Forum littérature, roman, polar, poésie, théâtre, BD, SF, auteurs et livres du monde entier sur le forum littéraire et tous les arts, cinéma, peinture ...
Une table conviviale pour parler des livres, des spectacles, et goûter aux plaisirs des mots. |
| | Carlos Liscano - [Uruguay] | |
| | Auteur | Message |
---|
rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
| Sujet: Carlos Liscano - [Uruguay] Ven 13 Aoû 2010, 08:47 | |
| - Citation :
- « Quand l’œuvre devient publique apparaissent d’autres personnes qui participent à l’invention, l’agrémentent de détails, de nuances, d’une légende. Le premier qui contribue à l’invention est le lecteur : il invente son propre écrivain à partir du livre qu’il lit. Puis les critiques continuent à inventer des paysages, des liens, les chemins d’un pays qui n’existe pas tant qu’ils ne l’ont pas décrit. »
Carlos Liscano, l’écrivain et l’autre, chez Belfond. A mon avis, ce livre découpé en textes courts, se lit à petites gorgées, car il traite de l’inspiration et surtout de la non-inspiration de l’écrivain. Carlos Lis Cano passé plusieurs années de sa vie en prison et c’est là qu’il a commencé à écrire. Après cette expérience, si traumatisante et si dense, il s’interroge sur le métier d’écrivain. On suivra ce livre et cet auteur. | |
| | | rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
| Sujet: Re: Carlos Liscano - [Uruguay] Ven 13 Aoû 2010, 08:52 | |
| clic ! Le rapporteur, (la nouvelle-titre de ce recueil) que je n’ai pu finir en temps limité, m’a paru une œuvre très forte. Je pensais aux carnets du sous-sol de Dostoievski, tant l e personnage est déroutant : joue-t-il un jeu face aux interrogateurs inquisiteurs qui veulent l’utiliser à leurs fins, a-t-il l’esprit dérangé par les circonstances présentes ou ce qu’il a vécu précédemment ? L’écriture est remarquable, jouant sur la corde raide de nos interrogations. J’en reprendrai la lecture dès que possible. le mot de l'éditeur 10/18 : Des exercices de style virtuoses et souvent drôles, empruntant divers genres ou formes - le policier, le conte picaresque ou le monologue - forment les nouvelles qui composent ce recueil... Autant d'histoires où s'entendent en écho les influences avouées de l'écrivain : Onetti, Céline, Kafka, Beckett. Avec une extraordinaire modernité, Carlos Liscano parvient à mêler l'absurde au réalisme et la naïveté à la rage. | |
| | | Amadak pilier
Nombre de messages : 3859 Localisation : Buenos-Aires Date d'inscription : 08/12/2007
| Sujet: Carlos Liscano Dim 15 Aoû 2010, 17:49 | |
| Je ne connais pas Carlos Liscano, mais je recommande un autre écrivain Uruguayen : Mauricio Rosencof, qui a subi le même sort de Liscano, emprisonné par la dictature pendant treize pénibles années pour sa condition de « guérillero » tupamaro. J’ai lu de lui un livre poignant « les lettres qui ne sont jamais arrivées » un très bon livre traduit en français, il est poète aussi, je l’ai vu à la télévision, une personnalité, captivante et qui maintenant ,par les avatars de la vie, son mouvement est au pouvoir, le Président de la République, ancien Tupamaro aussi, torturé à mourir, exerce un pouvoir sans rancune, démocratique, je dirais exemplaire. Si vous le trouvez en Français. Vous ne serez pas décus.
| |
| | | rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
| Sujet: Re: Carlos Liscano - [Uruguay] Ven 29 Oct 2010, 08:08 | |
| le rapporteur
j'ai lu en entier cette nouvelle très marquante placée sous le signe de l'oppression et de l'inadéquation à soi.
Le narrateur tient un journal adressé à ceux qu'on devine des persécuteurs politiques ; ils attendent de lui des renseignements, qu'ils sont prêts à obtenir par tous les moyens.
Les prudences de style du diariste - il écrit par intervalles parfois éloignés, ses concessions, ses retractations et implorations, montrent un homme brisé ou peu s'en faut. On doit comprendre ce qu'il ne dit pas, ses digressions pour échapper à la cellule, et à ses inquisiteurs.
Son discours s'oriente parfois vers des souvenirs d'enfance, voire la beauté du monde, ou des questions d'identité ou d'adequation de l'homme avec son passé.
Les interprétations sont ouvertes : la piste politique est evidente, mais on peut penser aussi à l'ecrivain écartelé entre sa vie pratique et sa vie littéraire, comme il l'est aussi dans sa vie entre deux langues, le suédois et l'espagnol, l'existence et l'écriture. | |
| | | rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
| Sujet: Re: Carlos Liscano - [Uruguay] Ven 29 Oct 2010, 14:57 | |
| Le gardien in le rapporteur et autres récits - Citation :
- "J'avais trouvé un endroit où on venait des aliments de luxe, des mets exotiques venus de partout, et des choses comme ça. des cochonneries, disons, mais chères. j'ai observé l'ambiance. [...] j'ai tout de suite compris que c'était une mine d'or. de la boutique sortaient des femmes chargées de sacs contenant quantité de petits paquets de nourriture, dont chacun valait une fortune, et elles me déposaient quelque chose dans lamain. Ce n'était pas énorme, mais je faisais ma journée."
tout allait donc bien, quand survint un gardien qui voulut aussitôt chasser le mendiant. C'est une nouvelle d'un humour inattendu où par sa malice le mendiant sauve sa petite source de revenus. un texte à savourer. | |
| | | rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
| Sujet: Re: Carlos Liscano - [Uruguay] Jeu 25 Nov 2010, 10:45 | |
| L’homme au parapluie in le rapporteur et autres récits de Carlos Liscano chez 10/18 P 74-84 Comment raconter une histoire avec un crime et une chaussure ? Telles sont les données. Liscano en déduit qu’il faut un homme : le tueur, + un autre, la victime ; il faut un mobile, des circonstances, et il met en route un homme, sous la pluie, avec un parapluie. On a donc le personnage principal, dont on ne sait pas s’il tuera ou mourra. L’idée est de le suivre, et on le fait avec intérêt car Liscano nous prend au jeu, et nous rappelle que dans cette histoire avec deux hommes, il en a oublié deux : l’auteur et le lecteur ! C’est drôle, bien enlevé et pertinent ! Faîtes mieux en 10 pages, et vous entrerez en littérature ! | |
| | | rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
| Sujet: Re: Carlos Liscano - [Uruguay] Jeu 01 Sep 2011, 17:43 | |
| je lirai liscano memoria de la guerra reciente (Traduction : Jean-Marie Saint-Lu .) Une nuit, un jeune homme est arrêté et enrôlé pour une guerre dont personne ne sait rien. Dans un camp isolé, il commence son entraînement militaire. D'abord chargé de surveiller un rocher, puis de ramasser le crottin de cheval, il est ensuite promu gratte-papierl'éditeur 10/18, 159 pages Carlos Liscano est né en 1949 à Montevideo, en Uruguay. Alors qu'il n'a que vingt-deux ans, il subit la terrible répression de la dictature des militaires : il est torturé et emprisonné durant treize ans. Libéré en 1985, il s'exile en Suède jusqu'en 1996. Depuis, il partage sa vie entre Montevideo et Barcelone. C'est en prison que Carlos Liscano a commencé à écrire. Romancier et nouvelliste, l'écrivain est aussi poète, journaliste et dramaturge. Son œuvre est désormais considérée comme l'une des plus importantes d'Amérique latine. | |
| | | rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
| Sujet: Re: Carlos Liscano - [Uruguay] Sam 03 Sep 2011, 07:32 | |
| Souvenirs de la guerre récente Belfond 1/2 Le désert des Tartares de Dino Buzzati a décidément un fière descendance : on pense à En attendant les barbares de J.M Coetzee, et à souvenirs de la guerre récente qui revendique cette paternité. En préface Liscano raconte son expérience de lecture du septième messager, de Buzzati qui traduit bien, à mon sens, le calcul obsessionnel du temps vécu en prison.(13 ans pour Liscano). Derrière l’histoire du personnage « en guerre », pauvre bougre mis dans un univers absurde où les mots d’ordre cachent le vide et le décervelage, se dessine un univers concentrationnaire et répressif, d’autant plus inquiétant qu’on s’y accoutume et qu’on « y fait son trou » ! De petites phrases incidemment traduisent l’adhésion du sujet à ce monde sans signification auquel il finit par trouver une paradoxale justification : Séparé arbitrairement et brutalement de sa femme, le narrateur en vient à écrire « Une nouvelle année venait de commencer. Ma femme me manquait un peu, mais je me consolais en pensant qu’à mon retour j’aurais beaucoup de choses à lui raconter. » | |
| | | rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
| Sujet: Re: Carlos Liscano - [Uruguay] Lun 12 Sep 2011, 09:18 | |
| Souvenirs de la guerre récente Belfond 2/2 Chez Liscano, - le personnage éprouve le sentiment d’une réalité lointaine (la guerre)à laquelle il subordonne sa vie quotidienne, via des consignes : on se rapproche du balcon en forêt de Julien Gracq. - on voit à l’ oeuvre l’aliénation : l’individu aime son enfermement et les ordres qu’il y reçoit. Comme l’esclave qui finit par aimer sa chaîne (in le contrat social), le prisonnier aspire à cette rectitude de vie et d’occupations que donne la prison. Le problème est plus vaste ; n’est-ce pas l’homme contemporain qui se presse le matin pour remplir sa journée de tâches inutiles, ou dérisoires, ou inessentielles pour son épanouissement personnel ? D’où une conception étatique et officielle de la liberté : « La liberté, c’était faire son devoir sans attendre de récompenses, obéir à ce qui était stipulé pour tout le monde sans rien recevoir en échange. Les uns à leur poste de travail, à leur place dans le rang. » Car paradoxalement, l’enfermé développe une liberté intérieure, *soit par son imagination et une rêverie méditative, ce que fait parfois le protagoniste, **soit par une sorte de fable, comme l’auteur en prison, qui met en scène, dans ce récit intéressant, des perspectives de réflexion sur les paradoxes enfermement/ sentiment de liberté, aliénation/ liberté, thèmes chers à J.J. Rousseau. | |
| | | rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
| Sujet: Re: Carlos Liscano - [Uruguay] Sam 24 Sep 2011, 05:47 | |
| chez Belfond. Une oeuvre à deux têtes : un essai bouleversant sur la dualité entre l´écrivain et l´homme, suivi d´une fantaisie littéraire débridée autour d´un corbeau blanc mythomane. Un diptyque émouvant et savoureux, mêlant à l´émotion de l´autoportrait la jouissance pure du récit d´aventures.
DansLe Lecteur inconstant, Carlos Liscano s'interroge sur la naissance de Liscano l'écrivain, alors que rien ne le prédisposait à l'écriture.
Comment et pourquoi s'est-il inventé auteur en prison ? Pourquoi s'est-il détourné du jeune Liscano, mathématicien et engagé, qu'il était à l'époque ? Quel homme serait-il devenu s'il n'y avait pas eu la prison, la torture, et le délire né de l'enfermement ? Liscano tente de répondre à ces questions, et analyse son rapport à la fiction.
Vie du corbeau blanc prend comme point de départ une fable de Tolstoï sur un corbeau blanc qui voulait être pigeon, à laquelle se mêlent des aventures inspirées des chefs-d'oeuvre de la littérature mondiale :L'Odyssée d'Homère, Moby Dick de Melville,Tarzan d'Edgar Rice Burroughs... | |
| | | rotko pilier
Nombre de messages : 69282 Date d'inscription : 26/12/2005
| Sujet: Re: Carlos Liscano - [Uruguay] Ven 14 Oct 2011, 09:01 | |
| Autre nouvelle de Liscano dans le Rapporteur (10/18) ; petits changements dans la vieA ceux qui n'ont pas compris l'humour noir de Kafka, pourtant visible sur cette page de la colonie pénitentiaire, un détour par petits changements dans la vie de Liscano serait utile. Il est question d'un prisonnier, pour un motif futile, et à la suite d'une décision abracadabrante, qui passe sa vie en prison et qui noue avec le juge des liens inattendus ; La conversation de ces deux personnages est parfaitement loufoque. C'est un des mérites de Liscano : souligner l'absurde sans être désagréable, au contraire ! il le transcende par l'humour. | |
| | | Contenu sponsorisé
| Sujet: Re: Carlos Liscano - [Uruguay] | |
| |
| | | | Carlos Liscano - [Uruguay] | |
|
Sujets similaires | |
|
| Permission de ce forum: | Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
| |
| |
| |
|