Avec William Irish, alias George Hopley, alias Cornell Woolrich, (son vrai nom), le lecteur entre dans un univers de cauchemar et de suspens. Personnages déprimés et au bord du suicide, situations angoissantes, attente d’une lueur au fond du tunnel, voila qui change, j’espère, de notre univers habituel.
Un exemple : dans une étude en noir, une jeune femme dont la vie est désespérément vide regarde pensivement le seul héritage que lui a laissé son père : un revolver ! A la suite d’une manipulation maladroite, le coup part et atteint mortellement une passante.
Elle s’intéresse à cette victime innocente dont la vie ressemble finalement assez à la sienne. Elle éprouve une fascination morbide pour la morte, lit ses courriers, met sa chemise de nuit…
On sent le mélodrame, mais il est difficile de se déprendre de William Iris : il fait entrer le lecteur dans la peau de ses personnages, il assène des répétitions obsédantes qui deviennent des idées fixes, et on se retrouve au fonds d’un puits, sous le regard d’une mauvaise étoile.
Il aime le noir : Rendez-vous en noir, Alibi noir, L'ange noir.
Irish été souvent adapté au cinéma : rappelez-vous La mariée était en noir, la Sirène du Mississipi, autant de romans dont s'est inspiré Francois Truffaut.
Quant à Hitchcock, il a puisé chez Irish Psychose et fenêtre sur cour.
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