révolte d’Ahmad Orabi à la fin du XIXe siècle, dans une Égypte sur laquelle l’Angleterre avait fait main basse. Ce rappel historique peut désorienter le lecteur, mais il s’attache au personnage d’Eqbal, femme sensible, à qui ce retour au pays n’offre pas le plaisir escompté.
Très réussie, la présence du Caire, avec ses différents quartiers, ses habitants et leurs préoccupations.
Manifestement Mahmoud Wardany, journaliste depuis 93 dans un hebdomadaire littéraire, sait construire un roman et faire vivre, physiquement et moralement, les personnages.