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| | Camus, l'Etranger | |
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Auteur | Message |
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Dindon pilier
Nombre de messages : 2737 Date d'inscription : 20/07/2008
| Sujet: Re: Camus, l'Etranger Mer 19 Oct 2011, 16:20 | |
| En un mot, ce que je ressens, c'est que malgré le non-sens de tout et les diverses comédies humaines (ridicules), ce livre est un hymne profond à la vie, qui intègre tous ses aspects, la mort, l'amour, l'amitié, l'injustice, et même la haine des autres. Je veux dire que rien n'est à renier dans l'existence.
Très honnêtement, l'idée que nous sommes "des milliards de privilégiés" parce que nous sommes en vie, simplement parce que nous sommes en vie, est tout bonnement magnifique et vraie.
Un très beau message.
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| | | nicyrle pilier
Nombre de messages : 5882 Age : 81 Localisation : Tout en bas, sous les orangers Date d'inscription : 05/02/2008
| Sujet: Re: Camus, l'Etranger Mer 19 Oct 2011, 20:30 | |
| Crevette, j'aime bien ce que tu dis de L'étranger. Un hymne à la vie, dis-tu ? En un sens oui, je le crois aussi, mais c'est surtout un hymne à la vérité à laquelle Meursault est profondément attaché et au bonheur qui est le sien dans sa conscience aiguë de l'absurde. | |
| | | Dindon pilier
Nombre de messages : 2737 Date d'inscription : 20/07/2008
| Sujet: Re: Camus, l'Etranger Jeu 20 Oct 2011, 07:24 | |
| Je compte approfondir en lisant d'autres Camus, assez vite. Mais une question m'est venue dans la nuit : Camus pouvait-il se livrer à la même démonstration sans crime ? En d'autres termes, le crime (qui est justement l'opposé de la vie) est-il nécessaire à ce livre ? L'hymne à la vie, je l'oppose à la duplicité de la société. Je parlais dans le sens de nicyrle. Hymne à la vie sans fard, en quelque sorte. L'expression est sans doute mal choisie puisqu'il y a meurtre. Mais celui-ci glisse sur le personnage, donc sur le lecteur, comme un événement parmi d'autres. On lui reproche juste de ne pas être comme tout le monde, ne pas pleurer sa mère, etc. Il n'en dit aucun mal de sa mère. Il ne porte aucun sentiment de culpabilité (de péché, dirait l'aumônier). D'un autre côté, la victime est parfaitement négligée. On ne sait rien de cet homme, si non, qu'il se trouvait sous le soleil, était couché, et Arabe. Il y a une passivité de son côté qui permet le jusqu'au boutisme du héros. Décidément, tout ça n'est pas facile à décrypter, mais en même temps "s'emboîte". Pourtant, je persiste : les dernières pages portent une révélation sublime qui transcende l'acte répréhensible. -- | |
| | | nicyrle pilier
Nombre de messages : 5882 Age : 81 Localisation : Tout en bas, sous les orangers Date d'inscription : 05/02/2008
| Sujet: Re: Camus, l'Etranger Jeu 20 Oct 2011, 08:21 | |
| - Crevette a écrit:
- Je compte approfondir en lisant d'autres Camus, assez vite.
Mais une question m'est venue dans la nuit : Camus pouvait-il se livrer à la même démonstration sans crime ?En d'autres termes, le crime (qui est justement l'opposé de la vie) est-il nécessaire à ce livre ? Il ne porte aucun sentiment de culpabilité (de péché, dirait l'aumônier). D'un autre côté, la victime est parfaitement négligée. On ne sait rien de cet homme, si non, qu'il se trouvait sous le soleil, était couché, et Arabe. Il y a une passivité de son côté qui permet le jusqu'au boutisme du héros.
Pourtant, je persiste : les dernières pages portent une révélation sublime qui transcende l'acte répréhensible.
Le procès est un passage essentiel du livre, la condamnation à mort aussi : j'ai déjà exprimé dans les pages précédentes ce que j'en retenais. Il fallait qu'il y eût un acte répréhensible fort, le crime. Rappelons-nous aussi l'opposition de Camus à la peine de mort, sa dénonciation de la "justice" humaine. Par ailleurs, c'est cet épisode qui apporte la révélation à Meursault. Tu as raison, Crevette, de souligner la force des dernières pages qu'il faut lire et relire pour en apprécier à la fois la beauté et le message. | |
| | | Amadak pilier
Nombre de messages : 3859 Localisation : Buenos-Aires Date d'inscription : 08/12/2007
| Sujet: Albert Camus Lun 20 Fév 2012, 16:50 | |
| j'ai lu et relu plusieurs fois Camus, L'étranger, admirable, la peste, qui d'après une bonne explication, de l'un de mes prof, j'ai relu avec d'autres yeux; ce prof nous avait dit de regarder la date où Camus avait écrit ce livre 1942, pleine guerre dans la France séparée, Vichy et les rats étaient les allemands, j'ai bien compris les conflits cachés sous le roman, je connais sa biographie, sa lutte dans le journal "combat", ses malentendus avec Sartre, qui le jour des funérailles de Camus lui a rendu un hommage qui a mis en valeur ce que Camus représentait pour la France: j'avais ce discours dans mes papiers, c'etait bouleversant'. J'ai lu aussi "Calígula" et "le malentendu" Il me manquent d'autres, mais avec ceux là, j'avais bien apprécié
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| | | nicyrle pilier
Nombre de messages : 5882 Age : 81 Localisation : Tout en bas, sous les orangers Date d'inscription : 05/02/2008
| Sujet: Re: Camus, l'Etranger Lun 20 Fév 2012, 22:34 | |
| alive47, je crois que L'étranger mériterait que tu le relises (il n'est pas très long !) avec un autre regard : peut-être pourrais-tu auparavant remonter en arrière sur le fil de Camus : il y a eu de nombreux échanges à son sujet qui pourraient t'apporter un éclairage auquel tu n'as pas pensé, ce qui peut se comprendre car c'est un roman dont la facilité n'est qu'apparente. | |
| | | nicyrle pilier
Nombre de messages : 5882 Age : 81 Localisation : Tout en bas, sous les orangers Date d'inscription : 05/02/2008
| Sujet: Re: Camus, l'Etranger Mar 21 Fév 2012, 08:00 | |
| Pardonne-moi, Alive47, j'avais cru comprendre que même L'étranger t'avait moyennement accrochée. Je comprends parfaitement que tu aies envie de lire des livres que tu ne connais pas encore. La peste aussi est un livre relativement difficile mais il me semble que, plus on le lit, plus on y découvre des trésors (plus ou moins) cachés, en tout cas, on entre plus en profondeur dans la pensée de l'écrivain. De toute façon, bonnes lectures ! | |
| | | rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
| Sujet: Camus, l'Etranger Dim 23 Sep 2012, 15:48 | |
| je devrais peut-être faire un fil special pour l'Etranger ?
en attendant, un texte de Kamel Daoud , l'auteur du Minotaure 504, recueil de nouvelles conseillé par ECaminade (edition Sabine Wespeiser). j'ai noté le titre, je peux avoir le livre.
Le contre-Meursault ou l'Arabe tué deux fois.
« Bon Dieu comment peut-on tuer quelqu’un et lui ravir même sa mort ? C’est mon frère qui a reçu la balle pas lui ! C’est Moussa, pas Meursault non ? Il y a quelque chose qui me tue dans ce qui a tué mon frère. Personne, même après l’Indépendance, n’en a cherché le nom, le lieu, la famille restante, les enfants possibles. Personne. Tous sont restés la bouche ouverte sur cette langue parfaite et tous ont presque déclaré leur fraternité avec la solitude du meurtrier.
Qui peut aujourd’hui me donner le vrai nom de Moussa ? Qui sait quel fleuve l’a porté jusqu’à la mer qu’il devait traverser à pied jusqu’au jugement dernier de sa propre religion ? Qui sait si Moussa avait un revolver, une philosophie, une tuberculose, des idées ou une mère et une justice ? Qui est Moussa ? C’est mon frère. C’est là où je voulais en venir. Te raconter ce que Moussa n’a jamais pu raconter, vivant ou tué. Mort ou coincé entre la mort et les livres.
Est-ce que tu as le livre sur toi ? D’accord, fais le disciple et lis-moi les premiers passages. C’est pour toi que je te demande ça. Moi je la connais par cœur, je peux te la réciter mieux que Moussa si Dieu nous le renvoie pour trois jours. C’est un cadavre qui a écrit : on le sait à sa façon de souffrir du soleil ou de ne pas surmonter l’éblouissement des couleurs et les angles durs de la lumière.
Dès le début, on sent ce salopard de Meursault à la recherche de mon frère. Pas pour le rencontrer mais pour ne jamais le faire. Tout le monde s’y est mis par la suite et depuis cinquante-six ans.
l'article in la Cause litteraire. | |
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