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 Simenon

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MessageSujet: pour Rotko "Simenon" Les clients   simenon - Simenon - Page 2 EmptyMar 09 Mar 2010, 00:06

bonsoir, ce livre dont tu parles, semble très attachant, mais je ne l'ai trouvé nulle part, Je reste alors avec ceux qui ont choisi "L'horloger d'Everton" qui ne m'a pas décue. Un très bon Simenon
Pour le 20 mars, si on est d'accord.
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MessageSujet: Simenon: quelques mots   simenon - Simenon - Page 2 EmptyMar 09 Mar 2010, 20:37

Sur Simenon

Le 4 janvier, le journal le plus important de l’Argentine “La Nacion » publia un long et important article sur Georges Simenon.Le journaliste le qualifie comme le Balzac du vingtième siècle. Difficile à classer, doué d’un talent inépuisable, il possédait le flair pour écrire ce que le public aimait. Combinant imagination et spontanéité, le sujet une fois trouvé, le livre marchait tout seul.
Dans ses romans durs, chef-d’œuvres de psychologie, on comprend pourquoi André Gide le proclamait le plus grand romancier de l’époque.
L’article est long, mais je suis contente qu’on ait donné , en Argentine, un chaleureux hommage â Simenon.
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MessageSujet: Re: Simenon   simenon - Simenon - Page 2 EmptyMer 10 Mar 2010, 10:38

George Simenon est un écrivain immense de la francophonie; sa fécondité littéraire était phénoménale en moyenne un livre tous les quatre mois; effectivement, il battit tous les records; son palmarès atteint les 400 livres;
son génie était dans la trame psychologique des évènements et des personnages; mais il est universel ; car il a su mettre le lectorat dans le quotidien nu et les faits divers dans le dénouement d'une intrigue policière. humain, aussi, il sut capter le lectorat de la jeunesse,

"J'ai toujours été curieux de l'homme et de la différence entre l'homme habillé et l'homme nu. L'homme tel qu'il est lui-même, et l'homme tel qu'il se montre en public, et même tel qu'il se regarde dans la glace. Tous mes romans, toute ma vie n'ont été qu'une recherche de l'homme nu".
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MessageSujet: Re: Simenon   simenon - Simenon - Page 2 EmptyVen 12 Mar 2010, 08:42

Quasiment fini L'Horloger d'Everton. Me reste que 20 pages que je lirai à midi après le déjeuner.
M'évoque bougrement de Sang froid de Truman Capote que nous avons lu en décembre dernier.
Me demande tout de même comment, au début de l'enquête, ils ont fait le lien entre la voiture abandonnée de l'horloger et le meurtre sur une route différente (différente, n'est-ce-pas ?)
J'en veux au père de ne pas avoir pensé à poser la question aux enquêteurs lors de sa convocation le lendemain matin. Le père semble accepter la culpabilité de son fils. A sa place, je sens que je n'aurais pas pu garder mon calme. A cette heure là, rien ne prouvait que les disparations du fils et de la bagnole ne fussent pas une curieuse coïncidence. Puis rien ne prouvait que le meurtre et l'abandon de la voiture fussent liés...
Tout s'explique peut-être dans les dernières pages.
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MessageSujet: Re: Simenon   simenon - Simenon - Page 2 EmptyDim 14 Mar 2010, 19:14

2/2 Simenon, les clients d’Avrenoz, Folio 661

Simenon ne quitte jamais ses personnages : il passe de l’un à l’autre insensiblement, sans entrer dans le détail de leurs motivations. D’ailleurs Jonzac comprend-il ce qui lui arrive ? On en doute.

Il se laisse manœuvrer par Nouchi qui, en revanche ne lui accorde pas, au début, la moindre faveur !

Lui qui paraissait si à l’aise, le voilà plongé dans des situations inédites qu’il doit assumer en silence ; On a l’impression d’une faille dans le personnage, réduit à essuyer des rebuffades de ceux qu’il ne ménageait pas auparavant.

Quant à Nouchi, elle prend une autre dimension : elle qui sortait de cabarets minables, prend des allures de parvenue :

« Nouchi aurait été malheureuse de se trouver mêlée au peuple au lieu d’être installée dans une auto ou à bord d’un canot automobile. »

Il y a une autre intrigue amoureuse dans le récit, je n’en parle pas, pour ne pas déflorer la lecture. Sachez seulement qu’elle complique la donne, accroît nos interrogations sur les deux personnages. Elle change aussi les éventuels bons sentiments qu‘on avait leur égard...
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MessageSujet: Re: Simenon   simenon - Simenon - Page 2 EmptyDim 14 Mar 2010, 19:51

L'Horloger d'Everton.


J’y ai retrouvé le Simenon que j’avais aimé dans ma jeunesse : du suspense, oui bien sûr, mais surtout ces rapports que l’on pense sereins entre le père et le fils, qui finalement, à part parler de tout et de rien et encore ! ne se connaissent pas.

Le père dépassé, un peu inconscient de la gravité de ce qui arrive, n’a qu’une pensée : ne jamais laisser tomber ce fils qui, pourtant, semble ne plus le connaître. Seule Lillian est dans sa tête et son cœur. Il est prêt à tout pour elle et le prouve.

C’est quand l’irréparable est commis, que Dave, l’horloger commence à s’interroger sur l’atavisme et la génétique de son père, de lui-même et de son fils. Tout cela aurait-il pu être évité ?
Que de questions sans réponse ! Il ressort de ce roman, un amour viscéral du père pour son fils et comme un rejet de ce dernier et un détachement, malgrè l’horreur des évènements qu’il a provoqués.
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MessageSujet: Re: Simenon   simenon - Simenon - Page 2 EmptyLun 15 Mar 2010, 08:51

Père et fils se ressemblent beaucoup : même insouciance, même détachement.
Même volonté de s'arracher à cette torpeur congénitale, même si seul le fils y parvient... mais à quel prix ! pale
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MessageSujet: Re: Simenon   simenon - Simenon - Page 2 EmptyLun 15 Mar 2010, 10:47

Harelde78 a écrit:
Père et fils se ressemblent beaucoup : même insouciance, même détachement.
Même volonté de s'arracher à cette torpeur congénitale, même si seul le fils y parvient... mais à quel prix ! pale
Je ne suis pas tout à fait d’accord. Si la fin du roman est si belle, c’est que justement le père a réussi un retour sur lui-même et, du coup, a trouvé une forme de sérénité. Il a appris à se connaître, lui qui était englué dans le quotidien et croyait tout savoir de son fils parce qu’il l’avait élevé de son mieux. Il a compris que son propre père, lui-même et Ben, son fils, sont « solidaires », d’où les trois photos réunies dans le même cadre de façon symbolique. A sa façon, chacun est passé par le stade de la « révolte » et a dû « payer » pour cela. Cette idée de « solidarité » est essentielle mais Dave constate qu’ « il ny [a] personne pour le comprendre » au moment du procès, y compris Ben, pour le moment. Son but ultime va être de révéler cette vérité à son fils et plus tard à son petit-fils, en ranimant cette « petite flamme secrète » que les Galloway ont tous « quelque part » :

Citation :
… il arriverait bien, petit à petit, sans essayer d’aller trop vite, à faire comprendre à Ben qu’ils ne formaient qu’un. Ne lui avait-il pas fallu des années, à lui, pour le découvrir ? [...]

Dave mettrait le temps qu’il faudrait pour faire comprendre [à Ben] que chacun des trois avait eu sa révolte, que chacun des trois était responsable et que, hors de la prison, il payait le même prix que son fils. [...]

Maintenant que le sort était conjuré, peut-être était-ce un autre cycle qui allait commencer ? [...]

Dave parlait à mi-voix à son père et à son fils qui l’accompagnaient partout. Bientôt, ils parlerait à son petit-fils aussi pour lui révéler le secret des hommes.
J’irai jusqu’à parler d’une quête d’identité réussie pour Dave, Ben et aussi la jeune fille. Là est la profonde originalité du roman. Ce n’est pas un polar ordinaire. Le crime des deux jeunes, la vie médiocre du père, l’éducation critiquable ( ?) et étriquée donnée au fils passent au second plan, le problème est ailleurs. Quand je pense que le roman date de 1954, je le trouve étonnamment moderne dans sa conception et dans son écriture, avec, parfois, des accents camusiens.
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MessageSujet: Simenon   simenon - Simenon - Page 2 EmptyLun 15 Mar 2010, 20:53

L’horloger d’Averton m’a laissé une impression de malaise.
Cette incommunicabilité reconduite de père en fils, puis en petit fils, ce
silence pesant, m’ont donné l’impression que des vies avaient été gâchées par
les non-dits, comme il arrive souvent dans la vie courante.


Ben s’est enfermé dans son silence parce que son père était lui-même ainsi.
Personne a qui se confier et la révolte monte, seule la jeune fille, Lillian,
lui tient à cœur parce qu’ils échangent.


Pas de mère pour la tendresse, pas de père pour
parler : un silence de tombe pour un enfant qui aurait pu être gai,
gentil, sociable.


La bonne éducation n’est pas tout. A cette époque les pères
n’étaient pas très calins, c’était aux femmes qu’incombait cette partie douce
des relations. Alors, comment ne pas comprendre le désarroi de Ben, son
indifférence apparente ? Ce garçon était un autocuiseur prêt à exploser.


Quand au seul ami de Dave, aussi mutique que lui, aussi verrouillé mais amical, il n’a pas su
sentir le désarroi latent de son compagnon.


Dave avait posé des questions a Ben en se
promenant : « es tu heureux ? », « oui »
avait répondu l’enfant « tu sais je suis ton ami » avait repris le
père » « je sais… » il y avait eu là une amorce de conversation
vite avortée par une espèce de pudeur commune. Et ce « tu peux me poser
des questions si tu veux ». Mais trop tard. Le gamin lançait des pierres
dans une mare sans mot dire.


Dave était un pauvre homme, qui n’avait jamais osé vivre
mais s’était résigné, reportant tout son amour sur un fils qu’il rendait comme
lui sans en avoir conscience.
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MessageSujet: Re: Simenon   simenon - Simenon - Page 2 EmptyMar 16 Mar 2010, 07:58

J'ai également ressenti ce malaise, Lysandre.
Et cette impression de gâchis incommensurable...
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MessageSujet: Re: Simenon   simenon - Simenon - Page 2 EmptyMar 16 Mar 2010, 08:43

Ce "malaise" dont vous parlez, Lysandre et Harelde, je pense que tous les lecteurs l'éprouvent et que Simenon a cherché à le faire naître. Nous avons affaire à des êtres ordinaires, tels que nous en rencontrons sans nécessairement y faire attention, à moins que ne se produise un événement déclencheur pour leur vie et qui attire l'attention d'autrui. D'autre part, nous avons du mal à les comprendre, ils sont insaisissables et en même temps, on se sentirait presque coupable à leur égard, mais de quoi ? La société a sa part dans les conséquences engendrées par son indifférence à l'égard d'êtres ignorés tant qu'ils restent dans l'ombre au point de n'avoir pas conscience eux-mêmes de leur détresse.
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MessageSujet: Re: Simenon   simenon - Simenon - Page 2 EmptyMar 16 Mar 2010, 08:57

Je ne me sens pas coupable, non !
col

Des gens ordinaires ?
Pas si sûr... En apparence peut-être. Mais dans la réalité, tous les êtres ternes ne décident pas de se révolter avec une telle violence. Pas cet éclat, Ben cesse d'être ordinaire. Et c'est justement le but qu'il poursuivait.
Le père et le grand-père ne sont que les embryons d'un feu d'artifice qui éclate avec Ben.
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MessageSujet: Simenon   simenon - Simenon - Page 2 EmptyMar 16 Mar 2010, 09:05

oui Harelde, c'est bien ce que je voulais exprimer avec l'image de l'auto cuiseur sur le point d'exploser, les deux premiers étaient sous pression le troisième a pété un cable
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MessageSujet: Simenon: quelques mots   simenon - Simenon - Page 2 EmptyMar 16 Mar 2010, 13:37

L'auteur
Ecrivain belge de langue française, Georges Simenon est né à Liège en 1903.. Il est décédé à Lausanne en septembre 1989, à l'âge de 86 ans.
Je veux ajouter un magnifique commentaire que j’ai trouvé sur le net, qui traduit exactement mon point de vue sur Simenon

« La vie d'un homme, »
En signant les aventures du commissaire Maigret, Simenon a sans doute donné à la littérature francophone quelques uns de ses meilleurs romans policiers, mais je fais partie de ceux qui pensent que le plus grand mystère jamais concocté par ce "Belge considérable", comme l'appelait Manchette, eh bien, c'est lui-même. Car la vie de Simenon est bel et bien une insoluble énigme dont le plus passionné et le plus intègre des biographes ne pourra jamais totalement percer le secret. D'abord il n'y a pas un Simenon, il y en a une multitude qui tous cohabitaient sous le même nom dans le même corps et se supportaient plus ou moins bien les uns les autres: le fils rejeté par sa mère, le jeune journaliste ambitieux, l'apatride volontaire, le romancier de génie, le "consommateur" insatiable de prostituées, le voyageur impénitent, le mondain aux goûts de luxe, l'homme d'affaires avisé, et malheureusement, sur le tard, le père tourmenté par le suicide de sa fille. Un fil rouge unit pourtant ces différents personnages. C'est l'appétit d'humain. Il y avait, me semble-t-il, chez Simenon, un désir de multiplier les expériences, de mener de front plusieurs vies, une soif d'ailleurs au sens propre comme au sens figuré. Changer sans cesse de pays, de femme, de roman, de maison, tout cela relevait non pas d'une instabilité pathologique mais simplement d'un besoin naturel et je crois qu'Assouline, dans ces pages, a su comprendre cet aspect de Simenon. Les autres aussi, d'ailleurs. En fait, son livre se lit comme une enquête empathique où l'on suit pas à pas le grand Georges, depuis ses humbles débuts liégois jusqu'à sa modeste retraite helvétique en passant par la gloire parisienne. Pour être tout à fait honnête, j'aurais aimé trouver ici un peu moins de détails biographiques dont l'intérêt ne m'apparaît pas toujours capital et davantage d'anecdotes purement littéraires, car Simenon était d'abord et avant tout un romancier et c'est ce romancier qui m'intéresse, mais c'est une réserve mineure au regard des immenses qualités de cet ouvrage qui, entre éloge et critique, rend l'hommage qu'il mérite à l'un des écrivains les plus étonnants et les plus remarquables que le monde ait connus

Source : Internet un commentaire sur un article de Pierre Assouline

à la suite mon avis sur l'Horloger d'Everton
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MessageSujet: l'Horloger d'Everton   simenon - Simenon - Page 2 EmptyMar 16 Mar 2010, 13:45

Georges Simenon
L’horloger d’Everton

Ce roman appartient à la série assez nombreuse écrite lors de son séjour aux Etats-Unis.
C’est un texte émouvant, dont l’action se passe dans un village paisible et nous parle d’un rapport normal, entre un père et son fils. Mais dès le début, déjà dans le premier paragraphe, le protagoniste, sans le présumer vivra le dernier jour heureux de sa vie.
Cette introduction nous fait plonger tout de suite dans la lecture qui nous attrape et nous bouleverse et nous fait réfléchir sur la condition humaine.
Dave Galloway, l’horloger du village, de mœurs
simples, menait une vie dont les habitudes étaient toujours pareilles. Son fils Ben qu’il avait élevé seul était son bonheur et ce soir il s’était enfui avec une jeune fille de quinze ans et lui n’en comptait que seize.
Seize années de vie commune avaient cessé d’exister.

Depuis toujours il avait vécu dans l’attente d’une catastrophe, il avait déjà vécu ce vide autour de lui
quand sa femme l’avait quitté lui laissant le bébé à peine de six mois à qui il avait consacré sa vie.
Il pensait que ses soins avaient suffi à le rendre heureux, il s’était trompé.

La fugue avait mal tourné, un crime a été commis et toute la police de six états, était à leur poursuite.
Le père, hébété, le cible des médias, n’avait qu’un seul objectif, voir son fils et le sauver.
Mais il devait boire le calice jusqu’à la lie, son fils ne voulait pas le voir, indifférent à sa douleur et à son propre destin. Il avait un laid sourire railleur au coin des lèvres. Seulement Liliian et lui s’entrecroisaient des regards pleins d’amour.

On verra, plus tard, au cours de la lecture tout le procès et ses conséquences, le drame de la fiancée enceinte, et je m’arrêterai sur les réflexions de Galloway cherchant dans son for intérieur le pourquoi de son malheur.

Citation :
Un agent de police lui dit :« je crains bien Mr Galloway, que tous, tant que nous sommes, soyons les derniers à connaître nos enfants ».

Ces mots le troublent, il en est frappé, c’était comme si le monde vacillait autour de lui. Il fait un retour sur soi même et fait appel à ses souvenirs. Il y avait des choses qu’il gardait depuis son enfance, des épisodes de famille, leurs conflits et le concept
décourageant de la mère :

« que dans le monde il y avait deux sortes d’hommes, « ceux qui courbent la tête et les autres. »

Les Galloway appartenaient aux premiers, mais dans leur regard et dans le coin des lèvres, un éclair de révolte était caché, le père qui avalait les reproches de la mère, sans mot dire, lui qui s’était marié avec n’importe qui, et maintenant Ben.

Les trois photos qu’il avait fait encadrer en étaient l’évidence.
Il lui avait fallu des années pour le découvrir.

Un livre poignant, qui montre l’abîme entre les générations et qui fait réfléchir, émouvant, bien écrit, dont le talent de l’auteur réside dans sa capacité de nous peindre la condition humaine.

C’est à regret que j’ai refermé ce livre, j’ai beaucoup aimé cette lecture.
Ce livre comme d’autres de Simenon sont entrés dans l’histoire du cinéma.
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MessageSujet: Re: Simenon   simenon - Simenon - Page 2 EmptyMar 16 Mar 2010, 15:08

l'Horloger d'Everton

Bien d’accord avec ce que dit Nicyrle sur la ressemblance entre les portraits de 3 générations, ressemblance physique mais aussi révélatrice d’une « faille héréditaire » :

« Un regard de timides, presque un regard de résignés, tandis que le retroussis identique des lèvres indiquait une révolte contenue »,

d’où l’idée de rassembler les trois portraits :

« Il lui semblait que ces trois portraits-là contenaient l’explication de tout ce qui était arrivé, mais il se rendait compte que lui seul pouvait comprendre… »

L’impression de malaise vient sans doute que tout est raconté dans l’optique du père, dont le récit retrace la tragédie, avancée par Amadak.

L’idée de Simenon est ainsi claire, mais ne suffit pas à expliquer pourquoi, à mon avis, le jeune Dave, commet un crime. Après tout, Dave pouvait fuguer sans donner de nouvelles et rompre ainsi avec tout le passé.

Tavernier, en faisant l’adaptation à l’écran, a dû trouver une explication vraisemblable pour le crime et le silence du fils, avec une volonté de vengeance sur le personnage-victime : il aurait abusé de la jeune fille ; le crime et le silence-tabou trouvent ainsi une justification finale.
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MessageSujet: Re: Simenon   simenon - Simenon - Page 2 EmptyMar 16 Mar 2010, 15:13

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MessageSujet: Re: Simenon   simenon - Simenon - Page 2 EmptyMar 16 Mar 2010, 15:15

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MessageSujet: Re: Simenon   simenon - Simenon - Page 2 EmptyMar 16 Mar 2010, 15:25

rotko a écrit:
L’impression de malaise vient sans doute que tout est raconté dans l’optique du père, dont le récit retrace la tragédie, avancée par Amadak.
Ce malaise peut également venir du fait que le père ne réagit pas avec la violence qu'on pouvait attendre d'un père voyant son fils sur le banc des accusés et risquant sa tête. A sa place, on aurait envie de poser des questions, de demander des comptes, de hurler, d'évacuer cette tension insupportable, de ruer dans les brancards...

Malaise également car cet homme subit toute cette histoire sans avoir la possibilité d'infléchir le cours des choses. Tout lui échappe et au moment où il en prend conscience il est trop tard. Tout est déjà joué.
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MessageSujet: Re: Simenon   simenon - Simenon - Page 2 EmptyMar 16 Mar 2010, 15:26

rotko a écrit:
L’idée de Simenon est ainsi claire, mais ne suffit pas à expliquer pourquoi, à mon avis, le jeune Dave, commet un crime.
Le jeune Ben.
Cool

Je suis d'accord avec toi.
Il pouvait se révolter sans tuer une personne. S'il désirait réellement épouser sa petite amie et s'arracher à tout cela, il aurait eu tout intérêt à rester en liberté. Là, il quitte une prison pour se précipiter dans une autre. Comportement que j'assimilerais volontiers à un suicide...

col
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MessageSujet: l'Horloger d'Everton pour harelde78   simenon - Simenon - Page 2 EmptyMar 16 Mar 2010, 15:51

tous les commentaires sont excellents, chacun son point de vue qui sont presque semblables, mais Harelde ta citation:
"le père et le grand père ne sont que les embryons d'un feu d'artifice qui éclate avec Ben" je trouve dans ce peu de mots, toute l'explication de l'histoire.
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MessageSujet: Re: Simenon   simenon - Simenon - Page 2 EmptyMar 16 Mar 2010, 16:04

Une question : dans quel état des USA a lieu la scène du crime ?
Au New Jersey, en Pennsylvanie ? Autre ?
Je ne me souviens plus.
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MessageSujet: Re: Simenon   simenon - Simenon - Page 2 EmptyMar 16 Mar 2010, 16:51

voici une note de lecture prise sur le net ; elle ne diffère rien de vos analyses;


l'Horloger d'Everton

écrit par Simenon en 1954, lors d’un séjour aux états-Unis.

compte rendu de lecture par Constance Desormeaux



L’action se déroule outre-Atlantique dans la petite ville tranquille d’Everton. Dave Galloway, horloger de son état, mène une vie précise où chaque jour ressemble aux autres, où trois rues seulement constituent son univers habituel, calme et feutré. Galloway vit avec son fils de seize ans, Ben, qu’il intègre à cet univers. Mais voilà que Ben s’en détache violemment, quittant la maison paternelle en emmenant avec lui une jeune fille de quinze ans, Lillian Hawkins. Leur fugue meurtrière, leur passion tranquille, sont racontées sans état d’âme, comme passées au crible du regard froid des journalistes, du regard blasé de la police -et du regard d’un père qui, au fil des pages, va peu à peu se ressaisir et comprendre.

Pour Dave Galloway comme pour le lecteur, l’Horloger d’Everton mène de l’acte brut à l’acceptation des faits, par le biais de souvenirs qui jaillissent peu à peu. Et si l’on a
tendance à reprocher au père l’éducation étroite et silencieuse qu’il a donnée à son fils, l’auteur nous rappelle sans cesse à l’ordre: là n’est pas la question. Bien plus profondément, les personnages représentent l’humanité "moyenne", cette humanité que Simenon a si bien su évoquer dans tous ses livres, pleine de désirs refoulés, qui ne sont exprimés au grand jour que dans les romans: "un personnage de roman", a dit Simenon, "c’est n’importe qui dans la rue, mais qui va jusqu’au bout de lui-même."

Ainsi, l’Horloger d’Everton est-il le roman de ce petit horloger et de son fils, auxquels
l’écriture va donner le champ libre. Grâce à la révolte du fils, le père va rentrer en lui-même, retrouver son identité propre, qui semblait s’évaporer dans les brumes du quotidien. Le parcours de Ben et de Lillian a valeur initiatique aussi bien pour les deux jeunes amants que pour Dave Galloway, confronté à l’angoisse, à l’agression des journalistes, au silence de son fils.

Pour le lecteur, les faits restent toutefois un peu extérieurs, presque incompréhensibles. Mais c’est cette différence, cette étrangeté, qui donnent à l’oeuvre son aspect véritablement poétique; le lecteur ne possède pas les personnages, ils évoluent bien loin de lui, faisant jaillir à ses yeux, de milieux tout à fait familiers et communs, une étrangeté vivante, active, insaisissable.

L’écriture limpide de Simenon ne laisse pas place au doute ou à l’ambiguïté. Il ne s’agit pas de s’interroger sur le pourquoi et le comment, mais de regarder des gens vivre. L’auteur sait parfaitement créer un milieu intime, un monde sans couleurs, en noir et blanc. La percée de la révolte conduit en définitive à une sérénité retrouvée, signe que le personnage principal (impossible ici de parler de héros) a reconquis son intimité personnelle, qui intègre cependant une connaissance bien plus profonde de l’être à côté de qui il vivait depuis seize ans. Non, Ben n’est pas coupable, Ben n’est pas un meurtrier; comme tous les soi-disant coupables, selon Simenon, il était simplement mal armé pour la vie.

A l’instar de Bébé Donge, Ben ne renie pas son acte, et, de ce fait, il se livre à la justice pieds et poings liés; comme Bébé Donge, il pose son identité, veut assumer pleinement son acte, comme moyen de s’intégrer pleinement dans la société -dans sa société. Il s’agit d’une affirmation de soi. Dave, comme François Donge, va se rendre compte que s’il a vécu avec Ben, il a oublié de l’apprivoiser, oublié de le connaître: "Plus tard, [...] il arriverait bien, petit à petit, sans essayer d’aller trop vite, à faire comprendre à Ben qu’ils ne formaient qu’un. Ne lui avait-il pas fallu des années, à lui, pour le découvrir?"

Enfin, l’Horloger d’Everton est caractéristique de l’univers simenonien en ce qu’il nous présente des figures féminines trop ou trop peu présentes, plutôt destructrices, images négatives -sauf peut-être Lillian Hawkins, mais c’est une femme-enfant, elle sort de l’ordinaire. De plus, elle n’a pour fonction que de servir de tremplin à l’affirmation de Ben. L’univers des Galloway est un univers d’hommes, hommes en révolte qui finissent par gagner la partie, jusqu’à envahir les derniers moments du livre. C’est cet univers qui continue de grandir une fois le roman parcouru, cet univers qui renferme ce mystérieux secret, "le secret des hommes". Un secret que Ben était parti chercher du haut de ses seize ans au volant de la voiture volée à son père.

L’Horloger d’Everton n’est un ouvrage ni optimiste ni pessimiste, c’est le récit simple,
concret, de moments qui bouleversent la vie d’un homme du peuple, que rien ne distingue des autres, mais qui se distingue d’eux par tout ce qu’il comprend -de la vie, de son fils-, par cette "petite flamme secrète" dans le regard "pour ceux qui savaient voir". Dave Galloway apprend à être l’auteur véritable de sa propre vie, comme l’écrivain Simenon devient l’auteur de la vie des autres et de tout un chacun, parce qu’il sait si bien déceler cette petite flamme qui distingue dans la grisaille des jours habituels tel homme de tel autre. Il ne faut rien de plus pour faire un bon roman (dixit Simenon).
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MessageSujet: Re: Simenon   simenon - Simenon - Page 2 EmptyMar 16 Mar 2010, 19:06

Harelde78 a écrit:
rotko a écrit:
L’idée de Simenon est ainsi claire, mais ne suffit pas à expliquer pourquoi, à mon avis, le jeune Dave, commet un crime.
Le jeune Ben.
Cool

Je suis d'accord avec toi.
Il pouvait se révolter sans tuer une personne. S'il désirait réellement épouser sa petite amie et s'arracher à tout cela, il aurait eu tout intérêt à rester en liberté. Là, il quitte une prison pour se précipiter dans une autre. Comportement que j'assimilerais volontiers à un suicide...
col

Je pense que plane sur toute l'histoire et sur tous les personnages une idée insistante de fatalité. Le fils obéit à des pulsions impossibles à expliquer rationnellement, d'où cette sensation de malaise que j'essayais d'expliquer précédemment.
Moi aussi, je verrais volontiers un comportement suicidaire en forme de bravade à l'égard des autres comme de lui-même. Il dit à son père, dans le bureau du District Attorney :
Citation :
Je ne regrette rien et, si c'était à recommencer, je ferais exactement la même chose.
Face à son avocat, il refuse d'entrer dans son jeu, désireux d'assumer ses actes jusqu'au bout, quitte à en payer le prix fort. C'est sa façon de s'affirmer désormais. L'avocat commente :
Citation :
C'est lui qui l'a voulu.
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MessageSujet: Re: Simenon   simenon - Simenon - Page 2 EmptyMar 16 Mar 2010, 19:33

Que le père soit horloger n’est pas anodin, avec une vie très régulière d‘automate,( d’où la présence des jaquemarts dans la video), ce qui faisait dire à Nicyrle que le roman avait une résonance camusienne.(1)

Le récit est une tragédie, avec les présages multiples que donne l’auteur : il remplit le rôle de déploration du chœur, et entretient l’attente.

« peut-être qu’à ce moment-là tout était accompli », (2)

« sa dernière soirée d’homme heureux »,

« c’en était définitivement fini d’une certaine vie et […], l’existence qu’il avait menée avec Ben entre ces murs ne recommencerait jamais »

Le récit est linéaire, exclusivement vu par l’horloger, fermé sur lui-même et l’angoisse qu’il éprouve pour son fils : il n’entendra pas la plaidoirie de l’avocat, vivra les péripéties du procès comme un « étranger », ce que traduisent les ellipses du récit.

Comme le héros malheureux, il connaît la solitude à tous les stades, et sent une vague culpabilité mûrir en lui. Simenon ne l’analyse pas, mais l’indique par les regards d’autrui.

Nous-mêmes en savons moins que l’horloger sur les reproches qu’on lui fait. On doit comme lui, faire un examen de conscience.

Les silences créent une tension et une épaisseur à cette histoire, comme si nous éprouvions cette incommunicabilité entre le père et le fils.

(1)Sinon, la veuve Couderc a souvent été rapprochée de Camus, je lirai ce titre un jour.

(2) oui, fatalité, avec une expression qui rappelle une passion. A mon avis rien de chretien, pourtant.
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