Olga Tokarczuk( Pologne)

Olga Tokarczuk est en Pologne la romancière et essayiste la plus célèbre de sa génération.

Ses romans Dieu, le temps, les hommes et les anges (Robert Laffont, 1998) , et surtout Maison de jour, maison de nuit (Robert Laffont, 1998), ont fait découvrir aux lecteurs français son écriture labyrinthique et fragmentée
 
 
En savoir plus sur l'auteur des Pérégrins
 

Citation :

"Les Pérégrins sont truffés de passerelles secrètes, de clins d’oeil et de renvois internes, qu’on peut lire dans le désordre mais qui gagnent à être lus linéairement, pour profiter des échos conçus par l’auteur. En résulte un bel ouvrage original et décalé, à la fois léger et profond, érudit sans ostentation, qu’on referme en songeant que même les plus acharnés sédentaires, les lecteurs enracinés dans leur fauteuil, ne sont après tout, eux aussi, que des passagers en transit sur Terre."

 
Le Magazine littéraire
 
les ossements des morts 304 p. NOIR SUR BLANC (2 septembre 2012), collection : LITT ETRANGERE
 
Olga Tokarczuk propose un fascinant polar aux accents poétiques et fantastiques. Peinture d'un "monde où un corps est transformé en chaussures", Sur les ossements des morts passe avec malice de l'intrigue criminelle et zoologique au pamphlet politique sans concession.

"Un pays est à l'image de ses animaux. De la protection qu'on leur accorde. Si les gens ont un comportement bestial envers les animaux, aucune démocratie ne pourra leur venir en aide. Pas plus qu'autre chose, d'ailleurs."
 
in l'Express.

les ossements des morts 304 p. NOIR SUR BLANC.
 
Ce récit policier m'a paru original et intéressant. Tout se déroule sur un plateau neigeux où se sont implantées de rares maisons dont s'occupe la narratrice, l'hiver venu. Car qui songerait à y demeurer l'hiver, à part les chasseurs et des partisans intégristes du calme dans la nature.
 
C'est un peu le cas de notre institutrice - qui fit auparavant d'autres métiers, dont les violons d'ingres sont l'astrologie -une science dont il faut sans cesse vérifier les paramètres selon la position des Planètes, la poésie de William Blake, et la protection affectueuse des animaux.
 
Or sur ce plateau les chasseurs font la loi. Notre narratrice a beau avertir la police et les autorités de braconnages divers, de non-respect des périodes de chasse, rien n'est fait, et elle passe pour une dingue avérée, ce qui lamet en fureur mais n'entame en rien sa détermination.
 
Pourtant des meurtres ont lieu, non élucidés, à croire que les animaux eux-mêmes ont décidé de se faire justice en acculant par exemple un chasseur pour le précipiter dans un puits.
 
Certaines scènes "scandaleuses" sont cocasses ! le sermon de l'aumônier des chasseurs vaut son pesant de mélasse, fondé sur de vraies allocutions comme le dit l'auteur ; Comment ne pas partager l'indignation de notre narratrice. Hélas, on la sort de l'Église, comme des commissariats.
 
Plus que l'intrigue policière qui sert d'arrière plan à cette histoire, ce sont les propos de cette écologiste pittoresque et déterminée qui font l'intérêt de ce livre. Je l'ai lu avec plaisir, c'est bien de voir une vieille femme de convictions