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 William Styron

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belledenuit11
Monique Rannou
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Moon
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MessageSujet: William Styron   William Styron EmptyVen 26 Oct 2007, 17:57

Citation :
A Brooklyn, en 1947, Stingo, jeune écrivain venu du Sud, rencontre Sophie, jeune catholique polonaise rescapée des camps de la mort. A la relation de la rencontre du jeune homme avec l'amour, se superposent la narration du martyre de Sophie, l'évocation de l'univers concentrationnaire et de l'holocauste nazi. Les deux veines, autobiographique et historique, irriguent en profondeur ce roman et fusionnent en une émouvante parabole sur l'omniprésence du Mal, symbolisé par l'horreur nazie, mais aussi par l'esclavage et le racisme brutal ou larvé de la société américaine, l'intolérance à tous les degrés, la férocité de la lutte de l'homme pour la vie ou la survie la plus élémentaire.

William Styron Le_cho10


Avec un peu de recul, je m'aperçois que Le Choix de Sophie à été l'une des lectures qui m'a le plus marquée l'année précedente.
Le personnage de Stingo, l'écrivain, avec ses angoisses, ses désirs, m'a semblé extremement proche et vivant.
Le récit de Sophie injecté par petites doses dans la narration fait l'effet d'un véritable choc sans élans mélodramatiques.
Bref, c'est un livre sans fard, qui m'a beaucoup touchée. Malgré peut-être certaines longueurs, notamement dans la description de la fascination que Sophie exerce sur Stingo et le couple Nathan/Sophie.
C'est aussi un roman, qui pose la question de la place de cette femme - peut-être pas des femmes - dans la société, alors qu'elle est déracinée et qu'elle n'a jamais pu être véritablement elle-même dans son propre pays.
A vrai dire, on a l'impression que tous ces personnages sont completement perdus et qu'ils s'accrochent desespérement...
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Sana Turia
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MessageSujet: Re: William Styron   William Styron EmptyDim 09 Déc 2007, 11:09

Si j'avais 10 livres à citer parmi ceux qui m'ont le plus marquée, Le Choix de Sophie figurerait dans la liste, sans la moindre hésitation. C'est une histoire terrible, racontée avec brio. On a d'un côté le présent, narré par Stingo. Il vit quelques situations particulièrement cocasses avec les femmes surtout. A côté de ça, on a le passé vécu par Sophie, le drame de sa vie, les camps et l'insoutenable : devoir envoyer l'un de ses deux enfants à la mort, choisir lequel des deux devra partir...

C'est brillant, captivant. Ce sont deux musiques à l'opposé l'une de l'autre et qui résonnent encore dans ma tête. D'ailleurs la musique joue un grand rôle dans le livre. Vous parlez souvent de bijou, celui-ci est particulièrement précieux.
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Monique Rannou
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Monique Rannou


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MessageSujet: Re: William Styron   William Styron EmptyDim 18 Mai 2008, 09:39

Je confirme ...
Un magnifique roman, tout en non-dits, sur la destruction morale d'une personne.
Styron décrit très bien les répercutions sur Sophie, il mène avec brio une certaine tension
(c'est presque un polar, on se demande, si on ne le sait pas, mais qu'a t'elle vécu pour être aussi déstructurée ?).
Il ne tombe pas dans le voyeurisme. Sophie essaie d'oublier certaines choses de son passé, il faut de longues pages
avant qu'elle ne se dévoile, peu à peu, et restitue la vérité.
Pudeur et patience. Pas de précipitation. Il faut du temps pour apprendre l'indicible.
Un magnifique roman sur la depression (et la folie), thèmes que l'auteur avait déjà abordés dans l'autobiographie "face aux ténèbres",
on sent tout de suite qu'il connait ces sujets.

Ce roman fait partie de ceux qu'on oublie pas, qui marquent et que l'on porte avec soi. Pour le meilleur, et surtout le pire...
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belledenuit11
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MessageSujet: Re: William Styron   William Styron EmptyDim 18 Mai 2008, 11:18

Je ne connais pas du tout et vos avis me donnent envie de le lire.
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MessageSujet: Re: William Styron   William Styron EmptyMar 19 Oct 2010, 15:35

Le choix de Sophie


Bon.

C'est monstrueux.

Monstrueux sur le fond, puisqu'on revit la barbarie des camps de concentration. Ainsi que de l'esclavage, en filigrane.

Mais aussi monstrueux de talent !

Avec une technique narrative qui nous tient en haleine tout le temps, nous envoûte et alterne les moments de drôlerie avec l'insoutenable.

Il y a toutefois une chose qui m'a vraiment gênée. C'est cette attitude qu'a parfois Sophie, que j'ai ressentie un peu frivole (son gout du luxe), légère, voire insouciante (et également très nymphomane).

Quand on a perdu 2 enfants, comment survit-on ?

Et d'abord survit-on ?

Certes, elle se noie dans l'alcool, dans l'amour d'un dément (Nathan), mais aussi dans le sexe avec une frénésie et surtout une joie qui me sont inconcevables pour une mère ayant vécu un enfer pareil.

Soyons clair : n'importe quelle mère face au "choix" se serait tiré une balle dans la tête.

Certes, c'est du romanesque, donc le lecteur a besoin du présent de cette femme, vecteur de son passé horrible. Si non, il n'y a pas de livre.

Mais quand même, je lisais ce matin la description de la nuit d'amour avec Stingo, si pleine de gaieté, de voracité, et je ne pouvais pas m'empêcher de me dire : c'est pas crédible.

J'aimerais vos avis sur ce point.

A part cela, j'ai suivi avec un grand intérêt les soliloques de Stingo. Le parangon de l'écrivain, avec ses doutes, ses balbutiements, ses exaltations et puis simplement son talent.





Je ne crois pas que Styron a eu le prix Nobel et je me demande bien pourquoi.





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Albert
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MessageSujet: Re: William Styron   William Styron EmptyMar 19 Oct 2010, 16:25

Le Choix de Sophie est un roman, donc une vision particulière sur une histoire imaginée, et la vision particulière d'un homme sur la souffrance d'une femme. L'écrivain n'est pas obligé de chercher une réalité historique ou psychologique.

Toutes les mères qui se sont trouvées confrontées à la perte d'une enfant, rencontrées dans un cadre professionnel ou autre, ont eu un moment d'effondrement. Il peut être très digne, très discret, il est là malgré tout. Après ce sont, d'une part la personnalité de la femme et la façon dont elle est entourée, et d'autre part les circonstances du décès, qui peuvent aider à comprendre l'attitude après le deuil.

Ce n'est pas la même chose d'accompagner son enfant dans la maladie et la souffrance pendant des années et de s'habituer peu à peu à le voir partir, ou d'être confronté à une mort brutale, voire à une mort dont on est responsable: défaut de surveillance, alcoolisme au volant,....

Maintenant, on en peut pas prédire à l'avance comment une personne va réagir. il y a plusieurs façons d'essayer de faire taire sa souffrance: les addictions, alcools, drogue, sexe, travail. L'engagement altruiste dans des associations, la créativité, le déni, la naissance d'autres enfants,..
Chacun fait comme il peut.
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MessageSujet: Re: William Styron   William Styron EmptyMar 19 Oct 2010, 18:15

Par exemple, ça te paraît réaliste que Sophie tombe éperdument amoureuse ?

Qu'elle passe son temps à désirer cet homme (Nathan) ? (elle semble avoir une passion pour la fellation)

Une femme si traumatisée peut-être décemment aimer encore ? Charnellement, platoniquement ?

Il y a de quoi être complètement cramée de l'intérieur.

Franchement, s'il m'arrivait un malheur aussi terrible, je me vois mal "m'éclater" dans un lit, même avec un éphèbe (confère les premières scènes de sexe purement bestiales).
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MessageSujet: Re: William Styron   William Styron EmptyMar 19 Oct 2010, 18:24

C'est écrit par un homme, qui y fait jouer également ses propres fantasmes. Ce ne sont pas les réactions que j'ai vues, mais je pense que c'est possible lorsqu'on est dans le déni et que l'on veut s'étourdir pour oublier.

Mais derrière Sophie, il y a l'auteur, qui a eu des contacts particulier avec le deuil: dépressions profondes de son père et de lui même, décès précoce de sa mère, obligation de tuer comme soldat.
Un auteur est souvent l'ensemble de ses personnages, et ce désir de jouissance pour échapper à la mort est probablement plus le fait d'un homme que d'une femme.


Dernière édition par Albert le Mer 20 Oct 2010, 07:35, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: William Styron   William Styron EmptyMer 20 Oct 2010, 06:00

D'ailleurs un auteur déchiré. A cause de ses grands-parents propriétaires d'esclaves. Ce n'est pas pour rien qu'il évoque Dostoïevski, autre génie tourmenté par la position sociale de son père, qui tyrannisait ses serfs (qui se sont vengés).

On a l'impression que ces 2 là traînent des remords de conscience pour des crimes hérités.

C'est tout à leur honneur, je pense.

Ce que j'ai aimé dans ce livre, c'est la sincérité. La pléthore de sentiments que ressentent Sophie ou Stingo. Contradictoires, équivoques, parfois inavouables (comme l'antisémitisme mais sous le coup d'émotions violentes).


Bon, j'aurais simplement aimé qu'elle soit moins nympho. car je trouve que cela va jusqu'à nuire à la crédibilité du discours, qui est forcément grave et de portée universelle.

C'est peut-être ce choc entre un hyperréalisme insupportable et une fictionnalité tirée par les cheveux qui m'a déstabilisée.

Cela étant : chef d'oeuvre hallucinant.
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MessageSujet: Re: William Styron   William Styron EmptyJeu 21 Oct 2010, 16:16

Le bonhomme :






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Luca
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MessageSujet: Re: William Styron   William Styron EmptyJeu 08 Sep 2011, 17:40

Je vais me faire lyncher mais... (NB pour Rotko : points de suspension pour retarder le moment douloureux) Le Choix de Sophie, j’ai trouve ça mièvre.

Sophie a vécu l'enfer mais il est raconté par l'intermédiaire de Stingo. Singo qui... (points de suspension de réflexion) Suis-je la seule à être profondément agacée par ce personnage falot ? Franchement, il m'a gâché le bouquin. Dès que le texte gratte un peu sa personnalité, on découvre rapidement inconstance, égocentrisme, racisme, antisémitisme, misogynie, prétention ; et les quelques éclairs de lucidité sur son compte fleurent trop la fausse modestie, du coup.
"Certes j’étais très jeune et avais, pour mon âge, parcouru d’énormes distances, mais mon esprit était demeuré sédentaire, étranger à l’amour, et quasiment ignorant de la mort. Comment aurais-je pu savoir alors que j’allais très bientôt rencontrer ces deux choses, dans ma douillette et asphyxiante ascèse, je m’étais détourné."

Avec sa manie d’exprimer sur le champ le plus grand mépris pour chaque fille qui se refuse à lui et d’en faire une « dépression ». Ou l’amour qu’il prétend porter à Nathan (évoqué à plusieurs reprises) avant de lui tourner le dos sans grande émotion. Ou encore son prêchi-prêcha mystique sur les motivations du Dr von Niemand (celui qui oblige Sophie au choix).

Quant au style, Styron citant souvent Faulkner, je suppose que c’est un modèle d’inspiration pour lui. Il reprend bien ce côté faussement déconstruit, mais je trouve qu’il est très loin de la fascinante plume de Faulkner. C’est un peu mou et beaucoup moins prenant. J’ai regretté, aussi, une tendance fréquente au lyrisme excessif. Un exemple :
"Sophie vit l’affreuse migraine s’abattre sur Höss avec une vitesse prodigieuse, pareille à un éclair qui empruntant le canal de la lettre du marchand de gravier se serait faufilée jusqu’au fond de cette crypte ou de ce labyrinthe, là où dans la boîte crânienne, les migraines déchaînent leurs féroces toxines."

Une chose qui sauve le livre, à mes yeux, c’est qu’il me semble y percevoir un fil allégorique : celle du lien qui nous unit, tous (bourreaux, victimes et spectateurs indifférents), à toute tragédie humaine de cette envergure et des conséquences de ces liens (que nous préférons ignorer) sur l’histoire humaine. Le poids de la culpabilité, consciente ou déniée, qui pèse sur l’histoire des individus et des pays.
... il y a beaucoup d’antisémitisme en Pologne, ce qui fait que moi j’ai affreusement honte et de multiples façons, comme toi, Stingo, quand tu éprouves cette misère* en pensant aux gens de couleur du Sud.

Stingo qui vivait dans l’insouciance pendant que Sophie affrontait la déportation et venant d'une famille du Sud ayant eu des esclaves, Nathan qui réalise l’horreur qu’ont vécu les juifs alors que lui-même a été exempté d'armée pour raison médicale, Sophie qui pensait que la haine des nazis envers les juifs la protègerait, elle, la bonne catholique, avec son pamphlet paternel antisémite dans sa botte.

J'ai trouvé les personnages de Sophie et de Nathan très beaux, émouvants. De Wanda aussi (la résistante de Varsovie). Mais je trouve que Styron reste trop superficiel, malgré la grosseur du livre.

Pour moi, ça ne restera pas un livre inoubliable. col


Dernière édition par Luca le Jeu 08 Sep 2011, 19:15, édité 3 fois
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MessageSujet: Re: William Styron   William Styron EmptyJeu 08 Sep 2011, 18:05

Pas question de te lyncher, chacun a droit à ses impressions et avis. Tes exemples de style
" excessivement lyrique" me paraissent bien choisis. je n'ai pas lu William Styron, il ne me tente pas.

j'attends d'être convaincu, et jusqu'ici... (points de suspension montrant la déception du locuteur, comme résigné à la passivité)
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